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Ortog et les Ténèbres | Kurt Steiner | 1969

17/05/2023
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Ortog et les Ténèbres © 1969 Fleuve Noir | Illustration de couverture © Gaston de Sainte-Croix | Scan couverture © Jean-Michel Archaimbault, collection privée
Ortog et les Ténèbres © 1969 Fleuve Noir | Illustration de couverture © Gaston de Sainte-Croix | Scan couverture © Jean-Michel Archaimbault, collection privée

Quatrième de couverture

... Sans transition, les nuées se déchirèrent. La Nef et sa nacelle flottaient à présent au coeur d'un néant blême, éclaboussé de lueurs. Des cent points cardinaux vint une pulsation géante au bord de l'insoutenable, comme d'un lourd martèlement sur des enclumes de chair. Et dans les lointains violacés tremblèrent de faux jours, des menaces de lumières vagues aussitôt disparues. Qu'était-ce que cette muraille formidable ? Le Chevalier assujettit sur son épaule la courroie du bouclier, comme on s'enveloppe d'un vêtement au sein de la tempête. II reconnaissait la marque de ces Titans du vide, qui maçonnaient des remparts infinis pour isoler les mondes...

Ortog, l'intégrale (Aux armes d'Ortog, Ortog et les Ténèbres) © 2016 Editions Mnémos | Illustration de couverture © Jorge Jacinto
Ortog, l'intégrale (Aux armes d'Ortog, Ortog et les Ténèbres) © 2016 Editions Mnémos | Illustration de couverture © Jorge Jacinto

Fiche de lecture : Ortog et les Ténèbres

Vous aurez bientôt onze ans. Un secteur de votre mémoire conserve les impressions et les souvenirs procurés par une petite cinquantaine de romans d'Anticipation. Quelques semaines plus tôt, sur l'affichette présentant les publications Fleuve Noir pour le mois de février 1969, vous avez repéré une couverture à l'illustration très différente de celles que vous connaissez déjà, pour un titre chargé de mystère signé par un auteur au nom énigmatique. En deux ans et demi, vous ne l'avez vu apparaître qu'une fois sur un livre que vous n'avez pas réussi à lire car, à pas tout à fait neuf ans, vous étiez encore trop jeune.

Vous voici donc à attendre avec fébrilité l'arrivée de l'office Hachette au magasin de votre grand-père. Puis vous vous précipitez sur le carton dès qu'il est là et, enfin, vous tenez entre vos mains "Ortog et les ténèbres".

L'image est fascinante, mais que dire du texte de quatrième de couverture ? C'est du jamais lu, du jamais vu ! De saisissantes images naissent sur votre écran intérieur, le rêve et le voyage ont commencé... Vous n'en reviendrez jamais complètement, ni de ce choc initial, ni de la première lecture du roman dont, c'est évident, vous ne saisirez pas dès lors tout le sens, le romantisme désespéré, la richesse de style, les fulgurances, les arrière-plans philosophiques, métaphysiques et les perspectives multidimensionnelles.

Vous le relirez maintes fois au cours de votre vie, toujours sidéré de le redécouvrir, d'y trouver des choses que vous n'aviez pas encore vues, de sentir les mots et les phrases résonner avec de nouvelles musiques (au-delà du premier mouvement de la "Sonate au clair de lune", de Beethoven, à laquelle vous aurez très vite associé les premières pages du livre), de nouvelles expériences personnelles, d'approfondir votre perception des images, des personnages, de leur parcours et de leurs sentiments. Et vous tisserez peu à peu des échos avec d'autres œuvres littéraires, des mythes et des légendes, des cercles de l'Enfer de Dante à la quête d'Orphée.

Vous rendrez hommage à ce texte (ainsi qu'au premier volet, plus ancien, de la geste d'Ortog que vous lirez bien plus tard) dans votre premier roman que vous dédierez à Monsieur Steiner-Ruellan, cela va de soi. Vous rêverez d'écrire une suite au drame vécu par le héros, mais cinquante-quatre ans après votre découverte de ce chef-d'œuvre, vous n'aurez toujours pas osé vous aventurer "Aux larmes d'Ortog". Un jour peut-être, ici ou ailleurs, le moment viendra.

N'oubliez pas, "la mort est une virgule qui coupe l'éternité".


Jean-Michel Archaimbault
Copyright @ Jean-Michel Archaimbault pour Le Galion des Etoiles. Tous droits réservés. En savoir plus sur cet auteur


💬Commentaires

1.Posté par Southeast JONES le 17/05/2023 13:45 | Alerter
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southeast
J'avoue avoir préféré Aux armes d'Ortog plus sciencefictionnel. de mémoire (c'était il y a trèèèèès longtemps) , cette seconde aventure m'avait passionné, mais j'avais eu l'impression de lire une revisite du voyage d'Orphée (façon Cocteau), quoi que plus riche en imagination que son illustre modèle.

2.Posté par Fabior DE NULLE PART le 01/03/2024 12:58 | Alerter
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Fabior
A lire dans un endroit tranquille, sans perturbation, car vous risquez d’en perdre le fil. Cétait mon premier Kurt Steiner et il m’a un peu angoissé sur la suite de ses romans, mais je conseille quand même

3.Posté par Éric MARIE le 23/09/2025 14:46 | Alerter
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ATRAVERSLESPACE
Sur les conseils de Jean-Michel, j’ai placé au-dessus de ma Pal, la duologie ORTOG, Aux armes d’Otog et Ortog et les ténèbres. Bien m’en a pris. Je dois avouer humblement que je ne connaissais pas Kurt Steiner et c’est une fort belle rencontre.
Le premier volume est à mon sens une aventure épique, d’ailleurs de nombreux codes sont là pour en attester. Épique, épique, mais avec une couche de Fantasy et dans la dernière partie, un envol vers la SF. Aux armes d’Ortog est en fait une mise en bouche où le héros Ortog se dévoile et où l’on assiste à son ascension.
Dans le second volume, on change de ton et on bascule presque immédiatement dans l’onirisme, on change littéralement de dimensions (deux, trois, quatre…) et on erre dans le fantastique. Comme Ortog dans sa sorte de barque, il faut s’accrocher. Les mondes et les ambiances défilent à une allure stratosphérique, passant du paisible à l’horreur en une demi-page. L’atmosphère est oppressante.
Bien que le rythme soit assez intense, la lecture reste facile et agréable. L’auteur ne manque pas d’idées originales, c’est le moins que l’on puisse dire. Une sorte d’ébullition. Une duologie donc qui n’a rien d’un roman de gare et qui mérite d’être découverte. J’ai passé, quant à moi, un bon moment de lecture.

4.Posté par Didier REBOUSSIN le 23/09/2025 16:24 | Alerter
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alvin
Et en Angoisse, le fantastique "Fenêtres sur l'obscur".

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