Noon du Soleil noir © 2022 Le Bélial' | Illustration de couverture © Nicolas Fructus
Tome 1 : Noon du Soleil noir (2022)
Cela se passe dans la plus grande ville du monde connu. La Cité de la toge noire, la Ville aux mille fumées, donnez-lui le nom que vous voulez, vous y êtes déjà allé, vous y retournerez. Surplombée par le palais du Suzerain et les temples de l’allée des dieux, port maritime autant que fluvial, elle grouille de marchands, de prêtres, de voleurs. On y respire les parfums de pays lointains et la puanteur de la misère. C’est là qu’est né, c’est là que survit Yors, ancien mercenaire devenu un peu philosophe par la force de l’âge et des choses. Mais la sagesse ne nourrit pas son homme et Yors n’a plus un sou en poche quand commence notre histoire. C’est par hasard qu’il va se mettre au service d’un jeune homme, un étranger venu faire des affaires en ville. Pas n’importe quelles affaires : de la sorcellerie. Nul ne l’ignore, les sorciers sont des crapules malhonnêtes, des vendeurs de malédictions, des préparateurs de potions aux doigts sales… Courtois, un brin naïf, certain d’être le meilleur dans sa partie. Il s’appelle Noon, et son emblème est un soleil noir…
Auteur pluriel né au cœur des années 70, L.L. Kloetzer, ingénieur, consultant et docteur en psychologie, se révèle au public en 2010 avec CLEER, chroniques d’une multinationale aussi déshumanisée que totalitaire. Trois ans passent et sort Anamnèse de Lady Star, que son éditeur de l’époque présente comme un roman appelé "à faire date dans l’histoire de la science-fiction française". Un Grand Prix de l’Imaginaire et un Prix Rosny Aîné plus tard, force est de constater qu’il avait raison.
Hommage avoué à l’immense Fritz Leiber, récit de fantasy chimiquement pur porté par des personnages hauts en couleur et une langue ciselée, Noon du Soleil noir est de fait son troisième roman — un événement attendu depuis près de dix ans.
Auteur pluriel né au cœur des années 70, L.L. Kloetzer, ingénieur, consultant et docteur en psychologie, se révèle au public en 2010 avec CLEER, chroniques d’une multinationale aussi déshumanisée que totalitaire. Trois ans passent et sort Anamnèse de Lady Star, que son éditeur de l’époque présente comme un roman appelé "à faire date dans l’histoire de la science-fiction française". Un Grand Prix de l’Imaginaire et un Prix Rosny Aîné plus tard, force est de constater qu’il avait raison.
Hommage avoué à l’immense Fritz Leiber, récit de fantasy chimiquement pur porté par des personnages hauts en couleur et une langue ciselée, Noon du Soleil noir est de fait son troisième roman — un événement attendu depuis près de dix ans.
Fiche de lecture T1
Laurent Kloetzer est un écrivain français, auteur de romans et de nouvelles de fantasy et de science-fiction. Il utilise le pseudonyme L. L. Kloetzer pour les livres qu'il écrit avec sa femme Laure. L'illustration de couverture et les illustrations intérieures de ce roman sont de Nicolas Fructus.
Noon du Soleil noir est une histoire de Fantasy à part. Un univers marqué, sans être caricatural, propice à l'immersion du lecteur.
Le récit est servi par une plume légère et terriblement efficace. Il y a un peu de l'insouciance délirante d'un Pratchett mêlée au cynisme ironique d'un Ferrand (pour ceux qui ont lu Wastburg), le tout agrémenté de touches personnelles qui donnent aux personnages principaux une épaisseur bienvenue dans un domaine où les stéréotypes font habituellement loi.
Au fil des pages, on suit l'ascension d'un jeune sorcier un peu naïf dans les méandres d'une cité tentaculaire aux codes bien ordonnés. Pour l'aider dans sa tâche (et contre pièces sonnantes et trébuchantes) un mercenaire prénommé Yors va l'accompagner et être du même coup le témoin privilégié de l'effet des sortilèges de son nouveau maître.
Basique, mais terriblement efficace.
Un dernier mot sur les magnifiques dessins de Nicolas Fructus qui illustrent à merveille ce roman. On en redemande forcément.
Ça tombe bien ! Une suite est prévue !
[NdT 14.09.2022]
Noon du Soleil noir est une histoire de Fantasy à part. Un univers marqué, sans être caricatural, propice à l'immersion du lecteur.
Le récit est servi par une plume légère et terriblement efficace. Il y a un peu de l'insouciance délirante d'un Pratchett mêlée au cynisme ironique d'un Ferrand (pour ceux qui ont lu Wastburg), le tout agrémenté de touches personnelles qui donnent aux personnages principaux une épaisseur bienvenue dans un domaine où les stéréotypes font habituellement loi.
Au fil des pages, on suit l'ascension d'un jeune sorcier un peu naïf dans les méandres d'une cité tentaculaire aux codes bien ordonnés. Pour l'aider dans sa tâche (et contre pièces sonnantes et trébuchantes) un mercenaire prénommé Yors va l'accompagner et être du même coup le témoin privilégié de l'effet des sortilèges de son nouveau maître.
Basique, mais terriblement efficace.
Un dernier mot sur les magnifiques dessins de Nicolas Fructus qui illustrent à merveille ce roman. On en redemande forcément.
Ça tombe bien ! Une suite est prévue !
[NdT 14.09.2022]
Noon du Soleil noir - La Première ou Dernière © 2023 Le Bélial' | Illustration de couverture © Nicolas Fructus
Tome 2 : La Première ou Dernière (2023)
Les Courses ! Le meilleur moment de l’année, celui où toute la cité de la Toge noire vibre de voir s’affronter les cavaliers des Verts, des Blancs, des Noirs et des Rouges. Derrière chaque couleur, les partis se rassemblent, on se passionne, on joue gros ! Le peuple grogne, les dirigeants vacillent sur leurs sièges, les opportunistes se frottent les mains, les cavaliers favoris jettent de pleines poignées d’argent à leurs admirateurs, leurs chevaux sont adulés comme des dieux.
Ajouter une grosse dose de sorcellerie à tant de fureurs, est-ce vraiment une bonne idée ? Qui se cache derrière les tablettes de malédiction et les vers-pièges ? Noon, notre jeune sorcier récemment établi en ville pour y faire commerce de magie, ferait peut-être mieux de se contenter de missions faciles, comme protéger ce prince mingol, plutôt que de s’intéresser à un sujet aussi politique qui le jettera à coup sûr dans les intrigues du palais. À ce sujet, Meg, sa disciple, et Yors, leur garde du corps, sont enfin d’accord : patron, oubliez tout ça, c’est trop gros pour nous ! Mais le maître du soleil noir n’en fait jamais qu’à sa tête…
Enquête rythmée et fantastique, sombre parfois, La Première ou Dernière est la deuxième aventure (indépendante de la première) de Noon, sorcier libre, curieux, décalé, cherchant l’équilibre et la justice dans un monde pesant.
Ajouter une grosse dose de sorcellerie à tant de fureurs, est-ce vraiment une bonne idée ? Qui se cache derrière les tablettes de malédiction et les vers-pièges ? Noon, notre jeune sorcier récemment établi en ville pour y faire commerce de magie, ferait peut-être mieux de se contenter de missions faciles, comme protéger ce prince mingol, plutôt que de s’intéresser à un sujet aussi politique qui le jettera à coup sûr dans les intrigues du palais. À ce sujet, Meg, sa disciple, et Yors, leur garde du corps, sont enfin d’accord : patron, oubliez tout ça, c’est trop gros pour nous ! Mais le maître du soleil noir n’en fait jamais qu’à sa tête…
Enquête rythmée et fantastique, sombre parfois, La Première ou Dernière est la deuxième aventure (indépendante de la première) de Noon, sorcier libre, curieux, décalé, cherchant l’équilibre et la justice dans un monde pesant.
Fiche de lecture T2
J'avais adoré le premier tome, j'ai dévoré le second !
Noon : La première ou dernière est une histoire écrite à quatre mains qui, en termes de background, a le charme suranné de mes premières parties de jeu de rôle dans des univers d'heroic fantasy citadin, tout en développant une intrigue à tiroirs digne des meilleures enquêtes policières contemporaines.
On y retrouve avec plaisir les archétypes laissés lors du premier opus, un peu comme ces fiches de PJ (personnage joueur - les initiés comprendront) abandonnées au fond d'un tiroir pendant une année et qui se réveillent au son d'une poignée de d6 ou d20 lancés avec ferveur au coin d'une table (là encore les initiés acquiesceront en silence).
Noon, c'est avant tout une histoire de magiciens, plus ou moins puissants, plus ou moins francs du collier, qui mettent leur magie au service de l'intrigue. C'est aussi une pléiade de personnages secondaires truculents, à commencer par le narrateur : Yors, garde du corps vieillissant et terriblement humain.
Un lien invisible semble relier la fantasy loufoque d'un Pratchett et le médiéval fantastique désenchanté d'un Ferrand (lisez Wastburg, c'est une pépite) et, c'est tout le mérite des deux plumes des auteurs. Elles ne font pas du neuf avec du vieux : elles créent un monde suffisamment crédible pour embarquer le lecteur par intermittence dans un univers parallèle imprégné d'une magie bien loin des clichés stéréotypés (de type boule de feu et mur de flammes) tout en veillant à maintenir l'intrigue dans une réalité aux accents épiques. La course de chevaux en pleine ville en est une illustration parfaitement maîtrisée...
A propos d’illustrations, il me faut ne pas faire l'impasse sur celles de Nicolas Fructus qui magnifient l'objet livre. Du grand art !
Noon, cette histoire n'est ni la première, ni la dernière... car le troisième volet est en préparation. Et pour les fans de cet univers de fantasy âpre, c'est une très bonne nouvelle.
[NdT 24.05.2023]
Noon : La première ou dernière est une histoire écrite à quatre mains qui, en termes de background, a le charme suranné de mes premières parties de jeu de rôle dans des univers d'heroic fantasy citadin, tout en développant une intrigue à tiroirs digne des meilleures enquêtes policières contemporaines.
On y retrouve avec plaisir les archétypes laissés lors du premier opus, un peu comme ces fiches de PJ (personnage joueur - les initiés comprendront) abandonnées au fond d'un tiroir pendant une année et qui se réveillent au son d'une poignée de d6 ou d20 lancés avec ferveur au coin d'une table (là encore les initiés acquiesceront en silence).
Noon, c'est avant tout une histoire de magiciens, plus ou moins puissants, plus ou moins francs du collier, qui mettent leur magie au service de l'intrigue. C'est aussi une pléiade de personnages secondaires truculents, à commencer par le narrateur : Yors, garde du corps vieillissant et terriblement humain.
Un lien invisible semble relier la fantasy loufoque d'un Pratchett et le médiéval fantastique désenchanté d'un Ferrand (lisez Wastburg, c'est une pépite) et, c'est tout le mérite des deux plumes des auteurs. Elles ne font pas du neuf avec du vieux : elles créent un monde suffisamment crédible pour embarquer le lecteur par intermittence dans un univers parallèle imprégné d'une magie bien loin des clichés stéréotypés (de type boule de feu et mur de flammes) tout en veillant à maintenir l'intrigue dans une réalité aux accents épiques. La course de chevaux en pleine ville en est une illustration parfaitement maîtrisée...
A propos d’illustrations, il me faut ne pas faire l'impasse sur celles de Nicolas Fructus qui magnifient l'objet livre. Du grand art !
Noon, cette histoire n'est ni la première, ni la dernière... car le troisième volet est en préparation. Et pour les fans de cet univers de fantasy âpre, c'est une très bonne nouvelle.
[NdT 24.05.2023]
Noon du Soleil noir - Le désert des cieux © 2025 Le Bélial' | Illustration de couverture © Nicolas Fructus
Tome 3 : Le désert des cieux (2025)
« Au banquet du roi des morts, tout le monde attend... »
Dans la ville aux mille fumées, rien ne va plus. Le fleuve Hlal se gonfle et déborde, les pauvres grelottent de froid, c'est le temps des combines et de la débrouille. Meg, l'apprentie sorcière, a intrigué pour survivre en l'absence de Noon le magicien et de son compère Yors, conteur et bretteur.
Pourtant, Noon garde le sourire ! Le Trône vient de lui confier une mission à sa mesure : restaurer les vieux murs et les antiques sorcelleries qui font tenir le palais. Mais les logiques du pouvoir ne sont pas celles de l'occulte, chose que le magicien va apprendre à ses dépens. D'autant que les effondrements du palais détournent l'attention de ce qui se passe dans les catacombes et du drame qui se joue chez les Fossori, la riche corporation des fossoyeurs. Jusqu'où iront les folies du roi des morts ?
Le Désert des cieux est le troisième et dernier volume des aventures de Noon du soleil noir, sorcier libre qui ne craint pas de provoquer des catastrophes pour réparer une injustice.
Dans la ville aux mille fumées, rien ne va plus. Le fleuve Hlal se gonfle et déborde, les pauvres grelottent de froid, c'est le temps des combines et de la débrouille. Meg, l'apprentie sorcière, a intrigué pour survivre en l'absence de Noon le magicien et de son compère Yors, conteur et bretteur.
Pourtant, Noon garde le sourire ! Le Trône vient de lui confier une mission à sa mesure : restaurer les vieux murs et les antiques sorcelleries qui font tenir le palais. Mais les logiques du pouvoir ne sont pas celles de l'occulte, chose que le magicien va apprendre à ses dépens. D'autant que les effondrements du palais détournent l'attention de ce qui se passe dans les catacombes et du drame qui se joue chez les Fossori, la riche corporation des fossoyeurs. Jusqu'où iront les folies du roi des morts ?
Le Désert des cieux est le troisième et dernier volume des aventures de Noon du soleil noir, sorcier libre qui ne craint pas de provoquer des catastrophes pour réparer une injustice.
Fiche de lecture T3
Sentiments mitigés à la lecture des dernières pages de ce troisième opus. En effet, il est toujours difficile de quitter un personnage que l'on sait ne pas devoir réapparaître dans un avenir proche. C'est assez ironique non, pour un magicien de disparaître ?
Car on s'y attache à cet univers. Des liens se sont créés au fil des aventures de ce Noon, contées par son fidèle acolyte Yors. D'autant que l'histoire qui nous est rapportée est dense, riche d'une trame originale dans laquelle s'entremêlent les fils des destinées d'une galerie de multiples personnages dépeints avec la précision d'un illustrateur de génie...
Ça tombe bien : l'ouvrage s'agrémente une nouvelle fois des superbes illustrations de Nicolas Fructus qui fixent l'imaginaire des lecteurs dans cette atmosphère de "Grey Fantasy" qui trace sa route parallèle aux voix désabusées d'un Wastburg de Ferrand et déjantées d'un Pratchett.
Et c'est peut être là où le bas blesse. Autant j'ai adoré les deux précédents tomes, autant j'ai trouvé à ce troisième volet un petit manque de caractère, un rythme un peu poussif sur certains passages de ce (trop) gros récit. Si le fil directeur de l'histoire s'est révélé audacieux dès les premiers chapitres, il a peu à peu semblé manquer de consistance par rapport au poids des révélations successives qui ont émaillées ce roman.
En résumé, ce tome 3 reste une belle lecture pour les aficionados des histoires de magiciens qui sortent des sentiers rebattus du monde de l'édition des récits de "Sword and sorcery".
[NdT 22.10.2025]
Car on s'y attache à cet univers. Des liens se sont créés au fil des aventures de ce Noon, contées par son fidèle acolyte Yors. D'autant que l'histoire qui nous est rapportée est dense, riche d'une trame originale dans laquelle s'entremêlent les fils des destinées d'une galerie de multiples personnages dépeints avec la précision d'un illustrateur de génie...
Ça tombe bien : l'ouvrage s'agrémente une nouvelle fois des superbes illustrations de Nicolas Fructus qui fixent l'imaginaire des lecteurs dans cette atmosphère de "Grey Fantasy" qui trace sa route parallèle aux voix désabusées d'un Wastburg de Ferrand et déjantées d'un Pratchett.
Et c'est peut être là où le bas blesse. Autant j'ai adoré les deux précédents tomes, autant j'ai trouvé à ce troisième volet un petit manque de caractère, un rythme un peu poussif sur certains passages de ce (trop) gros récit. Si le fil directeur de l'histoire s'est révélé audacieux dès les premiers chapitres, il a peu à peu semblé manquer de consistance par rapport au poids des révélations successives qui ont émaillées ce roman.
En résumé, ce tome 3 reste une belle lecture pour les aficionados des histoires de magiciens qui sortent des sentiers rebattus du monde de l'édition des récits de "Sword and sorcery".
[NdT 22.10.2025]
