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Solaris | Солярис | 1972

Par | 12/04/2024 | Lu 233 fois




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Solaris : affiche francophone et affiche originale
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Affiche et synopsis

La planète Solaris, recouverte d'un océan, a longtemps intrigué les chercheurs qui y ont installé une station.

Faute de résultats concluants, le docteur Kris Kelvin, un homme bouleversé par le suicide de sa femme, y est envoyé afin de définir s'il faut fermer la station ou non.

Sur place, il découvre l'équipe du laboratoire spatial pris par une folie à laquelle il risque de succomber lui-même... 

Source : AlloCiné

Présentation

Le film Solaris d'Andreï Tarkovski (Stalker) est vu par la critique comme une réponse soviétique à 2001 : L’Odyssée de l’Espace de Kubrick, sorti en 1968. Mais on a tort de les opposer cinématographiquement parlant, car ces deux films mettent en scène des quêtes ; des quêtes de l’humanité pour se comprendre en s’interrogeant, en interrogeant sa condition face à l’absolu. N’est-ce pas la vocation de la science-fiction, sinon de tout récit ? Peut-être.

Kris Kelvin, psychologue de son état, se rend sur la station scientifique en orbite autour de la planète Solaris. Contrairement à ce qu’affirme le synopsis, ce n’est pas tant pour savoir si l’on doit fermer ou non la station que Kris Kelvin s’y rend. C’est pour enquêter sur les visions que rapporta le scientifique Burton : celles d’un enfant de plusieurs mètres de haut, faites de la matière protoplasmique servant d’océan à la planète Solaris, évènement qui fait traverser à la « solarisologie », la discipline scientifique étudiant ce monde, une grave crise épistémologique. Comment expliquer cet inexplicable ?

Bien vite, Kris Kelvin se verra confronté aux deux seuls survivants de la station... et surtout à ses propres visions qui ne sont pas, à mon sens, tant une « folie » qu’une volonté de sortir de la Caverne de Platon, dans laquelle le Monde des Idées étant cette Solaris si difficile à appréhender.

Les décors du film et la photographie, simples et épurés, le rythme lent propice à instiller doutes et réflexions, tout concourt à une introspection tant chez notre héros que chez le spectateur.

La station spatiale m’évoque l’hôtel Overlook de Shining (l’horreur en moins, quoique…) en cela que c’est un lieu illogique, voire alogique. Les objets et les gens se déplacent, certains plans n’ont pas de sens, d’autres au contraire bien trop... Nous nous y perdons comme nous nous perdons parfois dans les abîmes et les circonvolutions de notre propre cerveau ou de notre propre conscience.

C’est en somme entre deux heures trente et trois heures (selon la version que vous regardez) de méditation et d’introspection qu’ici nous propose Tarkovski. Deux heures trente à trois heures de pause dans la fièvre de notre temps pour se chercher, et peut-être se retrouver.

Deux heures trente à trois heures pour le plus grand et peut-être le plus beau des premiers contacts de l’humanité.

Cela vaut bien le coup de regarder, non ?

Jacques BELLEZIT
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💬Commentaires

1.Posté par Koyolite TSEILA le 12/04/2024 10:33 | Alerter
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KoyoliteTseila
Je te remercie pour la présentation de ce film. J'ai vu Solaris la version de 2002 avec George Clooney, qui fut un excellent somnifère, mais un très mauvais film de science-fiction. La version que tu présentes est celle d'Andreï Tarkovsky, réalisateur du célèbre Stalker et, pour répondre à ta dernière question, je dois dire qu'elle semble bien valoir le coup de la regarder.

2.Posté par Michel MAILLOT le 12/04/2024 11:30 | Alerter
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mmaillot
Superbe souvenir à la vision envoûtante de de ce film.
Allongé sur une moquette devant la Sony 51cm en visionnant la version VHS 250 lignes. Tout pour manquer la rencontre et pourtant. Malgré l’inconfort et la qualité plus que moyenne de l’image, un voyage inoubliable. Un rythme lent mais une maîtrise parfaite de l’histoire. Je n’ai pas vu le temps passer, c’était il y a plus 35 ans mais il m’a vraiment marqué. De cette rencontre, ce Contact progressif entre Kris et l’autre, un lent cheminement, je me souviens, oui d’une espèce de magie pour apprivoiser l’incompréhensible. Aussi de laisser en arrière blessures et certitudes pour nouer ou renouer avec sa propre humanité au travers de la planète océan. Il faut que je le revois ce film en espérant ne pas avoir bâti autre chose comme il arrive parfois avec les livres. En tout cas la mise en scène, les acteurs, loin des tonitruances Hollywoodiennes nous apporte une vision pleine d’émotion, propice à l’éveil en douceur à la grâce et l’intelligence. Tarkowski un des plusieurs grands réalisateurs à l’époque a fait un chef d’oeuvre du roman de Stanislaw Lem. Le remake avec Clooney inutile et ennuyeux, oui.
Merci pour cette chronique et désolé pour d’éventuelles coquilles, le smartphone n’est pas très pratique pour taper un texte un peu long.

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