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📕 RĂ©cit complet Batman T10 : Batman Contes de NoĂ«l | Batman Adventures Holiday Special | 2018

D'aprÚs le super-héros créé par Bob Kane et Bill Finger

09/02/2019
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📕 RĂ©cit complet Batman T10 : Batman Contes de NoĂ«l | Batman Adventures Holiday Special | 2018

QuatriĂšme de couverture

DĂ©cembre. La neige tombe en lourds flocons sur Gotham, Metropolis et toutes les vastes citĂ©s protĂ©gĂ©es par les grands super-hĂ©ros de la Terre. Mais pour eux comme pour tout le monde, la magie des fĂȘtes de fin d'annĂ©e est Ă  l'oeuvre. Deux numĂ©ros composent le sommaire, eux-mĂȘmes constituĂ©s d'un chapelet d'histoires courtes oĂč vous pourrez retrouver Superman, Batman, Flash, John Constantine, Wonder Woman, le Sergent Rock, les Chevaliers Atomiques ou encore Batgirl, Poison Ivy et Harley Quinn. Le tout orchestrĂ© par les plus grands auteurs, parmi lesquels Jeff Lemire, Giuseppe Camuncoli, Denny O'Neil, Steve Epting, Tom King, Francisco Francavilla, Joshua Williamson, Christopher Priest, Tom Grummett, Francis Manapul, Greg Rucka, Bilquis Evely, Bruce Timm, Paul Dini et tant d'autres, tous rĂ©unis au coin de la cheminĂ©e...

Fiche de lecture

En dĂ©cembre 1994 sortait une anthologie courte ayant comme thĂšme NoĂ«l, le titre original Ă©tait « Batman Adventures Holiday Special ». Elle se conformait Ă  la premiĂšre sĂ©rie de Comic Books dĂ©butĂ©e lors du succĂšs de la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e d’animation de chez DC comics en 1992. Il y a donc 24 ans de ça nous dĂ©couvrions alors sur papier une adaptation spĂ©ciale de la sĂ©rie animĂ©e sur certaines pĂ©ripĂ©ties du « chevalier noir », et particuliĂšrement sous la neige durant les fĂȘtes de fin d’annĂ©e.
 
A la base du concept graphique il y avait Bruce Timm et Éric Radomski, ceux-lĂ  mĂȘme qui firent de cette sĂ©rie animĂ©e un vĂ©ritable succĂšs. L’attachement aux aventures de « l’homme chauve-souris » grandissant, j’affectionnais profondĂ©ment « Batman la sĂ©rie animĂ©e » qui jusqu’en 1995 rĂ©volutionna la façon d’adapter pour la tĂ©lĂ©vision le hĂ©ros iconique.
 
Dans le monde des comics ce fut une incroyable rĂ©vĂ©lation car le coup de crayon minimaliste et prĂ©cis de Bruce s’enrichissait, grĂące aux cadrages et plans intelligemment pensĂ©s, et surtout des scĂ©narios au ton moderne de Paul Dini. La psychologie et les interrogations philosophiques des personnages assombrissaient autant qu’ils humanisaient les pires mĂ©chants de l’histoire de Gotham. En prĂ©cisant que cette belle originalitĂ© stylistique empruntait aux univers « rĂ©tro-policier » façon Los-Angeles Noir des annĂ©es 40 son atmosphĂšre si Ă©vidente ; noire et mĂ©lancolique. Usant de chemins peu conventionnels je fus Ă  l’époque incroyablement impressionnĂ© de la maturitĂ© des sujets traitĂ©s ; malgrĂ© la cible mĂ©dia pointant l’adolescence, jamais cette tranche d’ñge ne fut endommagĂ©e d’imbĂ©cillitĂ©s.
 
C’est donc aujourd’hui que je dĂ©couvre dans ce recueil la rĂ©impression de tout ce monde sombre et fantastique. Ce rĂ©cit complet propose 11 nouveaux chapitres (DC Holiday Special 2017) avec d’autres auteurs dont l’art, si impressionnant soit-il, ne dĂ©passe jamais la réédition de ces contes de noĂ«l des annĂ©es 90 qui leur font suite dans le magazine. Parce que nous palpons l’ingĂ©niositĂ© de ses crĂ©ateurs (dĂ©jĂ  ressentie dans le dessin animĂ©) que ce retour du passĂ© juxtaposĂ© Ă  ce qui se fait maintenant dĂ©note toujours. De ce parti pris dĂ©calĂ© et connu de tous, il reste la marque de fabrique et tout le savoir-faire de l’équipe de cette Ă©poque bĂ©nie ; cette diffĂ©rence dĂ©finit sa force. La contrainte d’écriture, Ă  la limite du sketch parodique, prĂ©sente une imagination brute titillant l’humour noir et le drame. Jamais je n’aurais Ă©tĂ© attirĂ© par cette revue BD (RĂ©cit complet BATMAN *10) sans la puissance illustrative de sa couverture dessinĂ©e par Mike Mignola avec Mr Freeze en position de gagnant face Ă  un Batman saisi par la glace. Et c’est avec Victor Fries « Ă  l’affiche » (Dr Freeze /Mr ZĂ©ro), personnage utilisĂ© autrefois comme faire valoir de Batman ; dont les ressorts comiques l’installaient dans ce monde d’une maniĂšre Ă  ce qu’il ne fut aux yeux de tous comme fade et secondaire (créé par Bill Finger, Sheldon Moldoff et Dave Wood, Batman * 121 en 1959) que j’ai compris la puissance scĂ©naristique et l’audace que les auteurs avaient su appliquer sur la sĂ©rie animĂ©e en exploitant sa vie d’une maniĂšre tragique. De super vilain dĂ©cĂ©rĂ©brĂ© il passait Ă  un authentique Dr « fou » dont les agissements obsessionnels n’existaient que vers un but prĂ©cis, sauver sa femme Nora atteinte d’une grave maladie. Expert en cryogĂ©nie, il expĂ©rimenta son savoir sur elle avant que la terrible tragĂ©die n’effectua des dĂ©gĂąts considĂ©rables sur lui et ne se termina sur une dĂ©clinaison sous diverses formes ayant comme centre d’intĂ©rĂȘt : la mort et la vengeance (mort de sa femme, mort de son humanitĂ©, vengeance sur les responsables de son malheur).

Quel petit bijou (!) qui, en 13 planches vous Ă©meut d’une maniĂšre trĂšs confortable, car c’est d’une simplicitĂ© Ă  toute Ă©preuve, une logique profondĂ©ment humaine qui s’accroit en si peu de texte et de dialogues « encasĂ©s » devant nous. Tout s’anime sur un questionnement philosophique autour de « l’amour perdu » que l’on souhaiterait rĂ©animer ; et qu’il ne s’évanouisse pas de sa mĂ©moire de façon trop brutale. Parce que la rivalitĂ© entre les deux ennemis n’est pas aussi puissamment théùtralisĂ©e qu’avec les autres mĂ©chants du justicier (Le Joker, Bane, Double-Face, Le Pingouin etc
) que l’on s’attarde plus « tranquillement » sur leur combat, qui de fait, donne un ton plus dramatique. Leurs rĂ©flexions, sensiblement humaines, vouent aux rĂ©ponses proposĂ©es quelque chose qui touche au sacrĂ©. Une sorte d’obsession qui s’impose par la disparition d’ĂȘtres chĂšres et vous torture jusqu’à ce que vous dĂ©cidiez ; soit que vous fassiez le bien ou soit que vous disposiez Ă  provoquer le Mal. 
 
La narration est principalement graphique, elle se visualise grĂące aux cadrages, aux cases suivant une pensĂ©e et la dĂ©veloppant jusqu’à sa conclusion d’une Ă©vidence touchante. Les points de vue ne subsistent que dans l’empathie et ce n’est pas en portant des masques (cachant les yeux pour Batman et un casque « vitrĂ© » pour Mr Freeze) que les agissements des deux personnages principaux s’opposant, bien qu’antagonistes, ne se ressemblent pas. En tirant « facilement » le fil de mon raisonnement, malgrĂ© les choix de vie, subits ou obligĂ©s de l’un et de l’autre, leur maniĂšre « d’exister » sont rĂ©ciproquement identiques. Comme une dichotomie entre la raison et la passion, la symbolique du Yin et du Yang, alors que chacun doit surmonter l’épreuve du deuil, l’on se sent concernĂ© par tous ces Ă©lĂ©ments qui raisonnent en chacun de nous, nous interpellent, que l’on soit bon ou mauvais. Batman est toujours Ă  la limite d’une violence intrinsĂšque le mettant souvent en situation dĂ©licate oĂč son basculement total dans le Noir est possible tandis que Mister Freeze prend parfois des dĂ©cisions philanthropiques. Finalement l’un et l’autre se complĂštent et quelque part se comprennent.

Du recueil d’histoires Comics je n’ai voulu prĂ©senter, que, ce rĂ©cit tendre se tournant sur une filiation improbable entre Batman et Mr Freeze. Les dessins comme l’histoire, soutenus par une colorisation pertinente, ont prouvĂ© que l’imagination lorsqu’elle est identifiĂ©e comme originale rĂ©ussit Ă  convaincre et soulever une rĂ©elle Ă©motion.
 
Depuis l’Ɠuvre de Mary Shelley ; « Frankenstein ou le PromĂ©thĂ©e moderne » (1918), la place du savant fou pris toute sa place dans la littĂ©rature puis la culture de genre. Cette figure devint incontournable dans la culture populaire et notamment dans le cinĂ©ma fantastique et de science-fiction. Au-delĂ  du stĂ©rĂ©otype et du trait grossi par le clichĂ© de la folie, je remarque que le plus intĂ©ressant c’est la complexitĂ© psychologique de l’homme dĂ©passĂ© par son obstination Ă  poursuivre ses travaux scientifiques, jusqu’au chaos. Mr Freeze n’a jamais Ă©tĂ© aussi intĂ©ressant dans BATMAN Adventures sous la plume de Paul Dini, ne serait-ce sous les coups de crayons de n’importe quels dessinateurs.

Philippe André
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