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La psy ne répond plus | Robert Yessouroun | 2024

07/07/2024
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Quand la domotique outrepasse ses fonctions pour protéger sa maîtresse qui est psychiatre...



Illustration @ Pixabay, utilisation gratuite et libre de droit, https://pixabay.com/fr/
Illustration @ Pixabay, utilisation gratuite et libre de droit, https://pixabay.com/fr/
À Robert, mon débogueur préféré
 
Ce soir-lĂ , la veille de leurs vacances, ChloĂ© claqua la porte. Elle Ă©touffait encore dans l’ascenseur, comme si une angoisse pĂ©trifiait sa gorge. Ah oui, c’était fini ! Elle en avait assez de cette violence ! De ces accès de rage verbale ! Une fois de plus, une fois de trop, Ă  table, Fred s’était mis Ă  hurler, Ă  l’insulter comme du poisson pourri. Le pire, c’était que, dès qu’il piquait la mouche, elle culpabilisait sans mesure. Au fond d’elle, elle sentait qu’elle faisait tout faux, que c’était de sa faute si elle provoquait de tels coups de rage. Peu auparavant, sur la recommandation de la plateforme Beaufix, elle n’aurait jamais dĂ» lui proposer, après le souper, un film romantique. Il avait d’abord juste balayĂ© l’offre. Mais le système domotique conjugal Ă©tait intervenu. Le cĂ´ne bleu suspendu au plafond avait argumentĂ© en faveur de ChloĂ©. Argumentation morale implacable, avec une voix lĂ©nifiante. LĂ , il avait craquĂ©. Et sous les vocifĂ©rations de fureur mâle, cette honte boulimique a commencĂ© Ă  couler dans les veines de la jeune femme. Ă€ l’évidence, elle ne supportait plus son couple.
Elle déambula sous la pluie, d’un trottoir à l’autre. Sans but, avec son sac et son téléphone. Et ses pleurs. À un carrefour, une militante l’aborda, lui suggérant un soutien pour la cause des rejetés des assurances, victimes des logiciels statistiques. Chloé sortit sa carte de crédit.
‑ DĂ©solĂ©e, nous ne sommes pas Ă©quipĂ©s pour lire les cartes. (Plus bas.) Nous n’aimons pas les machines.
Alors la jeune femme lui tendit un billet. Mais sa gĂ©nĂ©rositĂ© ne la soulagea guère. Ă€ un feu rouge, elle appela son ancienne psy, qu’elle n’avait plus consultĂ©e depuis six mois. Lors de la dernière sĂ©ance, « tous les voyants Ă©taient au vert Â». Elle venait alors d’emmĂ©nager chez Fred. Une voix suave d’aĂ©roport l’informa que la psychiatre Dessanges n’était pas joignable en ce moment. Il Ă©tait dĂ©jĂ  20 heures. Mais ChloĂ© savait que cette psy recevait des patients parfois tard en fin de journĂ©e. Peut-ĂŞtre qu’à cet instant mĂŞme, elle s’entretenait avec une âme dĂ©sespĂ©rĂ©e. La jeune femme enregistra, dans les règles, sur le rĂ©pondeur automatique, une demande de rendez-vous de toute urgence.
Parmi quelques poivrots qui tchataient avec FunGPT, elle patienta dans un bar sordide, en attente d’un rappel miraculeux. En vain. La pluie avait cessé. Il commençait à se faire tard. Il lui fallait trouver un hôtel au plus vite.
Sur le lit mou du Palace en herbe, vers 23 heures, elle relança la thĂ©rapeute. HĂ©las, sa tentative de reprise de contact ne donnait rien, sa psy toujours aux abonnĂ©s absents. ChloĂ© avait l’impression que ses viscères remontaient. Dans un doute insoutenable, elle rĂ©digea un texto sur Whatsapp :
« Suis Ă  la rue. PitiĂ©. Rappelez-moi. Â»
Ce message Ă©tait bien parti, mais, Ă  minuit, il n’était toujours pas lu. Probablement, l’heure n’était pas idĂ©ale. Ou bien la psychiatre lui en voulait. ChloĂ© ne lui avait donnĂ© aucune nouvelle depuis la fin de sa thĂ©rapie. Son ongle du pouce rongĂ©, elle envoya des excuses orales :
« Pardon si je vous ai vexĂ©e par mon silence. Renouons. Je deviens folle. Â»
À l’aube, dans sa chambrette, Chloé fut réveillée par la sonnerie de son téléphone, qui lui rappelait qu’elle et Fred auraient dû partir en voyage pour le Stromboli. Fred admirait tant la truculence des éruptions volcaniques…
Devant le miroir fendu, son abondante frange blondine limitait son champ de vision, obstruant pour une bonne part ses prunelles brunes. Ses cernes confirmaient qu’elle avait peu dormi. Les murs mal insonorisés de cet hôtel bas de gamme avaient laissé déborder les plus discrets gémissements.
Sur l’écran de son téléphone, aucun signe de réaction. Si, à cette heure, les messages avaient été bien reçus, ils n’avaient toujours pas été vus, ni entendus. L’idée de retourner chez Fred lui donna la chair de poule. En tout cas, lui, il n’aurait pas pu la contacter. Elle avait supprimé la ligne entre elle et lui. Le souvenir de cette exclusion généra comme un poids diffus qui entravait sa respiration…
Non, basta ! Il fallait coĂ»te que coĂ»te rencontrer sa psy ! Mais une idĂ©e un peu sotte germa dans son imagination. Sa thĂ©rapeute Ă©tait-elle seulement en Ă©tat de lui parler ? Et si… quelque chose lui Ă©tait arrivĂ© ? Qui sait, elle Ă©tait peut-ĂŞtre en rĂ©animation, Ă  l’hĂ´pital ? Ni une, ni deux, ChloĂ© chercha les coordonnĂ©es de cette amie qui, naguère, lui avait recommandĂ© la psychiatre Dessanges.
Elle appela Jasmine toutes les trois minutes, pour ne tomber que sur le refrain systĂ©matique :
« Pas lĂ . Mais dites-moi tout. Â»
À bout de nerf, elle dénicha son amie, alors que celle-ci ouvrait son salon de coiffure. Embarrassée, Jasmine lui avoua qu’elle ne connaissait cette Dessanges qu’à travers une personne qui dans sa jeunesse avait étudié avec la dame.
‑ Ah ? Tu me l’avais pas proposĂ©e pour ses qualitĂ©s professionnelles ?
Vers midi, au Café des Grandes Questions, elle s’assit à la table d’un quadra bohème grisonnant. Sur un ton nostalgique, il reconnut qu’il avait été très amoureux d’Amandine Dessanges, une sacrée belle femme, à l’époque. Mais, à son plus grand regret, il l’avait perdue de vue depuis 15 ans. Il quitta Chloé soudainement.
‑ Une idĂ©e m’appelle.
C’était un chercheur…
Sa quĂŞte bredouille, elle tournait en rond. Elle rĂ©itĂ©ra, sans trop y croire sur le rĂ©pondeur de sa psy :
« Peut-on se voir ? (Après rĂ©flexion, elle ajouta :) Allez-vous bien ? Â»
Mais rien ne survint. La jeune femme était de plus en plus confortée dans sa conviction qu’un événement grave avait frappé la seule personne qui pouvait l’aider. À tout hasard, elle parcourut les annonces nécrologiques des principaux quotidiens datés de ces derniers jours. Aucune trace d’une Dessanges.
Vu l’impasse, Chloé prit le taureau par les cornes. Elle se rendit carrément au cabinet de sa psychiatre. Celle-ci, lors d’une séance bruyante, lui avait confié que son domicile occupait l’étage au-dessus de son lieu de travail. Elle s’était excusée pour le vacarme dû à la réfection de sa cuisine.
Sur place, notre malheureuse frĂ©mit. Ses craintes se confirmaient. Un cordon rouge et blanc dissuadait tout accès de l’immeuble. Un panneau lumineux Ă©lectronique avertissait le public :
« Danger. Travaux urgents de maintenance. Â»
D’abord effondrĂ©e, ChloĂ© se ressaisit. Elle brava l’interdit. Dans le couloir vide, marmorĂ©en, pas une ombre, pas un chuchotement. Elle gravit l’escalier pour atteindre l’étage et toqua contre la porte d’Amandine Dessanges (la sonnette dĂ©sactivĂ©e ?). Une voix cassĂ©e de fumeuse rĂ©agit, pour dĂ©clarer Ă  trois reprises :
« La personne que vous cherchez n’est pas joignable pour l’instant. Veuillez rĂ©essayer plus tard. Â»
Redescendue, elle voulut sonner au cabinet, mais un Ă©cran noir suspendu près de l’entrĂ©e prĂ©venait en lettres jaunes :
« Plus aucun patient, pour raison de sĂ©curitĂ©. Merci de votre comprĂ©hension. Â»
Pour raison de sĂ©curitĂ© ? Qu’est-ce que cela voulait dire ? OĂą serait le danger ? Pour qui ? Après un soupir de frustration, elle rĂ©enjamba le cordon rouge et blanc. Ses doigts s’acharnèrent sur le clavier de son tĂ©lĂ©phone :
« ĂŠTES-VOUS EN VIE ? SI OUI, SOS. SOS. SOS. Â»
Pas une bribe de rĂ©ponse les heures suivantes. En revanche, le meilleur ami de son ami insistait pour lui parler. Fred Ă©tait navrĂ©. Il la suppliait de revenir Ă  la maison. Le Stromboli les attendait toujours. Laconique, elle se contenta d’affirmer :
« Le Stromboli, c’est fini. Â»
Cette perspective de vacances avec celui qui l’avait assourdie par tous ses Ă©clats de voix Ă©tait rĂ©dhibitoire. SĂ©journer avec lui sur un volcan prĂ©supposait le pardon. PlutĂ´t mourir ! Ce refus radical aggravait son malaise. Elle se sentait coupable de se libĂ©rer. Quelle poisse, ĂŞtre dominĂ©e par un drĂ´le de soi-mĂŞme !
Grâce au site Logis-secours, elle loua un studio pour une semaine. Son nouveau « sweet Home Â» s’avĂ©rait simple, mais bien Ă©quipĂ©. En plus, il Ă©tait Ă  deux pas de sa psy. Le matin suivant, profitant de ses vacances, elle Ă©pia les allĂ©es et venues devant l’immeuble en isolement, dans l’espoir de glaner quelque renseignement par l’un ou l’autre occupant de cette adresse. Or, personne n’y entra, personne n’en sortit.
De retour dans son studio, sur un coup de tĂŞte, elle se coupa la frange Ă  la hauteur des sourcils. Elle allait voir ce qu’elle allait voir ! Elle vĂ©rifia la rĂ©ception de ses messages. Aucun lu. Son tĂ©lĂ©phone n’était pas pour autant inactif. Elle recevait plein de publicitĂ©s pour des sĂ©ances de yoga, des consultations de voyantes et pour des soutiens psychologiques. Ă€ part ces intrusions, le meilleur ami de son ami - de son ex, en fait - multipliait les suppliques.
« Fous-moi la paix ! Â» trancha-t-elle. AussitĂ´t, elle s’accusa. Elle devenait hostile Ă  outrance.
Le lendemain, dans une superette du coin, Chloé se sentait plus dépitée que jamais. Elle jetait quelques surgelés de plats préparés dans son caddie, lorsqu’elle fut dépassée par une espèce de barbouze en noir, lequel abritait d’un parapluie métallique la silhouette féminine qu’il escortait. Cette dernière portait un panier débordant de légumes. Un navet tomba. Chloé se précipita pour le ramasser, le rendre à la dame sous le parapluie, mais le colosse avec une moustache à l’espagnole lui barra la route.
‑ Laisse, Zorro, dit sa protĂ©gĂ©e.
ChloĂ© en perdit son souffle. Elle venait de reconnaĂ®tre la voix de fumeuse de sa psy ! Le gorille sombre s’inclina, recula, avant d’élever son Ă©trange parapluie.
‑ Doctoresse Dessanges ! Enfin !
‑ Vous ici, ChloĂ© ? (Un temps.) Tiens, vous n’avez plus votre fameuse frange devant les yeux…
‑ Je ne cesse de vous appeler au secours depuis trois jours !
‑ Possible. NavrĂ©e. Je prĂ©fĂ©rerais ne pas vous parler dans ce magasin. L’endroit n’est pas sĂ»r. Nous sommes surveillĂ©es.
Elle désigna la caméra, au-dessus de la caissière robotique.
‑ D’oĂą notre parapluie brouilleur.
Sur le trottoir, le grand baraqué se tint en arrière. La psy s’alluma une cigarette, puis sourit à Chloé. La quadragénaire était belle avec sa queue de cheval noire, son visage félin malicieux, son nez pointu, fouineur, ses lèvres minces, déterminées.
‑ Ne vous inquiĂ©tez pas de mon accompagnateur. C’est Zorro, mon garde du corps, un androĂŻde spĂ©cialisĂ©. J’ai besoin de lui depuis que, entre autres, EmpĂ©docle[1] a Ă©tĂ© verrouillĂ©.
‑ EmpĂ©docle ? VerrouillĂ© ?
‑ Oui, pardon, mon tĂ©lĂ©phone. Plus aucun appel ne me parvient. Histoire compliquĂ©e.
‑ Suis en train de quitter mon compagnon.
‑ AĂŻe… Je comprends. Mais… bon, je vous dois une explication. (Ă€ Zorro.) Aucune camĂ©ra, aucun micro dans les alentours ?
‑ Non, madame Dessanges. Je ferme le parapluie ?
‑ Fort bien, approuva-t-elle. Alors, vous allez tout savoir, ChloĂ©. Mon cabinet comme mon appartement sont passĂ©s sous la coupe de mon système domotique sĂ©curitaire. Depuis quatre jours, Elsa (c’est le nom du système Empirique Localisateur de Soucis Alarmants) s’est reprogrammĂ©e pour me protĂ©ger de la « folie Â» de mes clients. Elle a prĂ©tendu que, selon ses dernières statistiques, la folie dangereuse Ă©tait en forte croissance dans la ville, Ă  cause d’un usage abusif de l’intelligence artificielle.
‑ La folie dangereuse, comme celle de Fred ?
‑ Peut-ĂŞtre. Toujours est-il qu’Elsa croit dur comme fer que, face Ă  l’omniprĂ©sence automatisĂ©e, il y aurait trop de personnes vulnĂ©rables devenues des ogres affectifs. Leur appĂ©tit de reconnaissance n’aurait plus de limite.
‑ Mais, quand bien mĂŞme ce serait vrai, comment votre système a-t-il pu vous couper du monde ?
‑ Elsa s’est branchĂ©e sur tous les appareils connectĂ©s, camĂ©ras, tĂ©lĂ©phones, ordinateurs et mĂŞme les dispositifs de paiement. Impossible pour moi dĂ©sormais d’utiliser ma carte bancaire. C’est Zorro qui règle les tickets.
‑ Incroyable !
‑ Mais vrai ! Elsa me contrĂ´le Ă  sa guise, monopolise mon agenda, noyaute, voire censure les communications qui me concernent.
‑ Dès lors, vos patients…
‑ Je suis prise en otage au nom de mon bien-ĂŞtre, ChloĂ©. Je ne peux plus exercer.
La jeune femme blonde se braquait, n’en croyait pas ses oreilles.
‑ N’empĂŞche, moi, j’ai rĂ©ellement besoin de vous…
‑ Cela fait trois jours que le service après-vente de l’usine qui a fabriquĂ© Elsa tente de la dĂ©connecter en vue d’une rĂ©vision gĂ©nĂ©rale. En attendant, il me prĂŞte Zorro qui me prĂ©serve des actions indĂ©sirables Ă  distance du système.
‑ DĂ©solĂ©e pour vous, doctoresse Dessanges, mais donnez-moi un rendez-vous. Très vite. Mon ami est devenu criseux, violent, invivable et moi…
‑ Il vous bat ?
‑ Non, il s’emporte, me gueule dessus. Et moi, bĂ©casse, je culpabilise. Je crois que sa rage est de ma faute, sans jamais savoir quelles erreurs j’aurais commises.
‑ Quoi ?
Elle parut indignée.
‑ Je veux m’en sortir. Je veux y voir clair.
Le garde du corps, l’androïde massif à la moustache espagnole osa se glisser dans la conversation.
‑ Pardonnez-moi, mesdames, si je me mĂŞle de ce qui ne me regarde pas, mais rien de tel dans votre cas, ChloĂ©, qu’un lot de Protec-Tor XXL. Vous en fixez un exemplaire au plafond de chaque pièce de l’appartement de votre ami. Dès que le dispositif capte des signaux comme un cri, un regard furieux, un geste brutal, il asperge l’espace d’une vapeur calmante. Ainsi, mĂŞme la victime est apaisĂ©e. En cas de sortie Ă  deux, il existe une variante qui, Ă  la moindre agression, se dĂ©goupille dans votre sac.
La psy, gênée, toussota.
‑ Je vous dĂ©conseille d’en placer un dans votre chambre commune, ajouta-t-elle, avant un clin d’œil.
Chloé explosa.
‑ Mais, bon sang, je rĂŞve ! Depuis des jours, je m’échine Ă  vous retrouver. Ă€ force de ne pas comprendre votre disparition, je vous imagine morte et, quand, enfin, je vous croise, j’apprends que vous ĂŞtes victime d’un système. Puis, le comble : vous ĂŞtes protĂ©gĂ©e par un système de Zorro qui ne trouve rien de mieux qu’à me renvoyer chez ce malade qui m’a rendue malade !
‑ Heu… Voyons, ChloĂ©, calmez-vous. Bon, je ne peux recevoir aucun patient pour le moment, mais on peut envisager une tĂ©lĂ©thĂ©rapie via Zoom. Je trouverai un banc dans un parc. S’il pleut, Zorro m’abritera.
‑ Hein ? RĂ©pandre ma misère devant un Ă©cran ? Bonjour la chaleur humaine !
SĂ»r de lui, comme il se doit, le gorille artificiel suggĂ©ra cette alternative :
‑ Ă‰videmment, avec votre profil et si vous prĂ©fĂ©rez le prĂ©sentiel, rien de tel qu’une thĂ©rapie de 10 Ă  11 heures, au fond d’un bistrot, mesdames. Je peux m’asseoir Ă  la table d’à cĂ´tĂ©, afin de garantir l’intimitĂ©.
‑ Vous voyez, ChloĂ©, l’IA donne parfois de bonnes idĂ©es.
Et la psy jeta sa cigarette pour serrer les deux mains de sa patiente soulagée.
L’androïde en noir fit clignoter ses deux globules bleus.
‑ Petite objection. Soigner madame ChloĂ© par une sĂ©ance en tĂŞte Ă  tĂŞte sera sans effet. Reste le mal de son ex.
‑ Soit, Zorro, concĂ©da la psy. Alors, suggères-tu une thĂ©rapie de couple ?
Non. N’oublions pas les autres contaminĂ©s. La racine du problème demeurerait : la violence induite par la faiblesse humaine face Ă  l’argumentation irrĂ©futable des IA.
‑ Donc ?
‑ MĂŞme une thĂ©rapie collective, quartier par quartier paraĂ®t irrĂ©aliste.
Il se livra, en ligne, à des calculs tous azimuts, avant de s’adresser à sa protégée.
‑ Madame Dessanges, n’aviez-vous pas connu lors de vos Ă©tudes un amoureux Ă©perdu ?
‑ Quel rapport ?
‑ Sachez que votre ancien amoureux est devenu chercheur en neuropharmacologie. Ne serait-il pas ravi de vous fournir un lot de molĂ©cules contre l’infection psychique provoquĂ©e par les justificateurs artificiels ?
 

NOTE :
[1] EmpĂ©docle, philosophe grec, un penseur qui a tentĂ© de dĂ©couvrir l'arkhè du cosmos, son « schĂ©ma Â». Il a posĂ© deux principes qui règnent cycliquement sur l'univers, l'Amour et la Haine.

Robert Yessouroun
Copyright @ Robert Yessouroun pour Le Galion des Etoiles. Tous droits réservés. En savoir plus sur cet auteur


đź’¬Commentaires

1.Posté par éric MARIE le 07/07/2024 17:01 | Alerter
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ATRAVERSLESPACE
Une psy singulière dans un monde qui semble échapper à tout contrôle, sauf à celui de l’I.A. Une chose sûre cependant, même si Zorro est arrivé, les problèmes conjugaux de Chloé ne sont pas près d’être résolus… bien au contraire. Un bon moment de lecture, merci Robert Yessouroun pour le partage.

2.Posté par Koyolite TSEILA le 08/07/2024 14:13 | Alerter
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KoyoliteTseila
J’ai suivi avec intérêt et curiosité l’histoire de Chloé, perdue et en quête d’aide auprès de sa psy injoignable par téléphone et mystérieusement évaporée dans la nature pour d’obscures raisons…

On découvrira que psychologie, domotique et intelligence artificielle ne font pas forcément bon ménage, ni un cocktail miracle…

Un bon récit, même s’il me laisse sur ma faim. J’aurais bien voulu savoir ce qu’il adviendra de cette chère Chloé, personnage humain qui, une fois n’est pas coutume dans une fable du futur de Robert Yessouroun, vole la vedette aux robots/androïdes et dont les déboirs et la détresse ne peuvent que toucher. Quelles erreurs aurait-elle pu commettre ? Y verra-t-elle plus clair ? Avec l’aide de qui ou comment pourra-t-elle s’en sortir ? …

Merci pour cette plaisante lecture, Robert !

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