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Kallocaïne | Kallocaïn | Karin Boye | 1940


Une fiche ajoutée dans nos cales par | 09/01/2020 | Lu 334 fois





Dans une société où la surveillance de tous, sous l'oeil vigilant de la police, est l'affaire de chacun, le chimiste Léo Kall met au point un sérum de vérité qui offre à l'État Mondial l'outil de contrôle total qui lui manquait. En privant l'individu de son dernier jardin secret, la kallocaïne permet de débusquer les rêves de liberté que continuent d'entretenir de rares citoyens. Elle permettra également à son inventeur de surmonter, au prix d'un viol psychique, une crise personnelle qui lui fera remettre en cause nombre de ses certitudes. Et si la mystérieuse cité fondée sur la confiance à laquelle aspirent les derniers résistants n'était pas qu'un rêve?

Fiche de lecture

Bien plus léger, bien plus psychologique que 1984, Kallocaïne noue avec celui-ci un lien tout à fait étonnant.

Comment imaginer, après lecture des deux, qu'Orwell n'ait pas copié sans vergogne l'oeuvre de Karin Boye ? Kallocaïne a été écrit quelques années avant 1984. Et bien pourtant, il semblerait que l'étroite concordance de ces deux dystopies soit bien liée au hasard !

En tout cas, l'oeuvre diverge de 1984 par cet aspect beaucoup plus personnel qu'elle choisit d'aborder, mais aussi par ce sérum de vérité vraiment pas banal. Le tout dans un monde qui, comme 1984, place chaque citoyen dans un état de surveillance privatif complet et de guerre permanente.

La fin est tout à fait surprenante, mais on sent bien, comme dans 1984 (même si c'est beaucoup moins pesant dans Kallocaïne) que l'auteure est elle-même en état de profond désarroi pour ne pas dire sévère dépression.

Sauf que Kallocaïne reste beaucoup plus clair et léger que 1984.

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