
U-977 : L’Odyssée d’un sous-marin allemand © 1968 Editions J'ai Lu | Illustration © Antoine Parras | Photo © Jacques Bellezit, édition privée
Quatrième de couverture
Le U-977 devint célèbre dans le monde entier lorsqu'à la conclusion de la guerre, il rallia le port de Mar del-Plata en Argentine. Ce qui porta ce sous-marin au premier plan de l'actualité - avec Heinz Schaeffer, son commandant - ce ne fut pas seulement qu'il venait d'accomplir 66 jours de navigation en plongée. Ce furent les titres de journaux qui proclamaient que le U-977 transportait à son bord Hitler, Eva Braun et Martin Bormann, échappés à l'enfer de Berlin.
Heinz Schaeffer écrivit ce livre d'abord pour se justifier de cette accusation et puis aussi pour dépeindre la vie, les travaux, les souffrances d'un équipage de sous-marin allemand pendant la guerre. Il le pouvait car, comme commandant de l'U-977, il a combattu sur toutes les mers où s'affrontaient les marines allemande et alliée. Aujourd'hui, Heinz Schaeffer est établi en Argentine.
Source : Editions J'ai Lu (1968)
Heinz Schaeffer écrivit ce livre d'abord pour se justifier de cette accusation et puis aussi pour dépeindre la vie, les travaux, les souffrances d'un équipage de sous-marin allemand pendant la guerre. Il le pouvait car, comme commandant de l'U-977, il a combattu sur toutes les mers où s'affrontaient les marines allemande et alliée. Aujourd'hui, Heinz Schaeffer est établi en Argentine.
Source : Editions J'ai Lu (1968)
Présentation
Heinz Schaeffer se promène dans la Königstrasse de Düsseldorf un jour de l’après 1945 lorsqu’il entend un vendeur de journaux clamer « U-977 ! Hitler est vivant ! ».
Quoi ? Le sous-marin U-977 aurait-il convoyé Hitler de l’Allemagne en ruine vers l’Argentine ? C’est ce que raconte un certain Laslo Szabo, auteur d’un livre sur le sujet. Heinz Schaeffer prend alors la plume pour répondre à ce M. Szabo… car le U-977, c’était « son » sous-marin.
Il faut signaler que ces mémoires du commandant Schaeffer ont été publiées en 1950. Lothar-Günther Buchheim et son « Styx » (ou « Bateau ») qui donnera le célèbre film de Wolfgang Petersen Das Boot ne sont pas encore là.
Schaeffer est donc un des premiers à parler de la vie d’un sous-marin de la Kriegsmarine allemande, à nous faire ressentir par la plume la morosité d’une journée de mer, mais aussi la passion et la tempête émotionnelle d’un équipage lors d’une chasse au convoi allié ! Lors de ces scènes, je ne pouvais m’empêcher d’avoir en tête la musique vivace de Klaus Doldinger pour « Das Boot », l’ouverture de « La Valkyrie » ou le thème de la mort de Siegfried de Wagner ! Mais, il nous parle aussi - avant cela - de sa passion pour la mer et de ses classes de jeune marin, puis officier. La guerre aidant, malheureusement, ses promotions se font rapidement pour remplacer ses pertes (dont après-guerre on estimera que des 40'000 sous-mariniers allemands, environ 30'000 ne sont jamais rentrés de patrouilles).
Il nous narre ainsi non seulement le combat à la mer, mais aussi sa vie à terre, brièvement dans sa famille à Berlin, mais surtout des foyers de permissionnaires situés en France, près des bases. Là-bas, nourriture abondante, jeux, piscines, détente… de quoi leur faire oublier la difficulté de la vie en mer. Il parle aussi abondamment des rapports cordiaux avec sa hiérarchie et notamment l’amiral Dönitz, commandant en chef de la Kriegsmarine et de l’arme sous-marine en particulier. On est loin du film « Das Boot » où l’Amirauté est montrée comme fanatisée (notamment lors de l'escale en Espagne).
De quoi lui permettre de nourrir des réflexions tactiques sur la nature de la guerre, mais aussi de se faire professeur. L’arme sous-marine étant encore peu connue des civils à la sortie du livre, il nous explique parfois avec un ton de maître en chaire universitaire comment fonctionne son univers.
En cela, son style peut accuser son âge : le chapitre IX de l’ouvrage tient davantage d’un article de stratégie ou d’histoire navale dédiée aux prémices du radar naval que d’un souvenir vivace raconté par son auteur. Certaines scènes de « chasse » sont également dépeintes avec la précision d’une pièce de théâtre avec un style riche en didascalies, voire se rapprochant des « phrases d’armes » utilisées en escrime.
Un style assez particulier donc, par son mélange assez tempétueux, à l’image de la mer démontée.
Si cela ne vous fait pas peur… embarquez !
Quoi ? Le sous-marin U-977 aurait-il convoyé Hitler de l’Allemagne en ruine vers l’Argentine ? C’est ce que raconte un certain Laslo Szabo, auteur d’un livre sur le sujet. Heinz Schaeffer prend alors la plume pour répondre à ce M. Szabo… car le U-977, c’était « son » sous-marin.
Il faut signaler que ces mémoires du commandant Schaeffer ont été publiées en 1950. Lothar-Günther Buchheim et son « Styx » (ou « Bateau ») qui donnera le célèbre film de Wolfgang Petersen Das Boot ne sont pas encore là.
Schaeffer est donc un des premiers à parler de la vie d’un sous-marin de la Kriegsmarine allemande, à nous faire ressentir par la plume la morosité d’une journée de mer, mais aussi la passion et la tempête émotionnelle d’un équipage lors d’une chasse au convoi allié ! Lors de ces scènes, je ne pouvais m’empêcher d’avoir en tête la musique vivace de Klaus Doldinger pour « Das Boot », l’ouverture de « La Valkyrie » ou le thème de la mort de Siegfried de Wagner ! Mais, il nous parle aussi - avant cela - de sa passion pour la mer et de ses classes de jeune marin, puis officier. La guerre aidant, malheureusement, ses promotions se font rapidement pour remplacer ses pertes (dont après-guerre on estimera que des 40'000 sous-mariniers allemands, environ 30'000 ne sont jamais rentrés de patrouilles).
Il nous narre ainsi non seulement le combat à la mer, mais aussi sa vie à terre, brièvement dans sa famille à Berlin, mais surtout des foyers de permissionnaires situés en France, près des bases. Là-bas, nourriture abondante, jeux, piscines, détente… de quoi leur faire oublier la difficulté de la vie en mer. Il parle aussi abondamment des rapports cordiaux avec sa hiérarchie et notamment l’amiral Dönitz, commandant en chef de la Kriegsmarine et de l’arme sous-marine en particulier. On est loin du film « Das Boot » où l’Amirauté est montrée comme fanatisée (notamment lors de l'escale en Espagne).
De quoi lui permettre de nourrir des réflexions tactiques sur la nature de la guerre, mais aussi de se faire professeur. L’arme sous-marine étant encore peu connue des civils à la sortie du livre, il nous explique parfois avec un ton de maître en chaire universitaire comment fonctionne son univers.
En cela, son style peut accuser son âge : le chapitre IX de l’ouvrage tient davantage d’un article de stratégie ou d’histoire navale dédiée aux prémices du radar naval que d’un souvenir vivace raconté par son auteur. Certaines scènes de « chasse » sont également dépeintes avec la précision d’une pièce de théâtre avec un style riche en didascalies, voire se rapprochant des « phrases d’armes » utilisées en escrime.
Un style assez particulier donc, par son mélange assez tempétueux, à l’image de la mer démontée.
Si cela ne vous fait pas peur… embarquez !