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Snowpercer, le Transperceneige | 2013

26/06/2014
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Snowpercer, le Transperceneige | 2013

Affiche et synopsis

2031. Une nouvelle ère glaciaire. Les derniers survivants ont pris place à bord du Snowpiercer, un train gigantesque condamné à tourner autour de la Terre sans jamais s'arrêter. Dans ce microcosme futuriste de métal fendant la glace, s'est recréée une hiérarchie des classes contre laquelle une poignée d'hommes entraînés par l'un d'eux tente de lutter. Car l'être humain ne changera jamais...

Présentation

En 2014 le rĂ©chauffement climatique bat son plein. Pour l’endiguer certains scientifiques dĂ©cident de mettre en place un mĂ©canisme permettant de refroidir notre planète. Mais, manifestement issus du mĂŞme groupe que ceux de « Je suis une LĂ©gende », l’expĂ©rience ne se dĂ©roule pas aussi bien que prĂ©vu et la quasi-totalitĂ© des ĂŞtres vivants de la planète sont tuĂ©s. On ne le dira jamais assez, il faut toujours faire des tests Ă  petite Ă©chelle avant !
 
Un train à grande vitesse est finalement construit par un homme du nom de Wilford et les derniers êtres humains y sont alors enfermés à l’instar de l’Arche de Noé. La température extérieure étant des plus froides, la survie y est impossible et par conséquent le train ne peut donc s’arrêter d’avancer afin de ne pas geler. Ce train est par ailleurs équipé d’un brise glaces afin de pouvoir se frayer un chemin parmi les congères de neige se formant sur sa route, on parle du Transperceneige. Les passagers y sont également classés par rang social, les plus pauvres étant situés à la queue du train et les plus fortunés à l’avant. Or ce classement a un impact considérable puisque le nombre de passagers par wagon et leur qualité de vie en dépend. Très naturellement, les plus pauvres de la queue du train ne supportant plus l’oppression et l’autoritarisme des premiers wagons, décident alors de prendre les armes en 2031 avec pour objectif la conquête de la locomotive de tête.
 
Notons également que ce film de science-fiction est en réalité l’adaptation d’une série BD de Jacques Lob et Jean-Marc Rochette. Malgré le fait que le 9e Art soit ma spécialité, je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de lire cette série et me contenterai donc de juger le film et uniquement le film.

Le Transperceneige Ă©tait un film que j’attendais, trop peut-ĂŞtre et il ne se montra pas Ă  la hauteur de mes attentes. Pourquoi ? C’est ce que j’essayerai de dĂ©velopper au cours de cette critique.
 
Outre les dĂ©cors somptueux qui ponctuent la progression des rĂ©volutionnaires au fil des wagons, chacun d’entre eux Ă©tant sujet Ă  une ambiance qui lui est propre, le scĂ©nario souffre d’un manque cruel de profondeur. Il se rĂ©sume en effet au schĂ©ma suivant : les rĂ©volutionnaires avancent dans le wagon, les gardes veulent les en empĂŞcher, il y a un massacre, les rĂ©volutionnaires avancent dans le wagon suivant, les gardes veulent les en empĂŞcher et ainsi de suite. Bonjour la linĂ©aritĂ© !
 
Le fait que l’histoire se passe dans un train, par définition linéaire n’est pas une excuse. Pour preuve, le pôle express dont le personnage principal devait lui aussi gagner la locomotive depuis la queue du train s’en sort honorablement.
 
Je passerai sur le cĂ´tĂ© surrĂ©aliste de faire vivre autant de monde dans des wagons aussi Ă©troits.  Car si les humains de la haute sociĂ©tĂ© ont des wagons somptueux, ils n’ont aucun wagon couchette et on peut se demander comment ils font pour vivre dans une salle de rĂ©ception en permanence. A contrario les personnes pauvres de la queue du train ont beaucoup plus d’espace de vie. Cela peut sembler paradoxal. La logique reviendrait Ă  dire que plus la camĂ©ra s’attarde dans une zone, plus celle-ci est amĂ©nagĂ©e. Ainsi, l’introduction pose le cadre de l’histoire Ă  la queue du train mais les personnages ne font que passer brièvement dans les wagons rĂ©servĂ©s Ă  la haute sociĂ©tĂ©.

L’autre dĂ©tail qui me chiffonne, c’est l’agencement des wagons. Car, mĂŞme en considĂ©rant que les passagers du train ne dorment jamais, les ressources naturelles restent situĂ©es Ă  l’arrière. On imagine donc mal des soldats rester en alerte continuellement Ă  la queue du train sans faire des allers retour Ă  l’avant pour se reposer (mĂŞme s’il n’y a rien de plus). Le problème se pose en ce qu’il faut nĂ©cessairement traverser chaque wagon pour atteindre les suivants. Imaginez donc une horde de soldats armĂ©s et cagoulĂ©s traverser le wagon classe… vive les troubles sur les enfants après !
 
Un autre dĂ©tail n’a pas manquĂ© de m’interpeller : il rĂ©side en la presque invulnĂ©rabilitĂ© des ennemis. On connaissait ce concept en jeux-vidĂ©os mais dans les films, il s’impose nĂ©cessairement un minimum de rĂ©alisme. Ainsi lorsque le NĂ©mĂ©sis meurt et que l’on emploie les codes habituels du genre pour l’indiquer au spectateur, on ne le fait pas se relever un quart d’heure plus tard, c’est illogique et ce surtout si aucun doute n’était permis ! Ce rĂ©veil est encore plus illogique lorsqu’il est parfaitement synchrone avec le rĂ©veil d’un autre protagoniste assommĂ© quelques minutes plus tĂ´t. Le chorĂ©graphe a manifestement dĂ» se tromper de porte, une rĂ©surrection n’est pas un flash mob... jusqu’à preuve du contraire.

Le film se rattrape néanmoins dans sa conclusion en ce que le personnage principal livre ses secrets et se voit expliquer le pourquoi du comment par l’homme situé à la tête du train. Mais, après plusieurs heures de déroulement linéaire entre avancées et combats, ces explications s’apparentent à un mea culpa de l’équipe de réalisation sur ce qui n’a pas pu être développé dans le film faute de temps. Le spectateur se voit ainsi expliquer la profondeur non développée du scénario avant de subir de plein fouet un final ouvert d’une particulière brièveté. En ce qui me concerne je suis vraiment resté sur ma faim.
 
A l’instar du Transperceneige, le film tourne en rond à toute vitesse et en finit par dérailler. Je sais que je vais à contre-courant de nombreuses critiques du web mais c’est tout du moins l’avis que j’en ai eu après visionnage. J’en suis le premier déçu.
 
Mais, si j’en juge par le nombre de tomes parus, leurs synopsis et l’explication finale du film, il me semble que le format « SĂ©rie TV Â» aurait sans doute Ă©tĂ© plus adaptĂ©.

South .
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đź’¬Commentaires

1.Posté par Thierry B. le 29/08/2014 09:54 | Alerter
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ThierryB
Avons-nous vu le même film ? Car, franchement, je l'ai beaucoup apprécié. (De la B.D., je n'en connais aussi que très peu, et ne fara donc pas de comparaison.)

Pour ma part, je n'attendais pas ce film et l'ai donc vu plus par hasard qu'en raison d'un désir de le découvrir. Peut-être est-ce cela qui a fait la différence ? Je l'ignore, mais ce qui est sûr, c'est que c'est loin d'être une succession de combats à travers les wagons du train.

Je ne me suis pas attardé aux aspects pratiques (où sont les couchettes des "riches" ? ; transferts des ressources naturelles - qui, d'ailleurs, sont bien vers l'avant et non l'arrière du train, non ?), pour m'intéresser aux personnages et à l'histoire. La violence est présente, je ne le nierai pas, mais les batailles sont loin de représenter l'essentiel du scénario. La violence et la cruauté sont tout aussi perçues à travers l'ambiance, dure et injuste, qui règne dans le train.

Au bout du compte, on a droit à une "fable cruelle", où le confort des nantis n'est finalement qu'une illusion, où les décisions des leaders sont rythmées par un cynisme encore plus froid que les glaces qui règnent à l'extérieur.

2.Posté par Koyolite TSEILA le 05/10/2014 09:31 | Alerter
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KoyoliteTseila
Je pensais regarder un film de SF post-apocalyptique, mais c’est plutôt un huis-clos présentant le genre humain. Et dans le futur, ce dernier a plutôt régressé… Voici donc une fable sombre sur la condition humaine et ses divers échelons, depuis le bas jusqu’au sommet de la pyramide (de la queue du train à son wagon de tête), les pauvres s’insurgeant contre les riches. Rien de nouveau, quoi. On assiste donc à la progression des insurgés au travers de chaque wagon du train, et je dois dire que les 40 premières minutes m’ont été péniblement longues. Je n’ai pas réussi, si vous me passez l’expression, à rester sur les rails. Qui dit « révolution », dit « hémoglobine ». Oui, il n’y a pas de révolte sans violence, ni sans que du sang soit versé.

C’est n’est qu’à partir de la fin de la scène de la boucherie, qu’enfin, j’ai trouvé cette progression plus ou moins intéressante. Surtout peut-être, parce que le calme et les couleurs arrivent… et parce que j’ai trouvé sympa de découvrir les atmosphères de chaque nouveau wagon.

Alors oui, pour rebondir sur la chronique de South, ce film est truffé d’incohérences, et son scénario est linéaire. J’imagine que l’idée du cinéaste n’était pas de livrer une histoire cohérente dans un futur post-apocalyptique, mais plutôt de présenter une progression (à ne pas seulement prendre au premier degré) dans environnement confiné, et d’en faire ressortir l’ambiance pesante qui se dégage de ce huis-clos.

En conclusion, que dire de ce film ? Personnellement, je n’ai pas accroché. Pas parce que le film est mal fait ou mal réalisé, au contraire, je pense le réalisateur a fait au mieux avec ce qu’il avait (scénario de la BD), mais parce que ce type d’histoire n’est tout simplement pas ma tasse de thé. Pour moi ce n'est pas de la SF, mais un drame dans un espace confiné. Donc, j’ai vu, je me suis faite mon idée, et une chose est certaine : je ne regarderai pas une seconde fois ce film.

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