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Récits maritimes

        

Empress of Ireland - Une histoire oubliée...


Une fiche ajoutée dans nos cales par | 04/10/2020 | Lu 383 fois




RMS Empress of Ireland | Par Auteur inconnu — Bibliothèque et Archives Canada ne permet pas la distribution libre de ces documents encore assujettis aux droits d'auteurs. Voir Images provenant de Bibliothèque et Archives Canada., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1084482
RMS Empress of Ireland | Par Auteur inconnu — Bibliothèque et Archives Canada ne permet pas la distribution libre de ces documents encore assujettis aux droits d'auteurs. Voir Images provenant de Bibliothèque et Archives Canada., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1084482
Une histoire oubliée...

Canada, 1880. Avec l’expansion du commerce international et l’augmentation de la migration Europe-Amérique, la compagnie des chemins de fer (la Canadian Pacific Railway appelée CPR) est contrainte par l’État Canadien d’étendre son offre au-delà des frontières de son pays.

Le marché est juteux et elle se tourne donc très rapidement vers le transport maritime. Plusieurs bateaux de petites tailles sont construits. Cependant, elle se doit d’avoir des paquebots plus luxueux tout en restant modestes et à portée de prix pour ses clients.

C’est ainsi qu’en 1905 sont commandés en Ecosse, deux navires jumeaux : l’EMPRESS OF BRITAIN et l’EMPRESS OF IRELAND. Ils prendront du service l’année suivante.

Paquebots de taille moyenne, ils font tout de même 173m de long sur 20m de largeur. Avec 8m de tirant d’eau (partie immergée de la coque) et leurs 14’000 tonnes de déplacement, 2600 tonnes de charbon sont nécessaires pour faire la traversée Québec-Liverpool. Équipés de 7 ponts, quatre se trouvent dans la coque alors que le dernier culmine à 15m au-dessus du niveau de l’eau. Navires rapides (20 nœuds), ils deviennent très vite célèbres et très prisés par la clientèle.

28 mai 1914

Pour sa 192e traversée, l’EMPRESS OF IRELAND embarque, au port de Québec, 1477 passagers y compris les 420 membres d’équipage, destination Liverpool.

Quelques heures plus tard, dans la nuit du 29 mai, le navire manœuvre dans le fleuve Saint-Laurent, seul et unique accès à l’océan Atlantique. Bien que le temps soit clair, il semble qu’une brume veuille s’installer au large.

Au fur et à mesure de son avancée vers l’océan, le Saint-Laurent s’élargit de plus en plus, le grand large se rapproche et la brume se fait de plus en plus dense.

A l’opposé, arrivant de l’Atlantique, le STORSTAD un charbonnier norvégien en pleine charge entre dans le Saint-Laurent afin de rejoindre Montréal.
SS Storstad après la collision | Par Jenniferjcsmith — Numérisation de l’exemplaire original, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=60741640
SS Storstad après la collision | Par Jenniferjcsmith — Numérisation de l’exemplaire original, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=60741640

Aperçu furtivement par le commandant du paquebot, celui-ci le perd de vue à cause du brouillard devenu très épais et demande à son équipage de redoubler de vigilance.

Il est environ 2h du matin. Alors que tous les passagers sont dans leur cabine en plein sommeil, la vigie et le commandant aperçoivent à nouveau le STORSTAD sur tribord.

Il est trop tard ! Trop tard pour manœuvrer, trop tard pour reculer, le navire est trop lourd…

De son côté, le STORSTAD met « machines en arrières toutes » pour tenter de minimiser la collision. Sa proue percute le flanc droit de l’EMPRESS OF IRELAND, déchire sa coque et pénètre 7 à 8m dans le ventre du paquebot, telle une lame d’épée.

Les deux bateaux se stabilisent mais les machines du charbonnier sont toujours à pleine puissance en marche arrière.

Le STORSTAD se met à reculer, se dégage lentement des entrailles du paquebot et l’eau déferle immédiatement à l’intérieur du malheureux navire.

Malgré ses 10 cloisons étanches, les portes intermédiaires à fermetures manuelles de celles-ci sont ouvertes, l’eau s’engouffre donc à une vitesse vertigineuse… L’EMPRESS OF IRELAND se couche très vite sur le flanc, les canots de sauvetage sont impossibles à sortir dans cette position…

Il coule en 14 minutes emportant avec lui 1012 victimes dont 172 membres d’équipage et 840 passagers. 138 enfants étaient à bord, 4 seulement ont survécu…

Ce naufrage est la pire tragédie (civile) depuis l’histoire du TITANIC. Malheureusement, la Première Guerre mondiale éclate en août 1914 et on n’en parlera plus que très rarement à partir de ce moment-là…

L’épave de l’EMPRESS OF IRELAND est aujourd’hui classée monument historique et ne peut être visitée par les plongeurs que sous un règlement strict. Les Canadiens commémorent toujours le souvenir de cette tragédie.

Quelques coïncidences (et un jumeau maudit ?)

William Clark, un machiniste de l’EMPRESS OF IRELAND, a survécu au naufrage. Deux ans auparavant, il avait déjà survécu à celui du TITANIC.

Le navire jumeau EMPRESS OF BRITAIN percute un iceberg mais sans gravité le 26 avril 1912, 11 jours après le TITANIC. Il sera également éperonné par un charbonnier : le britannique SS-HELVETIA aussi sur le Saint-Laurent. C’est le charbonnier qui coulera. Après de bons et loyaux services pendant la Première Guerre, il sera désarmé en 1930 mais ça, ça sera peut-être pour une autre histoire…

EMPRESS OF IRELAND, un navire oublié sauf par les Canadiens... Une catastrophe étouffée par une autre folie de l'Homme...

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Christobal Columbus
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