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Mister Babadook | The Babadook | 2014

16/08/2014
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Mister Babadook | The Babadook | 2014

Affiche et synopsis

Depuis la mort brutale de son mari, Amelia lutte pour ramener à la raison son fils de 6 ans, Samuel, devenu complètement incontrôlable et qu'elle n'arrive pas à aimer. Quand un livre de contes intitulé « Mister Babadook » se retrouve mystérieusement dans leur maison, Samuel est convaincu que le « Babadook » est la créature qui hante ses cauchemars. Ses visions prennent alors une tournure démesurée, il devient de plus en plus imprévisible et violent. Amelia commence peu à peu à sentir une présence malveillante autour d’elle et réalise que les avertissements de Samuel ne sont peut-être pas que des hallucinations...

Note

« Mister Babadook Â» est le premier long mĂ©trage de Jennifer Kent. Unanimement saluĂ© par la critique spĂ©cialisĂ©e lors de sa sortie, il Ă©tait prĂ©sentĂ© comme un film arrivant Ă  tenir tĂŞte Ă  INSIDIOUS et CONJURING, deux films qui pour moi sont Ă  n’en pas douter les meilleurs films du genre de ces dernières annĂ©es. 

Présentation

Amélia est veuve depuis le terrible accident de voiture qui couta la vie à son compagnon 6 ans plus tôt. Pour ne rien arranger, cet accident survînt le jour de la naissance de leur fils, Samuel, enfant qu’elle élève désormais seule, non sans difficultés. Le jeune garçon est en effet en proie à de violents cauchemars et semble s’inventer un monde imaginaire fait de magie et de monstres invisibles.
 
Alors qu’AmĂ©lia lit une histoire Ă  son fils pour l’endormir comme elle le fait chaque soir, celle-ci fait la dĂ©couverte d’un mystĂ©rieux livre rouge au cĹ“ur de sa bibliothèque. IntitulĂ© « Mister Babadook Â», le livre est composĂ© de nombreuses languettes Ă  tirer, chacune dĂ©voilant des illustrations d’un noir terrifiant. Mais, interpelĂ©e par les menaces Ă  peine dissimulĂ©es de l’histoire et son caractère sanglant, AmĂ©lia dĂ©cide finalement de ranger le livre pour ne pas aggraver les terreurs de son fils.
 
Malheureusement il est déjà trop tard pour Samuel qui, persuadé de voir chaque nuit le Babadook arriver pour le tuer comme cela est écrit dans le livre, décide de prendre les choses très au sérieux et de s’armer mortellement en conséquence. Amélia quant à elle se retrouve très rapidement dépassée par les événements et court après le sommeil. Mais les événements étranges qui semblent se multiplier autour d’Amélia et de son fils sont-ils réellement liés à du surmenage ?

« Mister Babadook Â» est pour moi le meilleur film d’épouvante de cette annĂ©e 2014.  S’il revisite une peur ancestrale qui est celle des enfants pour les monstres des armoires, « Mister Babadook Â» y apporte une rĂ©elle touche de modernitĂ© et Ă©vite avec brio les clichĂ©s rĂ©currents de nombreux autres films du genre.
 
Contrairement Ă  INSIDIOUS ou CONJURING dont je parlais plus haut, il n’y a pas de rĂ©el rĂ©pit, l’action Ă©tant uniquement focalisĂ©e sur deux personnages qui sont tour Ă  tour sujets Ă  des Ă©vĂ©nements mystĂ©rieux. L’avantage de « Conjuring Â» Ă©tait qu’il permettait au spectateur de quitter la maison et ainsi d’être certain qu’aucune apparition ne viendrait le surprendre l’espace de quelques minutes, l’occasion donc pour lui de souffler avant de rĂ©attaquer les choses sĂ©rieuses. Tel n’est pas le cas dans « Mister Babadook Â» puisque l’action est principalement concentrĂ©e dans un lieu confinĂ© : la maison d’AmĂ©lia et de Samuel.
 
A cela s’ajoute un double isolement. L’isolement social tout d’abord puisque tant Samuel que sa mère peinent à s’intégrer en société. Amélia tout d’abord, qui ne parvient pas à se remettre du décès de son compagnon, est une femme incomprise, même de sa propre sœur. Le caractère turbulent de son fils Samuel et son incapacité à le gérer la mettent donc inévitablement à l’écart. Samuel quant à lui, de par son imagination débordante et son obsession à dire à qui veut l’entendre que le Babadook existe, est marginalisé par les autres enfants. Cet isolement social se répercutera par la suite entre Amélia et son propre fils qui, incapables de se comprendre mutuellement, s’isoleront inconsciemment au sein de leur réalité respective.
 
L’isolement spatial arrive également progressivement par la déscolarisation de Samuel et la prise de congés par Amélia suite à un surmenage intenable. Les personnages se retrouvent donc isolés du reste du monde mais aussi d’eux-mêmes dans des réalités antagonistes et au sein d’un espace sombre et confiné. Le contraste est d’ailleurs sciemment orchestré puisque la réalisatrice a déclaré avoir fait en sorte de représenter les protagonistes de manière sombre dans un environnement extérieur lumineux et inversement.
 
Si l’architecture intérieure de la maison est finalement assez classique dans ce genre de films (une cave, un seul étage, plusieurs chambres avec de grandes penderies, des portes qui s’ouvrent à l’opposé des lits…), on ne pourra que saluer les jeux d’ombres et de clairs obscurs qui renforcent indéniablement l’atmosphère pesante et angoissante de la maison. Le physique des acteurs, notamment de celui incarnant Samuel, relativement atypiques, ne manqueront pas d’ajouter une dimension singulière à l’ensemble.
 
A l’instar de « Insidious Â», les Ă©vĂ©nements paranormaux arrivent crescendo sans pour autant que ne soit dĂ©voilĂ© ce qui se tapit dans l’ombre. C’est d’ailleurs toute la saveur de l’épouvante face Ă  l’horreur. Car, si le second ne peut se cacher de montrer du sang, de la violence et des boyaux, le premier est quant Ă  lui bien plus discret. Le spectateur a alors davantage peur de ce qu’il ne voit pas, de ce qu’il imagine. Dans un film comme « Mister Babadook Â», tout est dans la suggestion et celle-ci est millimĂ©trĂ©e avec justesse.
 
CĂ´tĂ© « musiques Â», celles-ci servent le film avec brio et ne dĂ©notent pas avec l’ensemble. Mais, l’une des forces du film vient vĂ©ritablement du livre du Babadook, vĂ©ritable Ĺ“uvre d’art Ă  elle toute seule, pleine de finesse et de crĂ©ativitĂ©. A ce titre, il convient d’indiquer que le livre a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© intĂ©gralement pour le film et qu’il ne s’agit pas lĂ  d’images de synthèse.
 
Enfin, le spectateur ne manquera pas d’être surpris par la fin, tant celle-ci est… particulière et ne manque pas d’originalitĂ©. N’hĂ©sitez pas Ă  vous laisser tenter mais ayez le cĹ“ur bien accrochĂ© car si le Babadook a des similitudes physiques avec Mama, le film est Ă  mon sens bien plus angoissant. Dans La Dame en noir, les retours au village vous octroyaient du rĂ©pit, il en allait de mĂŞme dans The Innkeepers avec l’accueil de l’hĂ´tel. Tel n’est pas le cas dans « Mister Babadook Â», les personnages Ă©tant presque toujours confinĂ©s dans l’horreur. Quant aux inconditionnels des films d’épouvante, ceux-ci ne manqueront pas de remarquer toutes les rĂ©fĂ©rences cachĂ©es, vĂ©ritable bonus de ce film. Bon visionnage !

South .
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đź’¬Commentaires

1.Posté par LuCas le 26/11/2014 13:24 | Alerter
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Ce film m’a déçu et je regrette de l’avoir vu. Personnellement, je m’attendais à quelque chose de surprenant, mais on a affaire à du déjà-vu.

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