Affiche et synopsis
C.J. et Sebastian, deux lycéens passionnés de sciences, passent tout leur temps libre à travailler sur leur derniÚre invention : des sacs à dos permettant de voyager dans le temps. Quand le frÚre aßné de C.J. est tué par la police, les deux meilleurs amis décident de mettre leur technologie expérimentale à l'épreuve dans l'espoir fou de sauver Calvin...
Présentation
Netflix s'est spĂ©cialisĂ©e dans les films oĂč le temps se mesure, manipule, remonte les pendules. Tous ces longs-mĂ©trages oĂč le comique de situation prime sur les aspects scientifiques aux dĂ©triments d'explications plus poussĂ©es, fines, comprĂ©hensibles.
Je remarque des longs-mĂ©trages calibrĂ©s comme ; « Il Ă©tait Temps » de Richard Curtis, « Isnât it Romantic » de Todd Strauss-Schulson, « When we first met » dâAri Sandel, « Naked » de Michael Tiddes, tous se servent du thĂšme du voyage dans le temps Ă des pĂ©rĂ©grinations oĂč le voyage temporel devient complexe dĂšs lors quâil reste cloisonnĂ© dans une boucle ; le romantisme et la comĂ©die parasitent puis dominent le concept.
La reprĂ©sentation du genre se repose essentiellement sur ces schĂ©mas formatĂ©s, tout en Ă©tant efficace et distrayante, un peu trop distrayante autour de mĂȘmes Ă©vĂšnements se superposant sur une frise historique devenue interchangeable. Les codes sont (re)servis sans fin, en mouvement perpĂ©tuel, utilisant la mĂȘme ossature fatidique ; le dessein dâune plateforme populaire oĂč lâon pond des scĂ©narios identiques, garants de la pĂąte du succĂšs. Une pĂąte pĂ©trie et dĂ©posĂ©e dans un four oĂč elle ne sera malheureusement pas assez cuite cette fois-ci.
Le goĂ»t fade attĂ©nuera celui pĂ©tillant des quelques premiĂšres secondes rĂ©vĂ©lĂ©es Ă lâĂ©cran.
Pourtant, jâai cru que cette fois la Science-fiction allait reprendre ses droits et qu'une version modernisĂ©e du rĂ©cit dâH.G. Wells (La Machine Ă explorer le Temps) se mettait en place.
Le parti pris communautaire ne me gĂȘne guĂšre et au contraire, en distinguant le nom de Spike Lee au gĂ©nĂ©rique comme producteur du film, jâai vu l'opportunitĂ© d'une conception « rebelle » ; une Science-fiction socialisĂ©e se constituant devant lâurgence Ă critiquer un retour actuel des sĂ©grĂ©gationnistes aux Etats-Unis. Un manifeste en alerte qui Ă©corcherait une position politique puissante et tournĂ©e sur elle-mĂȘme.
En faveur dâune culture afro-amĂ©ricaine martyrisĂ©e, ce film aurait pu devenir « Le Chant des Esclaves » se relevant de lâoppression, ne demandant quâĂ exprimer leurs revendications, leur droit de vivre devant une politique ramenĂ©e du passĂ©, nausĂ©abonde et choquante, sans que ça ne choque lâopinion publique.
Les premiĂšres scĂšnes soulĂšvent des clins dâĆil rĂ©fĂ©rentiels ciblĂ©s. Le besoin de souligner des indices attachants, comme ce personnage dâun professeur (Michael j Fox, le hĂ©ros de Retour vers le Futur) lisant le livre « Liens de sang » (Kindred) dâOctavia E. Butler pendant que les Ă©lĂšves travaillent. Ce nâest pas un hasard que cette romanciĂšre et son livre puissent ĂȘtre affichĂ©s, celui-ci est le matĂ©riau de base pour lâĂ©criture de ce « See you Yesterday ».
La belle opportunitĂ© de rĂ©vĂ©ler un support si important mâa irrĂ©mĂ©diablement enthousiasmĂ©. Je souhaitais alors que le film de Stefon Bristol rende grĂące Ă ce peuple si gĂ©nĂ©reux. Dommage que cela nâa pas Ă©tĂ© le cas.
Une auteure afro-amĂ©ricaine particuliĂšrement attachĂ©e Ă son peuple Ă©tait le mot clef pour la rĂ©ussite de cette Ćuvre. LâĂ©crivaine Ă©tait si impliquĂ©e par son approche humaniste sur des questions difficiles autour dâune cause vouĂ©e Ă se confronter indubitablement Ă lâarbitrage des blancs et dâun Ă©tat policier raciste. Les enjeux dâĂ©critures sâacheminaient vers une uchronie positive sâattachant Ă une nouvelle branche de la Science-fiction sociale et engagĂ©e.
Ce film ne rend pas hommage Ă lâauteure. Le scĂ©nario ne retient que lâimpuissance des protagonistes Ă savoir maĂźtriser leur outil. Leur va et vient nâont aucune consistance intĂ©ressante du fait de lâinutilitĂ© de leurs agissements. Lâinventeur de la machine Ă explorer le temps nâenvisage jamais de dĂ©fendre une cause collective et son caractĂšre irascible ne nous permet jamais dâĂȘtre en accord avec elle (câest une adolescente). La mission Ă©goĂŻste que la jeune fille impose Ă son collaborateur co-crĂ©ateur de la machine sans jamais lui adresser du cĆur nâa de cesse dâĂ©nerver.
Je ne conseillerais pas ce film Ă cause de la pauvretĂ© du traitement dâun sujet qui se devait ĂȘtre pertinent, et surtout respectueux dâune romanciĂšre aussi forte quâOctavia E. Butler dans sa dĂ©marche historique de dĂ©noncer le racisme.
Ce film se confond donc dans la masse de produits de divertissement « sans vie ».
Je remarque des longs-mĂ©trages calibrĂ©s comme ; « Il Ă©tait Temps » de Richard Curtis, « Isnât it Romantic » de Todd Strauss-Schulson, « When we first met » dâAri Sandel, « Naked » de Michael Tiddes, tous se servent du thĂšme du voyage dans le temps Ă des pĂ©rĂ©grinations oĂč le voyage temporel devient complexe dĂšs lors quâil reste cloisonnĂ© dans une boucle ; le romantisme et la comĂ©die parasitent puis dominent le concept.
La reprĂ©sentation du genre se repose essentiellement sur ces schĂ©mas formatĂ©s, tout en Ă©tant efficace et distrayante, un peu trop distrayante autour de mĂȘmes Ă©vĂšnements se superposant sur une frise historique devenue interchangeable. Les codes sont (re)servis sans fin, en mouvement perpĂ©tuel, utilisant la mĂȘme ossature fatidique ; le dessein dâune plateforme populaire oĂč lâon pond des scĂ©narios identiques, garants de la pĂąte du succĂšs. Une pĂąte pĂ©trie et dĂ©posĂ©e dans un four oĂč elle ne sera malheureusement pas assez cuite cette fois-ci.
Le goĂ»t fade attĂ©nuera celui pĂ©tillant des quelques premiĂšres secondes rĂ©vĂ©lĂ©es Ă lâĂ©cran.
Pourtant, jâai cru que cette fois la Science-fiction allait reprendre ses droits et qu'une version modernisĂ©e du rĂ©cit dâH.G. Wells (La Machine Ă explorer le Temps) se mettait en place.
Le parti pris communautaire ne me gĂȘne guĂšre et au contraire, en distinguant le nom de Spike Lee au gĂ©nĂ©rique comme producteur du film, jâai vu l'opportunitĂ© d'une conception « rebelle » ; une Science-fiction socialisĂ©e se constituant devant lâurgence Ă critiquer un retour actuel des sĂ©grĂ©gationnistes aux Etats-Unis. Un manifeste en alerte qui Ă©corcherait une position politique puissante et tournĂ©e sur elle-mĂȘme.
En faveur dâune culture afro-amĂ©ricaine martyrisĂ©e, ce film aurait pu devenir « Le Chant des Esclaves » se relevant de lâoppression, ne demandant quâĂ exprimer leurs revendications, leur droit de vivre devant une politique ramenĂ©e du passĂ©, nausĂ©abonde et choquante, sans que ça ne choque lâopinion publique.
Les premiĂšres scĂšnes soulĂšvent des clins dâĆil rĂ©fĂ©rentiels ciblĂ©s. Le besoin de souligner des indices attachants, comme ce personnage dâun professeur (Michael j Fox, le hĂ©ros de Retour vers le Futur) lisant le livre « Liens de sang » (Kindred) dâOctavia E. Butler pendant que les Ă©lĂšves travaillent. Ce nâest pas un hasard que cette romanciĂšre et son livre puissent ĂȘtre affichĂ©s, celui-ci est le matĂ©riau de base pour lâĂ©criture de ce « See you Yesterday ».
La belle opportunitĂ© de rĂ©vĂ©ler un support si important mâa irrĂ©mĂ©diablement enthousiasmĂ©. Je souhaitais alors que le film de Stefon Bristol rende grĂące Ă ce peuple si gĂ©nĂ©reux. Dommage que cela nâa pas Ă©tĂ© le cas.
Une auteure afro-amĂ©ricaine particuliĂšrement attachĂ©e Ă son peuple Ă©tait le mot clef pour la rĂ©ussite de cette Ćuvre. LâĂ©crivaine Ă©tait si impliquĂ©e par son approche humaniste sur des questions difficiles autour dâune cause vouĂ©e Ă se confronter indubitablement Ă lâarbitrage des blancs et dâun Ă©tat policier raciste. Les enjeux dâĂ©critures sâacheminaient vers une uchronie positive sâattachant Ă une nouvelle branche de la Science-fiction sociale et engagĂ©e.
Ce film ne rend pas hommage Ă lâauteure. Le scĂ©nario ne retient que lâimpuissance des protagonistes Ă savoir maĂźtriser leur outil. Leur va et vient nâont aucune consistance intĂ©ressante du fait de lâinutilitĂ© de leurs agissements. Lâinventeur de la machine Ă explorer le temps nâenvisage jamais de dĂ©fendre une cause collective et son caractĂšre irascible ne nous permet jamais dâĂȘtre en accord avec elle (câest une adolescente). La mission Ă©goĂŻste que la jeune fille impose Ă son collaborateur co-crĂ©ateur de la machine sans jamais lui adresser du cĆur nâa de cesse dâĂ©nerver.
Je ne conseillerais pas ce film Ă cause de la pauvretĂ© du traitement dâun sujet qui se devait ĂȘtre pertinent, et surtout respectueux dâune romanciĂšre aussi forte quâOctavia E. Butler dans sa dĂ©marche historique de dĂ©noncer le racisme.
Ce film se confond donc dans la masse de produits de divertissement « sans vie ».


