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Jumanji | 1995


Une fiche ajoutée dans nos cales par | 22/08/2020 | Lu 1000 fois




Jumanji | 1995

Affiche et synopsis

Lors d'une partie de Jumanji, un jeu très ancien, le jeune Alan est propulsé sous les yeux de son amie d'enfance, Sarah, dans un étrange pays. Il ne pourra s'en échapper que lorsqu'un autre joueur reprendra la partie et le libérera sur un coup de dés. Vingt-six ans plus tard, il retrouve le monde réel par le coup de dés de deux autres jeunes joueurs...

Présentation

Jumanji est un film américain de Joe Johnston, sorti en 1995, avec dans les rôles principaux Robin Williams, Bonnie Hunt, Kirsten Dunst, Bradley Pierce, David Alan Grier, Bebe Neuwirth.

C'est une adaptation du livre éponyme pour enfants, de Chris Van Allsburg.

1969, Brantford, New Hampshire. Cette petite ville a été fondée par la famille Parrish, issue de la haute bourgeoisie, depuis au moins trois générations. Elle y possède actuellement une usine de fabrication de chaussures, et se trouve être le principal employeur, le moteur économique de la région. Les parents Parrish vivent dans un hôtel particulier assez vaste et luxueux, avec leur fils de dix ans, Alan.

Celui-ci est tourmenté par les autres enfants du voisinage, parce qu'il est issu de cette famille illustre, et riche. On le frappe, l'humilie, le malmène. Apparemment, il n'a qu'une amie, Sarah Whittle.

Un jour, sur un chantier proche de chez lui, à l'heure de la pause, Alan entend des bruits, des roulements de tambour. Intrigué, il s'approche, fouille la terre, et trouve une malle. Elle contient un jeu, sous forme d'un beau coffret en bois sculpté. Le jeu se nomme Jumanji. Alan l'emporte chez lui.

Plus tard se déroule une scène assez tendue entre Alan et son père. En gros, Alan ne veut en aucune façon se soumettre aux exigences mondaines de sa famille. Les parents s'en vont, outrés. Alan prépare une valise et veut s'enfuir. Au dernier moment, Sarah vient rendre visite. Elle entend, elle aussi, les tambours. Ils ouvrent le jeu. Et commencent à l'utiliser.

C'est un jeu qui a des pouvoirs occultes. Et notamment, il déclenche l'apparition d'animaux venant d'Afrique - certains pouvant être dotés de particularités surprenantes. Sarah provoque la survenue de chauves-souris, en grandes quantités. Alan, lui, disparaît dans le jeu, à travers la lentille centrale qui affiche le message "Dans la jungle tu attendras, un 5 ou un 8 te délivrera".

1995. Deux enfants arrivent. Ils ont perdu leurs parents dans un accident de voiture, ont été recueillis par leur tante Nora (Bebe Neuwirth). La petite famille vient visiter cette immense maison. La tante est conquise. Les enfants se nomment Judy (Kirsten Dunst) et Peter (Bradley Pierce), ils sont très éveillés et ont un esprit tout à fait espiègle. Rapidement, eux aussi entendent les roulements de tambours. Découvrent le jeu. Et lancent les dés.

Ils ont la désagréable surprise de faire apparaître des moustiques énormes, à la piqûre plus que dangereuse. Des singes dévastateurs, qui détruisent tout dans la cuisine. Puis, un lion qui veut les dévorer.

Mais ils ont fait aussi revenir Alan de la jungle…

Robin Williams se montre très émouvant dans sa naïveté puisque lorsqu’il est de retour, il n'est pas conscient du fait qu'il a grandi, que du temps a passé. Alors il part en courant dans la maison en criant "papa, maman, je suis revenu" ! Puis, comprenant que quelque chose ne va pas, il finit par demander à Judy qui ils sont, ce qui s'est produit, etc. Elle lui explique qu'il a disparu, que tout le monde pensait qu'il était mort. Il se met en tête de chercher ses parents, se rend à la l'usine de chaussures pour constater qu'elle est déserte, délabrée. Un clochard lui indique que ses parents sont décédés. Le père s'était laissé totalement aller, après la disparition du fils. Les dernières années ont été catastrophiques. Du reste, toute la ville semble sinistrée, en proie à la misère, recouverte de tags. Les magasins sont fermés, ou en piteux état… Un peu comme Hill Valley dans le second volet de Retour vers le Futur, livré lui aussi à l'entropie, au chaos.

Robin Williams joue merveilleusement de toute une palette d'émotions, à la fois cette naïveté du début, et sa spécialité, ce mélange de gentillesse, tendresse et respect de l'autre. Mais à d'autres moments, il se montre retors, quand les nécessités du jeu l'y obligent. On est toujours, avec lui, entre le rire et quelque douceur un peu amère, teintée d'émotion, nostalgie, tristesse.

Le film se montre, pour l'époque, impressionnant, car si ce jeu est magique, alors c'est prétexte à un déferlement de situations farfelues, et tout est très bien rendu, le plus souvent. Certains truquages se voient plus que d'autres, mais dans l'ensemble, c'est quand même convainquant, il y a eu un énorme travail de ILM (Industrial Light and Magic, société créée par George Lucas). Les animaux sont conçus en images de synthèse et on a par exemple un troupeau qui traverse le mur du fond de la maison, la grande bibliothèque. Les livres volent en tous sens, le bois des étagères éclate, et voilà qu'éléphants, hippopotames, buffles et autres bestioles foncent dans les couloirs, jusqu'à fracasser un autre mur et disparaître dans le jardin. Un pélican s'attarde, qui vole le jeu. Il faut alors le poursuivre jusqu'au bord de la rivière. A chaque fois qu'il y a une charge d'animaux sauvages, on a toujours un rhinocéros traînard, ce qui finit par créer un effet comique.

Un réseau de lianes pousse à travers les murs, entiers comme disloqués. Elles grossissent très vite et peu à peu, la maison se transforme, à l'intérieur, en une sorte de microclimat, avec une rivière qui coule, des lianes et des troncs partout, et toute une faune surprenante. Plusieurs planchers ont disparu, et on voit, vers la fin du film, Robin Williams jeter des dés ; ceux-ci rebondissent, se perdent dans les étages inférieurs. La maison est devenue une immense caverne sauvage, une falaise intérieure grouillante de vie, suintante d'humidité, pleine de racines vigoureuses et voraces, dont il vaut mieux se méfier.

C'est qu'en fait, Alan, s'est retrouvé contraint de terminer la partie commencée avec Sarah 26 ans plus tôt. Lui, Judy et Peter, l'ont retrouvée, sont allés la chercher ; mais elle a tourné le dos au passé, ne veut plus entendre parler de cette histoire. Elle est en thérapie et essaie de guérir du traumatisme vécu 26 ans auparavant. Ils ont du mal à la convaincre mais Alan a recours à une ruse pour l'obliger à jouer. Pas le choix, elle va devoir repiquer dans Jumanji. A un moment, les dés provoquent l'apparition d'un chasseur, Van Pelt (Jonathan Hyde), qui n'a qu'une idée en tête : tuer Alan.

Il y a des plans impressionnants, où Peter est dans une voiture qui se fait écraser par un éléphant. Les techniciens ont équipé le véhicule de vérins qui, de l'intérieur, tiraient la carrosserie pour la faire s'enfoncer. Puis, ont créé l'animal par-dessus. Franchement, il fallait le faire !

Tout semble possible à l'intérieur de ce jeu, et de ce film, puisque ce sont les étranges règles de Jumanji qui mènent la partie. Alors on assiste à des scènes délirantes : Carl Bentley (David Alan Grier), qui travaillait autrefois pour le père d'Alan, est devenu policier. Il sort de sa voiture de patrouille, et celle-ci se fait happer par une liane géante, vorace, qui la plie en deux. Dans une autre scène, il frappe du pied contre la porte des Parrish, et comme de l'autre côté c'est l'inondation totale, la porte cède, une énorme quantité d'eau se déverse et emporte Carl. Il flotte sur le panneau de bois de la porte et s'aperçoit qu'autour de lui, il y a des crocodiles.

Situations farfelues, encore : Peter essaie de tricher pour terminer le jeu plus vite. Alors, en punition, le voilà transformé : il a pris un aspect simiesque, et une queue lui a poussé derrière.

La tante revient sur ces entrefaites, et tombe nez à nez avec le lion, enfermé au rez-de-chaussée.

Puis, il y a aussi une scène où Van Pelt poursuit Alan et ses amis dans un supermarché, livré au pillage.

C'est une drôle d'histoire. Le scénario de Jonathan Hensleigh, Greg Taylor et Jim Strain tourne comme une horloge, aucun temps mort, tout s'enchaîne sans heurt, mais enfin, c'est un curieux mélange. On pourrait dire que c'est un film pour enfants, mais aussi un film d'aventures. Mais je ne pense pas qu'on puisse ramener cette production délirante à cette seule dimension, "film pour enfants". En tous cas, moi qui en général ne supporte pas les films pour les gamins, celui-là, je l'aime beaucoup, même s'il a aussi cette facette.

A de nombreuses reprises, la suspension d'incrédulité est plus ou moins mise à mal. La plupart du temps, on oublie film, scénario, mise en scène, et où on est dans l'immédiateté des émotions, restituées par les acteurs. A d'autres, on sent qu'ils jouent, surtout chez les adultes. On se rend compte que c'est factice, et on est de retour à sa place de spectateur, témoins des ficelles qui sont utilisées. Pourquoi ces passages ? Peut-être, justement, quand ce qui est montré est peu crédible. Il est possible que les acteurs y réagissent et que ça ressorte dans leur jeu.

Les enfants, eux, sont particulièrement convaincants. C'était la première fois que je voyais Kirsten Dunst à l'écran, je m'étais dit qu'elle avait une bonne bouille. Dans l'intervalle c'est devenu une magnifique et talentueuse jeune femme, que j'ai revue dans d'autres films - et sans spécialement établir le lien, au début. Elle a vraiment beaucoup de charme et de naturel dans son jeu. J'aurai l'occasion de reparler d'elle.

Robin Williams, lui, est, comme toujours, très touchant. On a vraiment l'impression d'avoir, avec lui, un enfant dans un corps d'adulte. Il est d'une authenticité merveilleuse. C'est un acteur que j'adore, qui utilisait sa fragilité, sa sensibilité à fleur de peau. Comique en apparence, en réalité anxieux, tourmenté. Il a mis fin à ses jours le 11 août 2014. Sa disparition a choqué beaucoup de monde ; j'en fais partie.

Au final, Jumanji est comique suivant les scènes, mais je le ressens surtout comme un conte, plein de magie, d'aventure et de féerie. La musique de James Horner est tout à fait en place, parfaite, rien à dire. J'y retrouve, par moments, des tournures, des procédés, que j'ai déjà entendus dans Stalingrad. Sa patte, en quelque sorte. La photographie de Thomas Ackerman, par contre, laisse à désirer, se montre inférieure au reste. Les effets spéciaux sont particulièrement réussis. L'histoire fonctionne.

C'est un film que j'aime beaucoup, il fait partie de mes référents, des films que je porte en moi.

Une suite a été tournée. Pour moi, sans Robin Williams, ça n'a pas de sens. Surtout quand on sait que le personnage principal est incarné, cette fois, par… ce gros bourrin de Dwayne Johnson ! Voilà qui, à mon avis, traduit bien l'évolution récente de notre monde. Remplacer Robin Williams par Monsieur Brute Epaisse ? Quelle hérésie, quelle déchéance ! Je n'ai même pas envie de voir ça. Ni d'en entendre parler.

Labyrinth Man
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💬Commentaires

1.Posté par Koyolite TSEILA le 22/08/2020 16:28 | Alerter
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KoyoliteTseila
Très belle chronique. Je ne connaissais pas ce film, ou plutôt, je ne l’avais jamais visionné avant 2015. Quand le regretté Robin Williams est décédé en 2014, je me suis intéressée à sa filmographie. Je n’avais pas d’attentes pour Jumanji et pensais même que c’était un film cucul la praline. Eh bien, je me trompais ! J’ai beaucoup aimé et trouvé cela original, rigolo et touchant. Et surtout, très divertissant.

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