Affiche et synopsis
Depuis la mort brutale de son mari, Amelia lutte pour ramener Ă la raison son fils de 6 ans, Samuel, devenu complĂštement incontrĂŽlable et qu'elle n'arrive pas Ă aimer. Quand un livre de contes intitulĂ© « Mister Babadook » se retrouve mystĂ©rieusement dans leur maison, Samuel est convaincu que le « Babadook » est la crĂ©ature qui hante ses cauchemars. Ses visions prennent alors une tournure dĂ©mesurĂ©e, il devient de plus en plus imprĂ©visible et violent. Amelia commence peu Ă peu Ă sentir une prĂ©sence malveillante autour dâelle et rĂ©alise que les avertissements de Samuel ne sont peut-ĂȘtre pas que des hallucinations...
Note
« Mister Babadook » est le premier long mĂ©trage de Jennifer Kent. Unanimement saluĂ© par la critique spĂ©cialisĂ©e lors de sa sortie, il Ă©tait prĂ©sentĂ© comme un film arrivant Ă tenir tĂȘte Ă INSIDIOUS et CONJURING, deux films qui pour moi sont Ă nâen pas douter les meilleurs films du genre de ces derniĂšres annĂ©es.
Présentation
AmĂ©lia est veuve depuis le terrible accident de voiture qui couta la vie Ă son compagnon 6 ans plus tĂŽt. Pour ne rien arranger, cet accident survĂźnt le jour de la naissance de leur fils, Samuel, enfant quâelle Ă©lĂšve dĂ©sormais seule, non sans difficultĂ©s. Le jeune garçon est en effet en proie Ă de violents cauchemars et semble sâinventer un monde imaginaire fait de magie et de monstres invisibles.
Alors quâAmĂ©lia lit une histoire Ă son fils pour lâendormir comme elle le fait chaque soir, celle-ci fait la dĂ©couverte dâun mystĂ©rieux livre rouge au cĆur de sa bibliothĂšque. IntitulĂ© « Mister Babadook », le livre est composĂ© de nombreuses languettes Ă tirer, chacune dĂ©voilant des illustrations dâun noir terrifiant. Mais, interpelĂ©e par les menaces Ă peine dissimulĂ©es de lâhistoire et son caractĂšre sanglant, AmĂ©lia dĂ©cide finalement de ranger le livre pour ne pas aggraver les terreurs de son fils.
Malheureusement il est dĂ©jĂ trop tard pour Samuel qui, persuadĂ© de voir chaque nuit le Babadook arriver pour le tuer comme cela est Ă©crit dans le livre, dĂ©cide de prendre les choses trĂšs au sĂ©rieux et de sâarmer mortellement en consĂ©quence. AmĂ©lia quant Ă elle se retrouve trĂšs rapidement dĂ©passĂ©e par les Ă©vĂ©nements et court aprĂšs le sommeil. Mais les Ă©vĂ©nements Ă©tranges qui semblent se multiplier autour dâAmĂ©lia et de son fils sont-ils rĂ©ellement liĂ©s Ă du surmenage ?
« Mister Babadook » est pour moi le meilleur film dâĂ©pouvante de cette annĂ©e 2014. Sâil revisite une peur ancestrale qui est celle des enfants pour les monstres des armoires, « Mister Babadook » y apporte une rĂ©elle touche de modernitĂ© et Ă©vite avec brio les clichĂ©s rĂ©currents de nombreux autres films du genre.
Contrairement Ă INSIDIOUS ou CONJURING dont je parlais plus haut, il nây a pas de rĂ©el rĂ©pit, lâaction Ă©tant uniquement focalisĂ©e sur deux personnages qui sont tour Ă tour sujets Ă des Ă©vĂ©nements mystĂ©rieux. Lâavantage de « Conjuring » Ă©tait quâil permettait au spectateur de quitter la maison et ainsi dâĂȘtre certain quâaucune apparition ne viendrait le surprendre lâespace de quelques minutes, lâoccasion donc pour lui de souffler avant de rĂ©attaquer les choses sĂ©rieuses. Tel nâest pas le cas dans « Mister Babadook » puisque lâaction est principalement concentrĂ©e dans un lieu confinĂ© : la maison dâAmĂ©lia et de Samuel.
A cela sâajoute un double isolement. Lâisolement social tout dâabord puisque tant Samuel que sa mĂšre peinent Ă sâintĂ©grer en sociĂ©tĂ©. AmĂ©lia tout dâabord, qui ne parvient pas Ă se remettre du dĂ©cĂšs de son compagnon, est une femme incomprise, mĂȘme de sa propre sĆur. Le caractĂšre turbulent de son fils Samuel et son incapacitĂ© Ă le gĂ©rer la mettent donc inĂ©vitablement Ă lâĂ©cart. Samuel quant Ă lui, de par son imagination dĂ©bordante et son obsession Ă dire Ă qui veut lâentendre que le Babadook existe, est marginalisĂ© par les autres enfants. Cet isolement social se rĂ©percutera par la suite entre AmĂ©lia et son propre fils qui, incapables de se comprendre mutuellement, sâisoleront inconsciemment au sein de leur rĂ©alitĂ© respective.
Lâisolement spatial arrive Ă©galement progressivement par la dĂ©scolarisation de Samuel et la prise de congĂ©s par AmĂ©lia suite Ă un surmenage intenable. Les personnages se retrouvent donc isolĂ©s du reste du monde mais aussi dâeux-mĂȘmes dans des rĂ©alitĂ©s antagonistes et au sein dâun espace sombre et confinĂ©. Le contraste est dâailleurs sciemment orchestrĂ© puisque la rĂ©alisatrice a dĂ©clarĂ© avoir fait en sorte de reprĂ©senter les protagonistes de maniĂšre sombre dans un environnement extĂ©rieur lumineux et inversement.
Si lâarchitecture intĂ©rieure de la maison est finalement assez classique dans ce genre de films (une cave, un seul Ă©tage, plusieurs chambres avec de grandes penderies, des portes qui sâouvrent Ă lâopposĂ© des litsâŠ), on ne pourra que saluer les jeux dâombres et de clairs obscurs qui renforcent indĂ©niablement lâatmosphĂšre pesante et angoissante de la maison. Le physique des acteurs, notamment de celui incarnant Samuel, relativement atypiques, ne manqueront pas dâajouter une dimension singuliĂšre Ă lâensemble.
A lâinstar de « Insidious », les Ă©vĂ©nements paranormaux arrivent crescendo sans pour autant que ne soit dĂ©voilĂ© ce qui se tapit dans lâombre. Câest dâailleurs toute la saveur de lâĂ©pouvante face Ă lâhorreur. Car, si le second ne peut se cacher de montrer du sang, de la violence et des boyaux, le premier est quant Ă lui bien plus discret. Le spectateur a alors davantage peur de ce quâil ne voit pas, de ce quâil imagine. Dans un film comme « Mister Babadook », tout est dans la suggestion et celle-ci est millimĂ©trĂ©e avec justesse.
CĂŽtĂ© « musiques », celles-ci servent le film avec brio et ne dĂ©notent pas avec lâensemble. Mais, lâune des forces du film vient vĂ©ritablement du livre du Babadook, vĂ©ritable Ćuvre dâart Ă elle toute seule, pleine de finesse et de crĂ©ativitĂ©. A ce titre, il convient dâindiquer que le livre a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© intĂ©gralement pour le film et quâil ne sâagit pas lĂ dâimages de synthĂšse.
Enfin, le spectateur ne manquera pas dâĂȘtre surpris par la fin, tant celle-ci est⊠particuliĂšre et ne manque pas dâoriginalitĂ©. NâhĂ©sitez pas Ă vous laisser tenter mais ayez le cĆur bien accrochĂ© car si le Babadook a des similitudes physiques avec Mama, le film est Ă mon sens bien plus angoissant. Dans La Dame en noir, les retours au village vous octroyaient du rĂ©pit, il en allait de mĂȘme dans The Innkeepers avec lâaccueil de lâhĂŽtel. Tel nâest pas le cas dans « Mister Babadook », les personnages Ă©tant presque toujours confinĂ©s dans lâhorreur. Quant aux inconditionnels des films dâĂ©pouvante, ceux-ci ne manqueront pas de remarquer toutes les rĂ©fĂ©rences cachĂ©es, vĂ©ritable bonus de ce film. Bon visionnage !
Alors quâAmĂ©lia lit une histoire Ă son fils pour lâendormir comme elle le fait chaque soir, celle-ci fait la dĂ©couverte dâun mystĂ©rieux livre rouge au cĆur de sa bibliothĂšque. IntitulĂ© « Mister Babadook », le livre est composĂ© de nombreuses languettes Ă tirer, chacune dĂ©voilant des illustrations dâun noir terrifiant. Mais, interpelĂ©e par les menaces Ă peine dissimulĂ©es de lâhistoire et son caractĂšre sanglant, AmĂ©lia dĂ©cide finalement de ranger le livre pour ne pas aggraver les terreurs de son fils.
Malheureusement il est dĂ©jĂ trop tard pour Samuel qui, persuadĂ© de voir chaque nuit le Babadook arriver pour le tuer comme cela est Ă©crit dans le livre, dĂ©cide de prendre les choses trĂšs au sĂ©rieux et de sâarmer mortellement en consĂ©quence. AmĂ©lia quant Ă elle se retrouve trĂšs rapidement dĂ©passĂ©e par les Ă©vĂ©nements et court aprĂšs le sommeil. Mais les Ă©vĂ©nements Ă©tranges qui semblent se multiplier autour dâAmĂ©lia et de son fils sont-ils rĂ©ellement liĂ©s Ă du surmenage ?
« Mister Babadook » est pour moi le meilleur film dâĂ©pouvante de cette annĂ©e 2014. Sâil revisite une peur ancestrale qui est celle des enfants pour les monstres des armoires, « Mister Babadook » y apporte une rĂ©elle touche de modernitĂ© et Ă©vite avec brio les clichĂ©s rĂ©currents de nombreux autres films du genre.
Contrairement Ă INSIDIOUS ou CONJURING dont je parlais plus haut, il nây a pas de rĂ©el rĂ©pit, lâaction Ă©tant uniquement focalisĂ©e sur deux personnages qui sont tour Ă tour sujets Ă des Ă©vĂ©nements mystĂ©rieux. Lâavantage de « Conjuring » Ă©tait quâil permettait au spectateur de quitter la maison et ainsi dâĂȘtre certain quâaucune apparition ne viendrait le surprendre lâespace de quelques minutes, lâoccasion donc pour lui de souffler avant de rĂ©attaquer les choses sĂ©rieuses. Tel nâest pas le cas dans « Mister Babadook » puisque lâaction est principalement concentrĂ©e dans un lieu confinĂ© : la maison dâAmĂ©lia et de Samuel.
A cela sâajoute un double isolement. Lâisolement social tout dâabord puisque tant Samuel que sa mĂšre peinent Ă sâintĂ©grer en sociĂ©tĂ©. AmĂ©lia tout dâabord, qui ne parvient pas Ă se remettre du dĂ©cĂšs de son compagnon, est une femme incomprise, mĂȘme de sa propre sĆur. Le caractĂšre turbulent de son fils Samuel et son incapacitĂ© Ă le gĂ©rer la mettent donc inĂ©vitablement Ă lâĂ©cart. Samuel quant Ă lui, de par son imagination dĂ©bordante et son obsession Ă dire Ă qui veut lâentendre que le Babadook existe, est marginalisĂ© par les autres enfants. Cet isolement social se rĂ©percutera par la suite entre AmĂ©lia et son propre fils qui, incapables de se comprendre mutuellement, sâisoleront inconsciemment au sein de leur rĂ©alitĂ© respective.
Lâisolement spatial arrive Ă©galement progressivement par la dĂ©scolarisation de Samuel et la prise de congĂ©s par AmĂ©lia suite Ă un surmenage intenable. Les personnages se retrouvent donc isolĂ©s du reste du monde mais aussi dâeux-mĂȘmes dans des rĂ©alitĂ©s antagonistes et au sein dâun espace sombre et confinĂ©. Le contraste est dâailleurs sciemment orchestrĂ© puisque la rĂ©alisatrice a dĂ©clarĂ© avoir fait en sorte de reprĂ©senter les protagonistes de maniĂšre sombre dans un environnement extĂ©rieur lumineux et inversement.
Si lâarchitecture intĂ©rieure de la maison est finalement assez classique dans ce genre de films (une cave, un seul Ă©tage, plusieurs chambres avec de grandes penderies, des portes qui sâouvrent Ă lâopposĂ© des litsâŠ), on ne pourra que saluer les jeux dâombres et de clairs obscurs qui renforcent indĂ©niablement lâatmosphĂšre pesante et angoissante de la maison. Le physique des acteurs, notamment de celui incarnant Samuel, relativement atypiques, ne manqueront pas dâajouter une dimension singuliĂšre Ă lâensemble.
A lâinstar de « Insidious », les Ă©vĂ©nements paranormaux arrivent crescendo sans pour autant que ne soit dĂ©voilĂ© ce qui se tapit dans lâombre. Câest dâailleurs toute la saveur de lâĂ©pouvante face Ă lâhorreur. Car, si le second ne peut se cacher de montrer du sang, de la violence et des boyaux, le premier est quant Ă lui bien plus discret. Le spectateur a alors davantage peur de ce quâil ne voit pas, de ce quâil imagine. Dans un film comme « Mister Babadook », tout est dans la suggestion et celle-ci est millimĂ©trĂ©e avec justesse.
CĂŽtĂ© « musiques », celles-ci servent le film avec brio et ne dĂ©notent pas avec lâensemble. Mais, lâune des forces du film vient vĂ©ritablement du livre du Babadook, vĂ©ritable Ćuvre dâart Ă elle toute seule, pleine de finesse et de crĂ©ativitĂ©. A ce titre, il convient dâindiquer que le livre a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© intĂ©gralement pour le film et quâil ne sâagit pas lĂ dâimages de synthĂšse.
Enfin, le spectateur ne manquera pas dâĂȘtre surpris par la fin, tant celle-ci est⊠particuliĂšre et ne manque pas dâoriginalitĂ©. NâhĂ©sitez pas Ă vous laisser tenter mais ayez le cĆur bien accrochĂ© car si le Babadook a des similitudes physiques avec Mama, le film est Ă mon sens bien plus angoissant. Dans La Dame en noir, les retours au village vous octroyaient du rĂ©pit, il en allait de mĂȘme dans The Innkeepers avec lâaccueil de lâhĂŽtel. Tel nâest pas le cas dans « Mister Babadook », les personnages Ă©tant presque toujours confinĂ©s dans lâhorreur. Quant aux inconditionnels des films dâĂ©pouvante, ceux-ci ne manqueront pas de remarquer toutes les rĂ©fĂ©rences cachĂ©es, vĂ©ritable bonus de ce film. Bon visionnage !

