Menu


Notez

  

Rubikon | 2022

30/04/2023
Lu 730 fois





Rubikon | 2022

Affiche et synopsis

En 2056, de puissants groupes ont remplacé les gouvernements mondiaux. Les ressources sur la Terre sont épuisées.

StationnĂ©s sur la station spatiale «Rubikon», la soldate Hannah et les scientifiques Gavin et Dimitri travaillent Ă  un projet d’algues qui pourrait aider l’humanitĂ© tout entiĂšre.

Lorsque la Terre se retrouve soudain enveloppĂ©e dans un brouillard toxique et mystĂ©rieux, l’équipe perd tout contact avec le contrĂŽle au sol. DĂšs lors, tiraillĂ©s entre divers commanditaires et des valeurs morales divergentes, ils devront prendre une dĂ©cision : doivent-ils quitter la station et risquer leur vie pour sauver celle des autres ?

Source : 
AlloCiné (allocine.fr)

Présentation

En 2056, de puissants groupes internationaux ont remplacĂ© les gouvernements. Les ressources sur la Terre sont Ă©puisĂ©es, l’air est irrespirable. L’essentiel de l’humanitĂ© se trouve confinĂ©e dans des dĂŽmes d’air.

La station spatiale « Rubikon », construite sur ce qu’il restait de l’ISS, appartient en grande partie Ă  la firme NIBRA. Les scientifiques qui s’y trouvent travaillent sur la recherche biologique, plus prĂ©cisĂ©ment les algues, pour inverser l’emballement climatique et rendre la vie Ă  nouveau possible sur Terre.

C’est dans ce contexte que dĂ©barque Hannah, agent militaire salariĂ©e de NIBRA, en compagnie d’un chimiste, Gavin, pour relever une partie de l’équipage. La scĂšne de l’amarrage de leur navette est classique mais rĂ©ussie : l’ordinateur de bord a des ratĂ©s, il se plante de deux cents mĂštres dans l’évaluation des distances. Hannah prend alors le contrĂŽle pour rĂ©aliser l’opĂ©ration manuellement. À bord de la station, le commandant de mission stresse un coup, parce que ce n’est pas rĂ©glementaire, et il se demande si sa responsabilitĂ© peut ĂȘtre engagĂ©e. En effet, Hannah s’est substituĂ©e Ă  l’IA qui devait faire la manƓuvre, on imagine bien que l’humain lambda prĂ©fĂšre que toute faute soit rejetĂ©e sur la machine. Une scĂšne intĂ©ressante donc, sur le moment oĂč l’individu doit dĂ©cider s’il se prend en main ou s’il prĂ©fĂšre voir les choses s’écrouler tant qu’on ne le lui reproche rien.

À bord, un autre scientifique, Dimitri, a rĂ©ussi avec son fils Ă  stabiliser leurs cultures d’algues pour rendre le systĂšme de survie autonome.

Ça tombe bien car, lors d’une sortie extravĂ©hiculaire, Hannah assiste Ă  une catastrophe : un brouillard opaque recouvre la Terre. TrĂšs vite, on dĂ©couvre qu’il s’agit d’un nuage toxique, et que personne n’a pu y survivre.

[Attention spoilers]

Personne n’a pu y survivre, sauf un petit groupe de puissants patrons et leurs familles, rĂ©fugiĂ©s dans un bunker. Hannah, Gavin et Dimitri se trouvent face Ă  un dilemme : rester finir leurs jours en sĂ©curitĂ© sur la station, se sachant les seuls survivants de l’humanitĂ©, avec une gnĂŽle frelatĂ©e Ă  base d’algues concoctĂ©e par ce brave Dimitri, ou prendre le risque trĂšs Ă©levĂ© de redescendre pour dĂ©ployer leur systĂšme d’air qui pourrait sauver les trois cents personnes du bunker. Le ratio est vite fait : une vie risquĂ©e pour en sauver cent, ou cent sacrifiĂ©es pour en sauver une.

Le trio se dĂ©chire sur Rubikon, on hĂ©site, on se dĂ©cide et puis finalement non. Et puis celui pas d’accord finalement est d’accord, mais l’autre qui voulait, maintenant ne veut plus.

Ce film m’a fait du bien. Je vois ce que ça donne quand on veut Ă  tout prix faire passer des messages. C’est mĂȘme martelĂ© sans finesse : « on vous avait prĂ©venu, mais vous avez prĂ©fĂ©rĂ© bousiller la planĂšte Â» dit Gavin, fils Ă  papa militant vert. Il finit dĂ©sabusĂ©, se foutant de sa propre gueule : « pas de planĂšte B, qu’on disait ! Â». Étant donnĂ© que je suis un grand donneur de leçons, je me rends compte Ă  quel point ça peut devenir Ă©touffant, surtout dans une histoire en huis clos.

On regrette de ne rien voir de ce qu’il se passe sur Terre. C’est le parti pris de la rĂ©alisatrice, on ne connaĂźt que le point de vue des personnages, mais leurs relations convenues lassent assez vite, et on serait bien allĂ© faire un tour au sol, mĂȘme pour voir des cadavres, ça nous aurait un peu changĂ©.

Parmi les choses qui manquent, il y a le systĂšme d’échange gazeux permis par les algues, qui n’est pas vraiment expliquĂ©, et pour le coup on aurait pu avoir un exposĂ© intĂ©ressant sur le parallĂšle entre une atmosphĂšre devenue irrespirable par les polluants et comment la recherche scientifique pourrait inverser le processus, surtout Ă  l’heure de l’emballement.

Un regret Ă©galement qu’on n’en sache pas plus sur le surgissement du brouillard. Les personnages Ă©voquent quelques hypothĂšses, y compris celle de l’éco-terrorisme, mais aucune n’est satisfaisante, alors on passe Ă  autre chose.

Il y avait pourtant des Ă©lĂ©ments pour une histoire riche, sur les relations inter-classes (ils jouent leurs dettes au poker), ou sur le rĂŽle de la recherche spatiale dans les dĂ©fis environnementaux. Finalement, c’est toujours le mĂȘme dilemme de sacrifier une vie pour en sauver cent, le Russe est bouilleur de cru, le fils Ă  papa veut sauver le monde et la nana tombe enceinte. Le personnage d’Hannah n’est vraiment pas transcendant, l’évĂ©nement le plus important dans sa vie est sa grossesse imprĂ©vue. Je trouve un peu trop rĂ©currente cette tournure scĂ©naristique Ă  engrosser systĂ©matiquement une femme, dĂšs lors qu’elle est centrale dans une histoire. On peut toujours le justifier par le symbole de l’humanitĂ© qui se perpĂ©tue, de ce qu’on transmet Ă  la gĂ©nĂ©ration suivante. Mais c’est comme s’il ne pouvait pas en ĂȘtre autrement, comme si son genre ne pouvait avoir que cet aboutissement.

C’est d’ailleurs sur une note un peu cucul que tout se termine : les enfants d’en haut et d’en bas se promettent un jour de jouer ensemble.

Bruno Blanzat
Copyright @ Bruno Blanzat pour Le Galion des Etoiles. Tous droits réservés. En savoir plus sur cet auteur


💬Commentaires

1.Posté par Fantasio ARDENNES le 01/05/2023 11:42 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Fantasio
Bref, oui mais non ! 😛
Je ne suis guĂšre tentĂ© car le thĂšme du film me paraĂźt un tantinet surexploitĂ©.😏

2.Posté par Koyolite TSEILA le 01/05/2023 11:52 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

KoyoliteTseila
Je vois que cette jeune réalisatrice Autrichienne (née en 1988) a déjà 6 films à son actif ! Je n'avais jamais entendu parler de ce film, merci pour cette présentation. En cherchant, je l'ai trouvé sur Apple TV, je vais le louer à l'occasion.

3.Posté par Southeast JONES le 01/05/2023 17:09 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

southeast
Ne pas se fier au thÚme, effectivement souvent exploité, c'est la façon dont ledit thÚme est traité (la psychologie des protagonistes) qui fait toute la différence. C'est à voir !

Nouveau commentaire :
PENSEZ A SAUVEGARDER VOTRE COMMENTAIRE SUR VOTRE PC AVANT DE L’ENVOYER ! En effet, le Galion est facĂ©tieux et parfois, l’envoi peut ne pas aboutir dans le poste de pilotage. Le transfert est rĂ©ussi lorsqu’aprĂšs avoir cliquĂ© sur « ajouter », vous voyez en encadrĂ© et en rouge le texte « Votre commentaire a Ă©tĂ© postĂ© ». SVP soignez votre orthographe, oubliez le langage SMS et ne mettez pas de liens externes ou de commentaires ne vous appartenant pas. Veuillez prendre connaissance du RĂšglement avant de poster votre commentaire. Le filtrage des commentaires est de rigueur sur ce site. Le Webmaster se rĂ©serve le droit de supprimer les commentaires contraires au rĂšglement.