
Hic Sunt Dracones © 2025 The Bookmark Publisher | Illustration de couverture © Evi Sun
Aux confins de lâespace, des vaisseaux disparaissent sans laisser de trace. Sur une planĂšte oubliĂ©e, lâhumanitĂ© sâĂ©teint, bercĂ©e par une Ă©trange torpeur. Ailleurs, un peuple alien s'entretue depuis un million dâannĂ©es pour une querelle thĂ©ologique absurde. Et si la vieillesse nâĂ©tait pas une dĂ©chĂ©ance, mais la porte dâun autre monde ?
Recueil de nouvelles oĂč se mĂȘlent science-fiction et fantastique, Hic Sunt Dracones nous entraĂźne aux limites du connu et de lâinconcevable. Chaque rĂ©cit est une Ă©nigme, un vertige, une mise en garde. Jusqu'oĂč lâhumanitĂ© peut-elle aller⊠et que se passera-t-il lorsquâelle touchera du doigt ses propres limites ?
Un voyage fascinant entre anticipation, ironie mordante et vertige métaphysique.
Table des matiĂšres
- Préface de J.C. Gapdy
- Nous n'irons pas dans les étoiles
- Divergence d'opinion
- Monde lent
- Noël lointain
- Notre-Dame des Opossums
- Contrat
- Grand-Veille
- AnamnĂšse
- Barbares !
- Le C.R.I.M. était presque parfait
- Rendez-vous à CérÚs
- L'antre de la bĂȘte
- Début de semaine
- Les enfants de nos enfants
- Mon dragon et moi
- Question de foi
- Trip
- Jonas
- Ămancipation
- Le temps des moissons
- Une journée ordinaire
- DerniĂšre maison avant le Paradis
- Le temps du repos
- Mina
- Rétrocession
- Ăpilogue
Petits retours des Galionautes sur quelques unes des nouvelles de ce recueil au gré de nos lectures
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Nous n'irons pas dans les étoiles
Nous sommes dans un amphithéùtre oĂč lâon sâapprĂȘte Ă diffuser un film Ă des bureaucrates, visant Ă leur faire comprendre que lâHumanitĂ© nâira jamais dans les Ă©toiles, câest-Ă -dire au-delĂ du systĂšme solaire. Les missions du projet « Expansion » sont des Ă©checs, car les vaisseaux et leurs Ă©quipages disparaissent les uns aprĂšs les autres, corps et biens. Faut-il envisager de façon dĂ©finitive lâarrĂȘt des vols interstellaires ? Les responsables du projet sont-ils prĂȘts Ă entendre ce que lâon a Ă leur dire ? Dans cette nouvelle fort bien Ă©crite, pas de chute, mais des faits qui amĂšnent Ă se poser des questions. Un texte que j'ai beaucoup apprĂ©ciĂ© et qui vĂ©hicule son lot de rĂ©flexions.
đïž Koyolite Tseila
Barbares !
Avec "Barbares !", Southeast Jones vous rappelle à l'ordre. L'auteur nous rappelle en effet notre anthropocentrisme faisant de l'Homme le centre de l'Univers et qui du coup influe sur notre façon de penser, de juger et d'appréhender notre environnement ainsi que nos relations. Comme un débutant, je n'ai pas vu arriver la chute, plongé dans cette vision étriquée et anthropocentrique. Connaissant le personnage, je m'attendais pourtant à plein de choses, sauf à ça ! Apprenons à réfléchir autrement, sortons des sentiers battus. Voilà , ça, c'est fait ! Quelle belle leçon.
đïž Sylvain
Rendez-vous à CérÚs
Cette lecture est prenante ! A peine commencĂ©e, il mâa Ă©tĂ© impossible de la lĂącher avant son dernier mot. Comment ne pas sâimprĂ©gner de cette musique au travers de ce texte ? Elle est omniprĂ©sente. Et en plus, elle est un message⊠une invitation Ă un rendez-vous pour une premiĂšre prise de contact pacifique Ă la Rencontres du troisiĂšme Type, une dĂ©marche comme je les apprĂ©cie. Une jolie idĂ©e de scĂ©nario, fort bien prĂ©sentĂ©e et amenĂ©e au cours de ce petit rĂ©cit, un exercice pas Ă©vident, mais rĂ©ussi. Une excellente nouvelle avec une chute abrupte, inattendue, mais Ă y rĂ©flĂ©chir, logique.
đïž Koyolite Tseila
PrĂ©paration d'un Premier Contact, cette nouvelle est reprĂ©sentative de ce Ă quoi l'auteur nous a habituĂ© dans ses deux recueils personnel, une histoire courte et abrupte, qui aurait le potentiel d'un roman mais qui ne prĂ©sente qu'un bref moment de vie. La lecture envoie immĂ©diatement les notes de Bowie dans la tĂȘte, Starman en premier Ă©videmment, mais aussi Space Oddity, pour un petit moment de lecture qui passe le temps d'une chanson, mais reste en tĂȘte aprĂšs Ă imaginer ce qui nâest pas Ă©crit, avec une bouffĂ©e d'optimisme dans la derniĂšre partie.
đïž Djackdah Riker
Ayant eu la chance et le plaisir de bĂȘta-lire cette nouvelle en 2019, il mâest difficile d'en parler sâen ĂȘtre taxĂ© de parti pris đ. ForcĂ©ment, jâavais dĂ©jĂ aimĂ© Ă lâĂ©poque. Et forcĂ©ment, jâaime toujours et lâidĂ©e et lâhistoire jusquâĂ sa chute Ă laquelle on pourrait ne pas sâattendre si on ne connaĂźt pas suffisamment les Ă©crits du sieur Southeast Jones. Jâavoue aussi que jâapprĂ©cie Bowie depuis longtemps, avec une explosion liĂ©e Ă la gifle encaissĂ©e lors dâun film-choc dans lequel il joue son propre rĂŽle (il l'y interprĂšte au cours dâun concert « Station to Station ») et oĂč plusieurs de ses chansons sont utilisĂ©es (lâalbum les regroupant sort en 1981, simultanĂ©ment au film, annĂ©e oĂč jâĂ©tais Ă©tudiant Ă Lyon). Du coup, en se mettant en musique de fond des titres comme « The man who sold the world », « Life on Mars », « Space Oddity » (et son cĂ©lĂšbre Major Tom), voire lâalbum de « The rise and fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars » (avec lâandrogyne tout aussi cĂ©lĂšbre quâest Ziggy). Bref, Southeast Jones nous offre lĂ un petit plaisir de lecture, avec ce voyage vers Mars et CĂ©rĂšs. Ce qui, bien sĂ»r, est Ă ne surtout pas manquer.
đïž J.C. Gapdy.
Une journée ordinaire
Dans un style diffĂ©rent de ce que Southeast Jones a pour habitude de nous proposer, voici un court texte dans le genre « anticipation », sans suspense ni chute, nĂ©anmoins intĂ©ressant car il montre comment pourrait ĂȘtre une journĂ©e ordinaire en Belgique en lâan 2068. Et croyez-moi, cela semble plutĂŽt peu rĂ©jouissant⊠Si mai 68, ce nâĂ©tait pas de la tarte, que dire de mai un siĂšcle plus tard⊠? Une lecture que jâai apprĂ©ciĂ©e.
đïž Koyolite Tseila
Une fiction ou plutÎt une des évolutions possibles de ce que nous vivons. Selon moi du moins, c'est dire si je souhaite me tromper ! Une ambiance de désespoir, une écriture fluide, précise qui nous emmÚnent en voyage. Pas un joli voyage mais quelque chose qui plonge vers les profondeurs et induit de la réflexion.
đïž Patricia Nayhouston
Un texte qui fait Ă©cho (pour moi en France) aux Insurrections rĂ©publicaines de Paris (juin 1832) et Ă la Commune de Paris (1871). De quoi avoir froid dans le dos, car, hĂ©las, trop proche d'une rĂ©alitĂ© qui s'est dĂ©jĂ dĂ©roulĂ©e, maintes et maintes fois. Un texte d'ambiance qui se teinte de la prĂ©face de Victor Hugo pour ses MisĂ©rables (Tant que les trois problĂšmes du siĂšcle, la dĂ©gradation de lâhomme par le prolĂ©tariat, la dĂ©chĂ©ance de la femme par la faim, lâatrophie de l'enfant par la nuit, ne seront pas rĂ©solus ; en dâautres termes, et Ă un point de vue plus Ă©tendu encore, tant quâil y aura sur la terre ignorance et misĂšre, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas ĂȘtre inutiles). Southeast Jones laisse lĂ encore de quoi rĂ©flĂ©chir.
đïž J.C. Gapdy
Mina
Pour une raison inconnue, le DĂ©nicheur est brutalement Ă©jectĂ© de lâhyperespace. En perdition dans lâespace conventionnel, le vaisseau sâĂ©crase sur une planĂšte paumĂ©e et inhabitĂ©e. Seules ValĂ©ria, la capitaine, et Mina, son chat, ont survĂ©cu. ValĂ©ria se sent terriblement coupable de ne pas avoir su Ă©viter cette catastrophe qui a coĂ»tĂ© la vie Ă ses trois amis membres dâĂ©quipage, dâautant plus quâen tant que « sorciĂšre », elle est dotĂ©e de pouvoirs psychiques - boostĂ©s par la prĂ©sence de son fĂ©lin avec lequel elle entretient une relation spirituelle profonde - qui auraient dĂ» lui permettre de rĂ©agir Ă temps de sorte Ă ce que tous survivent.
GrĂące Ă Thor, lâIA du vaisseau, elle apprend quâune station dâobservation, Ă©quipĂ©e de satellites transmettant en temps rĂ©el lâĂ©tat de la planĂšte Ă lâinstitut de planĂ©tologie de Phobos, se trouve Ă cinquante kilomĂštres de sa position ; un abri quâelle va rejoindre tant bien que mal, Ă©tant blessĂ©e, dans le but dâenvoyer un S.O.S. pour quâune navette vienne la rĂ©cupĂ©rer afin de la ramener sur Terre. Seulement voilĂ , les jours, les semaines et les mois s'Ă©coulent...
Jâai lu avec intĂ©rĂȘt l'histoire de Southeast Jones, un auteur qui a une belle plume. Les deux protagonistes m'ont plu, tout comme le dĂ©veloppement de l'intrigue et surtout la chute, qui propose un twist inattendu. Câest un peu tordu, Ă la J.C. Gapdy, et j'apprĂ©cie beaucoup !
Une nouvelle de SF que je recommande.
đïž Koyolite Tseila