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📚 Seentha | Jean-Michel Archaimbault | 2009

23/07/2018
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Seentha @ 2009 RiviĂšre Blanche | Illustration de couverture @ Dimitri Rastorgoueff
Seentha @ 2009 RiviĂšre Blanche | Illustration de couverture @ Dimitri Rastorgoueff

Illustration et quatriĂšme de couverture

Voici l'histoire d'un jeu cruel aux dimensions du cosmos, et d'une damnation Ă©ternelle. 

L'histoire d'un voyage au bout du dĂ©sespoir qui emmĂšnera Gottfried Falkenberg des mers de la Vieille Terre aux ocĂ©ans du ciel et aux arriĂšre-mondes oĂč des dieux malades Ă©crivent, en lettres de sang, la tragique destinĂ©e de leur CrĂ©ation. 

L'histoire, parsemĂ©e de faux-semblants, d'une quĂȘte infinie, la recherche de l'idĂ©al fĂ©minin, du Visage et de SEENTHA...

Fiche de lecture

Je rĂȘvais, allongĂ© au sommet de la falaise, contemplant tout en bas les flots de l'ocĂ©an. J'entendais se briser, Ă©cumantes, les vagues rageuses sur le bord. Et j'aperçus, inconnu, venant vers le rivage, un navire Ă©trange, surnaturel... (Richard Wagner, Le Hollandais Volant)

Cet ouvrage dĂ©bute par un prologue chargĂ© et peu digeste(1) d’une vingtaine de pages. LĂ , je dois dire en toute sincĂ©ritĂ© que j’ai galĂ©rĂ© pour affronter ce passage obligĂ©. La lecture du prologue terminĂ©e, je souffle un peu. Puis, arrive l’acte premier qui s’ouvre avec la scĂšne 1 qui se dĂ©roule dans l’espace, Ă  bord du vaisseau Aniara II, Ă  deux mille six cents annĂ©es-lumiĂšre de l’amas des Hyades. Et lĂ , tout Ă  coup, je retiens mon souffle, happĂ©e par les premiĂšres phrases du chapitre ! DĂšs lors, impossible de lĂącher cet ouvrage jusqu’à son acte dernier !  
  
Je ne savais pas du tout Ă  quoi m’attendre avec cet ouvrage, et j’ai Ă©tĂ© agrĂ©ablement surprise par cette lecture. Quelle belle dĂ©couverte ! Pour ne point gĂącher votre plaisir de lecture, je n’entrerai pas dans les dĂ©tails du rĂ©cit. Sachez simplement que « Seentha Â» est en quelques sortes une revisite Ă  la sauce SF des opĂ©ras « Le Hollandais Volant » et Tristan et Iseut de Richard Wagner, soupoudrĂ©s de mythologie nordique. On y retrouve les thĂšmes majeurs de ces deux Ɠuvres, tels que l’errance, l’arrivĂ©e d’un personnage inconnu, le sacrifice et l’amour absolu qui a un goĂ»t de folie et de mort. Chers lecteurs, soyez prĂȘts Ă  prendre part Ă  un jeu cruel aux dimensions du cosmos !
  
Construite Ă  la maniĂšre d’un opĂ©ra, cette histoire est dĂ©coupĂ©e en actes, puis en scĂšnes comportant quelques citations et passages en vers, et une coda. En fin d’ouvrage, on trouvera des repĂšres chronologiques fort utiles pour situer l’action des scĂšnes. 
  
La toile de fond sur laquelle Ă©volue les personnages est savamment rĂ©flĂ©chie, bien posĂ©e et l’univers dĂ©peint par l’auteur Jean-Michel Archaimbault est parfaitement maĂźtrisĂ©. Le tout est teintĂ© de musicalitĂ© qui accentue la dramaturgie de cette Ɠuvre – comment ne pas entendre les compositions de Richard Wagner dans son esprit quand on lit ce texte ?
  
En conclusion, « Seentha Â» est un opĂ©ra de l’espace en quatre actes, atypique et splendide. En un mot : BRILLANT ! C’est un livre qui m’a laissĂ© une forte impression et que je relirai volontiers d’ici quelques annĂ©es.

Note

(1) Je me dois de prĂ©ciser ceci Ă  propos du prologue : je dis « peu digeste Â», pas « indigeste Â», nuance. J’ai en fait peu touchĂ© le puck, c’est-Ă -dire que j’ai eu de la peine Ă  comprendre ce que je lisais. Non pas parce que c’est mal Ă©crit, bien au contraire, mais tout simplement parce que – je l’avoue, mea culpa – je n’ai pas le niveau, pas toutes les rĂ©fĂ©rences. En effet, on est ici dans du haut niveau, car il faut savoir qu’en plus qu’il Ă©crit bien, Jean-Michel Archaimbault est aussi un homme trĂšs Ă©rudit. Quoi qu’il en soit, mes propos au sujet du prologue ne doivent en aucun cas freiner le lecteur Ă  s’aventurer dans cette lecture. Oui, parce que Seentha est magistral. C’est l’un des plus beaux livres de SF que j’ai eu le plaisir de lire.

Extraits de l'interview FantastiNet de Jean-Michel Archaimbault pour "Seentha" (novembre 2009)


L'histoire de la genĂšse de Seentha.
Une interview d'Allan Dujiperou pour FantastiNet.
Partage du document avec l'aimable autorisation de Jean-Michel Archaimbault. Tous droits réservés.

"Seentha" est exigeant pour les gens qui le lisent, je le sais trĂšs bien. Et il l'a aussi Ă©tĂ© pour moi, non pas en termes de rĂ©fĂ©rences mais parce que j'ai voulu en faire quelque chose qui soit le plus accompli possible, sans rien laisser en suspens. C'est le genre de roman dont on peut dire : "J'en ai Ă©crit un, je ne m'embarquerai plus dans une telle aventure au long cours." Presque 30 ans des premiĂšres lignes Ă  l'Ɠuvre publiĂ©e, et au moins trois versions successives... (Jean-Michel Archaimbault Ă  Koyolite Tseila, dĂ©cembre 2023)

Quiz Seentha

Tout en effectuant la bĂ©ta-lecture Ă  la loupe du Worm-Zero de J.C. Gapdy, qui a innovĂ© avec un jeu bien sympa sur les titres des chapitres, Jean-Michel Archaimbault s'est rappelĂ© que pour Seentha, il avait, Ă  l'Ă©poque, Ă©laborĂ© un tableau recensant toutes les rĂ©fĂ©rences littĂ©raires, musicales et parfois autres qui parsĂšment le roman. 

S'il y a des gens que le challenge motive, allez-y, faites la liste de tout ce que vous repĂ©rez ! Amusez-vous bien ! 😊

Vous pourrez ensuite comparer vos résultats avec les réponses se trouvant dans le tableau du fichier annexé ci-dessous.
👇

Koyolite Tseila
Copyright © Koyolite Tseila pour Le Galion des Etoiles. Tous droits réservés. En savoir plus sur cet auteur


💬Commentaires

1.Posté par Sylvain BOISSINOT le 21/03/2019 17:40 | Alerter
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Sylvain
Voici un ouvrage extrĂȘmement travaillĂ© que j'ai trouvĂ© tout particuliĂšrement Ă©quilibrĂ© entre mythes et lĂ©gendes, entre fictions et rĂ©alitĂ©s. En plus d'ĂȘtre Ă©quilibrĂ©, le roman est idĂ©alement structurĂ©, aidĂ© par un dĂ©coupage sous forme d'actes et de scĂšnes, ce qui est original, mais logique vu que Seentha fait de multiples rĂ©fĂ©rences Ă  Richard Wagner et Ă  ses opĂ©ras, le Hollandais Volant plus particuliĂšrement. L'auteur parsĂšme son ouvrage de nombreuses citations et extraits versifiĂ©s ce qui donne une certaine dynamique.
Jean-Michel Archaimbault ajoute en plus une dimension supplĂ©mentaire en intĂ©grant Ă  son histoire une touche de mythe nordique en faisant intervenir d'Ă©tranges Loki et Wode, ce qui rend l'Ɠuvre encore plus Ă©pique. On y dĂ©couvrira une nouvelle Asgard, un nouveau domaine des Ases.
Dans cette histoire parsemĂ©e d'embuche, de faux-semblant, de surprise, on suit le pĂ©riple de Gottfried Falkenberg qui va l'emmener sur la Vieille Terre recouverte entiĂšrement d'une seul et unique ocĂ©an. Il y a dĂ©couvrira, entre autres, des Dieux trĂšs anciens devenus schizophrĂšnes s'adonnant Ă  des jeux aux dimensions cosmiques et Ă©ternelles. Mais Gottfried y dĂ©couvrira-t-il l'objet de sa quĂȘte et les rĂ©ponses Ă  ses questions ?
Cet ouvrage est trÚs riche, tant par sa forme que par son fond. Un langage raffiné, des néologismes scientifiques bien pensés et bien choisis vont vous entraßner dans une lecture enrichissante et passionnante.

Pour conclure, je dirais que nous avons ici un ouvrage Ă©poustouflant qui va vous entraĂźner dans une aventure extraordinaire Ă  la recherche d'une Ăąme sƓur parfaite, Ă  la recherche d'une libertĂ© mĂ©ritĂ©e. Un space opera, ou plutĂŽt un opĂ©ra spatial devrais-je dire, sombre et complexe. Attention ! DĂšs les premiĂšres pages, vous allez ĂȘtre aspirĂ© dans une spirale infernale et vous aurez du mal Ă  en sortir...
Seentha... une trÚs agréable surprise !

2.Posté par Jean Christophe GAPDY le 13/04/2021 08:42 | Alerter
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JCGapdy
Tout a été dit dans la fiche de la Capitaine et dans le retour de Sylvain.
J'ajouterai simplement un point.
Si vous aimez un ou plusieurs de ces 3 éléments : la SF, l'Opéra, les grands Mythes et Légendes, vous avez un régal qui s'ouvre à vous.
Personnellement, j'aime les trois (outre tous les textes en vers [poĂ©sie, théùtre, etc.], ce qui fait que j'ai Ă©tĂ© comblĂ© dĂšs l'introduction passĂ©e (car on se demande oĂč l'on va aller tant elle apporte de questions et de mystĂšres). Bref, Ă  lire absolument. Ce livre devrait d'ailleurs ĂȘtre dans la bibliothĂšque idĂ©ale d'une lectrice ou d'un lecteur SF.

3.Posté par Thierry LEDRU le 17/12/2022 20:25 | Alerter
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Thierry23
Je ne lis plus de SF depuis bien longtemps aprÚs avoir pourtant adoré Asimov, Van Vogt, Silverberg, Anderson, Dick, Sturgeon, Stefan Wul, etc...

Je ne connaissais donc pas Jean-Michel Archaimbault. Et sans aucune hésitation, je le range avec les auteurs cités ci-dessus.

Plus d’une fois, lorsque j’étais jeune, je me suis demandĂ© si ces auteurs de SF n’étaient pas des esprits revenus d’un futur lointain.

Autant, il est aisĂ© de se documenter sur les faits passĂ©s pour Ă©crire un roman historique, autant j’ai toujours trouvĂ© fascinant l’imagination de ces auteurs de SF capables de crĂ©er des mondes inconnus, des technologies qui dĂ©passent mon entendement, sans aucune possibilitĂ© de puiser dans des connaissances Ă©tayĂ©es, connues de tous, Ă  travers des faits anciens.

LĂ , tout est Ă  inventer et il faut pour cela une imagination qui me sidĂšre. Ou alors user de souvenirs d’une vie qui n’a pas encore pris forme dans l’époque en cours, une vie qui vient d’un temps qui n’a pas encore existĂ©.

Je pense donc que Jean-Michel Archaimbault vient du futur.

Je ne dĂ©velopperai pas le fond de ce roman parce que la richesse ne se dĂ©crit pas, au risque d’en donner une vision appauvrie. C’est un roman de SF, une Ɠuvre totale, un espace au-delĂ  du connu. Pour ce qui est de la forme, c’est magistral. D’une part parce que le foisonnement de termes et de descriptions de technologies dont j’ignore s’ils existent ou s’ils sont pures inventions ne sont jamais source d’égarement ou de lassitude. Bien sĂ»r, il m’a fallu accepter de plonger dans ce bain linguistique et de ne pas en saisir Ă  coup sĂ»r la pleine comprĂ©hension. Je me suis donc laissĂ© emporter par le flot et il est arrivĂ© un moment dans la lecture oĂč je lisais ces termes comme si je les avais toujours frĂ©quentĂ©s et c’est lĂ  que j’ai rĂ©alisĂ© que l’ensemble du texte contenait tout ce dont j’avais besoin pour ĂȘtre happĂ©.

L’histoire est complexe mais les personnages ont une densitĂ© si forte qu’ils l’emportent sur cette fatigue qui aurait pu survenir s’il ne s’était agi que d’une description de technologies toutes plus fascinantes les unes que les autres. L’humain prĂ©domine. Les relations sont plus prenantes que les vaisseaux les plus sophistiquĂ©s, que les technologies les plus Ă©tourdissantes.

Bien sĂ»r que la trame a une importance considĂ©rable. Aucun roman ne peut ĂȘtre aimĂ© en dehors de son histoire, qu’elle que soit la maĂźtrise de l’écriture. La technique n’a pas de vie, elle doit la servir. Tout comme un roman dont l’histoire est fascinant...

4.Posté par Fantasio ARDENNES le 16/07/2023 06:59 | Alerter
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Fantasio
Ce livre magnifique est un bonheur pour le lecteur mais un véritable cauchemar pour le modeste chroniqueur que je suis.
Il m'est tout simplement impossible de résumer cette histoire multiple et relativement sophistiquée. Un récit complexe et exigeant donc mais jamais abscons.
Jamais un livre de science-fiction n'a mĂ©ritĂ© Ă  ce point le qualificatif de « space opera ». D'ailleurs la couleur est annoncĂ©e avec la mention : « Space Opera en un prologue, quatre actes et une coda ». Transposition moderne de la cĂ©lĂšbre lĂ©gende du Hollandais volant et, bien sĂ»r de l'opĂ©ra de Richard Wagner appelĂ© aussi « Le vaisseau fantĂŽme », ce livre, terriblement sombre, relate, sur plusieurs niveaux , l'histoire d'une damnation Ă©ternelle. MĂȘlant science-fiction, fantastique et mĂȘme mythologie, SEENTHA nous emmĂšne d'une planĂšte moribonde au cƓur de la galaxie en passant par notre Terre Ă  diffĂ©rentes Ă©poques.
Les références à Wagner sont incessantes mais l'on trouve aussi de beaux hommages à Kurt Steiner et surtout un « culte «  évident aux univers dantesques de H.P. Lovecraft. On peut lire par exemple des phrases du genre :
« Un vent glacé balayait la plaine. Il soulevait des tourbillons de poussiÚre, et leur donnait par instants l'apparence effrayante de cohortes de damnés en marche vers leur ultime supplice. »
Roman d'une noirceur totale, roman du dĂ©sespoir Ă©ternel, de l'amour et de la rĂ©demption impossibles mais aussi histoire passionnante qui emporte le lecteur dans un monde d'une Ă©tonnante obscuritĂ©. Ici les tĂ©nĂšbres ne sont pas seulement dans l'espace mais dans le cƓur mĂȘme de l'univers.
SEENTHA bĂ©nĂ©ficie d'une construction parfaite et j'avais dĂ©jĂ  notĂ© la splendide et prĂ©cise Ă©criture de Jean-Michel Archaimbault dans le trĂšs bon recueil de nouvelles REQUIEM POUR ÄMES D'OMBRE qui, assumant son caractĂšre fantastique, Ă©tait pourtant beaucoup moins sombre que ce « space opera ».
Je conseille sans réserve ce magnifique roman à l'intrigue qui, au départ paraßt manichéenne mais se révÚle vite trÚs subtile, et qui demande une lecture soutenue mais qui, j'en suis certain, vous transportera certes dans un monde pervers, affligeant et à l'atmosphÚre terriblement ténébreuse, mais vous procurera aussi un intense plaisir de lecture.
On peut déjà affirmer que ce roman est un incontournable de la science-fiction française...
Il faut aussi noter la trÚs belle illustration de couverture signée Dimitri Rastorgoueff

5.Posté par Michel MAILLOT le 18/11/2023 17:41 | Alerter
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mmaillot
Tout d’abord, s’excuser. De la lenteur de la lecture et donc du retour. Mais les yeux qui fatiguent si vite ne laissent pas de quoi parcourir un nombre de pages journaliĂšres suffisantes pour avancer rapidement. Et enfin, depuis de nombreuses annĂ©es, grandement aidĂ© par cette vue dĂ©clinante, la volontĂ© de ne pas lire en diagonale. De ne pas passer parfois sur des mots, des phrases entiĂšres pour bien rendre justice au texte et Ă  l’auteur. Donc, voilĂ , c’est fait, hier soir, j’ai refermĂ© le livre, le vrai en papier que j’avais achetĂ© parce que dĂ©cidĂ©ment, non, en raison d’ñge et de rejet archaĂŻque, je n’accroche pas Ă  l’édition numĂ©rique. Un livre, pour moi, ça se dĂ©vore Ă  pleines mains. Une couverture, ça s’admire en tournant l’objet de la mĂȘme maniĂšre. Je l’ai donc reposĂ© sur le petit guĂ©ridon dans l’entrĂ©e avant de lui dĂ©nicher une place de choix sur une Ă©tagĂšre. Enfin si j’en trouve et si les autres locataires donnent leur accord, en ronchonnant comme il se doit pour cause de resserrement supplĂ©mentaire. On y parviendra, j’en suis certain.

Bon, alors, ce livre !

Oui d’accord, j’y arrive. On n’est pas pressĂ©, non ?

En premier lieu, en parler, mais ne pas dĂ©florer l’histoire. D’autres lecteurs piafferont d’impatience Ă  l’idĂ©e d’ouvrir et de dĂ©couvrir le magistral Ă©difice. Que dis-je, l’opĂ©ra, la symphonie visuelle, mais Ă©galement acoustique. Parce que le lecteur sensible, voit, entend, la musique, petite ou grande, douce ou exaltĂ©e qui se joue alors que les yeux et les oreilles Ă©carquillĂ©s, il se laisse entraĂźner dans les flots tumultueux de la reprĂ©sentation cĂ©rĂ©brale. Ici, il est autant question de rĂ©cit que de musique. Dans la narration, dans les histoires qui se complĂštent, s’entrecoupent. On sent, on perçoit les sonoritĂ©s grandioses d’un orchestre libĂ©rant toutes ses cordes et ses cuivres pour nous emporter, pauvres fĂ©tus de paille que nous sommes, dans l’impĂ©tueux ocĂ©an en furie. Du vaisseau fantĂŽme Ă  la chevauchĂ©e des Valkyries dont les montures dĂ©ferlent, c’est la puissance d’un Wagner invoquĂ©e qui nous entraĂźne. L’auteur, chef d’orchestre suprĂȘme, mĂšne toutes ses troupes Ă  la baguette pour les emmener vers le destin implacable tracĂ© par son encre. Les pĂ©ripĂ©ties d’un vaisseau spatial embarquant avec lui tout un Ă©quipage en quĂȘte de rĂ©ponses aux mystĂšres soulevĂ©s. L’arrivĂ©e impromptue du damnĂ©, pion ou piĂšce maĂźtresse du jeu d’échecs cosmique. Les machinations cruelles et machiavĂ©liques de divinitĂ©s impitoyables. S’entremĂȘlent les plans, les destin...

6.Posté par HélÚne DG le 10/12/2023 11:27 | Alerter
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HeleneD
Ah ! Seentha
 Quel roman ! Voici un livre assez diffĂ©rent de ceux que j’ai l’habitude de lire. DiffĂ©rent car, pour bien l’apprĂ©cier, il est important de possĂ©der quelques clĂ©s. HĂ©las, je n’en possĂ©dais qu’une sur les trois nĂ©cessaires, qui sont : les opĂ©ras de Wagner, le rĂ©cit de Tristan et Iseult, et le mythe du Hollandais volant. Je dois avouer que ce bagage m’a beaucoup manquĂ© tout au long de l’histoire. D’abord, je n’ai aucune affinitĂ© avec la musique classique, encore moins avec l’art lyrique. Ensuite, j’avais essayĂ©, un jour, de lire Tristan et Iseult. Je m’y Ă©tais ennuyĂ©e Ă  mourir
 Je n’étais pas allĂ©e loin dans leur histoire. En revanche, pour ce qui est du Hollandais volant, je connais bien. Beaucoup d’Ɠuvres s’en inspirent, rĂ©utilisant la tragĂ©die qu’est la vie de cet homme pour mettre en scĂšne toutes sortes d’aventures. Partant de lĂ , j’ai bien galĂ©rĂ© avec Seentha


Je n’ai pas compris grand-chose au prologue en premiĂšre lecture. Les personnages, les lieux, les Ă©poques : je me suis retrouvĂ©e plongĂ©e dans un joyeux fourbi. Je me suis dit : « Continue, ça deviendra sans doute plus clair par la suite. » Le roman a dĂ©marrĂ© comme une piĂšce de théùtre, avec ses actes et ses scĂšnes. Une mise en forme originale qui mĂ©rite d’ĂȘtre soulignĂ©e. Les deux premiĂšres scĂšnes m’ont permis de saisir certains points importants. J’ai donc relu le prologue avec un esprit « Ă©clairĂ© » et, cette fois, tout est rentrĂ© dans l’ordre. J’étais enfin prĂȘte Ă  embarquer sur le vaisseauAniara IIavec tout son Ă©quipage.

Pour autant, le voyage ne fut pas facile. L’histoire est d’une grande richesse scientifique et le vocabulaire est fourni et travaillĂ©. Il faut parfois s’accrocher pour bien comprendre
 Ainsi, ajoutĂ© au problĂšme ci-dessus, la lecture a Ă©tĂ© pour moi plutĂŽt compliquĂ©e. Ce roman m’est apparu comme de la hard SF durant presque la moitiĂ© de l’histoire. (J’ai passĂ© trois semaines dessus.) Jusqu’à ce que dĂ©marre l’acte II. À partir de lĂ , l’auteur livre des explications bienvenues, les buts des diffĂ©rents protagonistes nous sont enfin rĂ©vĂ©lĂ©s et tout prend du sens. MĂȘme la musicalitĂ© du fond finit par ressortir et donner un autre ton Ă  l’aventure. L’histoire dĂ©file enfin sans plus aucun problĂšme. (J’ai dĂ©vorĂ© cette seconde moitiĂ© en quelques heures.)

C’est en refermant le livre qu’on en mesure toute l’ampleur. Les Ă©lĂ©ments flous et complexes du dĂ©but font partie du jeu. Finalement, les personnages ont Ă©tĂ© aussi perdus que les lecteurs au milieu de cette « partie » Ă  l’échell...

7.Posté par éric MARIE le 11/12/2023 10:40 | Alerter
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ATRAVERSLESPACE
Un roman qu'il me tarde de dĂ©couvrir, je fais confiance Ă  Jean-Michel Archaimbault pour la qualitĂ© de l'Ă©criture. Ceci dit, je vais quand mĂȘme me documenter un peu avant (Wagner, le Hollandais volant ... ) ne voulant pas passer Ă  cotĂ© du roman par manque de rĂ©fĂ©rences.

8.Posté par Southeast JONES le 11/12/2023 13:32 | Alerter
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southeast
J'ai tant de livres à à lire, bien trop et bien plus qu'il ne me reste d'années à vivre. Et là, une nouvelle tentation... Ohé, du Galion ! Vous rendez vous compte de ce que vous faites subir aux lecteurs compulsifs ? Merci d'encore alimenter longtemps notre addiction !

9.Posté par JEAN-MICHEL ARCHAIMBAULT le 11/12/2023 15:04 | Alerter
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JMARCHAIMBAULT
Retour vers HélÚne DG
Merci trĂšs sincĂšre, pour plusieurs raisons. D'abord, parce que tu as accrochĂ© Ă  une lecture oĂč d'autres n'ont pas tenu (mais tu as Ă©tĂ© rĂ©compensĂ©e Ă  partir de l'acte II). Ensuite, parce que tu m'apportes un Ă©clairage tout Ă  fait nouveau sur la place que j'ai - ou n'ai pas - donnĂ©e aux personnages fĂ©minins.
En y réfléchissant, je n'y vois qu'une explication. Lorsque la courbe d'ensemble de l'histoire s'est mise en place (juste avant l'été 1981, comme évoqué dans l'interview), j'avais approché, quelques années plus tÎt, un idéal féminin qui m'a trÚs vite échappé, mais le lien qui s'était alors noué n'a jamais été rompu. Et j'espérais en entrevoir une autre incarnation, ce qui s'est réalisé quelque temps plus tard. Elle est toujours à mes cÎtés.
N'empĂȘche, j'en Ă©tais bien dans la phase oĂč l'idĂ©al effleurĂ© semblait ne plus jamais rĂ©apparaĂźtre. Et les personnages fĂ©minins du roman, au moins les deux principaux, se sont créés comme des cristallisations de cette "inaccessible Ă©toile". D'oĂč la parentĂ© Ă©vidente avec Senta, dans l'opĂ©ra de Wagner, en laquelle le Hollandais voit immĂ©diatement l'idĂ©al rĂ©dempteur promis.
C'est une vision de jeunesse, de relative inexpérience, mais plus de 40 ans aprÚs, je ne conçois pas d'autre présentation possible qui reflÚte mon état d'esprit d'alors...
Jusqu'à présent, je ne m'étais pas encore auto-analysé sous cet angle.
Je te remercie donc de m'avoir permis de le faire !

10.Posté par JEAN-MICHEL ARCHAIMBAULT le 23/01/2024 10:26 | Alerter
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JMARCHAIMBAULT
Tout en effectuant la béta-lecture à la loupe du "Worm-Zero" de ce cher JC Gapdy, qui a innové avec un jeu bien sympa sur les titres des chapitres, je me suis rappelé que pour "Seentha", j'avais, à l'époque, élaboré un tableau recensant toutes les références littéraires, musicales et parfois autres qui parsÚment le roman.
S'il y a des gens que le challenge motive, allez-y, faites la liste de tout ce que vous repérez et envoyez-la moi via la MP de Facebook, par exemple.
Celles et ceux qui s'approcheront au plus prĂšs de 100% de bonnes rĂ©ponses gagneront certes mon Ă©ternelle estime, mais peut-ĂȘtre aussi un petit bonus en prime.
😉

11.Posté par Jean-Michel ARCHAIMBAULT le 12/09/2024 08:32 | Alerter
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JMARCHAIMBAULT
Nouveau retour de lecture sur Yozone, merci Ă  l'ami Didier Reboussin !
👉 https://www.yozone.fr/spip.php?article31653

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