Bonsoir Kap'tain et les Galionautes, l'histoire assez folle de ce projet, frappée au sceau de la synchronicité récurrente, est relatée dans ma contribution au dossier Richard D. Nolane du numéro de Galaxies récemment paru.
Je ne peux ni ne dois vous en dévoiler davantage ici, "ils" ne me le pardonneraient peut-être pas...
😉

Penser à la place d'un autre, à notre place donc, n'est-ce pas ce que nos gouvernants font, en nous infantilisant, depuis des années ? Deux ne fait que suivre le même chemin. Lui au moins, il a une excuse, c'est un robot et son seul but est de bien faire. Pas de coup fourré ou de magouilles. Une nouvelle qui donne matière à réfléchir. Tiens, je vais demander à ChatGPT ce qu'il en pense.Bravo Robert et merci pour le partage.

Un retour de service gagnant !
Robert nous embarque, pour notre plus grand plaisir, au pays des contradictions humaines. Particulièrement mis en exergue par nos amis synthétiques, constamment dans leur désir de bien faire, loi de la robotique oblige. Jamais à court d’idées, l’entêtement chevillé au corps, ils ne la lâchent pas l’affaire. Ni une ni « deux », il saura trouver l’astuce imparable pour résoudre l’inextricable. Obstinés certes, parfois jusqu’à l’absurde, mais toujours avec humour. Des robots comme on les aime, miroirs déformés, mais pas tant que ça de nos propres excès.

Mars, comme ni Curiosity, ni aucun humain ne l’ont jamais vue.
Sous le regard animiste du narrateur et d’un jeune couple en balade, vous partez en excursion vers les sommets d’une planète pacifique où règnent le titanesque, le grouillement respectueux et la quiétude propice à l’extase. Même le loup y rassure.
Sublimés par une vision du futur où la ville a rejoint la Nature, le tout en harmonie, elle et lui débordent de sérénité, communie avec Mars, jusqu’à se fondre avec la terre, la roche, les végétaux, les animaux, les colons et les anciens.
Dans ce texte, ce qui frappe, c’est cet avenir apaisé dominé par la douceur et l’attachement à la vie du monde.
Un zeste d’optimisme ? Pas de refus, surtout, par ce présent qui vous agresse à répétition.

Oui, c'est vrai qu'à chaque nouvelle régénération du Docteur, il faut se réhabituer, faire connaissance... J'ai beaucoup apprécié Christopher Eccleston dans ce rôle, mais David Tennant est - pour moi - le meilleur Docteur de tous les temps ^-^ Les effets spéciaux de cet épisode sont en effet très bien réalisés, mais ce qui est le plus marquant peut-être, pour la génération de téléspectateurs qui a connu la série originale (la première série Doctor Who), ce sont les retrouvailles avec Sarah Jane Smith et son cyber-chien K9 ! (mascotte de la page FB de notre ami "Le chien critique")

Une nouvelle qui fait quelque peu réfléchir et le sujet est juste.
Quel serait notre style de vie si nous avions un androïde qui ferait toutes nos corvées ? Nous sommes pourtant déjà en train de le découvrir puisque aujourd'hui nous avons des tondeuses autonomes pour s'occuper du gazon et même des mini-aspirateurs qui se baladent tout seul dans la maison, tout cela programmés à des heures qui nous arrangent. Et je ne parle pas des distributeurs de croquettes connectés. Bon, de ce coté-là, votre chat n'a plus le choix que de manger toutes ses croquettes jusqu'au bout sans faire le difficile 🙂
Je rejoindrai Kap'Tain Koyolite au sujet des IA. Je n'ai jamais consulté ni utilisé de tels systèmes pour me renseigner sur un sujet, faire des images ou même tout simplement discuter.
Une IA ne pensera pas pour moi, c'est hors de question.
Merci Robert pour cette très intéressante nouvelle !

Un épisode très impressionnant au niveau des effets spéciaux. Les "chauves-souris géantes aliens" sont dignes des plus grands films blockbusters de science-fiction !
Il y a quelques maladresse au niveau du jeu de certains acteurs mais c'est pareil aussi dans les gros blockbusters.
J'avais un peu de réticence en commençant cette série avec David Tennant à la suite de Christopher Eccleston mais Tenant tient super bien le rôle ! 😀

Deux épisodes un peu "trash". En effet, l'explosion du coeur du Tardis au début et l'arrivée dans ce monde parallèle où il y a beaucoup de morts au final. Il est bien question de transférer les cerveaux des habitants - de Londres d'abord et ensuite de toute la planète - dans des armures robotiques. Le Docteur et son équipe doivent prendre le pénible décision et il n'y en a qu'une.
Départ aussi de Mickey, je me demande si on le reverra dans les épisodes suivants. Logiquement non.

Je ne serais pas contre le fait d'avoir à ma disposition un androïde tel que Deux qui s'occuperait pour moi des corvées ménagères qui me sont devenues trop pénibles. Qu'il me fasse la conversation ? Je ne suis pas sûre d'en avoir envie. Qu'il se mette à penser pour moi ? Certainement pas ! Avec l'émergence de l'intelligence artificielle, puis son intrusion dans notre quotidien, la tendance qui en découle est malheureusement à la paresse intellectuelle (et créative). Ma foi, à chacun de déterminer ses limites avec l'utilisation de l'IA. Encore faut-il être capable d'enclencher son cerveau pour cela... le cas échéant, il n'y aura plus que nos viscères pour travailler un tant soit peu dans notre corps. Merci Robert pour cette fable qui pointe avec humour les dérives en cours et celles à venir.

@Jycé : On t'a volé l'un des albums ? Mince alors... mais bon, comme tu le dis, aujourd'hui tu fais d'autres "trucs", et notamment tu écris, pour notre plus grand plaisir ^-^ Et sinon, j'ai vu un livre sur cette expédition Kon-Tiki qui me fait de l'oeil. Peut-être à lire à l'occasion.

Merci beaucoup Eric !

@Koyolite : d'autant plus dommage que les 3 albums des jeunes que j'avais dont celui de 65 avec les plans ont été chouravés par un indélicat...
Quoiqu'on le trouve encore en occasion et à prix abordable (moins de 10 €), mais j'avoue que j'ai passé l'âge de construire des maquettes, je fais d'autres trucs 😉

En tout point mérité.Longue vie au Galion et à son Capitaine.

@Jycé : C'est une super jolie anecdote que tu nous contes là, merci pour ce partage. C'est dommage que la maquette que tu avais réalisée ait trépassé lors du déménagement. 🙏

Merci Eric et Thierry ! Mais il ne s'agit qu'un peu d'audace, de réflexion et de bricolage. C'est à la portée de tout le monde (un peu équipé en menuiserie oui mais je suis électricien en haute-tension de métier 😉)

Une histoire que j'avais découverte dans "L'album des jeunes" de 1965 (mais j'avais 11 ans quand je l'ai reçu et lu) . L'histoire était accompagnée des plans de la maquette à construire de ce radeau ; ce que je m'étais empressé de réaliser, en peignant la toile pour que le masque soit parfaitement visible. Ledit Kon-Tiki a réussi à voguer plusieurs fois sur les bords d'un étang (où j'avais pied et où je l'accompagnais par crainte de le voir couler), avant de trôner sur l'étagère au-dessus de mon bureau pendant pas mal d'années. Hélas, le déménagement de 1973 a eu raison de sa fragilité...

@Helen : Ah dis donc, je n'avais pas connaissance d'un perroquet à bord. Apparemment, c'était la mascotte de l'expédition. Merci d'en avoir parlé !

ça casse le mythe! mais géniale anecdote ! j'imagine Dark vador en tongs...

7 à bord, 5 norvégiens, 1 suédois et .... Lorita, le perroquet ! :)

Comment ça les auteurs de bon niveau ne sont pas légion au FNA ? En vrac : Bessière, Vandel, Wul, Bruss, Klein, Steiner, Randa, Le May, Hoven, Dartal, Douriaux, Dharma, Genefort, Ayerdhal, Thomas, Jeury, Ligny, Andrevon bien sûr, M'enfin !

Cet individu n'a aucune crédibilité dans son discours. J'ai eu l'occasion de le démontrer dans son rapport à la violence d'État (On a ferry boat 1), ses propos écocidaires (On a ferry boat 2), ou encore sur la liberté d'expression (On a ferry boat 3). Lui qui se réclame de Kant, a abandonné les trois maximes du bien depuis longtemps.
En ce qui concerne l'IA, j'ai proposé une lecture philosophique qui prolonge les travaux d'Heidegger sur la technique et permet d'appréhender les questions d'"éthique" (terme vide de sens pour la plupart de ceux qui l'emploient, surtout ceux qui veulent justifier des positions assez limites) liée à l'IA (La question de l'IA).

Quel talent ! j'en reste sans voix.

Comment ne pas penser à Bradbury ! Le pique-nique du million d'années se prolonge en balade, et Michel joue sur les mots, comme il aime si bien le faire, en nous laissant un air de Nino Ferrer dans la tête.
Il aura réussi à désamorcer tout ce qu'on attendait, par une fin contemplative, apaisée. Mars, planète de la paix ? Il fallait le faire !
Ce monde ouvert est sensuel, végétal, débarrassé de la violence ordinaire, englobé et englobant, il aboutit au Gestalt, forme ultime du vivant. Ils sont même à deux doigts d'éprouver l'intuition d'une loi morale, face au ciel étoilé : "Comment ne pas la ressentir, cette émotion intense et vertigineuse qui vous enserre la poitrine ? (...) De ce noir profondément mystérieux qui, progressivement, se pare de ces milliers d’étoiles, toutes plus sublimes les unes que les autres."
Une belle convergence qui s'achève en douceur.

Je me suis senti très chanceux à la lecture de ce roman.
Chanceux d'abord, car côtoyant très régulièrement Dominique, souvent c'était sa voix et ses intonations dans la tête qui me servait de narrateur, ce qui donne un plus non négligeable.
Ensuite il faut bien être chauvin, et une histoire qui se passe à quelques kilomètres de la maison c'est toujours sympa :-).
Et enfin chanceux, surtout, car j'ai lu une histoire fun, efficace, rythmée, dans un univers rock que j'aime. Deux petits jours de lecture m'ont suffit, aussi accroc au bouquin qu'un Lemmy à son Jack Daniel's.

Dans ce monde de doutes. Où l'on doute de tout et de tous. Où trop souvent on est déçus de cet avenir dans sa déclinaison présente qu'on croyait pourtant briller pour tous, avec les leçons apprises ou tirées du passé. Où la haine de l'autre et les guerres qu'on ne devait plus voir ou subir renaissent de la cendre à peine refroidie des précédentes. Mémoire volatile sans doute mais oh combien désespérante. Il reste néanmoins une lueur, une lumière, un phare lointain, ou même plusieurs si les étoiles s'en mêlent. C'est ce qui réchauffe le cœur, les âmes après les corps. L'amitié autour du feu qui écarte les dangers obscurs de la nuit inquiète.

Merci Eric pour tes mots, ils comptent sacrément dans cet océan de doutes, ou de Redoute comme jadis à Roubaix malgré son catalogue qui enchantait pourtant nos yeux d'enfants en attente du prochain Spirou, Mickey ou autres héros de l'aventure.

Je me souviens, lorsque j’étais enfant, certains dimanches comme aujourd’hui, nos papilles étaient réveillées par le son d’une corne, celle du vendeur de pognes. À l’heure du goûter, ce curieux personnage, un grand sac sur le dos, proposait ses généreuses brioches aux impécunieux. Alors, si par bonheur, le porte-monnaie était un peu plus garni que de coutume, ma mère se laissait tenter, juste pour le plaisir de voir briller les yeux de mon frère et les miens, bien sûr.
Michel, pour moi, c’est un peu ça. Il débarque le dimanche à l’improviste, il sort de sa musette un texte qu’il a patiemment travaillé, façonné avec tendresse comme le ferait l’artisan passionné.
Comme je suis gourmand (euphémisme), je sais qu’avant même la première ligne, je vais me régaler. Douceur, humanité, bienveillance, imagination et style… tous les ingrédients sont dans la pâte, il ne me reste plus qu’à déguster.
Un bien joli texte donc, tout en rondeur, où l’on découvre avec les yeux d’Angéliane et Julius, l’avenir de Mars. J’étais assis près d’eux, à coté du loup… je suis un contemplatif.

Film vu en 98. J'avoue qu'à part les scènes aquatiques, je n'en attendais rien. Du coup, j'ai passé un moment divertissant en fermant généreusement mon cerveau-critique sur tout ce qui n'allait pas. C'était à voir pour se faire une opinion, mais je n'ai jamais eu envie de le revoir malgré quelques occasions offertes. Dans les flops de Costner, il y a celui-là et Postman ; ces deux films ont fait que je n'ai plus rien regardé de sa filmographie depuis 2000.

C'est un film que j'ai vu il y a longtemps et qui m'a déçue. Pourtant, y'avait tout pour bien faire... mais au final rien n'est bien, ni abouti. Une unique plongée dans ce monde aquatique post-apo me suffit, je n'y retournerai pas. Cependant, merci de l'avoir remis en lumière ^-^

Bon, j’avoue tout : j’ai mis sacrément longtemps avant d’ouvrir ce « Machin » (plus de 2 ans qu’il traînait dans ma bibliothèque numérique, c’est dire). Bref, j’ai profité d’un instant d’égarement pour ouvrir ledit « Machin » (j’ajouterais bien « ô combien inutile et… », mais quelqu’un l’a déjà utilisé). Donc j’ouvre, je tourne les pages…
Avec un petit air de déjà lu quand je découvre ces Murides et ce qu’ils sont, sauf que…
C’est bien là le « problème », il me faudrait des dizaines et des dizaines de « sauf que », parce que le sieur De Vos ne fait pas dans la dentelle ni dans les trucs à bondieuserie pour bonnes sœurs (désolé pour elles)…
En fait, c’est délicieusement tordu, improbable, loufoque et sacrément bien mené et pensé. Complots, surprises, aliens déjantés et plus improbables les uns que les autres, on se laisse embarquer, on s’interroge, on se prend même d’affection pour Dragon/Derek, sa compagne et toute son équipe…
Je pourrais presque lui refaire mon commentaire relatif à « Main mise sur Jakobar » à cette aventure, tant pour « La Main » que pour cette équipe qui, là encore, me rappelle « Les justiciers du Globe » que je lisais ado.
J’aurais volontiers mis quelques petites critiques sur ce texte (qui a quelques légers couacs d’écriture – j’ai une ancienne version avec une ancienne couverture, donc forcément… c’est comme pour lesdites couvertures des livres, ça évolue… et en bien…). Mais même pas, en fait, je me suis pris au jeu d’essayer de comprendre dans quoi et vers quoi JMDV nous embarquait, sachant qu’il est super doué dans les grands écarts et le full contact. Du coup, j’ai aimé (je dirais bien adoré, mais on va croire que j’ai des accointances, alors que je ne le connais même pas ce JMDV), j’ai passé un moment génial, me suis amusé comme un gosse (même pas honte), j’ai écarquillé les yeux parfois, souri, voire ri… Voilà une histoire sans prise de tête, mais avec suffisamment de coups tordus, d’inattendus et de surprises, autant que d’humanité (oui, oui, même avec ces aliens-entités zarbis, y compris le-la dénommé-e Balkeneisen), de clins d’œil et des zestes de plein de petites choses qui ajoutent à la saveur du goût, y compris la petite pointe de cannelle (ou de canaillerie-coquinerie si vous préférez). Je peux confirmer (uniquement pour ceux qui en douteraient encore, si tant qu'ils existent) que l’imagination de JMDV donne pâle figure à tout ce que j’écris de mon côté.
J’ai applaudi des quatre mains (les miennes et celles de mon androïde) en repoussant la dernière page (tablette numérique, on tourne pas les pages dessus, nom de Zeus !). Au final et en fait, vous n’imaginez pas tout ce que vous perdriez si vous ne lisez pas ce « Machin ». Le précepte du jour est donc « L’ambassadeur tu prendras, l’ambassadeur tu liras »… pas besoin d’ajouter « L’ambassadeur tu aimeras », tellement c’est évident 😉

[Quand l’anachronie percute l’uchronie, ça donne une déchronologie.
L’ouvrage m’est échu par les voies de la Volte elle-même, un soir où mon éditeur m’a hébergé, et c’est dans une édition 2024, préfacée par Léo Henry que j’ai découvert cette incroyable aventure. Le temps est un escroc, dit une des personnages, et me voilà à dialoguer à plus de 13 ans de distance avec les Galionautes du passé.
Habitué aux narrations heurtées (allez donc tâter du Falkner mes gorets !), je n’ai pas souffert du roulis de Beauverger. Je savais déjà avec Collisions par temps calme qu’il fallait s’attendre à un récit kaléidoscopique, et je n’ai pas eu à prendre de notes (la seule fois où j’ai dû faire ça, c’est avec le monumental Jérusalem d’Alan Moore).
En termes de flibuste, je ne sais pas si l’édition originale mentionne la bibliographie sélective de l’auteur, mais il se trouve que j’y ai retrouvé pas mal de titres figurant sur mes propres étagères (Oexmelin, Le Bris et tant d’autres). Defoe aka Capitaine Johnson surgit aussi au milieu du récit : un certain Levasseur, qui traverse plusieurs chapitres de l’Histoire Générale des plus fameux pirates, se confronte à son double littéraire, le forçant à s’inventer un autre trépas. La création littéraire est aussi une recréation, parfois une récréation, puisque les exergues des chapitres font défiler entre des chants de marins traditionnels, les plus récents Sigur Rós, Leonard Cohen, ou encore Tom Waits.
Le personnage de Villon est une maravilla à lui seul, un condensé de ces pendards flottants, carburant au tafia et à la guildive. Ses invectives en formes de blasphèmes et d’autodestruction (« Christ mort ! », « Mort de moi ! »), son côté clochard céleste et éternel perdant ne nous le rendent pas moins sympathique. On pourrait s’enorgueillir de le savoir français, tout huguenot et hors-la-loi qu’il soit, mais il ne cherche jamais à se glorifier. Ainsi se juge-t-il pareil à son ami contrebandier : « Molina est de ma race, il n’a pas de patrie, seulement des clients ». Il désigne comme son frère le boucanier Fèfè de Dieppe, et noue une certaine amitié avec le Spaniard Mendoza, son ennemi de toujours. Il a parfois des accents de gentilhomme façon Fortune de France, et quand on sait que le récit se déroule après le siège de la Rochelle, on se demande si le corsaire n’aurait pas croisé la route de la famille Siorac.

Structuré dans sa déconstruction
La préface compare l’organisation des chapitres à celle de La vie mode d’emploi, de Pérec, qui fournit néanmoins un manuel. Il me reste à comprendre cette structure que je n’ai pas encore décodée. Cependant, j’ai lu quelques reproches sur les parts d’ombre. Je comprends la frustration, et j’ai plusieurs fois relu les quelques passages ou des semblants d’explication affleurent. Rappelons-nous que nous sommes ici à hauteur d’homme : les invraisemblances de visiteurs de différents futurs, d’observateurs faussement neutres façon Nations Unies, de batailles improbables contre Alexandre le Grand, Hernan Cortès ou le porte-avion George Washington, les cérémonies mayas infernales, tout ça forme un tourbillon dont nous ne pouvons appréhender les abords sans perdre son mystère. À choisir, je préfère assister à la tempête depuis le cœur des événements, plutôt que tranquillement installé au-dessus des nuages (on ne voit rien avec les nuages).
S’il fallait déblayer tout ça, je dirais que des individus du futur, appelés les Americanos, cherchent à envahir le XVIIe siècle à la fois par la force militaire et par l’asservissement des masses en les inondant de biens de consommation. Leur plus grande arme est un porte-avion de classe Nimitz (merci Wikipedia) qui prend des airs de bateau fantôme. Ils semblent disposer d’armes temporelles, qui font se rencontrer toutes les formes alternatives, passées, présentes et à venir de ce qu’elles touchent, provoquant l’agonie et la destruction de leur cible. Venant d’un autre futur, il y a les Targui, observateurs plus ou moins neutres, se déplaçant dans des bulles volantes (j’imagine les lymphocytes B dans Il était une fois la vie), qui fournissent quelques armes aux combattants des Caraïbes pour rééquilibrer le rapport de force. Mais il faut compter aussi sur les Itza, tribu maya en révolte contre tous ces Blancs qui les spolient et cherchent à conquérir leur liberté. L’un des leurs, Pakal, revendique que « le progrès mérite d’être exploité s’il améliore le confort de chacun sans pervertir la nature ». Au milieu de tout ça, les gens de mer, les flottes ennemies d’Espagne, de Hollande, de France et d’Angleterre hantent les eaux et les ports des Caraïbes.
Ce qui est à la fois effrayant et fascinant, ce sont les guerres temporelles qui deviennent autant d’apocalypse. Déjà l’Europe, l’Orient et l’Afrique ont disparu, le reste des terres s’anéantissent littéralement, il n’y a de salut que sur l’eau. Yo-ho-ho.

Aujourd’hui, demain déborde sur hier
Je n’ai pu m’empêcher de faire des rapprochements avec notre temps. Certes, le livre date de 2009, l’auteur de SF n’est pas prophète, mais certaines occurrences, comme un jeu de hasard, ont mis en branle la machine à associations d’idées. « Il faut repêcher les rescapés » dit Villon lors d’une bataille, mu par le code des gens de mer. Il est outré par les méthodes des Clampins, naufrageurs sans vergogne, qui piègent les plaisanciers d’un autre temps. Ainsi assiste-t-il à une scène horrible sur les côtes de la Floride : « j’avais encore à l’esprit les yeux terrifiés de la fillette quand nos regards s’étaient croisés » Comme une autre marque d’un repli du temps, deux images se percutent en moi, cette rencontre est aussi anormale que la photo d’un enfant échoué sur nos côtes, je pense bien sûr au petit Aylan, en 2015.
Villon pourrait être un héros d’aujourd’hui, son histoire est celle d’un engagement, contre un futur assassin, pour la préservation de l’avenir.
Ses prises de position résonnent avec une certaine critique du capitalisme, qui n’avait pas encore révélé son visage. Ainsi à propos du commerce des maravillas : « avec la popularisation des outils et des machines électriques, le marché des batteries nécessaires à leur fonctionnement constituait le plus fructueux des commerces. C’était un peu comme vendre à prix d’or le vent qui poussait les voiles du monde ». Ou encore quand il croise celui-là qui voulait jouer sur tous les tableaux : « tu pues, marchand, tu pues la corruption et l’argent trop bien gagné. Et tu oses te plaindre du poids des chaînes que tu brûles d’arborer ! ».
En bon auteur de science-fiction, Beauverger explore une hypothèse : et si la production de masse s’abattait sur une économie pré-industrielle ? Les mécanismes de commerce et de revente apparaissent aussitôt, et font dire à un homme pieux : « cela m’attriste de voir des esprits faibles s’égarer dans la quête d’articles diaboliques qui ont de moins en moins de rareté… ».

Survivre, c’est ne faire aucun cas d’aucun reste
Pour finir, j’ai été marqué par une réflexion de Villon dans l’immonde geôle de la Carthagène des Indes. En quelques mots, il décrit précisément ce qui est à craindre et paradoxalement à espérer dans les temps de pénurie à venir.

Merci pour le partage. Je suis loin d'avoir tout filmé mais des liens dans la description de la vidéo permettent d'en voir encore plus grâce à RATATARSE. On visite le lieu et on a même fait un "faux live" sur place en compagnie de Sebguil. :D

Waouh, l'Arcadia ! 🤩 Et que de beau monde. Merci pour ce partage !

Merci, Christobal Columbus, ce Tardis est superbe ! J'adore 😀

Ah oui, pour répondre à Kap'Tain à propos des inscriptions POLICE BOX, ainsi que les petits carreaux de fenêtres bleu ciel, il s'agit simple d'une fichier WORD où j'ai trouvé les bonnes mesures de police d'écriture sur fond noir. Le dessin des vitres fait par PAINT et ensuite, après impression, j'ai plastifié la feuille qui donne ainsi un rendu reluisant très joli.

Alors, pour la réalisation intérieure (plus grand que l'extérieur), je ne peux tout de même pas révéler tous mes secrets 😁
Pour répondre à Philippe, oui pour la SF mais je n'ai réellement regardé la série Dr Who qu'il y a quelques mois. Série dont je suis curieux mais à laquelle je ne suis pas vraiment accroché. Quand j'ai vu le Tardis, j'ai tout de suite vu qu'il était à ma portée et me suis dit "Pourquoi pas le réaliser ?" 🙂

Très joliment réalisé. J'imagine que ce tardis a été réalisé par un passionné de SF en général et de Doctor Whoo en particulier :)