Menu

Notez

  

Le Passager No 4 | Stowaway | 2021

14/05/2021
Lu 957 fois





Le Passager No 4 | Stowaway | 2021

Affiche et synopsis

Un passager clandestin est découvert au sein d'un vaisseau spatial en direction de la planÚte Mars.

Tout va changer pour l'équipage, qui va devoir faire face à de nouvelles contraintes et choix.

C'est donc ensemble que ces hommes et femmes parfaitement entraßnés mais pas préparés à ce qui les attend, vont tenter de garder leur humanité pour une ultime décision...

Présentation

Je pense qu'il faut d'emblĂ©e signaler que dans ce film, il ne s'agit pas que de science-fiction. L'espace a Ă©tĂ© utilisĂ© pour aborder et explorer un sujet particulier, qui aurait pu l'ĂȘtre sur Terre. Ainsi, l'histoire qui paraĂźt cousue de fil blanc Ă  la seule lecture du titre... en surprendra quelques-uns. Pour certains, un titre doit tout donner et tout cacher Ă  la fois. DĂ©fi difficile, si ce n'est impossible. Ici, il semble que ce soit le cas, parce que justement, on pense avoir dĂ©jĂ  tout saisi, alors que ce n'est peut-ĂȘtre pas le cas. VoilĂ  tout l'intĂ©rĂȘt du travail fourni par le rĂ©alisateur et celui des acteurs afin de nous permettre de nous projeter dans l'aventure. Ajoutons que cette fois, et au contraire des films rĂ©cents du mĂȘme genre, pas de grande star Ă  l'affiche.
 
Tout commence agrĂ©ablement, quoique trop brusquement et sans prĂ©ambule, ce qui peut gĂącher l'entrĂ©e en matiĂšre. Pas de rĂ©elle prĂ©sentation donc, on s'installe immĂ©diatement dans l'expĂ©dition en accrochant rapidement notre ceinture. Puis la logique s'installe, surtout pour celles et ceux qui ont souhaitĂ© prendre connaissance du scĂ©nario avant, tandis que pour les autres, on avance Ă  petits pas. Les dĂ©cors sont rigoureux et de bonne facture, on dĂ©couvre la personnalitĂ© de chacun des protagonistes... en attendant le fameux passager n°4. L'esprit de chacun fait alors son chemin : pour certains, il sera un Ă©niĂšme monstre (et lĂ  le plaisir est susceptible de s'effondrer comme une pimpante chantilly sur un gĂąteau d'anniversaire), pour d'autres, il sera peut-ĂȘtre une bactĂ©rie, un animal, ou un extra-terrestre. Les questions s'enchaĂźnent, au fur et Ă  mesure que les images dĂ©filent, nous amenant irrĂ©mĂ©diablement et avec subtilitĂ© Ă  la rĂ©ponse tant attendue. Rappelons que le sujet du passager surprise a plusieurs fois Ă©tĂ© traitĂ© au cinĂ©ma (Alien le 8Ăšme passager, Life, origine inconnue, etc..). Alors comment Joe Penna a-t-il rĂ©ussi le pari de nous surprendre encore ? Et va-t-il rĂ©ussir seulement ?
 
Lorsque le passager n°4 surgit enfin devant nos regards attentifs (et impatients), la scĂšne est assez ingĂ©nieusement amenĂ©e, certains Ă©mettront peut-ĂȘtre alors des doutes. La tension monte ensuite graduellement et l'histoire se dĂ©veloppe sous nos yeux, sans que l'on saisisse vraiment oĂč va nous mener l'intrusion de ce fameux « visiteur Â» : bienvenu ou indĂ©sirable ?
 
Les images de l'espace sont peu nombreuses mais de qualitĂ©, le rĂ©alisateur n'a pas misĂ© sur ces plans lĂ  pour retenir notre attention. J'imagine qu'il a souhaitĂ© mettre le doigt sur le cĂŽtĂ© humain, ou plus prĂ©cisĂ©ment sur le comportement face Ă  un Ă©vĂ©nement inĂ©luctable. Ressentons-nous les mĂȘmes Ă©motions dans l'espace que sur Terre face Ă  un cruel dilemme ? RĂ©agirions-nous de la mĂȘme maniĂšre ? Difficile de rĂ©pondre. VoilĂ  quasiment l'intĂ©rĂȘt principal de cet inhabituel long-mĂ©trage.
 
Ici, l'intrusion de ce nouvel élément parmi l'équipage se fera brutalement et bizarrement aprÚs que le réalisateur nous ait habitués à un rythme de vie et des contraintes parfaitement calculés. A partir de là, le film commence vraiment. Tout comme les ennuis d'ailleurs, comme on l'imaginait. Mais ici, je trouve que l'histoire et les acteurs ont su nous surprendre dans leurs réactions. De plus, pas de violence dans ce film, juste de l'émotion et du plaisir. La maniÚre dont on vit le dénouement du film dépend de la façon dont on l'aborde. Enfin, nous sommes portés lentement mais sûrement vers cette conclusion qui pourra paraßtre illogique ou pas, mais sans que nous ayons à sortir la boßte de mouchoirs.

Il faut simplement se laisser porter, et imaginer quel choix nous ferions, quelle décision nous prendrions, nous.
 
La musique du compositeur et pianiste Volker Bertelmann, qui a déjà quelques B.O.F (bandes originales de films) à son actif, enlace le film aux rythmes lents d'un piano et de violons, avec quelques turbulences aussi, mais le talent du réalisateur Joe Penna est si subtil qu'il parvient à nous la faire oublier lors de scÚnes essentielles.
 
On ressort de cette sĂ©ance, non pas la tĂȘte dans les Ă©toiles, bien que ce soit un film de SF, mais pleine de questions sur le comportement que l'homme adoptera face aux inĂ©luctables Ă©preuves qui l'attendront lorsqu'il aura enfin atteint son but : vivre lĂ -haut.
 
Saura-t-il retrouver cette humanité qu'il tend à perdre de plus en plus sur Terre, ou se perdra-t-il irrémédiablement pour nous conduire tous à notre perte ?...
 
Et vous, que feriez-vous ?...

Siebella CHTH
Copyright @ Siebella ChTh pour Le Galion des Etoiles. Tous droits réservés. En savoir plus sur cet auteur


💬Commentaires

1.Posté par Jean Christophe GAPDY le 15/05/2021 17:21 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

JCGapdy
VoilĂ  le genre de chronique qui ne peut qu'attiser la curiositĂ© et s'interroger dĂ©jĂ  sans mĂȘme avoir vu quoi que ce soit d'autre que l'affiche ci-dessus et la bande annonce (qui elle permet de savoir qui est ce quatriĂšme passager (ce qu'indique le titre anglais), ainsi que le dilemme posĂ©. Merci de cette superbe chronique qui donne envie... mais va me laisser sur ma faim, n'ayant pas Netflix et ne prĂ©voyant pas de l'avoir.

2.Posté par B BLANZAT le 17/03/2022 12:53 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Blanzat
Sans abonnement Netflix, j'ai quand mĂȘme pu voir ce film, et je dois dire tout de suite que je n'ai pas eu le mĂȘme ressenti que Siebella.
Le point de dĂ©part est trĂšs intĂ©ressant et on comprend trĂšs vite que le traitement de l'histoire s'inscrira dans la veine Gravity, Ad Astra ou mĂȘme le Moon de Duncan Jones. Un point de vue trĂšs resserrĂ© sur les protagonistes : nous sommes seuls avec eux pendant presque deux heures. MĂȘme s’ils sont en communication avec la Terre (station HypĂ©rion), les Ă©changes se font par oreillette, donc on n’a que la moitiĂ© de la conversation, cĂŽtĂ© espace.
Les premiĂšres minutes sont consacrĂ©es au dĂ©collage, on est embarquĂ© dans l'apprĂ©hension des personnages, surtout ceux dont c’est la premiĂšre remontĂ©e de puits gravitationnel : les secousses, la nausĂ©e, le silence soudain
 j’ai pensĂ© Ă  l’une des histoires de la trilogie de l’espace d’Arthur C. Clarke, peut-ĂȘtre “Les Ăźles de l'espace” ou “LumiĂšre cendrĂ©e”, qui dĂ©taille assez bien les opĂ©rations de mise en orbite, les sensations en s'Ă©loignant de la Terre.
La technique prĂ©sentĂ©e dans le film est inĂ©dite selon moi au cinĂ©ma, puisqu’ils utilisent un systĂšme de fronde pour le voyage vers Mars : leur propulseur est amarrĂ© Ă  un cĂąble de plusieurs kilomĂštres de long, leur module de vie et de commande est Ă  l'autre bout, et entre les deux ce sont de grands panneaux solaires qui assurent l'alimentation Ă©lectrique. Ils tournent ainsi Ă  grande vitesse, assurant la gravitĂ© dans leurs lieux de vie, et c’est fort pratique au niveau de la rĂ©alisation, car on n’a pas Ă  suspendre des acteurs en permanence Ă  des filins sur fond vert.
Je fais un apartĂ© sur cette question du zĂ©ro G au cinĂ© ou dans les sĂ©ries : l’astuce courante, en dehors de la centrifugeuse qui gĂ©nĂšre une gravitĂ© artificielle, c’est le coup des bottes magnĂ©tiques, comme dans The Expanse: et les cheveux, nom d’un neutron !? Ça va pour les mecs qui ont souvent le crĂąne rasĂ© ou les cheveux cours, mais pour le reste on devrait voir la moindre mĂšche flotter quand mĂȘme !
Bref, pour revenir Ă  notre histoire, la suite est une sĂ©rie de ratĂ©s Ă  tous Ă©gards. D’abord dans l’histoire elle-mĂȘme puisque la dĂ©couverte d’un quatriĂšme passager met en jeu la survie de la mission. J’apprĂ©cie la critique sur le low-cost : le vaisseau Ă©tait fait pour 2, ils ont rĂ©duit les coĂ»ts et mĂȘme l’épaisseur de coque pour en avoir un troisiĂšme, alors quatre c’est carrĂ©ment hors budget.
Ensuite le scĂ©nario n’est pas fini : l’explication du technicien qui s’est cognĂ© la tĂȘte...

Nouveau commentaire :
PENSEZ A SAUVEGARDER VOTRE COMMENTAIRE SUR VOTRE PC AVANT DE L’ENVOYER ! En effet, le Galion est facĂ©tieux et parfois, l’envoi peut ne pas aboutir dans le poste de pilotage. Le transfert est rĂ©ussi lorsqu’aprĂšs avoir cliquĂ© sur « ajouter », vous voyez en encadrĂ© et en rouge le texte « Votre commentaire a Ă©tĂ© postĂ© ». SVP soignez votre orthographe, oubliez le langage SMS et ne mettez pas de liens externes ou de commentaires ne vous appartenant pas. Veuillez prendre connaissance du RĂšglement avant de poster votre commentaire. Le filtrage des commentaires est de rigueur sur ce site. Le Webmaster se rĂ©serve le droit de supprimer les commentaires contraires au rĂšglement.

🧩✹Faut voir grand dans la vie, quitte à voyager à travers l'univers en chaussettes, autant en choisir une paire qui ait d’la gueule !✹🧩