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Entropie | Didier Reboussin | 2023

Recueil de nouvelles

10/12/2023
Lu 1785 fois





Entropie @ 2023 Rivière Blanche | Illustration de couverture @ Phil Cohen
Entropie @ 2023 Rivière Blanche | Illustration de couverture @ Phil Cohen

Quatrième de couverture

La complexitĂ© a pour contrepartie le chaos, Ă©tablissant ainsi un Ă©quilibre mouvant qui permet Ă  l'Ă©volution de s'exprimer. La fuite en avant de l'humanitĂ© accroĂ®t-elle le dĂ©sordre autour d'elle ? La contraint-elle Ă  opĂ©rer des choix, heureux ou malheureux, dont dĂ©pend son avenir ?

Saura-t-elle maintenir les plateaux de la balance au mĂŞme niveau ou bien, par ses excès la fera-t-elle pencher du mauvais cĂ´tĂ© ? Dans un cas comme dans l'autre, quels  seront les dĂ©fis Ă  relever, les consĂ©quences Ă  assumer ? Qui aura le dernier mot : l'esprit ou L'ENTROPIE ?

Table des matières

Préface de Jean-Michel Archaimbault
- La chose qui pensait  
- Après moi le dĂ©luge 
- Izieu 
- L’AntĂ©christ 
- L’arbre jaune   
- Le dernier songe de Vaux   
- Le temps du rĂŞve 
- Les Alyscamps 
- Norma   
- Entropie 
- Un coup de grisou 
- Une fille dans la nuit
- VanitĂ©   
- Wannsee   
- Admira 
- Dans la maison du jaguar 
- Euryale 
- Évolution 
- La Madelon

🖋 Nous vous proposons un article rédigé à 6 mains par les Galionautes Jean-Michel Archaimbault, Koyolite Tseila et J.C. Gapdy

Préface de Jean-Michel Archaimbault
Préface de Jean-Michel Archaimbault

1973... et la suite

Évoquer le titre de cette dystopie corrosive et grinçante signĂ©e Richard Bessière (Fleuve Noir Anticipation n°555, avril 1973) n’a rien d’un pur hasard. D’abord, l’annĂ©e indiquĂ©e marque l’entrĂ©e d’un jeune homme passionnĂ© de science-fiction dans le fanzinat actif et lui offre l’occasion inespĂ©rĂ©e d’une rencontre dĂ©terminante. Ensuite, la rĂ©fĂ©rence Ă  l’auteur qui a ouvert le grand bal d’Anticipation en 1951 permet de souligner toute l’importance de cette collection – Ă  l’époque et encore maintenant – pour ledit jeune homme qui se dĂ©crit comme « Ă©levĂ© au Fleuve Noir sous la mère Â». Bien Ă©videmment, il s’agit de Didier Reboussin, une personnalitĂ© dont la richesse, les connaissances, la passion et le talent n’ont d’égales que la discrĂ©tion, la gentillesse et le besoin de partager ce qu’il aime. Son parcours personnel, il l’a dĂ©jĂ  relatĂ© dans son article Souvenirs faniques paru en 2021 sur le site Le Galion des Etoiles.

Après ses deux romans, « L’arbre aux lunes Â» (2017) puis « Le chemin de Damas Â» (2021), parus chez Pulp Factory, voici donc que Didier nous propose « Entropie Â», qui regroupe dix-neuf nouvelles dont sept inĂ©dites…

Ne nous étonnons pas de souvent trouver dans ces textes, à travers l’écriture classique, la sensibilité aiguë et l’imagination si vaste de leur auteur, l’écho de facettes remarquables du talent de ces deux grandes dames que furent Nathalie Henneberg et Julia Verlanger, tout en y percevant aussi l’admiration de Didier pour d’autres maîtres de la science-fiction.

Ainsi, par exemple, Clifford D. Simak dans « La chose qui pensait Â», avec une dimension supplĂ©mentaire d’amour sublime et tragique suscitĂ© par des prĂ©sences enfouies sous la terre depuis les premiers âges du monde. Et plus loin, dans « Ă‰volution Â», Olaf Stapledon dont le « CrĂ©ateur d’étoiles Â» rĂ©sonne lors de l’éveil Ă  la conscience cosmique du narrateur qui se verra confier le choix du destin de notre espèce.

Dans cette collection de nouvelles, Didier Reboussin nous invite Ă  voyager sur notre planète, Ă  la recherche de l’éternel fĂ©minin qui se rĂ©vèle dans des contrĂ©es lointaines, dans des replis du temps, dans d’autres dimensions soudain accessibles par des processus Ă©tranges ou miraculeux. OmniprĂ©sente, l’Histoire offre ses surprises et ses pièges en diverses Ă©poques marquantes, dont l’âge noir de la Seconde Guerre mondiale avec ses criminels encore impunis et ses dĂ©mons qu’il faut exorciser. Ă€ Sarajevo, deux amoureux tragiques trouvent un refuge surrĂ©aliste, les mines de charbon du Nord voient apparaĂ®tre un Messie inattendu et un disciple fauteur de catastrophe, une locomotive Ă  vapeur (rappelons au passage que le monde ferroviaire est l’une des grandes passions de Didier) relie tout-Ă -coup l’annĂ©e 1955 aux premiers mois de la Grande Guerre et emmène son « train des fantĂ´mes Â» sur une voie balisĂ©e de souvenirs poignants… Nous irons « en Arles, oĂą sont les Alyscamps Â» (Paul-Jean Toulet), dans un autre Paris, Ă  Milan sur les traces de Maria Callas, Ă  Vaux-le-Vicomte, en Australie, au Mexique… et il ne sera pas toujours aisĂ© d’en revenir.

L’espace, le cosmos s’ouvrent pour la visite à des mondes singuliers, de gadoue et de pétrole où règne la plus sordide cupidité, de fascination et de merveilles comme ce grand arbre qui, sous les rayons de trois soleils, enserre entre ses branches et ses ramures des planètes et des lunes où foisonnent la vie et la conscience. Viennent alors les réflexions et les considérations sur le pouvoir, la durabilité des structures qui le sous-tendent et lui permettent de s’exercer, la vanité et la fragilité de ces édifices que sont les civilisations planétaires ou interstellaires.

En synthèse, la puissance absolue et souveraine peut-elle appartenir Ă  autre force ou principe que l’entropie ? Qu’elle soit terrestre ou galactique, l’HumanitĂ© n’est-elle pas vouĂ©e qu’à une seule destinĂ©e, celle de disparaĂ®tre pour que soient effacĂ©es les traces de son triste passage et qu’une chance de renouveau, de rĂ©initialisation positive, soit offerte Ă  ce qui viendra après ?

Au grĂ© de ces histoires, l’une des constatations les plus frappantes est bien cette perception du caractère nuisible de l’Homme. Quant aux « anges de la colère Â» qui surgiront ou seront Ă©lus pour Ă©radiquer le flĂ©au, ils auront le choix des armes, du grotesque au tragique, du ridicule au mĂ©taphysique. Et nous, lecteurs, resterons lĂ , Ă  mĂ©diter sur le meilleur ou le pire, au bord d’un abĂ®me de rĂ©flexions…

Les derniers mots seront pour illustrer plusieurs convergences personnelles entre Didier et moi-mĂŞme. Tous deux, nous sommes d’ardents dĂ©fenseurs du Fleuve Noir Anticipation (et Angoisse, Ă©galement) qui nous a fait faire nos premiers pas sur les chemins de la science-fiction. Les frĂ©quentes contributions de Didier au fanzine « MĂ©tĂ©ore Â» de Michel Vannereux et ses « Croisières au long du Fleuve Â», dans Galaxies, auxquelles il m’associe Ă  l’occasion, en tĂ©moignent notamment. En 2011, nous nous sommes retrouvĂ©s dans l’anthologie commĂ©morative « Dimension Jimmy Guieu Â» concoctĂ©e par Richard D. Nolane chez Rivière Blanche. Puis Didier a signĂ© la très belle nouvelle « Le destin d’Hermos Â» dans mon Ă©tude et anthologie « Interco, la Galaxie humaine de J. et D. Le May Â» parue fin 2013 chez le mĂŞme Ă©diteur. Au mĂŞme moment, alors que je rĂ©flĂ©chissais Ă  la réécriture « modernisĂ©e Â» d’un roman de Richard Bessière (autre que « Les conquĂ©rants de l’Univers Â», demande initiale de Mick Bessière mais vĂ©ritable mission impossible !), une très pertinente conversation avec Didier lors des regrettĂ©es Rencontres de l’Imaginaire de Sèvres m’a confortĂ© dans le choix de « N’accusez pas le ciel Â»[Fleuve Noir Anticipation n°259, 1964], qui est ainsi devenu Katorga et a Ă©tĂ© publiĂ© fin 2014 toujours chez Rivière Blanche. Fin 2021, nous avons tous deux Ă©tĂ© d’actifs artisans des divers hommages rendus Ă  Richard Bessière Ă  l’occasion des dix ans de sa disparition, renouvelant ainsi le tĂ©moignage de notre amitiĂ© commune avec Mick et le devoir de mĂ©moire envers feu son Ă©poux. Le choix du titre de cette prĂ©face en est d’ailleurs une illustration supplĂ©mentaire. Enfin, le TĂ©nĂ©rio mentionnĂ© dans « L’arbre aux lunes Â» est la figure centrale du roman « Les survivants de Kor Â»[Fleuve Noir Anticipation n°323/H.S.12, 1967] signĂ© Peter Randa (de son vrai nom AndrĂ© Duquesne, 1911-1979), le prĂ©fĂ©rĂ© de Didier dans l’œuvre abondante d’un auteur trop vite jugĂ© et Ă©tiquetĂ© dont nous sommes parmi les seuls et derniers Ă  militer pour la reconnaissance de certaines qualitĂ©s remarquables.

Mais ceci est une autre histoire !

Jean-Michel Archaimbault

Entropie | Didier Reboussin | 2023

Par Koyolite Tseila
Par Koyolite Tseila

Brefs retours de lecture de sur quelques unes de nouvelles de ce recueil

La chose qui pensait | L’arbre jaune | Le dernier songe de Vaux | NormaUne fille dans la nuit | VanitĂ© | Wannsee  | La Madelon

Des nouvelles dont j'ai énormément apprécié la lecture. "La chose qui pensait", "La Madelon" et "Une fille dans la nuit" sont des coups de 🖤.

Entropie | Didier Reboussin | 2023

Par J.C. Gapdy
Par J.C. Gapdy

Fiche de lecture

Ce « fix-up Â» (ou recueil d’un mĂŞme auteur, mais en anglais, ça fait plus « culturĂ© Â») de maĂ®tre Didier Reboussin dĂ©bute avec une prĂ©face sacrĂ©ment agrĂ©able qui donne encore plus envie de se plonger sans attendre dans ces textes.

Tout l’ouvrage est « nickel Â» et Ă©crit au « millimètre Â», comme de petits joyaux soigneusement disposĂ©s dans un Ă©crin, chacun unique pour sa nouvelle. Celles-ci nous offrent de dĂ©couvrir les thèmes chers Ă  l’auteur, dont ceux de mĂ©moire, d’univers parallèle et rĂ©flexions devant les facettes si contradictoires de notre humanitĂ©, allant des plus noires et terribles aux plus admirables et « humaines Â». Au final, mĂŞlant espoirs et une Ă©vidente poĂ©sie dans plusieurs de ses rĂ©cits, Didier Reboussin règle sans concession ses comptes avec la folie des hommes, souvent irrĂ©mĂ©diablement, mais toujours avec peine, compassion et une rĂ©elle tendresse, en fait, sans aucune mĂ©chancetĂ© ni fureur. Il le fait avec force, tout en levant un peu le voile sur son Ă©rudition.

Notez que ce ne sont pas lĂ  des nouvelles de pure « SF Â», mais des textes oĂą prĂ©dominent le merveilleux et le fantastique qui se prĂŞtent bien mieux Ă  tout ce qu’il nous raconte.

Pour faire simple et ne pas spoiler quoi que ce soit, je vais brosser (ou repasser pour celles qui ont été offertes au Galion) un tour rapide sur les 19 histoires qui composent ce livre, tout en ajoutant quelques cœurs à celles qui m’ont le plus marqué, que ce soit sur le fond, la forme ou parce que le thème m’a encore plus parlé que d’autres. Attention, il ne s’agit pas d’une notation, uniquement d’un ressenti totalement subjectif selon que ces textes m’ont plus ou moins touché.
 
1 – La chose qui pensait : ❤❤❤️
Un hommage Ă  Clifford D. Simak (Au carrefour des Ă©toiles, Demain les chiens, La planète de Shakespeare, etc.) avec cet homme qui perçoit, lors d’un voyage touristique, la prĂ©sence d’une crĂ©ature lui « parlant Â». Une histoire empreinte de douceur et de poĂ©sie.
 
2 – Après moi le dĂ©luge : ❤
Gadoue : une Ă©trange planète oĂą le pĂ©trole (et l’argent) coule presque Ă  flots, mais oĂą il ne cesse de pleuvoir depuis 4000 ans. Et que peut donc faire un clown qui s’y Ă©gare ? Ă€ part, peut-ĂŞtre, tenter de changer le monde sur le coup d’une rencontre inattendue.
 
3 – Izieu : ❤❤❤️
Une rĂ©fĂ©rence et un hommage aux 44 enfants juifs qui, avec 7 adultes, ont Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©s et dĂ©portĂ©s lors de la rafle de la colonie d’Izieu (dans l’Ain) par la Gestapo, le 6 avril 44. C’est d’autant plus poignant que l’enfer ne saurait avoir la mĂŞme amertume pour tous.
 
4 – L’antĂ©christ : ❤
Un Visiteur se rend sur Terre dans un but Ă©trange : celui de « redresser Â» la situation catastrophique dans laquelle ses habitants ont mis leur planète. Un texte plein d’humour et de dĂ©rision, avec de grands coups de canifs dans l’humanitĂ© et ses « errements Â».
 
5 – L’arbre jaune : ❤❤❤️❤❤️
Que voici un texte Ă©tonnant avec ce prequel de L’Arbre aux Lunes, mĂŞlant Ă  la fois fantasy, magie et univers oniriques, successions de flashes comme autant de poèmes glissant les uns Ă  la suite des autres – ils me font penser Ă  « La QuĂŞte de la Joie Â» de Patrice de la Tour du Pin et Ă  « Ikara ou les Elfes Â» de Patrice de Loup Rouge. C’est un petit moment hors du temps, souvent proche du rĂŞve Ă©veillĂ©, teintĂ© de mille couleurs et d’une certaine griserie. L’auteur partage avec nous ce songe au bord du gouffre, celui oĂą, les pieds posĂ©s sur l’une des Ă©normes branches de l’Arbre Jaune, on titube un peu, hĂ©sitant entre se laisser entraĂ®ner au-delĂ  du raisonnable par Alquamine et se retenir Ă  la rĂ©alitĂ© qui nous permettra de regagner notre Terre.
 
6 – Le dernier songe de Vaux : ❤❤❤️
S’appuyant, au départ, sur une aventure maritime, on vogue très vite vers le conte philosophique, un conte dans lequel l’auteur nous entraîne sans rémission. Il soulève questions et tourments quant à l’Homme et son avenir, quant à tout ce qu’il forge, au travers de paysages mêlant l’ordinaire à l’extraordinaire, tout en brossant de quelques fins traits de pinceaux des pans de l’Histoire. On dit que tout écrivain se dévoile un petit peu dans ses textes, comme un peintre dans ses tableaux. Et celui-ci, ma foi, nous laisse rêveurs de par ses possibles, autant que par les vagues qui s’agitent sans fin sur la mer du futur, comme si ce naufrage et cette disparition de la Boussole et l’Astrolabe se faisaient prophétie. Une aventure riche de poésie et de réflexions.
 
7 – Le temps du rĂŞve : ❤❤❤️
Un texte qui nous fait dĂ©couvrir le Jukurrpa des aborigènes d’Australie, un ensemble d’histoires, de rĂ©fĂ©rences, de mythes, sur la crĂ©ation du monde et sur les origines du tout. C’est « le temps des rĂŞves Â», quelque chose qu’il est difficile de traduire et d’expliquer avec nos mots d’Occidentaux. Pour reprendre ce qu’en dit « The Australian Project Â», « chaque tribu Aborigène possède son rĂŞve qui lui est transmis de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration et il existe autant de tribus que de rĂŞves, mĂŞme si certaines lĂ©gendes se retrouvent dans plusieurs rĂŞves, mais tous les Aborigènes croient en ce Jukurrpa qui rĂ©git tout Â» © The Australian Project. Un texte superbe pour dĂ©couvrir cette essence des Aborigènes.
 
8 – Les Alyscamps : ❤❤❤️
Pour qui ne connaĂ®trait pas, les Alyscamps sont une nĂ©cropole d’Arles, qui n’est qu’à une heure de chez moi et que j’ai eu l’occasion de visiter voici quelques annĂ©es dĂ©jĂ . Cette superbe histoire m’a fait irrĂ©sistiblement penser Ă  « La VĂ©nus d’Ille Â» de Prosper MĂ©rimĂ©e (datĂ©e de 1837). Ce texte est celui de la fascination que provoque une statue (telle une GalatĂ©e semblable Ă  celle que sculpta Pygmalion), une fascination qui ouvre les portes d’un monde dont on ignorera s’il est uniquement onirique ou s’il est rĂ©ellement celui du passĂ©, Ă  moins que ce ne soit les deux…
 
9 – Norma : ❤❤❤❤️
Une nouvelle qui, d’un rĂŞve, recrĂ©e la vie et l’avenir, les mĂŞlant et les intriquant l’une et l’autre, pour offrir de l’espoir et une vision oĂą le chant est paradis. Une histoire si forte et si Ă©tonnante qu’elle a fait resurgir quelques vers de la Divine ComĂ©die de Dante (le Florentin Durante degli Alighieri, de son nom complet) et plus particulièrement du Chant 1 dans « Le Paradis Â». Et je trouve que ces quelques lignes s’accordent parfaitement Ă  ce songe : « Je fus dans le ciel qui prend le plus de sa lumière, et j’y vis des choses que ne sait ni peut redire celui qui en descend ; car en s’approchant de son dĂ©sir notre esprit y plonge si profondĂ©ment, que la mĂ©moire ne peut le suivre. Â» Et puisque cette histoire parle de l’OpĂ©ra « Norma Â» de Vincenzo Bellini, apprenez que vous pouvez Ă©couter sur Y.T. l’œuvre complète (2 heures) chantĂ©e en 1954 Ă  Milan avec, bien Ă©videmment, Maria Callas. La qualitĂ© n’est pas au rendez-vous, mais cela vous permettra de dĂ©couvrir si vous ne connaissez pas.
https://www.youtube.com/watch?v=80iFQqBCCyM
 
10 – Entropie : ❤❤
VoilĂ  une nouvelle dont le dĂ©but m’a rappelĂ© le Superman de Richard Donner (1978 avec Christopher Reeve), quand Marlon Brando commence par condamner 3 citoyens Ă  l’exil Ă  vie en les faisant absorber par un cristal puis Ă©jecter dans l’espace. Et pour une fois, l’ONU (le grand machin comme le surnommait de Gaulle) « sert Â» Ă  quelque chose, grâce au personnage principal qui vient justement d’être condamnĂ© Ă  un exil forcĂ© sur Terre et Ă  notre Ă©poque. Un texte amusant autant que pittoresque qui prĂŞte Ă  « sourire Â», malgrĂ© les points fort sĂ©rieux qui sont soulevĂ©s quant Ă  notre actualitĂ© et notre futur.
 
11 – Un coup de grisou : ❤❤❤❤
J’avais eu l’occasion de dĂ©couvrir cette excellente nouvelle dans la revue Galaxies n° 74 (au cĹ“ur du dossier relatif Ă  François Bordes, alias Francis Carsac, cĂ©lèbre prĂ©historien français et auteur de SF). Et j’ai retrouvĂ© le mĂŞme plaisir Ă  la relire ici. Nous suivons les confessions d’un homme qui, disposant d’un don et de l’accès Ă  des pierres très particulières, commit un jour une erreur… Un texte superbe sur l’enivrement que procure une certaine forme de « pouvoir Â», avec les risques quant Ă  ce que pourrait en tirer l’humanitĂ©.
 
12 – Une fille dans la nuit : ❤❤❤❤
Une fable poĂ©tique, mĂŞlant dĂ©sillusion et espoir, qui fait penser Ă  « La soucoupe de solitude Â» de Theodore Sturgeon (Les plus qu’humains, Cristal qui songe, etc.). Un texte qui se marie parfaitement avec le final de la musique de Jack Nitzsche pour le film Starman, d’autant mieux qu’à la lecture il dure aussi longtemps.
 
13 – VanitĂ© : ❤❤
Ă€ cause d’une citation en dĂ©but de texte, cette histoire m’a fait penser Ă  la chanson d’Angelo Branduardi « VanitĂ  di vanitĂ   Â» (Ă©crite pour la B.O. du film « State buoni se potete  Â» de Luigi Magni)…

Lui ? C’est l’un de ces envoyĂ©s Ă  travers l’espace pour assurer, par-delĂ  les siècles de distance et de voyages, le lien entre les planètes conquises par l’homme et sa Terre d’origine, passant le plus clair de son temps en sommeil artificiel et ne s’éveillant qu’à l’approche de l’une de ces planètes. Si ce n’est que là… ce ne sont pas ses semblables qu’il retrouve, mais une Ă©trange entitĂ©, qui va mettre Ă  mal tout ce qu’il pensait savoir et tout, tout ce que les religions avaient Ă©dictĂ© au fil des millĂ©naires. Tout est-il vain finalement ? Ou… Si les dieux n’existent pas, les hommes en auraient-ils besoin ? Ou…
 
14 – Wannsee : ❤❤❤❤
Avec cette histoire liĂ©e Ă  Wannsee (c.-Ă -d. la tristement cĂ©lèbre confĂ©rence qui s’y dĂ©roula en 1942 quant Ă  la « solution finale Â»), nous touchons Ă  quelque chose d’incroyable qui m’avait remuĂ© dès la première lecture et qui pousse Ă  rĂ©flĂ©chir en transformant la vengeance en un instant oĂą la tragĂ©die, l’horreur et la brutalitĂ© s’effacent et s’apaisent grâce Ă  elle. L’auteur rĂ©ussit lĂ  en quelques pages Ă  nous plonger dans un maelstrom d’émotions pures, un cadeau qu’il nous offre pour nous jeter un peu plus dans le questionnement de nos valeurs.
 
15 – Admira : ❤❤
Un très beau texte, court et tout en songe, mêlant incompréhension, peine et douleur, pour finir en une sorte de renaissance entre deux êtres qui s’aiment, face à la haine et à la guerre.
 
16 – Dans la maison du jaguar : ❤❤
Quand tu arrives dans la maison du jaguar à Mexico, parce que quelque chose t’a appelé, t’as incité à le faire, alors que tu es à la poursuite de l’un de ceux qui ont commis tant d’horreurs, tu n’as aucune idée de ce que tu vas trouver… Voilà un texte qui fait référence aux origines des Amérindiens, et plus particulièrement aux Toltèques, bien avant que ne débarquent les conquistadors, ceux qui mirent à bas tant de choses. Vanité des vanités. Qu’importe finalement une chasse… puisqu’existe l’arbre de vie…
 
17 – Euryale : ❤❤❤
Si je vous cite les Gorgones, vous penserez Ă  MĂ©duse. Mais vous souvenez-vous qu’elles Ă©taient trois, dont deux Ă©taient immortelles et se nommaient SthĂ©no et Euryale ? Cette dernière, fille de Minos, fut sĂ©duite par PosĂ©idon et devint la mère d’Orion, le chasseur.

Un homme qui s’invite à votre table et vient vous parler, à brûle-pourpoint, d’un sujet qui lui tient à cœur et sur lequel il espère trouver un jour quelqu’un qui le comprendra et l’aidera peut-être. Il a vécu un rêve dans un autrefois lointain au cœur de l’hôtel de Sully (quartier du Marais à Paris) en rencontrant une Euryale, avant de la revoir de manière inexplicable dans le métro. Un songe qui navigue entre deux époques, un trouble et un récit partagé avec vous dans cette salle.
 
18 – Évolution : ❤❤❤️❤
Avec une citation Ă  Clifford D. Simak en introduction de ce texte qui, bien Ă©videmment, fait songer immĂ©diatement au superbe roman « L’Arbre aux Lunes Â» de l’auteur. Tout commence Ă  Vienne, la ville isĂ©roise et non la capitale autrichienne. Et si vous aviez le don de vous glisser dans l’esprit des autres, si vous compreniez l’inanitĂ© de ces approches et que vous alliez plus loin, bien plus loin que ces quelques passants que vous voyez depuis les hauteurs de la citĂ© ? Jusqu’à dĂ©couvrir que l’homme n’a pas Ă©voluĂ© comme il l’aurait dĂ». Que feriez-vous alors ?
 
19 – La Madelon : ❤❤❤️❤❤️
Cette superbe histoire rĂ©unit deux mondes sur une seule voie. La prĂ©cision et les dĂ©tails de ces quelques pages offrent un mĂ©lange de poĂ©sie, de mĂ©canique ancienne – la passion de l’auteur pour les trains se ressent dans chaque mot –, de drames et d’interrogations… Un texte court, digne de « la BĂŞte humaine Â», que ce soit le livre d’Émile Zola ou le film de Jean Renoir, avec Jean Gabin, qui remue aux tripes en obligeant Ă  se remettre en question comme dut le faire le conducteur de la Madelon.


Les Galionautes
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đź’¬Commentaires

1.Posté par Southeast JONES le 13/11/2023 15:25 | Alerter
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southeast
Un recueil de nouvelles ! Moi qui adore ça, mais Rivière Blanche est si chère... dommage.

2.Posté par JEAN-MICHEL ARCHAIMBAULT le 14/11/2023 09:38 | Alerter
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JMARCHAIMBAULT
Didier m'a fait l'honneur et le bonheur de me solliciter pour écrire la préface à ce recueil. Ce fut un régal de se (re)plonger avec une attention encore plus soutenue dans ses nouvelles qui, au-delà de son talent, de sa sensibilité et de sa variété d'inspirations, sont autant de fragments de mondes à explorer et, très souvent, vibrent de souvenirs d'auteurs d'époques où nous étions plus jeunes.
Je rêve de partager ici des extraits de cette préface. Si Didier m'y autorise, je le ferai avec grand plaisir.
Quoi qu'il en soit, "Entropie" est à lire absolument. Car il fait du bien à l'esprit et au cœur !

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