Présentation individuelle des romans par familles thématiques
Cet article est une annexe au long article du magazine Galaxies SF (no 69 et 70). Comme nous lâavons Ă©voquĂ© dans cette base, les ouvrages de Robert Clauzel se classent en cinq familles thĂ©matiques :
1. La quĂȘte universelle des Gremchkiens
2. Menaces contre la Terre
3. Ăchec aux apprentis sorciers
4. Accidents de parcours
5. Autres mondes et autres temps
1. La quĂȘte universelle des Gremchkiens
2. Menaces contre la Terre
3. Ăchec aux apprentis sorciers
4. Accidents de parcours
5. Autres mondes et autres temps
Menaces contre la Terre (8 romans)
- 7 romans en Anticipation
- 1 roman chez Roger Garry
1. L'Horreur tombée du Ciel (1971)
Lâhorreur tombĂ©e du ciel est un Cosmozoaire, un organisme extraterrestre dĂ©posĂ© sur notre planĂšte Ă un stade embryonnaire, dont le dĂ©veloppement et lâĂ©volution amorcent un processus qui conduira Ă lâextinction de toute vie sur la Terre en consĂ©quence dâun refroidissement gĂ©nĂ©ral. Les deux premiers tiers du roman relĂšvent davantage du fantastique dâatmosphĂšre de facture classique que de la science-fiction, jusquâĂ lâintervention dĂ©cisive des Gremchkiens qui ont dĂ©jĂ vu un tel phĂ©nomĂšne frapper ailleurs. Le mystĂšre restera entier quant Ă la nature de lâentitĂ© « exilĂ©e » sur notre monde, a priori un RĂ©voltĂ©, un anti-ĂȘtre apparentĂ© au Mal ou aux anges dĂ©chus qui, une fois anĂ©anti, laissera derriĂšre lui comme une odeur de soufre. Et son lieu dâimplantation, dans la rĂ©gion de Chartres, posera la question dâun Ă©ventuel lien avec le Graal.
2. A l'Aube du dernier Jour (1973)
A lâaube du dernier jourâŠ, lui aussi marquĂ© dans ses deux premiers tiers par une atmosphĂšre fantastique inquiĂ©tante, relate lâinvasion de notre monde par un organisme complexe dĂ©cidĂ© Ă absorber lâHumanitĂ© en son sein au terme dâun processus reposant sur le conditionnement de masse et la soumission aux idĂ©es subversives que vĂ©hiculent les mĂ©dias. LâApocalypse sâaccomplira Ă©trangement dans une douceur sensuelle malsaine et troublante.
3. La PlanÚte suppliciée (1976)
La planĂšte suppliciĂ©e, câest la Terre que des ĂȘtres trĂšs Ă©voluĂ©s venus de lâamas globulaire M 13 ont dĂ©cidĂ© dâoccuper et de piller de toutes ses ressources. Mais il faut dâabord Ă©liminer la totalitĂ© de ses habitants, et un biologiste gĂ©nĂ©ticien fournit Ă son insu le moyen radical : bloquĂ© Ă un stade intermĂ©diaire, son processus de crĂ©ation dâultravirus devant constituer lâarme absolue de demain engendre des virus neurotropes aussitĂŽt dissĂ©minĂ©s de par le monde. LâHumanitĂ© tout entiĂšre bascule dans la dĂ©pression totale et nâaspire plus quâĂ mourir, ayant perdu Ă©motions, sensations, plaisir, besoins Ă©lĂ©mentaires, envie de vivre⊠Ainsi se conclut en treize pages une histoire fantastique oppressante aux personnages manipulĂ©s, tĂ©lĂ©guidĂ©s et confrontĂ©s Ă un irrationnel croissant, dans une grande maison de la cĂŽte hollandaise dont les extraterrestres ont fait leur tĂȘte de pont. Tout ce qui prĂ©cĂšde le climax apocalyptique est une progression lente et implacable du mystĂšre, de lâangoisse et de la peur. Plongeant enfin dans une indiffĂ©rence absolue au drame planĂ©taire qui prĂ©cipite lâHumanitĂ© « au rendez-vous de la mort joyeuse » (*), les quatre hĂ©ros malgrĂ© eux seront sauvĂ©s en tant que spĂ©cimens de Terriens destinĂ©s au « zoo » des maĂźtres de M 13.
(*) Petit emprunt à Juan Buñuel et Pierre J. Maintigneux
(*) Petit emprunt à Juan Buñuel et Pierre J. Maintigneux
4. Les Naufragés de l'Invisible (1977)
Dans Les naufragĂ©s de lâinvisible, une grande demeure familiale de la banlieue londonienne est le siĂšge de morts, phĂ©nomĂšnes et aberrations rappelant les manifestations fantastiques de La maison des damnĂ©s (*). Michel Clarence et Ritchie Mirko enquĂȘtent sur place, avec des experts pluridisciplinaires, Ă la demande de la jeune hĂ©ritiĂšre qui, entre-temps, disparaĂźt dans la demeure sans laisser de traces. Lâendroit est lâun des seuils de contact avec une autre dimension qui dissimule un gigantesque satellite spatial semi-organique. Ses constructeurs et maĂźtres sont des ĂȘtres Ă©lectromagnĂ©tiques arrivĂ©s Ă un stade trĂšs avancĂ© de lâĂ©volution, les Orloors. Depuis la destruction de leur planĂšte-mĂšre, ils parcourent lâUnivers, choisissent des mondes Ă population humanoĂŻde et y enlĂšvent des femmes. Mais leur offensive contre la Terre frappe aussi les centrales, les usines de retraitement et les sites de recherches nuclĂ©aires, comme sâils voulaient freiner ou arrĂȘter les activitĂ©s liĂ©es Ă lâatome. RematĂ©rialisĂ©e dans le satellite invisible, la jeune disparue dĂ©couvre un environnement fascinant, symbiotique et dangereux mais ne perce pas le mystĂšre du Secret des Secrets, dans le Temple central de la prodigieuse citĂ© des Orloors, car Clarence la rejoint et lâarrache Ă un destin sĂ»rement horrible. La menace sera contrĂ©e par lâexplosion de dĂ©chets nuclĂ©aires transfĂ©rĂ©s dans le satellite mais celui-ci est vaste, et les Orloors puissants. Un jour ou lâautre, ils reviendront sâen prendre Ă la Terre â dont ils sont originairesâŠ
(*) Richard Matheson, Jâai Lu S.-F. n°612, 1975
(*) Richard Matheson, Jâai Lu S.-F. n°612, 1975
5. Le Secret des Secrets (1978)
Le secret des secrets se cache quelque temps plus tard dans le Pacifique Sud, sur lâĂle Sardonique oĂč les AmĂ©ricains ont installĂ© une base militaire et scientifique pour y assembler la premiĂšre bombe Ă antimatiĂšre. Michel Clarence et tous les experts du vivant « conviĂ©s » en urgence Ă se rendre lĂ -bas sont confrontĂ©s au vrai problĂšme, lâaltĂ©ration cyclique et aberrante de la biosphĂšre de lâĂźle dont le sol mĂȘme prĂ©sente une activitĂ© psychique, avec des consĂ©quences mortelles qui rayonnent sur toute la Terre. Le foyer des phĂ©nomĂšnes se situe au centre de lâĂźle, une montagne abritant un gigantesque organisme protoplasmique capable dâaffecter mĂȘme lâespace-temps. Clarence apprend de Claude Ăridan en personne que Sardonique est un fragment de planĂšte Ă©trangĂšre amenĂ© lĂ par les Orloors dans le but probable de garantir leur propre existence Ă 40 000 ans dans le futur. Mais la menace quâils font peser sur la Terre et lâUnivers est telle que lâĂźle devra ĂȘtre anĂ©antie Ă lâaide dâune boĂźte noire gremchkienne au tout dĂ©but de lâoffensive des Orloors. Clarence et la seule survivante du corps scientifique entre-temps massacrĂ© sont donc ramenĂ©s huit mois dans le passĂ©, avant mĂȘme lâimplantation de la base amĂ©ricaine, et rĂ©cupĂ©rĂ©s par un porte-hĂ©licoptĂšres de lâU.S. Navy. LâĂle Sardonique est dĂ©truite par lâarme gremchkienne alors quâelle sâĂ©lĂšve au-dessus de la mer pour aller rejoindre la dimension des Orloors.
La description impressionnante des altĂ©rations biologiques et spatiotemporelles prĂ©figure par moments ce que lâon lira et verra quarante ans plus tard dans Annihilation (*). LâatmosphĂšre a quelques accents lovecraftiens et les passages inspirĂ©s ne manquent pas, telle lâerrance dans une forĂȘt devenant soudain de cristal et de verre, mais lâhistoire se ressent hĂ©las du « dĂ©faut » devenu chronique chez Clauzel, la promesse maintes fois rĂ©pĂ©tĂ©e de formidables rĂ©vĂ©lations qui nâarrivent jamais.
(*) Roman de Jeff VanderMeer (2014) et film dâAlex Garland (1978)
La description impressionnante des altĂ©rations biologiques et spatiotemporelles prĂ©figure par moments ce que lâon lira et verra quarante ans plus tard dans Annihilation (*). LâatmosphĂšre a quelques accents lovecraftiens et les passages inspirĂ©s ne manquent pas, telle lâerrance dans une forĂȘt devenant soudain de cristal et de verre, mais lâhistoire se ressent hĂ©las du « dĂ©faut » devenu chronique chez Clauzel, la promesse maintes fois rĂ©pĂ©tĂ©e de formidables rĂ©vĂ©lations qui nâarrivent jamais.
(*) Roman de Jeff VanderMeer (2014) et film dâAlex Garland (1978)
6. Comme un Orgue d'Enfer... (1979)
Comme un orgue dâenferâŠ, sâouvre sur une sĂ©rie dâapparitions inexplicables, en pleine nature entre Aix et Digne, dont le tĂ©moin « disparaĂźt » en laissant photographies et films : ballet de panneaux volants transparents comme du cristal, flammes noires, rangĂ©es dâyeux rouges lumineux, plan vertical de ce qui ressemble Ă une ville morte⊠Diana, lâĂ©pouse de lâobservateur, se retrouve vite Ă Hanovre aux cĂŽtĂ©s de Michel Clarence et Ritchie Mirko dans un gigantesque centre souterrain de recherches biogĂ©nĂ©tiques et Ă©nergĂ©tiques oĂč lâon tente de comprendre le phĂ©nomĂšne ainsi que de combattre lâinvasion de vers mĂ©talliques parasites survenue peu aprĂšs et comptant dĂ©jĂ une foule de victimes. Quelques mois plus tard, lâattaque des « cosmozoaires » sâintensifie, frappe la ville de Hanovre et toute sa population puis sâĂ©tend aux environs. Diana, qui a fui jusquâaux abords de Hameln, assiste Ă lâapparition dâune immense « aurore borĂ©ale » qui se mue en un orgue cĂ©leste gĂ©ant, prodigieux de couleurs et de sons fascinants, dont lâattirance est irrĂ©sistible pour tous les spectateurs hypnotisĂ©s. Clarence ne pourra sauver ni la jeune femme, ni les habitants de la ville qui, sous emprise, embarquent Ă bord des immenses disques volants formĂ©s par les « cosmozoaires » agglomĂ©rĂ©s. Les motivations des crĂ©atures mĂ©talliques et le destin de leurs victimes demeureront un mystĂšre total.
Lâhorreur « organique » fait plusieurs apparitions somme toute convenues dans ce roman dont, Ă nouveau, la dominante est lâatmosphĂšre fantastique. Des scĂšnes dâune absolue Ă©trangetĂ© et quelques visions vĂ©ritablement inspirĂ©es Ă©maillent ce qui sâavĂšre au final une variation inattendue sur la vieille lĂ©gende du joueur de flĂ»te de Hamelin, selon la loi de lâ« Ă©ternel retour des choses dâici-bas » dĂ©jĂ illustrĂ© notamment dans la conclusion de La terrible expĂ©rience de Peter Home.
Lâhorreur « organique » fait plusieurs apparitions somme toute convenues dans ce roman dont, Ă nouveau, la dominante est lâatmosphĂšre fantastique. Des scĂšnes dâune absolue Ă©trangetĂ© et quelques visions vĂ©ritablement inspirĂ©es Ă©maillent ce qui sâavĂšre au final une variation inattendue sur la vieille lĂ©gende du joueur de flĂ»te de Hamelin, selon la loi de lâ« Ă©ternel retour des choses dâici-bas » dĂ©jĂ illustrĂ© notamment dans la conclusion de La terrible expĂ©rience de Peter Home.
7. Si claire était la Nuit (1979)
Si claire Ă©tait la nuit que NĂ©ria (diminutif de Naerida) sâest rĂ©veillĂ©e, surprise et fascinĂ©e par lâĂ©trange lumiĂšre baignant de féérie le paysage dâhiver autour de son cottage du Sussex, prĂšs du village dâEldridge. Sortie pour observer lâinexplicable phĂ©nomĂšne, elle a rencontrĂ© Sheete, son plus proche voisin, lui aussi tĂ©moin de cette Ă©tonnante ambiance nocturne. NĂ©ria plonge ensuite peu Ă peu dans lâangoisse et le mystĂšre. Sheete disparaĂźt plusieurs jours, puis rĂ©apparaĂźt en disant quâil a Ă©tĂ© enlevĂ©, quâon lui a effacĂ© des souvenirs, quâil a eu certaines rĂ©vĂ©lations mais quâon les a scellĂ©es dans son inconscient. Les habitants dâEldridge ont Ă©tĂ© remplacĂ©s par des inconnus, une activitĂ© bizarre rĂšgne dans le village, les communications avec le monde extĂ©rieur sont coupĂ©es, la rĂ©gion est isolĂ©e et on ne peut en sortirâŠ
NĂ©ria apprend que son cottage est lâĂ©picentre du problĂšme et quâelle ne doit en aucun cas sâapprocher du Mont Perdu, le point culminant du secteur. Bravant tout de mĂȘme lâinterdit, elle dĂ©couvre une immense caverne oĂč des ĂȘtres humains, a priori les habitants du village, subissent une terrifiante mutation. Sheete sây rend Ă son tour en pressentant quâil doit y accomplir une mission prĂ©cise et entrevoit la vĂ©ritĂ© sur ce qui se passe. Sous le Mont Perdu, des crĂ©atures venues il y a fort longtemps dâAlcyon des PlĂ©iades ont amĂ©nagĂ© un cimetiĂšre oĂč gisent leurs morts en attendant de revivre grĂące Ă lâĂ©nergie Ă©lectromagnĂ©tique des Humains. TrĂšs Ă©voluĂ©s, les Alcyoniens sont des prĂ©dateurs cosmiques qui dĂ©peuplent ainsi une Ă une les planĂštes pour eux favorables. Ils sont cependant menacĂ©s par les microspores de nĂ©ant issues dâun trou noir, qui ont pris possession de CĂ©lĂ©no, un autre monde des PlĂ©iades quâelles visent Ă conquĂ©rir dans leur ensemble avec les Hyades. Aussi prĂ©sents sur Terre, les CĂ©lĂ©niens ont surgi dans la cave mĂȘme du cottage de NĂ©ria durant cette nuit aussi claire que le jour, un phĂ©nomĂšne rĂ©sultant de leur arrivĂ©e via une courbure de lâespace-temps. DĂ©terminĂ©s Ă anĂ©antir les Alcyoniens, ils ont pris sous leur influence NĂ©ria et Sheete, donnant Ă celui-ci le moyen nĂ©cessaire qui permettra aussi de sauver toutes les victimes humaines. Quant aux inconnus muets substituĂ©s aux habitants dâEldridge, ce sont des natifs dâAldĂ©baran qui, venus lĂ en simples observateurs, ont installĂ© une base secrĂšte passĂ©e totalement inaperçue et isolĂ© la rĂ©gion dans leur seul intĂ©rĂȘt.
Tout semblera rentrer dans lâordre jusquâĂ ce que le jeune couple dĂ©couvre quâils ne sont plus sur Terre mais en orbite autour dâelle, sur un fragment de sa surface arrachĂ© par les envahisseurs⊠Des engins spatiaux de toutes les puissances mondiales viendront chercher le maximum possible dâexilĂ©s involontaires juste avant que le « satellite » se volatilise en un Ă©clair.
Une belle ambiance fantastique, des scĂšnes vraiment inspirĂ©es et parfois magiques, telles ces processions de petites sphĂšres lumineuses â des CĂ©lĂ©niens â se rendant au Mont Perdu pour tenter de dĂ©truire les Alcyoniens, deux personnages manipulĂ©s et plongĂ©s dans lâangoisse dâune fantasmagorie irrationnelle, procurent Ă ce Clauzel dĂ©guisĂ© un attrait non nĂ©gligeable mĂȘme si les clefs de lâaffaire sont quelque peu embrouillĂ©es, et la fin vite expĂ©diĂ©e. Mythes et symboles sont toujours au rendez-vous avec Sheete et Naerida, anagrammes de ThĂ©sĂ©e et dâAriadne, face Ă un Minotaure venu de la constellation⊠du Taureau.
NĂ©ria apprend que son cottage est lâĂ©picentre du problĂšme et quâelle ne doit en aucun cas sâapprocher du Mont Perdu, le point culminant du secteur. Bravant tout de mĂȘme lâinterdit, elle dĂ©couvre une immense caverne oĂč des ĂȘtres humains, a priori les habitants du village, subissent une terrifiante mutation. Sheete sây rend Ă son tour en pressentant quâil doit y accomplir une mission prĂ©cise et entrevoit la vĂ©ritĂ© sur ce qui se passe. Sous le Mont Perdu, des crĂ©atures venues il y a fort longtemps dâAlcyon des PlĂ©iades ont amĂ©nagĂ© un cimetiĂšre oĂč gisent leurs morts en attendant de revivre grĂące Ă lâĂ©nergie Ă©lectromagnĂ©tique des Humains. TrĂšs Ă©voluĂ©s, les Alcyoniens sont des prĂ©dateurs cosmiques qui dĂ©peuplent ainsi une Ă une les planĂštes pour eux favorables. Ils sont cependant menacĂ©s par les microspores de nĂ©ant issues dâun trou noir, qui ont pris possession de CĂ©lĂ©no, un autre monde des PlĂ©iades quâelles visent Ă conquĂ©rir dans leur ensemble avec les Hyades. Aussi prĂ©sents sur Terre, les CĂ©lĂ©niens ont surgi dans la cave mĂȘme du cottage de NĂ©ria durant cette nuit aussi claire que le jour, un phĂ©nomĂšne rĂ©sultant de leur arrivĂ©e via une courbure de lâespace-temps. DĂ©terminĂ©s Ă anĂ©antir les Alcyoniens, ils ont pris sous leur influence NĂ©ria et Sheete, donnant Ă celui-ci le moyen nĂ©cessaire qui permettra aussi de sauver toutes les victimes humaines. Quant aux inconnus muets substituĂ©s aux habitants dâEldridge, ce sont des natifs dâAldĂ©baran qui, venus lĂ en simples observateurs, ont installĂ© une base secrĂšte passĂ©e totalement inaperçue et isolĂ© la rĂ©gion dans leur seul intĂ©rĂȘt.
Tout semblera rentrer dans lâordre jusquâĂ ce que le jeune couple dĂ©couvre quâils ne sont plus sur Terre mais en orbite autour dâelle, sur un fragment de sa surface arrachĂ© par les envahisseurs⊠Des engins spatiaux de toutes les puissances mondiales viendront chercher le maximum possible dâexilĂ©s involontaires juste avant que le « satellite » se volatilise en un Ă©clair.
Une belle ambiance fantastique, des scĂšnes vraiment inspirĂ©es et parfois magiques, telles ces processions de petites sphĂšres lumineuses â des CĂ©lĂ©niens â se rendant au Mont Perdu pour tenter de dĂ©truire les Alcyoniens, deux personnages manipulĂ©s et plongĂ©s dans lâangoisse dâune fantasmagorie irrationnelle, procurent Ă ce Clauzel dĂ©guisĂ© un attrait non nĂ©gligeable mĂȘme si les clefs de lâaffaire sont quelque peu embrouillĂ©es, et la fin vite expĂ©diĂ©e. Mythes et symboles sont toujours au rendez-vous avec Sheete et Naerida, anagrammes de ThĂ©sĂ©e et dâAriadne, face Ă un Minotaure venu de la constellation⊠du Taureau.
8. Les Cendres de la Nuit... (1983)
Les cendres de la nuit⊠sont tout ce quâil va rester de lâHumanitĂ© aprĂšs une Apocalypse dâhorreur et de cauchemar dĂ©clenchĂ©e par des superintelligences prĂ©datrices issues dâune galaxie errante qui a traversĂ© sans heurts la Voie LactĂ©e. Ces zones de conscience, de tissu psychique, de pensĂ©e Ă lâĂ©tat pur, installĂ©es en divers points du globe, ont dâabord contaminĂ© lâesprit des ContactĂ©s et des Vectoriels nĂ©cessaires Ă leur plan dâanĂ©antissement. Les ContactĂ©s sont devenus porteurs de facultĂ©s destructrices au dĂ©clenchement cyclique, les Vectoriels ont perverti lâintellect de millions de leurs semblables par lâintermĂ©diaire de livres laissant lâempreinte dâun conditionnement nĂ©gatif. La premiĂšre mission des ContactĂ©s a Ă©tĂ© de neutraliser les seules armes qui auraient pu vaincre les prĂ©dateurs : les bombes M, ou bombes Ă gluons, gĂ©nĂ©ratrices de radiations « propres » effaçant lâintelligence.
FrĂ©dĂ©ric Hoffmann, ContactĂ© par hasard dans la forĂȘt de Murdoch, en Bretagne, a commencĂ© par rayer de la carte le paisible village dâEbenezer. Il peut dĂ©sintĂ©grer personnes et objets dans lâexplosion dâune flamme bleue, momifier en accĂ©lĂ©rĂ© nâimporte quel ĂȘtre vivant. Pour cela, des forces militaires le traquent et lâisolent du monde environnant. Il ne rĂ©alise quâa posteriori pourquoi tout sâest arrĂȘtĂ© et dĂ©sertifiĂ© autour de lui Ă plusieurs reprises, mais il refuse de devenir sujet dâexpĂ©rience et prend la fuite avec sa fiancĂ©e, elle aussi emprisonnĂ©e au seul motif de lâavoir connu. Dans une hallucinante course Ă lâabĂźme, le couple voit tout sâĂ©crouler autour de lui, les gens se dĂ©composer, se rĂ©duire Ă lâĂ©tat dâĂ©corchĂ©s vifs puis de squelettes Ă cause des virus dissĂ©quants libĂ©rĂ©s par dâautres ContactĂ©s. De par le monde, la population pĂ©rit de morts aussi effroyables ou de maladies et dâempoisonnements Ă©galement provoquĂ©s sous lâemprise des malĂ©fiques zones dâintelligence venues de la galaxie de Satan, une « galaxie de retour ayant atteint les limites mĂȘmes de lâUnivers et dĂ©passĂ© tous les stades de lâĂ©volution, une galaxie rĂ©currente amorçant la recondensation de toute la CrĂ©ation. » Il nây aura ni issue, ni futurâŠ
Cet Ă©trange roman sâouvre dans un climat fantastique hallucinĂ©, se bĂątit sur trĂšs peu dâĂ©lĂ©ments S.-F. (dont une variante du primum movens vu dans Ă lâaube du dernier jourâŠ), propose plusieurs scĂšnes gore Ă glacer le sang et, au milieu de tout cela, offre quelques pages dâune indĂ©niable poĂ©sie teintĂ©e de romantisme. Le schĂ©ma du « ContactĂ© qui ne le sait pas mais va le dĂ©couvrir dans des circonstances terribles » nâa certes rien de novateur. NĂ©anmoins, grĂące Ă des ambiances et des atmosphĂšres Ă©voquĂ©es avec intensitĂ©, Clauzel « emballe » le lecteur jusquâau terme de ce voyage au bout de la nuit â et de lâenfer.
FrĂ©dĂ©ric Hoffmann, ContactĂ© par hasard dans la forĂȘt de Murdoch, en Bretagne, a commencĂ© par rayer de la carte le paisible village dâEbenezer. Il peut dĂ©sintĂ©grer personnes et objets dans lâexplosion dâune flamme bleue, momifier en accĂ©lĂ©rĂ© nâimporte quel ĂȘtre vivant. Pour cela, des forces militaires le traquent et lâisolent du monde environnant. Il ne rĂ©alise quâa posteriori pourquoi tout sâest arrĂȘtĂ© et dĂ©sertifiĂ© autour de lui Ă plusieurs reprises, mais il refuse de devenir sujet dâexpĂ©rience et prend la fuite avec sa fiancĂ©e, elle aussi emprisonnĂ©e au seul motif de lâavoir connu. Dans une hallucinante course Ă lâabĂźme, le couple voit tout sâĂ©crouler autour de lui, les gens se dĂ©composer, se rĂ©duire Ă lâĂ©tat dâĂ©corchĂ©s vifs puis de squelettes Ă cause des virus dissĂ©quants libĂ©rĂ©s par dâautres ContactĂ©s. De par le monde, la population pĂ©rit de morts aussi effroyables ou de maladies et dâempoisonnements Ă©galement provoquĂ©s sous lâemprise des malĂ©fiques zones dâintelligence venues de la galaxie de Satan, une « galaxie de retour ayant atteint les limites mĂȘmes de lâUnivers et dĂ©passĂ© tous les stades de lâĂ©volution, une galaxie rĂ©currente amorçant la recondensation de toute la CrĂ©ation. » Il nây aura ni issue, ni futurâŠ
Cet Ă©trange roman sâouvre dans un climat fantastique hallucinĂ©, se bĂątit sur trĂšs peu dâĂ©lĂ©ments S.-F. (dont une variante du primum movens vu dans Ă lâaube du dernier jourâŠ), propose plusieurs scĂšnes gore Ă glacer le sang et, au milieu de tout cela, offre quelques pages dâune indĂ©niable poĂ©sie teintĂ©e de romantisme. Le schĂ©ma du « ContactĂ© qui ne le sait pas mais va le dĂ©couvrir dans des circonstances terribles » nâa certes rien de novateur. NĂ©anmoins, grĂące Ă des ambiances et des atmosphĂšres Ă©voquĂ©es avec intensitĂ©, Clauzel « emballe » le lecteur jusquâau terme de ce voyage au bout de la nuit â et de lâenfer.










