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Quitter les Monts d'Automne | Emilie Querbalec | 2020


Une fiche ajoutée dans nos cales par | 18/11/2021 | Lu 578 fois




Quitter les monts d'automne @ 2020 Albin Michel | illustration de couverture @ Manchu
Quitter les monts d'automne @ 2020 Albin Michel | illustration de couverture @ Manchu

Illustration et quatrième de couverture

Recueillie par sa grand-mère après la mort de ses parents, la jeune Kaori vit dans les monts d’Automne où elle se destine à être conteuse. Sur Tasai, comme partout dans les mondes du Flux, l’écriture est interdite. Seule la tradition du « Dit » fait vivre la mémoire de l’humanité. Mais le Dit se refuse à Kaori et la jeune fille se voit dirigée vers une carrière de danseuse.

Lorsque sa grand-mère meurt, Kaori hérite d’un rouleau de calligraphie, objet tabou par excellence, dont la seule détention pourrait lui valoir une condamnation à mort. Pour percer les secrets de cet objet, mais aussi le mystère qui entoure la disparition de ses parents, elle devra quitter les monts d’Automne et rejoindre la capitale.

Sa quête de vérité la mènera encore plus loin, très loin de chez elle.

Débutant comme un roman initiatique d’inspiration japonaise, Quitter les Monts d’Automne s’impose vite comme un récit d’aventure qui frappe d’abord par sa beauté et sa poésie, puis par sa cruauté et son érotisme subtil.

Fiche de lecture

Un véritable coup de cœur pour ce roman aux tonalités assez rares, itinéraire initiatique et parcours de vie d'une héroïne à la recherche de la vérité sur ses origines et découvrant peu à peu sa destinée hors du commun.

Les parties 1 et 2 sont extraordinaires d'originalité et de sensibilité, très imprégnées de culture et de tradition japonaises - mais sans excès. Le monde de Kaori est beau, exotique, sans être un paradis absolu car la violence et les travers humains n'en sont pas exclus. Les parties 3 et 4 relèvent d'une science-fiction plus classique et sont un peu moins captivantes. Puis la 5 nous emmène vers de nouveaux sommets et une fin toute en douceur qui offre son lot de surprises bienvenues, avec les explications et les arrière-plans fascinants qui y sont révélés.

J'ai beaucoup apprécié le fait qu'il n'y a pas de batailles spatiales, ni d'action pour l'action, ni de créatures extra-humaines en pagaille. L'héroïne est très attachante, les autres personnages principaux présents sans être envahissants, les relations sont décrites avec retenue et discrétion.

L'écriture est très belle, bien travaillée, sans excès de style trop chargé ni de forme exagérément alambiquée.

Par moments, j'ai eu l'impression de lire du Julia Verlanger, mais une Julia qui aurait pu prendre tout son temps, sans être contrainte de s'adapter aux « canons » du Fleuve Noir Anticipation de l'époque et de soutenir un rythme de production élevé. Quelques traits m'ont aussi rappelé les fulgurances de Nathalie Henneberg, juste un peu plus mesurées ici.
 
Mention spéciale pour la superbe illustration de couverture de Manchu, elle aussi toute en nuances subtiles et en parfaite correspondance avec le texte.

On en parle ailleurs


Jean-Michel Archaimbault
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💬Commentaires

1.Posté par Le chien CRITIQUE le 02/09/2020 13:33 | Alerter
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lechiencritique
Tu voudrais aimer la SF mais tu trouves que tout le verbiage scientifique et technique est épuisant ?
Tu recherches avant tout un style, une plume ?
Alors lis Quitter les monts d'automne, c'est un roman pour toi.
L'autrice s'empare des tropes SF pour les transformer en une chose moins technophile, plus poétique, littéraire. Et le voyage reste le même, on va loin, voir très très loin dans le cas présent, les mirettes en sortent avec plein d'étoiles.
J'y ai retrouvé un truc, une ambiance, une atmosphère de l'excellentissime Des milliards de tapis de cheveux.

2.Posté par Marie BLOODY le 09/01/2021 11:26 | Alerter
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DomiL
Un véritable coup de coeur comme je n'en avais pas eu depuis un moment, un régal. De la poésie, une plume superbe, de l'imagination, du sense of wonder, etc. Et des révélations à la toute fin du bouquin qui me donneraient envie de tout relire depuis le début à la lumière de ces infos ! Je recommande ce roman, qui se lit tout seul, tant le style de l'autrice est fluide.

3.Posté par Jean Christophe GAPDY le 18/11/2021 09:48 | Alerter
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JCGapdy
Un grand plaisir de lecture où, comme dit précédemment, en commentaire comme en chronique, la fin amène son lot de révélations qui éclairent toute l'histoire sous un jour agréablement différent. Un univers comme je les apprécie, un monde extrêmement japonisant et empli d'une réelle poésie grâce au style léger qui sait entraîner. Un roman qui figure dans mes 3 coups de cœur d'autrices SFFF de l'année 2020.

4.Posté par Michel MAILLOT le 17/03/2024 14:10 | Alerter
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mmaillot
Quitter les monts d’automne. Pas facile de les abandonner ces monts, pour cause de voyage passionnant et passionné. Un voyage où l’on chemine sur toutes distances, à toutes allures, en empruntant des montures de toutes natures. Une quête de sens, de sens caché, de sens à découvrir. Des expériences multiples, heureuses, malheureuses, douloureuses. L’impression d’être ballotté, au bon vouloir d’un destin qui se rit, qui se moque de ses pauvres gesticulations. Et pourtant ce destin, il devrait y regarder à deux fois, se défaire de son arrogance et admirer la danse. Parce qu’elle est admirable la danse de Kaori, tout au long de son parcours. Elle a beau être aveugle, faite de tâtonnements, en quête de cette vérité enfouie, la danse fait partie d’elle, fait partie des mots pour la décrire, elle et ce qui l’entoure. Une poésie qui diffuse son parfum, dans de grandes respirations, pour bien humer l’atmosphère qui baigne le paysage. Comment ne pas apprécier, aimer, qu’on le connaisse ou pas, les références à ce Japon mystérieux qui sait si bien entrelacer les fulgurances d’une modernité juvénile, aux sourires amusés, mais bienveillants, d’une antique culture pour son turbulent voisin. Une ambiance s’étendant gracieusement comme une nappe de brouillard qui s’échappe, qui échappe au regard en frôlant la surface d’un vieux canal à l’éveil du jour. Comment faire pour les quitter ces monts d’automne, quand on aimerait tant les accompagner encore, bercés que nous sommes par la magie de leurs images ? Juste attendre, sans doute, qu’Ama no Miya, la scribe des étoiles, vienne réveiller en nous, la sagesse et la nécessité de goûter au bonheur de lire. Parce qu’ici, non seulement ça n’est pas interdit, mais bien au contraire, ça vient nous tirer par la manche et nous faire tourner la tête pour nous éblouir. Vite ! Avec ou sans bagage, prenez ce véhicule incomparable de la lecture pour traverser ce passage étourdissant et combler votre soif de voyage en apparence immobile.

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