
Illustration © Powershots, libre d'utilisation, https://pixabay.com/fr/photos/tennis-raquette-de-tennis-4755841/ | Montage © Le Galion des Etoiles
À Martine
Du jamais vu ! Que d’émotions, ce dimanche ! Quel match, mesdames et messieurs ! Gloire au tennis ! Ce n’est pas une finale, mais une première ! Beaucoup avaient annoncé la rencontre du siècle. Personne n’est déçu. Comment ne pas être épatés ? Et boum, ça recommence ! Encore un boulet irrattrapable : un ace sur la ligne, à plus de trois cents km/h ?
Le numéro un mondial grimace amèrement. Il n’a même pas dû détecter à l’œil nu le passage de la balle… L’arbitre humain du haut de sa chaise, l’arbitre artificiel au bout du filet valident le score grâce au radar de leur portable : deux jeux à zéro pour Tell, le prototype de la Basler Dynamic Corporation (inspiré par Roger Federer). Jusqu’à présent, ce prodige n’a commis aucune faute, ni directe, ni indirecte. Si ce match continue à un tel niveau, le plus grand joueur de tennis du monde sera écrasé 0 – 6, 0 – 6, 0 – 6 ! Sans la moindre hésitation, l’automate se déplace à une vitesse phénoménale, choisit toujours le bon côté, se plaçant juste derrière le rebond de la balle. Pourtant alourdi derrière le dos par ses deux bombonnes blanches compartimentées d’hormones, qu’il soit au filet, qu’il soit au fond du court, il vous rattrape tout, amorties, slicées, lobes, smashes, et j’en passe ! Jamais la proie du doute ! Son taux de réussite au premier service : cent pour cent ! De la pure régularité suisse, mesdames et messieurs. Une page d’histoire du tennis se tourne. Le futur s’ouvre aujourd’hui. Avec ce descendant du coucou, le Grand Chelem ne sera plus jamais comme avant.
Le champion en titre peut trembler. Songe-t-il peut-être déjà à son accueil à Irkoutsk par ses supporters vindicatifs ? Le fin fond de la Sibérie n’est pas tendre avec ses idoles de retour d’une débâcle.
Notre caméra dotée d’un filtre ultrasensible teinte les vêtements blancs des joueurs selon l’humeur chez l’humain, selon la température du système moniteur chez le robot. Comme vous pouvez le constater sur vos écrans, le short et le polo d’Igor Volovitch rosissent nettement. La tenue de Tell, elle, demeure immaculée, avec l’écusson de la compagnie bâloise qui l’a fabriqué (écusson à l’effigie de Guillaume Tell).
Nerveux donc, le Sibérien change encore de raquette. À lui, le service. L’androïde helvète l’attend avec le calme du Cervin sous le soleil. Il n’a guère besoin de s’éponger, lui.
Le toit du Court central est retiré. Un beau ciel bleu, à peine voilé. Par intermittence, un léger vent marin souffle à moins de cinq nœuds. Une jeune fille vient remplacer l’un des robots ramasseurs de balles, un quadrupède à trompe de la Boston Dynamics qui s’enraie à l’aspiration.
Igor donne une bise à son index, geste ô combien fétiche, puis, il fait tapoter la balle contre l’herbe défraîchie par tous les combats précédents. L’arbitre humain lui signale qu’il prend trop son temps.
Le premier service s’abat dans le filet. Crispé, le numéro un tire sa seconde balle, une balle liftée, dont les effets sont bien anticipés par le joueur en face, lequel, dès l’approche téméraire de son adversaire, lui décoche un de ces passings que même Dieu dans ses meilleurs jours ne pourrait rattraper.
0 – 15. Les habits du Sibérien tournent au rose foncé. Sans plus attendre cette fois, grommelant tout seul, le champion propulse la balle à 220 km/h. My God ! Malgré le contrepied, l’androïde retourne le bolide en visant le torse de Volovitch. Ce dernier s’écroule pour échapper à l’impact.
0 – 30. Quel match, mes amis ! Une tuerie !
Cette fois, sitôt après son service, l’as mondial fonce vers le filet. Peu impressionné, d’un geste sûr, solide comme l’acier, le prototype le lobe. Et, hop, pile sur la ligne ! Indéboulonnable, ce robot !
0 – 40. Non, vraiment, il ne lui laisse aucune miette ! Pauvre Igor ! Ses vêtements écarlates, il mord sa raquette. Dans sa direction, des lancers de tomates rivalisent avec des tirs d’œufs. On suspend l’échange pour nettoyer l’herbe. Le robot croise les bras, scrutant le public avec un air… je dirais presque réprobateur.
Tout s’accélère. Double faute. La seconde due au choc contre une pomme qui, dans sa descente, a dévié la balle. Après concertation, les arbitres accordent un nouveau service au Sibérien, service qui, à l’aide d’un coup de vent fortuit, atterrit dans la verdure derrière la ligne. Trois à zéro en faveur de Tell. Ce sera à son tour de servir, après le changement de côté. Tiens ! Voilà qui est curieux, mesdames et messieurs, le prodige du tennis artificiel discute avec son coach. D’après sa gestuelle, on dirait que quelque chose l’inquiète.
Alors que Volovitch est assis, gigotant des jambes, essuyant sa sueur, il se voit harcelé par une guêpe. Celle-ci le poursuit alors qu’il rejoint son poste pour recevoir le service de l’androïde aux bombonnes. Il réalise qu’il affronte désormais une paire d’ennemis. Sa concentration redouble, face aux deux focus, la sale bête et l’automate. Il doit être stimulé comme jamais, car sa tenue blanchit. Mais voici qu’une légère brise se lève et, d’une modeste rafale, emporte l’hyménoptère.
Le robot va-t-il lui infliger un nouvel ace ? Bing, la balle rebondit sur la bande du filet.
Let. Premier service. Curieux, vraiment curieux. Un caprice de notre vent marin aurait-il infléchi vers le bas la trajectoire de ce qui aurait dû être une fusée ? À moins d’un succinct moment d’égarement, bardé de logiciels comme il est, Tell n’aurait-il pas dû tenir compte de ce petit bref coup d’air ? Les extrémités de ses manches rosissent. Que peut-il se mijoter dans les circuits de cet automate extraordinaire ?
Il catapulte sa balle à 250 km/h. Faiblirait-il ? Volovitch la retourne d’une amortie surprise qui rebondit à peine sur une motte de terre sans herbe.
0 – 15 pour le Sibérien. Bizarre. La tenue blanche du robot vire à l’outremer.
Il dresse sa raquette, son adversaire renvoie le slice un peu court. La balle dévie étrangement, suite à un faux bond. Tell rate complètement son retour croisé. Sifflets, injures grossières. Les arbitres peinent à maîtriser la foule.
0 – 30 pour le numéro un. Quel beau sourire affiche-t-il tout penché en avant !
Le prototype traîne à la remise en jeu. Avertissement de l’arbitre artificiel. L’androïde se perd-il en calculs ? S’en veut-il de ses fautes ? S’encourage-t-il ? Parvient-il à se calmer ? Convertit-il sa colère en appétit de victoire ? Nul ne sait ce qu’il mijote sous la pression de ses hormones. Toujours est-il que ses bombonnes bruissent singulièrement.
Quel long échange, le plus long sûrement du match ! Oh ! Incroyable, mesdames et messieurs ! Cette fois peut-être dérangé par le cri bestial sibérien (pour s’enhardir) le robot vient de galoper du mauvais côté ! Quel retournement de situation ! Mais quel retournement, mesdames et messieurs ! Brouhaha dans les gradins, comme si les spectateurs venaient de retourner leur veste.
0 – 40. Ça craint. Comment va-t-il se reprendre ?
Le public au début en majorité acquis à la cause du numéro un mondial, puis ayant évolué en faveur de l’automate passent à présent du désarroi à l’indignation. Les tribunes grossissent de colère. Les arbitres rappellent les spectateurs à l’ordre.
Tout bleu, l’automate bâlois paraît cogiter sur la suite du set. Pour abattre le moral de son adversaire, le prototype va-t-il élaborer un coup imparable ? Un coup qu’aucun mortel n’aurait tenté avant lui ?
Eh bien, non. Relax, Volovitch parvient à contrer le service à peine lifté. Mais, regardez-le, l’engin suisse pivote étrangement, d’un saut d’acrobate déchaîné, pas possible, quel aplomb dans le désespoir, cogne la boule jaune qui file, serpente fulgurante au-dessus du filet, non sans une fin de trajectoire insolite, c’est dedans ! Non ! Mince, juste derrière la ligne ! Qui l’eut cru ? Quelle malchance robotique ! On assiste à un vrai déboire d’anthologie, un coup de théâtre mondial !
Des fans du prototype scandent : « Tell… Tell ! Tell… Tell ! ». Le champion en titre reçoit un bac de fraises sur le crâne. Bien que victorieux dans ce jeu, Igor s’en va protester auprès de l’arbitre humain.
Mais de l’autre côté du court, mal retombé, le robot est toujours à terre. Sa jambe artificielle droite convulse. Il essaie de se redresser. En vain. My Goodness ! Comme ça crisse drôle ! Coincées entre le dos et l’herbe, les bombonnes semblent en alerte.
Les deux arbitres descendent de leur chaise. L’androïde bleu de Prusse lève la main. Noon ! Il abandonne ! C’est la stupeur générale ! Quel choc, mesdames et messieurs !
Tandis que le Sibérien triomphe par forfait et se pavane contre le filet, le coach du prototype improvise à la sortie du court une conférence de presse. Quelle incroyable révélation : le modèle unique de la Basler Dynamic Corporation s’est sabordé ! Il s’est sabordé pour ne pas nuire à son adversaire humain dont l’estime de soi s’écroulait dans ce qu’il restait d’herbe. Quel scoop ! Nous venons de vivre en direct le premier sacrifice d’une créature artificielle !
Du jamais vu ! Que d’émotions, ce dimanche ! Quel match, mesdames et messieurs ! Gloire au tennis ! Ce n’est pas une finale, mais une première ! Beaucoup avaient annoncé la rencontre du siècle. Personne n’est déçu. Comment ne pas être épatés ? Et boum, ça recommence ! Encore un boulet irrattrapable : un ace sur la ligne, à plus de trois cents km/h ?
Le numéro un mondial grimace amèrement. Il n’a même pas dû détecter à l’œil nu le passage de la balle… L’arbitre humain du haut de sa chaise, l’arbitre artificiel au bout du filet valident le score grâce au radar de leur portable : deux jeux à zéro pour Tell, le prototype de la Basler Dynamic Corporation (inspiré par Roger Federer). Jusqu’à présent, ce prodige n’a commis aucune faute, ni directe, ni indirecte. Si ce match continue à un tel niveau, le plus grand joueur de tennis du monde sera écrasé 0 – 6, 0 – 6, 0 – 6 ! Sans la moindre hésitation, l’automate se déplace à une vitesse phénoménale, choisit toujours le bon côté, se plaçant juste derrière le rebond de la balle. Pourtant alourdi derrière le dos par ses deux bombonnes blanches compartimentées d’hormones, qu’il soit au filet, qu’il soit au fond du court, il vous rattrape tout, amorties, slicées, lobes, smashes, et j’en passe ! Jamais la proie du doute ! Son taux de réussite au premier service : cent pour cent ! De la pure régularité suisse, mesdames et messieurs. Une page d’histoire du tennis se tourne. Le futur s’ouvre aujourd’hui. Avec ce descendant du coucou, le Grand Chelem ne sera plus jamais comme avant.
Le champion en titre peut trembler. Songe-t-il peut-être déjà à son accueil à Irkoutsk par ses supporters vindicatifs ? Le fin fond de la Sibérie n’est pas tendre avec ses idoles de retour d’une débâcle.
Notre caméra dotée d’un filtre ultrasensible teinte les vêtements blancs des joueurs selon l’humeur chez l’humain, selon la température du système moniteur chez le robot. Comme vous pouvez le constater sur vos écrans, le short et le polo d’Igor Volovitch rosissent nettement. La tenue de Tell, elle, demeure immaculée, avec l’écusson de la compagnie bâloise qui l’a fabriqué (écusson à l’effigie de Guillaume Tell).
Nerveux donc, le Sibérien change encore de raquette. À lui, le service. L’androïde helvète l’attend avec le calme du Cervin sous le soleil. Il n’a guère besoin de s’éponger, lui.
Le toit du Court central est retiré. Un beau ciel bleu, à peine voilé. Par intermittence, un léger vent marin souffle à moins de cinq nœuds. Une jeune fille vient remplacer l’un des robots ramasseurs de balles, un quadrupède à trompe de la Boston Dynamics qui s’enraie à l’aspiration.
Igor donne une bise à son index, geste ô combien fétiche, puis, il fait tapoter la balle contre l’herbe défraîchie par tous les combats précédents. L’arbitre humain lui signale qu’il prend trop son temps.
Le premier service s’abat dans le filet. Crispé, le numéro un tire sa seconde balle, une balle liftée, dont les effets sont bien anticipés par le joueur en face, lequel, dès l’approche téméraire de son adversaire, lui décoche un de ces passings que même Dieu dans ses meilleurs jours ne pourrait rattraper.
0 – 15. Les habits du Sibérien tournent au rose foncé. Sans plus attendre cette fois, grommelant tout seul, le champion propulse la balle à 220 km/h. My God ! Malgré le contrepied, l’androïde retourne le bolide en visant le torse de Volovitch. Ce dernier s’écroule pour échapper à l’impact.
0 – 30. Quel match, mes amis ! Une tuerie !
Cette fois, sitôt après son service, l’as mondial fonce vers le filet. Peu impressionné, d’un geste sûr, solide comme l’acier, le prototype le lobe. Et, hop, pile sur la ligne ! Indéboulonnable, ce robot !
0 – 40. Non, vraiment, il ne lui laisse aucune miette ! Pauvre Igor ! Ses vêtements écarlates, il mord sa raquette. Dans sa direction, des lancers de tomates rivalisent avec des tirs d’œufs. On suspend l’échange pour nettoyer l’herbe. Le robot croise les bras, scrutant le public avec un air… je dirais presque réprobateur.
Tout s’accélère. Double faute. La seconde due au choc contre une pomme qui, dans sa descente, a dévié la balle. Après concertation, les arbitres accordent un nouveau service au Sibérien, service qui, à l’aide d’un coup de vent fortuit, atterrit dans la verdure derrière la ligne. Trois à zéro en faveur de Tell. Ce sera à son tour de servir, après le changement de côté. Tiens ! Voilà qui est curieux, mesdames et messieurs, le prodige du tennis artificiel discute avec son coach. D’après sa gestuelle, on dirait que quelque chose l’inquiète.
Alors que Volovitch est assis, gigotant des jambes, essuyant sa sueur, il se voit harcelé par une guêpe. Celle-ci le poursuit alors qu’il rejoint son poste pour recevoir le service de l’androïde aux bombonnes. Il réalise qu’il affronte désormais une paire d’ennemis. Sa concentration redouble, face aux deux focus, la sale bête et l’automate. Il doit être stimulé comme jamais, car sa tenue blanchit. Mais voici qu’une légère brise se lève et, d’une modeste rafale, emporte l’hyménoptère.
Le robot va-t-il lui infliger un nouvel ace ? Bing, la balle rebondit sur la bande du filet.
Let. Premier service. Curieux, vraiment curieux. Un caprice de notre vent marin aurait-il infléchi vers le bas la trajectoire de ce qui aurait dû être une fusée ? À moins d’un succinct moment d’égarement, bardé de logiciels comme il est, Tell n’aurait-il pas dû tenir compte de ce petit bref coup d’air ? Les extrémités de ses manches rosissent. Que peut-il se mijoter dans les circuits de cet automate extraordinaire ?
Il catapulte sa balle à 250 km/h. Faiblirait-il ? Volovitch la retourne d’une amortie surprise qui rebondit à peine sur une motte de terre sans herbe.
0 – 15 pour le Sibérien. Bizarre. La tenue blanche du robot vire à l’outremer.
Il dresse sa raquette, son adversaire renvoie le slice un peu court. La balle dévie étrangement, suite à un faux bond. Tell rate complètement son retour croisé. Sifflets, injures grossières. Les arbitres peinent à maîtriser la foule.
0 – 30 pour le numéro un. Quel beau sourire affiche-t-il tout penché en avant !
Le prototype traîne à la remise en jeu. Avertissement de l’arbitre artificiel. L’androïde se perd-il en calculs ? S’en veut-il de ses fautes ? S’encourage-t-il ? Parvient-il à se calmer ? Convertit-il sa colère en appétit de victoire ? Nul ne sait ce qu’il mijote sous la pression de ses hormones. Toujours est-il que ses bombonnes bruissent singulièrement.
Quel long échange, le plus long sûrement du match ! Oh ! Incroyable, mesdames et messieurs ! Cette fois peut-être dérangé par le cri bestial sibérien (pour s’enhardir) le robot vient de galoper du mauvais côté ! Quel retournement de situation ! Mais quel retournement, mesdames et messieurs ! Brouhaha dans les gradins, comme si les spectateurs venaient de retourner leur veste.
0 – 40. Ça craint. Comment va-t-il se reprendre ?
Le public au début en majorité acquis à la cause du numéro un mondial, puis ayant évolué en faveur de l’automate passent à présent du désarroi à l’indignation. Les tribunes grossissent de colère. Les arbitres rappellent les spectateurs à l’ordre.
Tout bleu, l’automate bâlois paraît cogiter sur la suite du set. Pour abattre le moral de son adversaire, le prototype va-t-il élaborer un coup imparable ? Un coup qu’aucun mortel n’aurait tenté avant lui ?
Eh bien, non. Relax, Volovitch parvient à contrer le service à peine lifté. Mais, regardez-le, l’engin suisse pivote étrangement, d’un saut d’acrobate déchaîné, pas possible, quel aplomb dans le désespoir, cogne la boule jaune qui file, serpente fulgurante au-dessus du filet, non sans une fin de trajectoire insolite, c’est dedans ! Non ! Mince, juste derrière la ligne ! Qui l’eut cru ? Quelle malchance robotique ! On assiste à un vrai déboire d’anthologie, un coup de théâtre mondial !
Des fans du prototype scandent : « Tell… Tell ! Tell… Tell ! ». Le champion en titre reçoit un bac de fraises sur le crâne. Bien que victorieux dans ce jeu, Igor s’en va protester auprès de l’arbitre humain.
Mais de l’autre côté du court, mal retombé, le robot est toujours à terre. Sa jambe artificielle droite convulse. Il essaie de se redresser. En vain. My Goodness ! Comme ça crisse drôle ! Coincées entre le dos et l’herbe, les bombonnes semblent en alerte.
Les deux arbitres descendent de leur chaise. L’androïde bleu de Prusse lève la main. Noon ! Il abandonne ! C’est la stupeur générale ! Quel choc, mesdames et messieurs !
Tandis que le Sibérien triomphe par forfait et se pavane contre le filet, le coach du prototype improvise à la sortie du court une conférence de presse. Quelle incroyable révélation : le modèle unique de la Basler Dynamic Corporation s’est sabordé ! Il s’est sabordé pour ne pas nuire à son adversaire humain dont l’estime de soi s’écroulait dans ce qu’il restait d’herbe. Quel scoop ! Nous venons de vivre en direct le premier sacrifice d’une créature artificielle !