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Affiche et synopsis
En 1868, plusieurs bateaux sont coulés par un monstre mystérieux, selon les témoignages de quelques rescapés, et les marins refusent maintenant d'embarquer. Bloqués à San Francisco, le professeur Arronax, spécialiste de la faune sous-marine, et son domestique, Conseil, acceptent de participer à la mission d'enquête de l'armée américaine. Ils embarquent à bord de L'Abraham Lincoln en compagnie de Ned Land, un célèbre harponneur, afin d'élucider les mystérieuses disparitions et éventuellement tuer le monstre...
Présentation
Vingt mille Lieues sous les Mers est un film américain de Richard Fleischer, sorti en 1954, avec dans les rôles principaux James Mason, Kirk Douglas, Paul Lukas, Peter Lorre et Ted de Corsia. C'est une adaptation plus ou moins fidèle du roman éponyme de Jules Verne.
En 1864, de nombreux navires disparaissent ou sont victimes de curieux incidents. Le monde maritime s'en inquiète et on conclut à l'existence d'un monstre marin. Le professeur Aronnax (Paul Lukas), de passage à San Francisco en compagnie de son domestique Conseil (Peter Lorre), est interviewé par les journalistes. Il commet l'imprudence de parler excessivement. Pour lui, il pourrait s'agir d'un narval géant. Le lendemain, toute la presse se fait l'écho de son hypothèse, en l'exagérant. Il y a même un dessin, qui représente la créature… avec des ailes ! Sur ces entrefaites, un représentant du gouvernement US vient proposer au professeur de partir sur une frégate puissamment armée, l'Abraham Lincoln, afin de trouver et tuer le monstre. Il accepte. Ce bateau, fait donc route vers les mers du sud, bien que son capitaine soit largement sceptique concernant l'existence d'un monstre. A son bord, il y a notamment Ned Land (Kirk Douglas), un Canadien, et le plus fameux harponneur de baleines.
Un soir, alors qu'ils pensent avoir trouvé la créature et la poursuivent, équipage et passagers du bateau sont attaqués, puis coulés. Aronnax et Conseil se retrouvent naufragés, ils se cramponnent à un morceau de mât qui flotte. Mais bientôt, ils arrivent aux abords d'un objet assez gros, immobile dans la brume.
Ce n'est pas le monstre, mais un sous-marin. Ils montent à bord, rejoints par Ned Land qui, lui aussi, a survécu.
Effrayés et émerveillés par l'avance technologique de cet engin amphibie, ils l'explorent. Personne à bord. Puis, Aronnax, par un hublot donnant directement sous le niveau des eaux, voit l'équipage à l'extérieur, qui procède à des funérailles sous-marines. Mais voilà que ces gens remontent. Arronax, Conseil et Land sont fait prisonniers par le propriétaire du sous-marin, le capitaine Nemo (James Mason).
Ainsi débute un long voyage pour faire le tour du monde, à bord du Nautilus, sous-marin que le capitaine Nemo a créé de toutes pièces, avec ses compagnons et hommes d'équipage. Evidemment, Ned Land n'aura qu'une seule pensée en tête : s'évader.
J'ai une très grande tendresse pour ce film, malgré ses défauts. Walt Disney y a apporté sa touche, et on ne peut pas dire que ça soit une réussite. Passe encore le personnage d'Esmeralda, l'otarie. Mais la chanson totalement stupide de Ned Land est une catastrophe. Surtout, une fois traduite en Français, elle ne veut plus rien dire du tout. Disney était visiblement hanté par son désir de faire des films pour enfants. Or, le contexte, le scénario, ne s'y prêtent pas du tout.
Restent des choses merveilleuses. Pour moi, essentiellement, le Nautilus designé par le génial Harper Goff, mélange d'esthétique steampunk et de mimétisme animal, puisqu’il ressemble à un poisson par sa forme, plus ou moins un reptile par ses écailles qui lui permettent de découper la coque des bateaux quand il les aborde. Goff a fait des plans très poussés du Nautilus, aussi bien de l'extérieur, que de l'intérieur. Il s'est un peu comporté à la façon de Ron Cobb pour Alien, qui a tenu à ce que tout soit parfaitement fonctionnel à bord du Nostromo. Goff a agi avec un très grand souci de précision et de réalisme technique. Son Nautilus est une magnifique création.
Et puis, il y a la musique de Paul J. Smith, qui, même si elle est un peu datée dans ses orchestrations à présent, est emplie de rêverie, de poésie, de mystère.
A propos de mystère, Richard Fleischer a fait des choix très judicieux, pendant le récit. Ainsi, quand Aronnax et Conseil découvrent le Nautilus, celui-ci leur apparaît noyé de brume, on le devine plus qu'on le voit. Du reste, la musique elle-même est énigmatique, toute en tension et en retenue.
Ensuite, lorsque l'équipage se bat contre le calmar géant, là aussi, de façon tout à fait pertinente, Fleischer a opté pour une scène de nuit, en pleine tempête, ce qui renforce la dimension dramatique de l'action.
Le scénario a voulu que Nemo soit tué à la fin, sans doute la morale de l'époque. En réalité, dans le roman, les trois personnages réussissent à s'enfuir, sans qu'on sache ce que devient Nemo - qu'on retrouvera plus tard, dans un autre roman, L'île mystérieuse. Richard Fleischer s'en est bien tiré, malgré les idées plutôt idiotes de Walt Disney, il a réussi à maintenir cette histoire à flots, et se l'approprier. Franchement, avec Disney dans le coup, ça aurait pu être largement pire. Cela dit, si on s'intéresse de près aux personnages, on constate que si Aronnax et Conseil sont à peu près conformes à leurs homologues du roman, il n'en va pas de même pour Ned Land. Certes, dans le texte de Jules Verne, le harponneur a mauvais caractère, il est entier, impulsif, coléreux, un peu fruste. Mais Fleischer (est-ce là encore l'influence de Disney) en a fait un parfait crétin, un irrémédiable demeuré.
Le second du capitaine (Ted de Corsia) se borne souvent à répéter mot pour mot ce que vient de dire son supérieur. L'équipage du Nautilus, lui, est totalement muet.
Celui qui ressort, indéniablement, c'est Nemo (James Mason), empli de froide détermination, de fougueuse conviction dans son combat contre les Anglais (qui ne sont jamais nommés), son désir de faire cesser toute guerre (mais en attaquant les navires, curieux paradoxe). James Mason est remarquable dans ce rôle. C'est, du reste, un excellent acteur, et pour ce film, merveilleusement choisi.
On remarquera que le seul moment où on voit des femmes dans ce film, c'est au début. A partir de l'embarquement sur l'Abraham Lincoln, on n'en verra plus une, jusqu'à la fin. Mais il faut dire que le roman n'en comporte pas non plus.
Pour moi, 20000 Lieues sous les Mers est une énorme bouffée d'air salin, de rêve, de poésie, il est un peu mon talisman, le film que je regarde quand j'ai besoin d'oublier le monde, de retrouver le sens de l'émerveillement. Je place résolument ce film dans la catégorie des chefs-d'œuvre, des films qui m'ont profondément marqué, et que je n'oublierai jamais.
En 1864, de nombreux navires disparaissent ou sont victimes de curieux incidents. Le monde maritime s'en inquiète et on conclut à l'existence d'un monstre marin. Le professeur Aronnax (Paul Lukas), de passage à San Francisco en compagnie de son domestique Conseil (Peter Lorre), est interviewé par les journalistes. Il commet l'imprudence de parler excessivement. Pour lui, il pourrait s'agir d'un narval géant. Le lendemain, toute la presse se fait l'écho de son hypothèse, en l'exagérant. Il y a même un dessin, qui représente la créature… avec des ailes ! Sur ces entrefaites, un représentant du gouvernement US vient proposer au professeur de partir sur une frégate puissamment armée, l'Abraham Lincoln, afin de trouver et tuer le monstre. Il accepte. Ce bateau, fait donc route vers les mers du sud, bien que son capitaine soit largement sceptique concernant l'existence d'un monstre. A son bord, il y a notamment Ned Land (Kirk Douglas), un Canadien, et le plus fameux harponneur de baleines.
Un soir, alors qu'ils pensent avoir trouvé la créature et la poursuivent, équipage et passagers du bateau sont attaqués, puis coulés. Aronnax et Conseil se retrouvent naufragés, ils se cramponnent à un morceau de mât qui flotte. Mais bientôt, ils arrivent aux abords d'un objet assez gros, immobile dans la brume.
Ce n'est pas le monstre, mais un sous-marin. Ils montent à bord, rejoints par Ned Land qui, lui aussi, a survécu.
Effrayés et émerveillés par l'avance technologique de cet engin amphibie, ils l'explorent. Personne à bord. Puis, Aronnax, par un hublot donnant directement sous le niveau des eaux, voit l'équipage à l'extérieur, qui procède à des funérailles sous-marines. Mais voilà que ces gens remontent. Arronax, Conseil et Land sont fait prisonniers par le propriétaire du sous-marin, le capitaine Nemo (James Mason).
Ainsi débute un long voyage pour faire le tour du monde, à bord du Nautilus, sous-marin que le capitaine Nemo a créé de toutes pièces, avec ses compagnons et hommes d'équipage. Evidemment, Ned Land n'aura qu'une seule pensée en tête : s'évader.
J'ai une très grande tendresse pour ce film, malgré ses défauts. Walt Disney y a apporté sa touche, et on ne peut pas dire que ça soit une réussite. Passe encore le personnage d'Esmeralda, l'otarie. Mais la chanson totalement stupide de Ned Land est une catastrophe. Surtout, une fois traduite en Français, elle ne veut plus rien dire du tout. Disney était visiblement hanté par son désir de faire des films pour enfants. Or, le contexte, le scénario, ne s'y prêtent pas du tout.
Restent des choses merveilleuses. Pour moi, essentiellement, le Nautilus designé par le génial Harper Goff, mélange d'esthétique steampunk et de mimétisme animal, puisqu’il ressemble à un poisson par sa forme, plus ou moins un reptile par ses écailles qui lui permettent de découper la coque des bateaux quand il les aborde. Goff a fait des plans très poussés du Nautilus, aussi bien de l'extérieur, que de l'intérieur. Il s'est un peu comporté à la façon de Ron Cobb pour Alien, qui a tenu à ce que tout soit parfaitement fonctionnel à bord du Nostromo. Goff a agi avec un très grand souci de précision et de réalisme technique. Son Nautilus est une magnifique création.
Et puis, il y a la musique de Paul J. Smith, qui, même si elle est un peu datée dans ses orchestrations à présent, est emplie de rêverie, de poésie, de mystère.
A propos de mystère, Richard Fleischer a fait des choix très judicieux, pendant le récit. Ainsi, quand Aronnax et Conseil découvrent le Nautilus, celui-ci leur apparaît noyé de brume, on le devine plus qu'on le voit. Du reste, la musique elle-même est énigmatique, toute en tension et en retenue.
Ensuite, lorsque l'équipage se bat contre le calmar géant, là aussi, de façon tout à fait pertinente, Fleischer a opté pour une scène de nuit, en pleine tempête, ce qui renforce la dimension dramatique de l'action.
Le scénario a voulu que Nemo soit tué à la fin, sans doute la morale de l'époque. En réalité, dans le roman, les trois personnages réussissent à s'enfuir, sans qu'on sache ce que devient Nemo - qu'on retrouvera plus tard, dans un autre roman, L'île mystérieuse. Richard Fleischer s'en est bien tiré, malgré les idées plutôt idiotes de Walt Disney, il a réussi à maintenir cette histoire à flots, et se l'approprier. Franchement, avec Disney dans le coup, ça aurait pu être largement pire. Cela dit, si on s'intéresse de près aux personnages, on constate que si Aronnax et Conseil sont à peu près conformes à leurs homologues du roman, il n'en va pas de même pour Ned Land. Certes, dans le texte de Jules Verne, le harponneur a mauvais caractère, il est entier, impulsif, coléreux, un peu fruste. Mais Fleischer (est-ce là encore l'influence de Disney) en a fait un parfait crétin, un irrémédiable demeuré.
Le second du capitaine (Ted de Corsia) se borne souvent à répéter mot pour mot ce que vient de dire son supérieur. L'équipage du Nautilus, lui, est totalement muet.
Celui qui ressort, indéniablement, c'est Nemo (James Mason), empli de froide détermination, de fougueuse conviction dans son combat contre les Anglais (qui ne sont jamais nommés), son désir de faire cesser toute guerre (mais en attaquant les navires, curieux paradoxe). James Mason est remarquable dans ce rôle. C'est, du reste, un excellent acteur, et pour ce film, merveilleusement choisi.
On remarquera que le seul moment où on voit des femmes dans ce film, c'est au début. A partir de l'embarquement sur l'Abraham Lincoln, on n'en verra plus une, jusqu'à la fin. Mais il faut dire que le roman n'en comporte pas non plus.
Pour moi, 20000 Lieues sous les Mers est une énorme bouffée d'air salin, de rêve, de poésie, il est un peu mon talisman, le film que je regarde quand j'ai besoin d'oublier le monde, de retrouver le sens de l'émerveillement. Je place résolument ce film dans la catégorie des chefs-d'œuvre, des films qui m'ont profondément marqué, et que je n'oublierai jamais.