Affiche et synopsis
Une jeune femme se rĂ©veille dans un tube rempli de piĂšges mortels. Pour ne pas mourir, elle devra constamment avancerâŠ
Film interdit aux moins de 12 ans, avec avertissement.
Film interdit aux moins de 12 ans, avec avertissement.
Présentation
MĂ©andre est un film français, sorti ce 26 mai 2021, qui mĂȘle horreur et science-fiction. Il est interdit aux moins de 12 ans. Je dĂ©conseille fortement aux parents dâemmener leurs enfants de 12 Ă 14 ans voir ce film. Ce nâest pas du tout pour eux.
Lisa est une jeune femme dĂ©sespĂ©rĂ©e et suicidaire. En pleine nuit, allongĂ©e sur une route, elle attend de se faire Ă©craser par le premier venu. Ce premier venu est Adam, un type Ă©trange qui va la prendre en stop, car Lisa sâest finalement relevĂ©e Ă la derniĂšre minute. Ainsi commence le film.
DĂšs le dĂ©but, la musique pose une ambiance sombre, renforçant lâobscuritĂ© des images. Tout au long du film, le fond sonore sera en parfaite harmonie avec chaque moment dâaction, de suspense, dâangoisse, de repos, dâhĂ©sitation. Le rĂ©alisateur a trĂšs bien su doser la musique, choisie judicieusement, quâil a alternĂ©e avec des silences durant lesquels on entend des bruits effrayants. Je vous garantis que rien que ça, ça fait bien palpiter !
Je ne dirai rien de ce qui amorce le cĂŽtĂ© dramatique de lâhistoire et qui prĂ©pare certains passages effrayants qui ponctuent le film.
On retrouve Lisa enfermĂ©e dans un cube. Si vous avez vu le film du mĂȘme nom, justement, vous ferez aussitĂŽt le rapprochement. Cube est sorti en 1997 et raconte les mĂ©saventures dâun groupe de personnes enfermĂ©es dans un labyrinthe constituĂ© de cubes mortels. Ce film aussi Ă©tait interdit au moins de 12 ans. Dans MĂ©andre, Lisa est enfermĂ©e dans un labyrinthe dans lequel elle doit ramper pour trouver une issue. Et rien ne se passe comme elle lâespĂšre ou comme on pourrait sây attendre.
Jâai trouvĂ© trĂšs sympa la tenue futuriste du personnage, tout Ă fait adaptĂ©e Ă ce qui lâattendait. Pour une fois, la nana victime ne porte pas de jupette ni de dĂ©bardeur mettant sa poitrine en valeur. Jâai aussi bien aimĂ© sa coiffure, façon Lagherta de la sĂ©rie Viking.
PassĂ©es ces considĂ©rations vestimentaires, on se concentre sur lâenfer que vit Lisa. Car câest bien de cela quâil sâagit. Elle ignore oĂč elle se trouve, pourquoi elle est lĂ , ce quâelle doit faire â nous ne sommes pas davantage dans la confidence â, et si elle a la moindre chance de sâen sortir. Ses seules certitudes sont quâelle a un temps limitĂ© pour avancer, comme le lui indique son bracelet diffuseur de lumiĂšre (bien pratique dans ce tunnel obscur), et quâelle ne peut pas sâarrĂȘter, jamais, car chaque Ă©tape comporte un piĂšge mortel.
On suit la progression de Lisa avec autant dâangoisse quâelle peut en ressentir. On se sent autant enfermĂ©s et prisonniers quâelle. Lâactrice Gaia Weiss joue trĂšs bien, on partage aisĂ©ment ses Ă©motions. La musique, encore une fois, joue ici un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant. Quant Ă Lisa, ce nâest pas une blonde sans jugeote. Elle est forte, courageuse, rĂ©flĂ©chie, et trouve finalement la solution pour sortir de ce labyrinthe infernal â du moins, lâespĂšre-t-elle. On lâapprĂ©cie, on souhaite quâelle sâen sorte, on tremble pour elleâŠ
La tension dans ce film est vraiment trĂšs bien amenĂ©e et maintenue tout au long de lâheure et demie de lâaventure.
Environ Ă mi-film, on passe du thriller horrifique Ă la SF horrifique. Le cĂŽtĂ© SF nâĂ©tait en effet pas flagrant jusque-lĂ . Je ne rĂ©vĂ©lerai pas ce qui nous fait clairement passer en SF, mais il sâagit de quelque chose dâun peu dĂ©goĂ»tant. Dâailleurs, pas mal de scĂšnes aprĂšs ça seront assez Ă©cĆurantes.
AprĂšs quelques rĂ©vĂ©lations et moult pĂ©ripĂ©ties qui ne la laisseront pas indemne, Lisa touchera au but, Ă ce ciel bleu qui signifie que lâextĂ©rieur est proche, que son calvaire va prendre fin⊠Quelle joie de la voir rĂ©ussir alors quâelle a tant souffert ! Mais que rĂ©ussit-elle, dâailleurs ? Vous le saurez en allant voir le film !
MĂ©andre est trĂšs intĂ©ressant. Certes, il ne rĂ©volutionne ni le genre de la SF ni le genre de lâhorreur. Mais il faut le saluer pour la qualitĂ© de la mise en scĂšne, pour ses dĂ©cors (et Ă la fin, jackpot !) et ses costumes, pour la musique, et pour lâambiance stressante qui ne sâessouffle Ă aucun moment. Je suis ressortie oppressĂ©e de la sĂ©ance, le cĆur battant, et ravie dâavoir autant Ă©tĂ© secouĂ©e ! Et pourtant, je ne suis pas spĂ©cialement fan des films dâhorreur⊠Il mâa fallu quelques minutes pour reprendre mon souffle et ça, pour un film français, câest peu commun !
Je formulerais deux bémols, malgré tout.
Le premier est que, une fois encore, la victime est une jeune femme blonde (le vieux clichĂ© du film dâhorreur) que lâon torture psychologiquement et physiquement de façon gratuite. Et ça, je nâaime pas. Dans le mĂȘme genre, il y a la sĂ©rie des abominables Saw. Et franchement, câest invivable pour moi, ce genre dâhistoire. Ce qui sauve MĂ©andre ici, câest que Lisa peut sâen sortir, une issue positive lui est possible. Son combat nâest pas sans espoir.
Le second est lâabsence de rĂ©ponses aux principaux « pourquoi ? » et « comment ? ». « Par qui ? », on a la rĂ©ponse en cours de film. Mais forcĂ©ment, on aimerait en savoir plus sur leurs motivations⊠Et lĂ , le film est ouvert. Chacun est libre dâinterprĂ©ter la chose comme il le veut. Câest plutĂŽt pas mal, comme principe, mais si on attend plus, si on veut SAVOIR, ça peut ĂȘtre frustrant et dĂ©cevant.
En conclusion, pour un deuxiĂšme film de SF français sorti dĂšs la rĂ©ouverture des salles obscures cette annĂ©e, il remonte le moral quant Ă la qualitĂ© de la SF française. Pourtant, « on » est capable de belles rĂ©alisations : Le CinquiĂšme Ă©lĂ©ment, Des Fleurs pour Algernon, Lucy, Valerian et la citĂ© des mille planĂštes, ou encore Dans la brume. En fait, il nous faudrait un nouveau Luc Besson. Mathieu Turi nous fera-t-il le plaisir de prendre la relĂšve ? Affaire Ă suivreâŠ
Lisa est une jeune femme dĂ©sespĂ©rĂ©e et suicidaire. En pleine nuit, allongĂ©e sur une route, elle attend de se faire Ă©craser par le premier venu. Ce premier venu est Adam, un type Ă©trange qui va la prendre en stop, car Lisa sâest finalement relevĂ©e Ă la derniĂšre minute. Ainsi commence le film.
DĂšs le dĂ©but, la musique pose une ambiance sombre, renforçant lâobscuritĂ© des images. Tout au long du film, le fond sonore sera en parfaite harmonie avec chaque moment dâaction, de suspense, dâangoisse, de repos, dâhĂ©sitation. Le rĂ©alisateur a trĂšs bien su doser la musique, choisie judicieusement, quâil a alternĂ©e avec des silences durant lesquels on entend des bruits effrayants. Je vous garantis que rien que ça, ça fait bien palpiter !
Je ne dirai rien de ce qui amorce le cĂŽtĂ© dramatique de lâhistoire et qui prĂ©pare certains passages effrayants qui ponctuent le film.
On retrouve Lisa enfermĂ©e dans un cube. Si vous avez vu le film du mĂȘme nom, justement, vous ferez aussitĂŽt le rapprochement. Cube est sorti en 1997 et raconte les mĂ©saventures dâun groupe de personnes enfermĂ©es dans un labyrinthe constituĂ© de cubes mortels. Ce film aussi Ă©tait interdit au moins de 12 ans. Dans MĂ©andre, Lisa est enfermĂ©e dans un labyrinthe dans lequel elle doit ramper pour trouver une issue. Et rien ne se passe comme elle lâespĂšre ou comme on pourrait sây attendre.
Jâai trouvĂ© trĂšs sympa la tenue futuriste du personnage, tout Ă fait adaptĂ©e Ă ce qui lâattendait. Pour une fois, la nana victime ne porte pas de jupette ni de dĂ©bardeur mettant sa poitrine en valeur. Jâai aussi bien aimĂ© sa coiffure, façon Lagherta de la sĂ©rie Viking.
PassĂ©es ces considĂ©rations vestimentaires, on se concentre sur lâenfer que vit Lisa. Car câest bien de cela quâil sâagit. Elle ignore oĂč elle se trouve, pourquoi elle est lĂ , ce quâelle doit faire â nous ne sommes pas davantage dans la confidence â, et si elle a la moindre chance de sâen sortir. Ses seules certitudes sont quâelle a un temps limitĂ© pour avancer, comme le lui indique son bracelet diffuseur de lumiĂšre (bien pratique dans ce tunnel obscur), et quâelle ne peut pas sâarrĂȘter, jamais, car chaque Ă©tape comporte un piĂšge mortel.
On suit la progression de Lisa avec autant dâangoisse quâelle peut en ressentir. On se sent autant enfermĂ©s et prisonniers quâelle. Lâactrice Gaia Weiss joue trĂšs bien, on partage aisĂ©ment ses Ă©motions. La musique, encore une fois, joue ici un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant. Quant Ă Lisa, ce nâest pas une blonde sans jugeote. Elle est forte, courageuse, rĂ©flĂ©chie, et trouve finalement la solution pour sortir de ce labyrinthe infernal â du moins, lâespĂšre-t-elle. On lâapprĂ©cie, on souhaite quâelle sâen sorte, on tremble pour elleâŠ
La tension dans ce film est vraiment trĂšs bien amenĂ©e et maintenue tout au long de lâheure et demie de lâaventure.
Environ Ă mi-film, on passe du thriller horrifique Ă la SF horrifique. Le cĂŽtĂ© SF nâĂ©tait en effet pas flagrant jusque-lĂ . Je ne rĂ©vĂ©lerai pas ce qui nous fait clairement passer en SF, mais il sâagit de quelque chose dâun peu dĂ©goĂ»tant. Dâailleurs, pas mal de scĂšnes aprĂšs ça seront assez Ă©cĆurantes.
AprĂšs quelques rĂ©vĂ©lations et moult pĂ©ripĂ©ties qui ne la laisseront pas indemne, Lisa touchera au but, Ă ce ciel bleu qui signifie que lâextĂ©rieur est proche, que son calvaire va prendre fin⊠Quelle joie de la voir rĂ©ussir alors quâelle a tant souffert ! Mais que rĂ©ussit-elle, dâailleurs ? Vous le saurez en allant voir le film !
MĂ©andre est trĂšs intĂ©ressant. Certes, il ne rĂ©volutionne ni le genre de la SF ni le genre de lâhorreur. Mais il faut le saluer pour la qualitĂ© de la mise en scĂšne, pour ses dĂ©cors (et Ă la fin, jackpot !) et ses costumes, pour la musique, et pour lâambiance stressante qui ne sâessouffle Ă aucun moment. Je suis ressortie oppressĂ©e de la sĂ©ance, le cĆur battant, et ravie dâavoir autant Ă©tĂ© secouĂ©e ! Et pourtant, je ne suis pas spĂ©cialement fan des films dâhorreur⊠Il mâa fallu quelques minutes pour reprendre mon souffle et ça, pour un film français, câest peu commun !
Je formulerais deux bémols, malgré tout.
Le premier est que, une fois encore, la victime est une jeune femme blonde (le vieux clichĂ© du film dâhorreur) que lâon torture psychologiquement et physiquement de façon gratuite. Et ça, je nâaime pas. Dans le mĂȘme genre, il y a la sĂ©rie des abominables Saw. Et franchement, câest invivable pour moi, ce genre dâhistoire. Ce qui sauve MĂ©andre ici, câest que Lisa peut sâen sortir, une issue positive lui est possible. Son combat nâest pas sans espoir.
Le second est lâabsence de rĂ©ponses aux principaux « pourquoi ? » et « comment ? ». « Par qui ? », on a la rĂ©ponse en cours de film. Mais forcĂ©ment, on aimerait en savoir plus sur leurs motivations⊠Et lĂ , le film est ouvert. Chacun est libre dâinterprĂ©ter la chose comme il le veut. Câest plutĂŽt pas mal, comme principe, mais si on attend plus, si on veut SAVOIR, ça peut ĂȘtre frustrant et dĂ©cevant.
En conclusion, pour un deuxiĂšme film de SF français sorti dĂšs la rĂ©ouverture des salles obscures cette annĂ©e, il remonte le moral quant Ă la qualitĂ© de la SF française. Pourtant, « on » est capable de belles rĂ©alisations : Le CinquiĂšme Ă©lĂ©ment, Des Fleurs pour Algernon, Lucy, Valerian et la citĂ© des mille planĂštes, ou encore Dans la brume. En fait, il nous faudrait un nouveau Luc Besson. Mathieu Turi nous fera-t-il le plaisir de prendre la relĂšve ? Affaire Ă suivreâŠ


