L'Arbre Jaune | Didier Reboussin | 2010

Que voici un texte étonnant ! Préquel à l’arbre aux lunes, mêlant à la fois fantasy, magie et univers oniriques, successions de petits flashes comme autant de poèmes posés les uns à la suite des autres – ils me font penser à « La Quête de la Joie » de Patrice de la Tour du Pin et à « Ikara ou les Elfes » de Patrice de Loup Rouge. Ce fut là un petit moment hors du temps, souvent proche du rêve éveillé, teinté de mille couleurs et d’une certaine griserie. C’est là un voyage que je vais refaire lors d’une seconde lecture pour mieux en profiter.
Un grand merci pour nous avoir fait partager ce songe au bord du gouffre, celui où, les pieds posés sur l’une des énormes branches de l’Arbre Jaune, on titube un peu, hésitant entre se laisser entraîner au-delà du raisonnable par Alquamine et la retenue de la réalité qui nous fera regagner notre Terre.

Le récit poético-visionnaire embarque le lecteur dans un univers onirique. Après la rencontre amoureuse entre un ermite et une femme ailée, les deux personnages boivent un philtre (du sang de l’arbre jaune) qui propulse dans l’apocalypse universelle. Un cruel moment d’égarement lucide qui finit par orienter l’existence. C’est l’amour qui sauve l’humain du désespoir radical.
Petite question naïve. Je n’ai pas bien cerné ce dialogue :
« Que feras-tu de moi quand tu seras lassée ?
Je te cherchais ! »
L’idée d’un arbre cosmique dont les branches s’élèvent dans l’espace jusqu’aux planètes voisines est enchanteresse.
Un fort beau texte, ma foi, qu’anime une très belle plume !

Très belle petite nouvelle. Je dois tout de même avouer que je l'ai lu deux fois car j'ai eu un peu de difficulté à différencier les personnages originels des principaux. Mais dans ces deux lectures consécutives, je me suis "matérialisé" identiquement dans ma tête ce monde et ce fabuleux arbre pourtant si immense et complexe.