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đŸ§„ Doctor Who | Docteur no 08 : Paul McGann | I'm the Doctor !

04/06/2012
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1999. VoilĂ  bien longtemps que nous n’avons plus eu de nouvelles de notre Seigneur du Temps prĂ©fĂ©rĂ©. Et pour cause : la sĂ©rie a Ă©tĂ© annulĂ©e il y a dĂ©jĂ  plusieurs annĂ©es ! Beaucoup de choses se sont produites depuis la derniĂšre fois que nous avons vu le Docteur. Ace, sa compagne, l’a quittĂ©, sans que l’on n'en sache trop les circonstances. Le MaĂźtre a Ă©tĂ© fait prisonnier par les Daleks, qui le condamnent Ă  mort. Il a une derniĂšre requĂȘte : que ses restes soient ramenĂ©s sur Gallifrey
 par le Docteur.

Ce dernier n’est quand mĂȘme pas trĂšs mĂ©fiant sur le coup (ce qui est surprenant vu la personnalitĂ© du septiĂšme Docteur) et accepte la demande de son vieil ennemi. Mais le MaĂźtre n’a pas dit son dernier mot, lui qui a Ă©puisĂ© toutes les incarnations dont il disposait. L’urne contenant ses cendres s’ouvre lors du voyage, et il parvient Ă  se matĂ©rialiser sous la forme d’une sorte de « larve » (rappelant quelque peu les Goa’ulds de Stargate) et endommage le Tardis, qui se matĂ©rialise alors sur Terre, le 30 dĂ©cembre 1999. En quittant son vaisseau pour vĂ©rifier oĂč il est arrivĂ©, le Docteur se retrouve au milieu d’un Ă©change de tirs entre bandes rivales de San Francisco, avant de s’écrouler, sĂ©rieusement blessĂ©. Le seul autre survivant de ces coups de feu, Lee, appelle Ă  l’aide pour soigner son sauveur involontaire, sur lequel il rĂ©cupĂšre une clĂ© – celle qui permet d’entrer dans le Tardis.

Le Docteur est emmenĂ© en ambulance jusqu’à l’hĂŽpital le plus proche. Pendant ce temps, « la larve du MaĂźtre » s’échappe du Tardis pour Ă©galement se cacher dans l’ambulance, avant de s’arranger pour se retrouver chez Bruce, l’un des ambulanciers, et prendre possession du corps de celui-ci (dĂ©cidĂ©ment, on se croirait vraiment dans Stargate !).

A l’hĂŽpital, les mĂ©decins sont perplexes en voyant deux cƓurs apparaĂźtre sur les radiographies du malade. Pensant qu’il s’agit d’un ratĂ© sur le clichĂ©, ils font l’erreur de lui faire subir une endoscopie. En raison de sa nature aliĂšne, le Docteur ne survit pas Ă  cet examen
 Alors qu’on a constatĂ© son dĂ©cĂšs, le corps est laissĂ© Ă  la morgue. Au bout d’un temps inhabituellement long, la rĂ©gĂ©nĂ©ration se produit enfin (on a eu chaud !). Le huitiĂšme Docteur se rĂ©veille, mais, peut-ĂȘtre Ă  cause des circonstances de sa mort ou des produits injectĂ©s dans son corps, il a perdu la mĂ©moire !

En sortant de l’hĂŽpital, il repĂšre le mĂ©decin qui a effectuĂ© l’endoscopie : Grace. Celle-ci l’emmĂšne chez elle, ne sachant trop que penser de cet Ă©trange personnage, qui recouvre bientĂŽt la mĂ©moire.

Pendant ce temps, le MaĂźtre fait croire Ă  Lee qu’il est le vrai propriĂ©taire du Tardis, que lui a volĂ© le Docteur, et qu’il faut neutraliser ce dernier. En rĂ©alitĂ©, il veut s’emparer de l’ƒil d’Harmonie, Ă  bord du vaisseau, grĂące auquel il pourra transfĂ©rer les rĂ©gĂ©nĂ©rations restantes du Docteur dans l’enveloppe qu’il occupe, c'est-Ă -dire ce qu’il reste de Bruce. Mais en agissant de la sorte, l’ƒil d’Harmonie restera ouvert trop longtemps et provoquera une sĂ©rie d’explosions en chaĂźne qui entraĂźneront la destruction de toute la Terre.

Il reste peu de temps au Docteur pour convaincre Grace, mais aussi Lee, que c’est lui le « gentil de l’histoire » et qu’il faut Ă  tout prix stopper le MaĂźtre.

Les heures, les minutes, bientĂŽt les derniĂšres secondes s’égrĂšnent. Car, en ce soir du 31 dĂ©cembre 1999, Ă  minuit, il sera trop tard 


Personnalité du huitiÚme Docteur

Difficile de dĂ©crire prĂ©cisĂ©ment cette incarnation, vu que l’on n’a eu droit qu’à une seule aventure Ă  l’écran, dans le tĂ©lĂ©film : "Doctor Who".

TĂąchons nĂ©anmoins d’y voir un peu plus clair : 

Ce Docteur tente de motiver les autres Ă  profiter de l’existence, plutĂŽt que de se replier sur eux-mĂȘmes. Peut-ĂȘtre pour les y encourager, il n’hĂ©site pas Ă  leur donner quelques informations sur leur propre avenir !

Il brise aussi un vĂ©ritable tabou, puisqu’il entame une relation romantique avec sa compagne. Ce n’est pas la premiĂšre fois (ni la derniĂšre) qu’il a plus que de l’amitiĂ© pour ses compagnes. Sarah Jane Smith et Rose Tyler peuvent en tĂ©moigner. Mais c’est le seul cas oĂč il passe vĂ©ritablement Ă  l’acte, allant jusqu’à Ă©changer un baiser avec Grace.

Autre diffĂ©rence – et elle est d’importance : le Docteur dĂ©clare qu’il est Ă  moitiĂ© humain (du cĂŽtĂ© de sa mĂšre) !

Ces ruptures avec ce qu’on savait jusque lĂ  n’ont pas du tout plu Ă  une partie des fans, certains d’entre eux considĂ©rant que le huitiĂšme Docteur n’appartient pas au canon du «Whoniverse». Vont-ils jusqu’à considĂ©rer qu’il n’existe pas au bout du compte ? Non, vu que tout le monde, y compris les plus sceptiques, considĂšre que Christopher Eccleston est le neuviĂšme Docteur, donc forcĂ©ment que Paul McGann est le successeur de Sylvester McCoy. D’ailleurs, il est prĂ©sent Ă  cĂŽtĂ© des autres incarnations, lorsque celles-ci apparaĂźtront dans des Ă©pisodes de la deuxiĂšme sĂ©rie.

Ne parlons pas des trĂšs nombreuses aventures radiophoniques et littĂ©raires de cette incarnation, qui succĂšderont au tĂ©lĂ©film, certaines tentant de rattraper le coup, d’autres enfonçant encore un peu plus le clou (ce qui ne rĂ©concilia Ă©videmment pas les fans qui avaient remis en question sa canonicitĂ©).

Certains tentÚrent de relier les événements du téléfilm à la série en invoquant la Guerre du Temps - entre Gallifrey et les Daleks- dont on parlera quelque peu, dans la nouvelle série.

Apparence du huitiĂšme Docteur

Le huitiĂšme Docteur porte un long manteau d’un vert sombre, un gilet gris et une cravate : tous des vĂȘtements qu’il trouve dans l’hĂŽpital oĂč il est revenu Ă  la vie. C’est d’ailleurs un comportement qu’il rĂ©pĂštera bien plus tard, lors de la toute premiĂšre aventure du onziĂšme Docteur. Donc, habillĂ© de la sorte et avec ses longs cheveux bouclĂ©s, il a des airs trĂšs « artistiques ».

Notons que l’acteur devait porter une perruque, qui le gĂȘnait beaucoup. Il suggĂ©ra donc, sans succĂšs, d’opter pour une coiffure courte, c'est-Ă -dire les vrais cheveux de l’acteur, et une veste de cuir noir. Remarquez que, si l’idĂ©e fut rejetĂ©e Ă  l’époque, elle correspond tout Ă  fait Ă  l’apparence du neuviĂšme Docteur !

Le téléfilm "Doctor Who" : un coup dans l'eau

Le tĂ©lĂ©film de cette unique aventure du huitiĂšme Docteur n’aurait pas dĂ» rester sans lendemain. L’idĂ©e de la BBC, associĂ©e pour l’occasion aux AmĂ©ricains de la Fox, Ă©tait d’en faire le pilote pour une nouvelle sĂ©rie coproduite par les deux chaĂźnes.

Malheureusement, si les scores anglais furent tout Ă  fait honorables (9 millions de tĂ©lĂ©spectateurs), l’audimat amĂ©ricain fut une vraie catastrophe, avec 5,5% seulement. On allait donc encore attendre – prĂšs de 10 ans 
 – avant de retrouver enfin le Docteur Ă  l’écran.

Mais le huitiĂšme Docteur continua Ă  voyager, par l’intermĂ©diaire des Ă©pisodes radiophoniques ou divers romans. ConsĂ©quence paradoxale : cette incarnation est parmi celles Ă  l’existence la plus longue.

Mais un mystĂšre plane encore toujours : dans quelles circonstances s’est-il rĂ©gĂ©nĂ©rĂ© pour devenir le neuviĂšme Docteur ? Ne cherchez pas : mĂȘme les scĂ©naristes n’en savent rien !

Paul McGann en 2007 | Par Tim Drury from Cambridge, Cambridgeshire — Actor Paul Mcgann. Cropped prior to upload., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2564657
Paul McGann en 2007 | Par Tim Drury from Cambridge, Cambridgeshire — Actor Paul Mcgann. Cropped prior to upload., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2564657

Paul McGann

NĂ© Ă  Liverpool en 1959, Paul McGann est le fils d’une enseignante et d’un mĂ©tallurgiste. Il a cinq frĂšres et sƓurs. DĂšs leur plus jeune Ăąge, les six enfants furent encouragĂ©s par leurs parents Ă  dĂ©velopper leurs talents. Ce qui fait que quatre d’entre eux sont devenus acteurs ! Ces quatre frĂšres ont aussi formĂ© un groupe de jazz, « The McGanns ».

AprĂšs avoir suivi une formation Ă  la « Royal Academy of Dramatic Arts », premiĂšre Ă©tape importante de sa carriĂšre d’acteur, McGann se fit une premiĂšre fois remarquer dans «Give us a Break», une sĂ©rie oĂč il interprĂšte un joueur de snooker, ainsi que «The Monocled Mutineer», oĂč il est Percy Toplins, un dĂ©serteur devenu criminel. Ces deux performances – The Monocled Mutineer, en particulier – lui valent de trĂšs bonnes critiques, mais la BBC ne rediffusera jamais cette derniĂšre. En effet, la politique s’en mĂȘle, le gouvernement britannique voyant d’un mauvais Ɠil une fiction qui mette le doigt sur les travers de l’armĂ©e de sa MajestĂ©.

Par la suite, il fait quelques apparitions, souvent discrĂštes, dans plusieurs longs mĂ©trages, dont Alien 3, avant de se concentrer Ă  nouveau sur la tĂ©lĂ©, vers la fin des annĂ©es 1980. Au passage, il donne involontairement l’occasion Ă  un ami de lancer sa carriĂšre. En effet, alors qu’il a Ă©tĂ© retenu pour le rĂŽle principal de la sĂ©rie «Sharpe», Paul se blesse le genou en jouant au football ! Pour le remplacer, la production engage un proche de McGann, un acteur qui fera parler de lui par la suite : Sean Bean !

En 1996, McGann est retenu pour le rĂŽle principal du tĂ©lĂ©film «Doctor Who», entourĂ© d’Eric Roberts, Daphne Ashbrook et Sylvester McCoy, septiĂšme docteur sur le dĂ©part. Ajoutons que s’il dĂ©croche le rĂŽle, l’un de ses concurrents n’était autre que son propre frĂšre, Mark McGann (bel esprit fraternel !).

Pour cette production, la BBC implique les studios Universal Studios et la Fox. Le contrat de l’acteur inclut une sĂ©rie tirĂ©e du film, si elle reçoit le feu vert. Chose qu’elle n’obtiendra pas vu les piĂštres performances outre-Atlantique. Si la Fox renonce, cela n’empĂȘche pas Universal de chercher un autre diffuseur amĂ©ricain, mais elle n’en trouve aucun !

On aurait pu croire que, suite Ă  cette annonce, Paul McGann passe Ă  autre chose et clĂŽt le chapitre, mais il n’en est rien. D’une part, il autorise l’utilisation de son apparence en tant que huitiĂšme Docteur pour les couvertures des multiples romans qui sortent aprĂšs 1996. D’autre part, c’est bel et bien sa voix que l’on peut entendre sur les nombreux Ă©pisodes radiophoniques produits durant les annĂ©es qui suivront.

Lorsque le retour de la sĂ©rie se fait de plus en plus concret, certains n’hĂ©sitent d’ailleurs pas Ă  annoncer que Paul McGann reprendra le rĂŽle. Mais c’est une chose que l’acteur lui-mĂȘme a toujours niĂ©e, tout simplement parce que la BBC ne le lui a jamais demandĂ© ! Il n’aurait pas dit non, Ă  l’unique condition qu’il ne doive plus porter cette horrible perruque !

AprĂšs le Docteur

Suite au tĂ©lĂ©film du huitiĂšme Docteur, McGann a une carriĂšre bien remplie, avec de nombreuses participations dans des Ɠuvres, connues ou obscures. On le retrouve ainsi dans «FairyTale: A True Story» ou dans «La Reine des DamnĂ©s», oĂč il joue David Talbot, un personnage central dans la sĂ©rie de romans dont est tirĂ© le film. La BBC le rappelle Ă©galement pour plusieurs sĂ©ries et tĂ©lĂ©films qui ne sont - hĂ©las !- que rarement diffusĂ©s de ce cĂŽtĂ©-ci de la Manche.

Sa voix semble aussi un important atout. On peut l’entendre dans de nombreuses publicitĂ©s et il est aussi devenu un narrateur fort apprĂ©ciĂ© pour plusieurs documentaires et livres audio, parmi lesquels pas mal d’histoires du Docteur. Eh oui, une fois qu’on a pu goĂ»ter au personnage du Seigneur du Temps, il n’y a plus moyen de le quitter !

Tout finit par s'expliquer !

Suite Ă  l’épisode « The night of the Doctor », tout finit par s’expliquer !

Comme je l’écrivais ci-dessus, certains tentĂšrent alors de relier les Ă©vĂ©nements du tĂ©lĂ©film Ă  la sĂ©rie via la Guerre du Temps (entre Gallifrey et les Daleks), Ă©voquĂ©e par le 9e Docteur. Eh bien, des annĂ©es plus tard, il s’avĂ©ra qu’ils eurent raison de le faire !

En effet, en 2013, le mini-Ă©pisode « The Night of the Doctor » voit le retour inattendu du 8e Docteur 
 en pleine Guerre du Temps ! Un retour bref (trop bref, diront certains), au cours duquel il comprend qu’il ne peut plus se tenir Ă  l’écart de ce conflit qui risque de bouleverser l’univers tout entier.

Un moment-clĂ© de sa longue existence, qui le voit renoncer aux valeurs qu’il avait toujours dĂ©fendues et cesse d’ĂȘtre un « Docteur » pour devenir, dans sa prochaine incarnation, un « Guerrier ».

Thierry B.
Copyright @ Thierry B. pour Le Galion des Etoiles. Tous droits réservés. En savoir plus sur cet auteur


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