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Quitter les Monts d'Automne | Emilie Querbalec | 2020


Une fiche ajoutée dans nos cales par | 18/11/2021 | Lu 791 fois





Illustration et quatrième de couverture

Quitter les monts d'automne @ 2020 Albin Michel | illustration de couverture @ Manchu
Recueillie par sa grand-mère après la mort de ses parents, la jeune Kaori vit dans les monts d’Automne où elle se destine à être conteuse. Sur Tasai, comme partout dans les mondes du Flux, l’écriture est interdite. Seule la tradition du « Dit » fait vivre la mémoire de l’humanité. Mais le Dit se refuse à Kaori et la jeune fille se voit dirigée vers une carrière de danseuse.

Lorsque sa grand-mère meurt, Kaori hérite d’un rouleau de calligraphie, objet tabou par excellence, dont la seule détention pourrait lui valoir une condamnation à mort. Pour percer les secrets de cet objet, mais aussi le mystère qui entoure la disparition de ses parents, elle devra quitter les monts d’Automne et rejoindre la capitale.

Sa quête de vérité la mènera encore plus loin, très loin de chez elle.

Débutant comme un roman initiatique d’inspiration japonaise, Quitter les Monts d’Automne s’impose vite comme un récit d’aventure qui frappe d’abord par sa beauté et sa poésie, puis par sa cruauté et son érotisme subtil.

Fiche de lecture

Un véritable coup de cœur pour ce roman aux tonalités assez rares, itinéraire initiatique et parcours de vie d'une héroïne à la recherche de la vérité sur ses origines et découvrant peu à peu sa destinée hors du commun.

Les parties 1 et 2 sont extraordinaires d'originalité et de sensibilité, très imprégnées de culture et de tradition japonaises - mais sans excès. Le monde de Kaori est beau, exotique, sans être un paradis absolu car la violence et les travers humains n'en sont pas exclus. Les parties 3 et 4 relèvent d'une science-fiction plus classique et sont un peu moins captivantes. Puis la 5 nous emmène vers de nouveaux sommets et une fin toute en douceur qui offre son lot de surprises bienvenues, avec les explications et les arrière-plans fascinants qui y sont révélés.

J'ai beaucoup apprécié le fait qu'il n'y a pas de batailles spatiales, ni d'action pour l'action, ni de créatures extra-humaines en pagaille. L'héroïne est très attachante, les autres personnages principaux présents sans être envahissants, les relations sont décrites avec retenue et discrétion.

L'écriture est très belle, bien travaillée, sans excès de style trop chargé ni de forme exagérément alambiquée.

Par moments, j'ai eu l'impression de lire du Julia Verlanger, mais une Julia qui aurait pu prendre tout son temps, sans être contrainte de s'adapter aux « canons » du Fleuve Noir Anticipation de l'époque et de soutenir un rythme de production élevé. Quelques traits m'ont aussi rappelé les fulgurances de Nathalie Henneberg, juste un peu plus mesurées ici.
 
Mention spéciale pour la superbe illustration de couverture de Manchu, elle aussi toute en nuances subtiles et en parfaite correspondance avec le texte.

On en parle ailleurs


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