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Les poches pleines, les poches vides | François Manson | 2024

Roman court

Par | 29/04/2024 | Lu 906 fois




Les poches pleines, les poches vides @ 2024 Blogger de Loire | Illustration de couverture @ Vael Cat
Les poches pleines, les poches vides @ 2024 Blogger de Loire | Illustration de couverture @ Vael Cat
Dans un bidonville de Mexico, Inès sert de poche pour des laboratoires pharmaceutiques. Son mari la bat et boirait tout l’argent si elle n'en cachait pas une partie. 

Quand son médecin lui apprend qu’elle va devoir arrêter, après un dernier contrat qui lui permettra de prendre sa retraite, son quotidien vole  en éclats…
François Manson a étudié les lettres et l’histoire. Enseignant, il vit en Bretagne avec sa famille et s'investit dans la science-fiction avec passion.

Présentation

Inès, victime, peu au courant des risques qu'elle prend est une victime parfaite pour les multinationales qui se servent d'elle comme de « chair à risques » : c'est-à-dire qu'elle accepte de prendre les risques que personne ne prend, surtout pas ceux qui se servent d'elle comme machine biologique.

Dans sa fuite, elle est capturée à plusieurs reprises, et ne doit sa survie qu'à la guerre déclarée entre les factions, qui tentent de récupérer une poche oubliée, dont on ne sait rien... Et soudain, alors qu'elle a tout quitté, tout perdu, et qu'elle vivote comme serveuse d'un restaurant de Mexico, elle sent un regard sur elle, pas celui d'un prédateur, il n'en a pas l'allure, et là, sur ce domaine, Inès a beaucoup d'expérience...

Un roman court, vif, acéré, où l'action sert de vecteur à une réflexion sur le transhumanisme, car, si les promesses des transhumanistes ressemblent au boniment d'un vendeur de miracle, la réalité fait que cette médecine révolutionnaire ne pourrait profiter qu'à une minorité prête à tuer pour en garder le monopole exclusif. Dès lors, même si l'esprit se permet de douter de l'utilité d'une telle médecine, Inès et sa fuite décident de la diffusion de ce capital biologique inattendu...

Où se vérifie une fois de plus l'adage selon lequel les récits brefs drainent souvent une réflexion forte.

Bernard Henninger
Copyright @ Bernard Henninger pour Le Galion des Etoiles. Tous droits réservés. En savoir plus sur cet auteur


💬Commentaires

1.Posté par Jean Christophe GAPDY le 16/05/2025 11:53 | Alerter
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JCGapdy
Que dire de ce court roman ?
Il est difficile d’en parler tant le sujet présenté est dramatique et soulève des problèmes de bioéthique mis en avant depuis le second procès de Nuremberg (celui des médecins nazis). Le code de Nuremberg en a découlé puis la déclaration d’Helsinki de 1964, la loi Huriet de 1988.
L’histoire, c’est celle d’Inès, une jeune femme qui assure la survie d’un foyer où son mari n’est qu’une ignoble brute soiffarde qui la frappe et tente de lui arracher tout l’argent qu’elle gagne. Mais son « travail » est terrible : elle est une poche médicale, c’est-à-dire qu’elle reçoit des cellules cancéreuses grâce à un médecin fielleux (que j’aurais volontiers pendouillé et pire) et souriant. Elle est traitée pour en guérir afin de tester l’efficacité de certains médicaments qui seront revendus des fortunes à des multimilliardaires.
François Manson nous plonge dans la fange, l’horreur et l’abjection la plus totale.
Mais il nous plonge aussi dans une humanité misérable, mais riche de volonté, farouche dans ce qu’elle veut sauver et réaliser.
Un texte relativement court, mais vif, dont on a du mal à ressortir tant il touche de problèmes depuis les bidonvilles de Mexico, la misère et la brutalité jusqu'à l’avilissement et la prévalence de l’argent et de la richesse sur tout ce qui vit et respire dans notre monde.
Si cette histoire s’apparentera pour certains au film Lucy (ou plutôt le nanar de mon point de vue très partial), elle possède une dimension autrement plus forte, plus humaine, plus dramatique et plus réaliste. La mafia n’est pas celle de la drogue, mais celle des drogues pharmaceutiques, avec le même leitmotiv : la puissance financière.
C’est court, incisif, dans un style direct, où l’on se tient aux côtés d’Inès de la première à la dernière ligne, sans pouvoir ni vouloir l’abandonner, en gardant en filigrane l’espoir qu’elle réussisse.
Un sans faute qui me reste encore sur le cœur.

J'ajoute quelques liens informatifs :
Les cobayes des camps nazis et ce qui est ressorti du second procès de Nuremberg : lien

Quelques méthodes problématiques de l'industrie pharmaceutique : lien

Et je peux vous renvoyer aussi au livre de l’Affaire Alzheimer par la même occasion.

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