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SysSol 1 | Les Gueules des Vers | J.C. Gapdy | 2018

06/10/2018
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Les Gueules des Vers @ 2018 RiviÚre Blanche | Illustration de couverture @ Jean-Félix Lyon
Les Gueules des Vers @ 2018 RiviÚre Blanche | Illustration de couverture @ Jean-Félix Lyon

QuatriĂšme de couverture

SysSol. Notre univers s’est Ă©tendu au-delĂ  de la Terre et de sa Lune. Mars, VĂ©nus, Jupiter et ses satellites, la ceinture des astĂ©roĂŻdes, aussi bien que les trainĂ©es troyennes de Jupiter
 Et pour fĂ©dĂ©rer, autant que surveiller et pacifier toute cela, il y a la Spatiale, organisation interplanĂ©taire au dĂ©part, devenue indĂ©pendante, qui vit des taxes qu’elle prĂ©lĂšve auprĂšs des milliers de vaisseaux qui traversent l’espace. Si ce n’est qu’hĂ©las, au milieu de ces astĂ©roĂŻdes et de ces vaisseaux, il y a les pirates spatiaux. Que nul n’est encore parvenu Ă  contrer ni Ă©radiquer, qui dĂ©pouillent et rançonnent sans fin


En juin 2126, Dick Hanson, fils de l’une des plus riches familles de SysSol, part en croisiĂšre vers Jupiter pour fĂȘter ses quatorze ans. À son Ăąge, il rĂȘve certes d’aventures, mais surtout de s’affranchir de la surveillance d’Audrey, sa garde du corps personnelle, qui le suit partout depuis qu’il a failli ĂȘtre kidnappĂ© voici quelques annĂ©es. Il y parvient presque dans l’immense vaisseau qui les emporte
 presque seulement, car ce dernier frĂŽle les astĂ©roĂŻdes. Or les pirates spatiaux sont lĂ  et les arraisonnent. Pour protĂ©ger le garçon, Audrey n’a d’autre choix que de s’enfuir avec lui et son ami Jens, jeune mousse, dans une navette de secours.

Le 17 juillet 2126, Dick Hanson, Jens Cleryan et Audrey Cambellerich disparaissent, sans laisser la moindre trace, sans que ni leur navette ni quelque dĂ©bris ne soit retrouvĂ©. Nul ne sait oĂč ils ont disparu et comment, nul ne peut imaginer qu’ils ont dĂ©couvert une singularitĂ©, la premiĂšre GUEULE DES VERS.

Fiche de lecture

« Il a ri. De ce rire qu’il Ă©tait le seul Ă  avoir, celui d’un homme nĂ© voilĂ  plus de soixante-dix ans, mais n’en paraissant qu’à peine quarante, un homme qui considĂ©rait les galaxies et les systĂšmes stellaires comme sa maison. Cela me troublait lorsque je croisais son regard d’un bleu profond. Sans doute avais-je encore mes rĂȘves d’adolescent, car j’avais chaque fois l’impression de plonger au cƓur d’un Univers insondable. » (JC Gapdy, Les Gueules des Vers, extrait p. 223)

Bon sang, quelle lecture ! Le moins que je puisse dire, c’est que ça dĂ©coiffe et secoue. Il m’aura bien fallu quelques heures aprĂšs celle-ci pour que mes pieds s’ancrent Ă  nouveau solidement sur la terre ferme et que mes connections mentales se remettent en place.

Cette histoire dĂ©bute de maniĂšre classique et moyennement folichonne, il suffit de lire le rĂ©sumĂ© en quatriĂšme de couverture pour s’en rendre compte. Mais
 tout Ă  coup, alors mĂȘme que la premiĂšre singularitĂ© surgit, elle prend un cours absolument spectaculaire et inattendu ! Et le temps que je le rĂ©alise, je suis dĂ©jĂ  moi-aussi avalĂ©e par cette gueule de ver et transportĂ©e bien loin de notre temps, de notre univers
 Et ce ne sera que la premiĂšre singularitĂ© parmi beaucoup d’autres.

Le trip est passionnant et je dois dire que c’est bien la toute premiĂšre fois que j’ai le grand frisson du voyage spatial avec l’impression de rĂ©ellement traverser ces trous noirs ! Les descriptions que JC Gapdy nous livre de leurs effets sont si prĂ©cises, que c’est Ă  se demander si l’auteur lui-mĂȘme n’en a pas dĂ©jĂ  traversĂ©s quelques-uns. On dirait du vĂ©cu ! Me voilĂ  donc toute chamboulĂ©e, et comme si cela ne suffisait pas, JC Gapdy persiste et signe et me ballade d’un bout Ă  l’autre de l’univers au-travers de chapitres qui ne se suivent pas chronologiquement parlant, et qui, au cours de ceux-ci, voient les personnages se multiplier Ă  des Ă©poques diffĂ©rentes ! Me voilĂ  en plus en train de faire des bonds dans les temps et dans tous les sens : an 2126, an 2070, an 2234, an 2232, an 2136, an 2135, an 2148, date inconnue, lieu inconnu, an 2188, etc. ! Bon sang, ça dĂ©chire ! Mon cerveau est en Ă©bullition !

Cependant, voulant jouer les plus fines et dĂ©cidant que je ne me laisserais pas tourmenter par ces saletĂ©s de trous de vers qui prennent un malin plaisir Ă  multiplier les personnages et les futurs improbables, je prends des notes et relĂšve des Ă©lĂ©ments clĂ©, en Ă©tant tout Ă  fait convaincue que sur ce coup-lĂ , JC Gapdy ne m’aura pas et qu’à la fin, j’aurai le fin mot de cette histoire. J'en tiens un compte-rendu prĂ©cis, je pourrai donc remettre en place tous les Ă©lĂ©ments 
 hĂ© hĂ© 
 un peu comme aprĂšs une grosse tempĂȘte, quand il faut remettre tout en ordre. Oui, j’ai pensĂ© Ă  tout. Ça va le faire
 Mais Ă  l’instar de tous les Dick, je n’ai pas vu arriver LE TRUC gĂ©ant qui tombe dans les derniers chapitres, et qui change encore une fois toute la donne
 et paf ! Me voilĂ  repartie pour un tour de carrousel de rĂ©flexions cosmiques ! Et lĂ , je rĂ©alise l’ampleur de ce rĂ©cit. Ouah : RESPECT.

C’est un fait, JC Gapdy est douĂ©. Son Ă©criture est soignĂ©e et fluide, et la narration est des plus efficaces. Ses personnages (Dick, Michael, Yessica, Yessi, Audrey, Jens), dans toutes leurs versions, intelligences artificielles y comprises (Colorado, Stella), sont attachants. J’ai bien aimĂ© les clins d’Ɠil Ă  des rĂ©fĂ©rences connues par le biais des noms donnĂ©s Ă  certains personnages (ValĂ©rian, Laureline...). J’ai Ă©galement apprĂ©ciĂ© de trouver en fin d’ouvrage une synthĂšse des grandes dates et Ă©vĂ©nements majeurs du systĂšme solaire, ainsi qu’un lexique. Oui parce qu’en plus d’avoir mĂ©ticuleusement rĂ©flĂ©chi aux diverses lignes du temps et cours des Ă©vĂ©nements, JC Gapdy a Ă©galement inventĂ© ses propres termes spĂ©cifiques Ă  son rĂ©cit.

Ce rĂ©cit repose sur une toile de fond gigantesque et savamment Ă©laborĂ©e. J’aurais plaisir Ă  y replonger ultĂ©rieurement dans un nouveau bouquin (qui sait ?), afin d’approfondir certains sujets qui sont restĂ©s un peu en retrait. Il y a de la matiĂšre Ă  gratter et Ă  dĂ©couvrir, des sujets Ă  creuser et Ă  dĂ©velopper davantage. Bref, si cela Ă©tait le cas, je m’en rĂ©jouirais.

En conclusion, « Les Gueules des Vers » est un rĂ©cit passionnant qui prĂ©sente un univers colossal Ă  l’échelle du Temps. Cet ouvrage est DANTESQUE. Je vous le recommande chaleureusement, car Ă  mon avis, il est incontournable pour tout amateur de Science-Fiction. Un conseil : bouclez bien votre ceinture avant d’entreprendre cette odyssĂ©e et arrimez solidement tout objet se trouvant Ă  proximitĂ© ^-^

Koyolite Tseila
Copyright © Koyolite Tseila pour Le Galion des Etoiles. Tous droits réservés. En savoir plus sur cet auteur


💬Commentaires

1.Posté par Castle FL le 18/07/2018 23:06 | Alerter
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FLCastle
Je ne peux que plussoir... Étant personnellement un tantinet investi (dĂšs le dĂ©but), dans cette rocambolesque histoire. Et j confirme... JC Gapdy est un grand malade !!! Bien dommage qu'il n'y en ait pas plus comme lui ^^

2.Posté par Djackdah NIELLE le 19/08/2018 21:56 | Alerter
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Quel livre !!!!!
Comme le dit Sylvain rien ne laisse présager l'aventure dans laquelle on se lance en commençant ce livre.
Ayant adoré des précédents écrits de JC Gapdy, c'est avec joie que je me suis procuré celui-ci, attiré par la 4eme de couverture.
Tout laisse penser au dĂ©but Ă  un livre d'aventure spatiale, avec le riche hĂ©ritier trĂšs intelligent, la belle garde du corps aux talents multiples et le jeune mousse un peu maladroit, oĂč l'on attend de voir comment ils vont ĂȘtre propulsĂ©s dans ces gueules des vers et qu'elles vont ĂȘtre leurs aventures.
Et en un chapitre tout bascule, rien de ce que l'on attend se produit, et il est impossible d'en dire plus sans gùcher la suite, juste que l'on plonge dans la "folie" de l'auteur, qui manipule le temps et l'espace à sa guise pour nous faire partager des aventures schizophréniques.
Une fois plongĂ© dans l'aventure impossible d'en ressortir (indemne 😉 ) tant le rythme est haletant et les rebondissements nombreux.
Pour faire bref : j'ai adoré !!!!!!


3.Posté par Guillaume VOLANT le 16/10/2018 15:45 | Alerter
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Spatiographe
Sapristi ! En voilà une histoire qui sort de l'ordinaire, qui plus est publiée en terre francophone, c'est assez rare pour le souligner.
Avec Les Gueules des Vers, l'auteur JC Gapdy nous offre une aventure ébouriffante s'étalant sur de multiples lignes temporelles. Une aventure menée tambour battant dÚs le premier chapitre. En effet les héros Dick, Jens et Audrey sont projetés bien malgré eux dans un maelström de possibilités infinies.
A l'image des pionniers en terre étrangÚre, ils découvrent ensemble, une anomalie gravitationnelle, une Gueule, ouvrant un passage vers un autre endroit de l'univers. Quand je vous disait que c'est ébouriffant !
Et aprĂšs la premiĂšre Gueule, il y a la seconde puis la troisiĂšme, la quatriĂšme, la cinquiĂšme, la sixiĂšme, etc, etc...
Le roman est "doublement" choral. Mais je n'en dirais pas plus, pour préserver aux néophytes, le plaisir de lecture hautement déstabilisant.
Sur la forme, l'écriture est aussi fluide qu'impeccable, comme nous a toujours habitué l'auteur. Il n'hésite pas à saupoudrer son texte de HardSF suivi d'une invitation à découvrir les fondements de la Spatiales, organisation SysSolienne mais nébuleuse de par les secrets qu'elle recÚle. Un labyrinthe conspirationniste auquel le héros aura maille à s'en sortir. Et je ne m'attarderais pas trop sur Yessica qui déboule en milieu de roman, tout à coup, sans crier gars, mais qui tient la route. Un tour de maßtre magistral. Au fur et à mesure de ma lecture, il m'a fallu une analogie pour m'y retrouver. Je ne sais pas si mes origines bretonnes sont en cause (probablement), mais j'ai vite comparé le héros Dick Hanson au navigateur Eric Tabarly car ils partagent ensemble le goût de l'aventure, de l'exploration. Cette représentation m'a permis de m'accrocher au récit tortueux, membres du Galion, ne faite pas comme moi, ne buvez pas du rhum ou autres alcools avant d'entamer la lecture de GéDéVé ! Vous risquerez d'en perdre un bout. Et ça serait dommage...
Un roman SF que je recommande aux fans du genre. DĂ©paysement garantie. Il n'empĂȘche que demeure quelques zones d'ombre, dont le tome 2, Ă  n'en pas douter, ne manquera pas d'Ă©clairer. Beaucoup de mystĂšres ne sont pas dĂ©voilĂ©s par l'auteur. Un parti pris qui lui donnera raison bientĂŽt.
Je n'en doute pas.

4.Posté par JEAN-MICHEL ARCHAIMBAULT le 19/06/2019 23:53 | Alerter
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JMARCHAIMBAULT
J'ai fini hier la (re)lecture trÚs attentive des "Gueules..." et mes premiÚres impressions d'il y a quelques mois se sont trouvées plus que confirmées. Ce roman est phénoménal dans la construction dramatique, les arriÚre-plans historiques et spatiopolitiques de l'édification de SysSol, l'approche des caractéristiques des singularités, les perspectives qui se dévoilent progressivement à leur sujet et les interrogations de plus en plus hallucinantes qu'elles font naßtre...
Points forts éblouissants et vertigineux, l'idée de "mélange des temps" par-delà les gueules, plus l'effet de duplication et l'ouverture sur des univers parallÚles avec le questionnement qui en découle sur l'identité et l'origine réelles de celles et ceux qui "reviennent". J'ai par moments pensé à "A contre-temps" de Christine Renard, qui est daté, linéaire et infiniment simpliste en comparaison, aux "15 premiÚres vies d'Harry August" de Claire North pour les balancements dans le temps et la non chronologie du récit, également à Cordwainer Smith pour certaines pages plus poétiques ainsi que pour l'aspect humain omniprésent via l'évolution des personnages, et pour la problématique pleine de sensibilité autour des "sous-hommes" artificiels.
Des trous de vers, tunnels d'espace, singularitĂ©s diverses et variĂ©es, nous en avons explorĂ© des quantitĂ©s au grĂ© de la lecture de romans ou de nouvelles plus ou moins inspirĂ©s, plus ou moins rĂ©ussis, plus ou moins "chiants" parfois quand le cĂŽtĂ© Hard Science Ă©tait trop prononcĂ©. Ici, c'est du neuf, du renversant, de l'original qui titille les neurones et enflamme la curiositĂ©. OĂč donc l'auteur va-t-il nous emmener durant le prochain voyage?
Immense bravo Ă  Jean-Christophe pour ce space opera "diabolique" dont j'attends avec une stressante impatience de lire bientĂŽt la suite.

5.Posté par Robert YESSOUROUN le 05/03/2020 11:25 | Alerter
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Yessouroun
Le livre pliĂ©, je n’en reviens pas. A moins que
 suis-je encore le seul moi ? D’autres « nous » n’auraient-ils pas sournoisement giclĂ©s vers des exemplaires de balises incertaines ?
Il y a, Ă  peu prĂšs cinq ans, aprĂšs sa lecture de mon roman RĂȘver sur son volcan
, Gapdy, un brin perplexe, m’avait avouĂ© qu’il n’était pas un adepte des voyages dans le temps. Je ne crois pas que mon livre l’ait converti, mais toujours est-il qu’il a dĂ» se passer quelque chose que je ne comprends pas. Est-ce bien le mĂȘme Gapdy ? Un phĂ©nomĂšne mystĂ©rieux ne l’aurait-il pas dupliquĂ© ?
De page en page, on gigote dans La gueule des vers, secouĂ© comme une boule de flipper temporel ou plutĂŽt comme lors de la traversĂ©e d’une tempĂȘte Ă©pileptique dans les cellules gliales.
Avec le recul (si, si, c’est possible), on peut isoler deux pĂŽles, plutĂŽt fĂ©minins, dans ce rĂ©cit.
Le premier, un pĂŽle « naturel », une matrice cosmique en gestation qui non seulement tend Ă  reproduire les tĂ©mĂ©raires aventuriers qui ont l’inconscience de l’explorer, mais encore les dĂ©cale vers des horizons aux dates alĂ©atoires.
Le second, un pĂŽle artificiel, une Intelligence créée par l’ĂȘtre humain, une IA qui absorbe tout, comprend de plus en plus presque tout et qui s’intĂ©riorise dans le corps et la conscience d’une charmante rescapĂ©e de l’espace.
Les personnages sont d’emblĂ©e attachants, la plupart se caractĂ©risent par l’opiniĂątretĂ©. Plus prĂ©cisĂ©ment par une voracitĂ© de connaĂźtre ; ainsi, le personnage principal, Dick, ventousĂ© Ă  la gueule ainsi qu’à sa quĂȘte de son ami perdu, Jens, quĂȘte motivĂ©e par les remords tenaces ; Sange, un colonel du service spatial des renseignements, qui ne voudra jamais dĂ©mordre de son enquĂȘte ; Yessica, mi-femme, mi-artefact, une superwoman, et son double, Yessi, laquelle refuse de renoncer Ă  aborder un vaisseau pĂ©rilleux, mais liĂ© Ă  celui qu’elle aime, tout en se fichant du danger mortel de son entĂȘtement ; MichaĂ«l, le gĂ©nie qui, Ă  force de calculs, perce les secrets des vers

Paradoxalement, une question que peut poser ce livre, c’est : dans quel genre au juste se situe le roman ? Serait-ce de la « hard » SF ou de la « magical » SF ? Pour sĂ»r, nous y avons affaire Ă  de l’anticipation ; pendant la lecture, nous sommes ballottĂ©s vers des avenirs Ă  gogo. Une citation de l’auteur (via un personnage) peut peut-ĂȘtre nous aider Ă  trancher. Il s’agit d’une Ă©valuation de Colorado, l’IA d’un vaisseau spatial (un peu la face positive de HAL, dans 2001, l’OdyssĂ©e de l’espace) : « l’influence de Colo...

6.PostĂ© par Philippe ANDRÉ le 09/08/2020 22:32 | Alerter
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canonnier
1/ PREMIER REPÉRAGE
La capacitĂ© d'un Ă©crivain Ă  rendre comprĂ©hensible un univers science-fictionnel est parfois incroyablement captivant, non par le choix de propos scientifiques et de mots exploitants sa technicitĂ© comme la seule valeur pour les initiĂ©s du genre, mais de cet Ă©tat d'esprit, intrĂ©pide et libre, de poursuivre son imaginaire. L'Ă©ventualitĂ© chez certains de mettre Ă  disposition du lecteur un lexique compliquĂ©, afin de rendre valide quelques propriĂ©tĂ©s orthographiques difficilement lisibles, est l'apanage des plus ambitieux. Toutefois de cette importante richesse de mots inventĂ©s, je ne considĂšre ce procĂ©dĂ© comme dĂ©connecteur du rĂ©cit contĂ© ; la maĂźtrise et la dĂ©finition d'un langage technique et prĂ©cieux mĂ©ritent des notifications, mais pas au dĂ©triment de l'histoire. La persuasion par le choix de mots percutant ne serait-elle pas la vĂ©ritable autoritĂ© ? Sans avoir Ă  paginer pour ce rendre au dictionnaire intĂ©grĂ©, il existe des auteurs dont l'Ă©criture vous font submerger au sein d'une Ă©vidence fulgurante, de suite acceptable et intĂ©grĂ©e. J.C.Gapdy fait parti de cet ordre lĂ  (mĂȘme si "les gueules des vers" a son propre lexique, mais on pourrait sans passer).
L'immersion d'un monde, si futuriste qu'il soit, a besoin que d'autres imaginaires le cÎtoient, qu'une sorte de filiation puisse faire subvenir des parfums éparpillés par des influences communicatives éclatantes. Ici, poursuivant des dimensions interactives, le travail de l'auteur nous donne l'opportunité de faire face à des événements récréatifs nous plongeant dans des émotions perçues ailleurs, comme par exemple tout un schéma représentatif d'une sensibilité tournée vers l'ùge de la piraterie.
De cette maniÚre d'éclairer le récit, de nous propulser aux recoins, par milliers, d'actions et de vigueurs engendrées par des protagonistes si imagés, c'est l'explosion cinématographique qui poindre dans mon esprit.
Je pense aux jeunes héros soulevés par cet admirable dessein de trouver dans leur existence la soif de s'abreuver à l'aventure de leurs investigations.
Je vois dans cette imagerie : " Les Contrebandiers de Moonfleet (Moonfleet) de Fritz Lang associĂ© Ă  "L'Île au trĂ©sor" de Byron Haskin.
Et pour une entrée en scÚne virevoltante c'est un hors-d'oeuvre plein de promesses.

Ça tombe bien, les personnages du roman, sont deux adolescents ressemblant physiquement aux deux oeuvres classiques sus-citĂ©s.

2/ POURSUIVRE L'INTÉRÊT
La folie des événements vécus par les jeunes héros est palpitante du moment...

7.Posté par DumÚ ANTONI le 12/08/2020 18:01 | Alerter
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ZendoDLF
Les trous de vers, je connaissais. Du moins, j’en avais entendu parler dans les films de SF et notamment dans l’excellent Interstellar de Christopher Nolan. Les gueules de vers, en revanche, je ne connaissais pas, jusqu’à ce que je dĂ©couvre le roman de JC Gapdy (Jean-Christophe Gapdy), paru chez RiviĂšre Blanche.

Les gueules de vers, c’est le titre dudit roman, et leur comportement est pour le moins singulier. Et ça tombe bien, puisque les gueules de vers sont des singularitĂ©s dans l’espace-temps. Autant le dire tout de suite, pour les pointilleux, ces gueules de vers fonctionnent comme des trous de vers, mais plus spĂ©cifiquement comme des trous de vers dits « de Lorentz », c’est-Ă -dire qu’on peut les passer dans les deux sens. On peut de fait retourner dans le passĂ© comme vers le futur, selon le sens empruntĂ©. Mais ce n’est pas tout, car ces gueules ont Ă©galement le pouvoir de dupliquer les voyageurs audacieux de l’espace qui osent les traverser, autant que les univers. En d’autres termes, ces singularitĂ©s sont non seulement des ponts temporels, mais aussi des crĂ©atrices d’univers parallĂšles. Et bien Ă©videmment, quand les personnages du roman sont confrontĂ©s Ă  leurs doubles plus jeunes ou plus ĂągĂ©s, se posent pour eux des problĂšmes d’identification sĂ©rieux qui pourraient confiner Ă  la schizophrĂ©nie si leur mental n’était pas dotĂ© d’une IA ou d’une force de caractĂšre suffisante leur permettant de surmonter ces difficultĂ©s psychiques.

La quatriĂšme de couverture indique qu’« en juin 2126, Dick Hanson, fils de l’une des plus riches familles de SysSol, part en croisiĂšre vers Jupiter pour fĂȘter ses quatorze ans. À son Ăąge, il rĂȘve d’aventures, mais surtout de s’affranchir de la surveillance d’Audrey, sa garde du corps personnelle. Il y parvient presque dans l’immense vaisseau qui les emporte... presque seulement, car ce dernier frĂŽle les astĂ©roĂŻdes oĂč les pirates spatiaux les arraisonnent. Pour protĂ©ger le garçon, Audrey n’a d’autre choix que de s’enfuir avec lui et son ami Jens, jeune mousse, dans une navette de secours. »

C’est lĂ  le point de dĂ©part d’une aventure folle que l’on suivra tout le long du rĂ©cit Ă  travers les tĂ©moignages des diffĂ©rents protagonistes : Dick, Audrey, Jens, mais aussi Yessica, Colorado ou bien encore MichaĂ«l... et que Jean-Christophe Gapdy nous dĂ©crit avec une prĂ©cision d’orfĂšvre, avec force dĂ©tails techniques ou scientifiques. Les amateurs de space opera comme de hard SF ne pourront qu’apprĂ©cier. On dĂ©couvre surtout que l’auteur du r...

8.Posté par Christobal COLUMBUS le 22/08/2020 14:46 | Alerter
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ChristoColumbus
Les gueules des vers. Comment commencer mon retour ?? Moi (trĂšs) petit lecteur...
J’aurais envie de le diviser en 5 parties.
Les trois premiers cinquiÚmes du roman sont superbement bien expliqués, entraßnants, captivants, on est à bord de ces vaisseaux, on apprécie trÚs vite les acteurs.
Bien que de premier abord, dĂšs qu’on commence la lecture, on se dit «Bon sang, je ne vais rien y comprendre» mais NON, tout est expliquĂ© au fur et Ă  mesure des petits chapitres consacrĂ©s Ă  chaque personnage et pas besoin nĂ©cessairement d’aller consulter le syllabus en fin du bouquin.
On en vient mĂȘme Ă  se prendre d’affection pour l’IA du vaisseau principal (Colorado pour ne rien spoiler)
Vient ensuite la partie «quatre cinquiĂšme» oĂč lĂ , ça se complique fortement : duplication de personnages, de vaisseaux, 

On poursuit la lecture, bien qu’assez pĂ©nible pour mon avis personnel vu les recoupements, les personnages doublĂ©s, les diffĂ©rentes pĂ©riodes, dates
 et on entre dans cette derniĂšre partie oĂč l’on espĂšre trouver toutes les rĂ©ponses.
RĂ©ponses qui ne sont pas lĂ  totalement tout compte fait
 Ou alors je n’ai rien compris du roman.
Je pense juste que ça attire vers une suite tout simplement.
Une suite qui «attire» en quelque sorte, par curiositĂ© de savoir mais avec mĂ©fiance que ce soit encore si «compliqué» 
JC Gapdy a une imagination formidable ! Mais une imagination à savoir suivre

À chacun ses capacitĂ©s de comprĂ©hension et surtout d’immersion de la S-F 

Rien de nĂ©gatif pour mon avis, juste qu’il faut savoir s’y accrocher


9.Posté par Charlotte BONA le 21/12/2020 13:24 | Alerter
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CharlotteBona
J’ai retrouvĂ© avec bonheur deux genres littĂ©raires que j’aime, ceux de la hard SF et du Space opera grĂące au roman de JC Gapdy, Les Gueules des Vers, le premier tome de SysSol. Il est difficile de parler de ce roman sans le spoiler. Disons que le dĂ©but de l’histoire se situe en 2126 et que nous assistons Ă  la disparition d’une navette de secours transportant deux adolescents et une femme adulte Ă  travers une singularitĂ© prĂšs des AstĂ©roĂŻdes Troyens. Ensuite ? Vous voyagerez dans l’espace et le temps avec les personnages, sautant du futur dans le passĂ© et vice et versa, grĂące Ă  une construction dramatique trĂšs efficace et maĂźtrisĂ©e. À plusieurs reprises, malgrĂ© ma concentration, j’ai dĂ» repartir en arriĂšre sur un en-tĂȘte de chapitre pour mieux m’y retrouver. J’avoue avoir particuliĂšrement aimĂ© cet exercice de remue-mĂ©ninges. J’ai souri lorsque l’auteur, fĂ©ru de SF, fait quelques clins d’Ɠil aux classiques du genre (nous en avons un en commun, je vous laisse deviner lequel). Mon personnage prĂ©fĂ©rĂ© ? L’IA Colorado.
En conclusion : un mes romans coup de cƓur de l’annĂ©e 2020. J’attends de lire la suite avec impatience !

10.Posté par Le Galion DES ETOILES le 10/07/2021 08:48 | Alerter
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LeGalion
La fiche de lecture de Sylvain B. 18/07/2019:
Je suis bien embĂȘtĂ© car je ne sais pas comment commencer. D'un cĂŽtĂ©, j'ai envie de vous dĂ©crire le dĂ©lire d'un auteur qui s'est amusĂ© Ă  imaginer cette histoire. Comment il rĂ©ussit Ă  vous faire perdre la tĂȘte dans des conjonctures spatio-temporelles avec des flashbacks et des flashforwards. Pourtant, l'histoire commence de maniĂšre classique avec une magnifique prĂ©face rĂ©digĂ©e par Franck Selsis.

SysSol, l'humanitĂ© a essaimĂ© dans le systĂšme solaire. La Spatiale, une organisation interplanĂ©taire et tentaculaire Ă  qui vous ne pouvez pas Ă©chapper. Dick Hanson, un jeune hĂ©ritier d'une des familles les plus puissantes de SysSol, avec sa garde du corps personnelle, Audrey, Ă  qui rien n'Ă©chappe. Vous ajoutez Ă  tout cela un petit zeste de pirates spatiaux. Vous secouez bien et vous avez les premiĂšres pages du roman. Mais voilĂ , un Ă©vĂšnement imprĂ©vu, improbable, inimaginable montre sa Gueule, et lĂ , c'est le drame. Et c'est lĂ  que votre cauchemar commence. Vous allez ĂȘtre malmenĂ©s, manipulĂ©s par un auteur Ă  l'esprit tortueux et diabolique. Vous allez ĂȘtre secouĂ©s par les nombreuses traversĂ©es dans les Gueules des Vers. Vous n'en ressortirez pas indemnes ! Vous allez perdre votre santĂ© mentale et vous ne serez plus jamais vous/seul/unique.

Mais d'un autre cĂŽtĂ©, j'ai envie de ne rien vous dire, de ne rien vous dĂ©voiler, afin de vous laisser tout le plaisir de la dĂ©couverte car vous n'ĂȘtes pas au bout de vos surprises avec ce roman. Je ne vais pas vous raconter comment vous allez perdre la raison au fur et Ă  mesure que vous allez tourner les pages. D'ailleurs, je reproche Ă  l'auteur de ne pas avoir prĂ©venu au prĂ©alable son lectorat des dangers que peut prĂ©senter la lecture de son ouvrage pour leur santĂ© mentale ^-^

DĂšs les premiĂšres pages, on s'attache aux personnages. Une amitiĂ© forte naissante entre un gamin qui aimerait un peu plus de libertĂ© et un autre qui souhaiterait ĂȘtre autre chose qu'un symbole. Une garde du corps qui prend son travail trĂšs Ă  cƓur. L'auteur prend son temps pour mettre en place le dĂ©corum, pour Ă©tablir une base solide Ă  son rĂ©cit, pour tisser les liens entre les diffĂ©rents personnages.

Et puis on entre dans une phase inflationnaire ! Le récit va prendre des proportions gigantesques. Tout va se développer trÚs rapidement et trÚs loin. Vous allez prendre un réel plaisir à suivre, par exemple, les péripéties de Dick et l'évolution du personnage au cours de l'histoire.

On dit que la seule limite en SF, c'es...

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