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Dans leur compagnie | Mathilde Contreras | 2011

Par | 11/05/2025 | Lu 1042 fois




Introduction

Cette nouvelle est issue d'un recueil de textes écrits pendant les années 2011 et 2012, une époque de ma vie dont, pour être honnête, je préfèrerais ne pas me souvenir. Je venais de recevoir pour moi-même un diagnostic de « syndrome d’Asperger », comme on l’appelait à l’époque, qui faisait suite au diagnostic extraordinairement tardif (à l’âge de 6 ans) d’autisme « typique » de mon fils aîné. Je me débattais entre l’administratif, les prises en charge, mon travail, les difficultés de toutes sortes dont chaque parent d’enfant handicapé aura malheureusement une idée très précise. Et, pour me défouler, en quelque sorte, faire sortir de moi-même tout ce marasme, j’écrivais sur Facebook des textes en rapport avec l’autisme, dont cette nouvelle que vous vous apprêtez à lire.

Bonne lecture !

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Photo © Eli Francis, libre d'utilisation, https://pixabay.com/fr/photos/livres-empiler-librairie-1163695/ | Montage © Le Galion des Etoiles
Photo © Eli Francis, libre d'utilisation, https://pixabay.com/fr/photos/livres-empiler-librairie-1163695/ | Montage © Le Galion des Etoiles
Tout à coup, sa situation présente lui rappela les « livres dont vous êtes le héros » qu’il adorait étant enfant. Il en empruntait chaque semaine à la bibliothèque de l’école, relisant plusieurs fois les mêmes, par cycles. Toutefois, il n’appréciait pas, déjà à l’époque, de laisser le hasard décider de son sort : il avait l’habitude de lire à la suite toutes les situations, dans l’ordre dans lesquelles elles avaient été imprimées. Il mémorisait alors les situations fastes et les néfastes, et créait sa propre histoire en connaissance de cause. Il ne savait pas bien si les autres procédaient ainsi avec les « livres dont vous êtes le héros ». Il faut dire qu’il était le seul à en emprunter. En y réfléchissant, à part une ou deux filles, il était pratiquement le seul de l’école à lire.
 
Il soupira. Cette remémoration ne lui rendait pas les choses plus simples. En même temps, il avait été heureux à cette époque, les autres ne l’embêtaient pas, ils étaient là, tout simplement, et lui pour eux était là, tout simplement. Il faisait partie de leur décor enfantin, et ils l’acceptaient comme ayant toujours été là, même si, déjà à l’époque, il était l’étrangeté même. Il passait ses récréations à aligner des cailloux, qu’il choisissait selon de critères de formes, brillance et odeur. Il adorait l’odeur du silex ; les galets étaient un peu plus âpres, et le quartz, neutre et décevant. Il savait instinctivement qu’il aurait été inutile de faire partager ses découvertes, aussi s’en abstenait-il, ce qui sans doute fut le secret de sa réussite sociale relative, dans sa préhistoire personnelle.
 
Son regard engloba le mobilier simple et ascétique de l’unique pièce qu’il habitait. Il était tranquille, dans cette vie aussi. Il évitait de sortir, se faisant livrer ses courses le plus souvent possible, limitant les contacts sociaux à la concierge qui lui apportait son courrier. La seule chose qui l’ennuyait, c’est qu’on ne pouvait plus tellement avancer dans la chambre, à cause des piles de livres. Il s’était amusé à faire des colonnes reliant le sol au plafond, avec ceux qui présentaient un intérêt vraiment limité, mais cela ne résolvait pas vraiment le problème, il en avait conscience. Peu importait en fait, il ne pensait pas organiser une réception de l’ambassadeur dans son logement, dans les prochaines heures. Il n’avait même pas de rochers au chocolat dans son placard, ce qui rendait d’autant plus impossible l’organisation impromptue d’un tel événement mondain ! Comme souvent, il se mit à rire tout seul (il était passé pour fou  bien des fois à cause de cette manie, mais peu lui importait… ce n’était qu’une bizarrerie de plus).
 
Tout allait très bien dans sa vie, il n’avait même pas besoin de se laver s’il n’en avait pas envie, ni de se raser ou de se couper les cheveux. Il pouvait rester toute la journée, et toute la nuit, à réfléchir à des problèmes mathématiques complexes, se nourrissant de nouilles lyophilisées quand il y pensait, se levant seulement pour aller aux toilettes. Il n’aurait jamais pu démontrer la conjecture de Poincaré en ayant un autre mode de vie, il en était, plus que persuadé, conscient. Rien n’aurait dû remettre en question tout cela. Il n’avait pas laissé le prestige, ni l’argent, entrer dans sa vie. Il était un ermite, plus qu’un ermite, non par misanthropie, mais par un intérêt intellectuel brûlant, exigeant, un feu dévorant et jaloux.
 
Mais il avait reçu cette lettre.
 
Depuis la veille, il marchait, d’un bout à l’autre de la pièce, en évitant les piles de livres qui pour la première fois le gênaient presque, rendu incohérent par le doute et ne parvenant pas à retrouver sa sérénité. L’angoisse le faisait claquer des dents. Ne pouvait-on pas laisser tranquille un bon, honnête et inoffensif mathématicien ? Dans quel monde vivait-on ?
 
Une lettre…
 
Il était habitué à recevoir des revues scientifiques, et il entretenait une correspondance soutenue avec plusieurs de ses amis, collègues en humanité mathématicienne. Tout ceci étant parfaitement sain et prévisible. Rien ne le préparait à cela.
 
Une lettre d’une femme…
 
Et pas n’importe quelle femme… Il l’avait rencontrée à l’université, ils fréquentaient le même club d’échecs. Elle était son adversaire préféré, la seule personne qu’il connût dont la qualité de concentration égalât la sienne. Il gagnait souvent, non qu’elle fût incapable de lire aussi loin que lui les coups, mais elle se laissait entraîner par son affection et manquait la plupart du temps de combativité, lorsqu’il fallait écraser, même fictivement, un adversaire. Au début il n’avait pas compris que c’était là la cause de ses victoires sur elle, qu’il attribuait à sa supériorité masculine. Les victoires qu’il remporta après sa prise de conscience le laissèrent frustré et un peu triste, ne parvenant pas à définir lequel des deux était le plus faible ou le vrai vainqueur.
 
Ils avaient pris des habitudes communes, ils mangeaient ensemble et parlaient des livres qu’ils lisaient. Ils n’appréciaient les romans ni l’un ni l’autre, elle bizarrement se repaissait de poésie surréaliste qui ne cadrait pas avec son esprit aiguisé et factuel. La plupart du temps, ils lisaient des ouvrages traitant d’histoire, de sociologie ou d’astronomie. Une époque insouciante et agréable.
 
Et aujourd’hui, elle voulait le revoir. Il avait cessé naturellement leurs relations quand il avait commencé son travail sur la conjecture. Il connaissait la forme de son esprit, il savait que le moindre neurone occupé à jouer la comédie sociale serait, pour son œuvre, un neurone improductif. Un feu dévorant et jaloux…
 
Il n’avait pas eu besoin d’expliquer, elle avait compris, oui, elle avait compris… jusqu’à ce jour.
 
Que pouvait-il faire, lui, animal si raisonnable et si peu sociable ? Ils étaient tous deux de la même espèce, elle le savait aussi. Elle avait continué sa vie dans le monde, faisant en grande partie le sacrifice consenti de ses capacités pour pouvoir tout simplement assurer le quotidien. Elle n’avait pu se payer le luxe de la Grande Méditation, se laisser aller à leur nature commune qui ne se déployait jamais si bien que dans la solitude complète. Son intelligence s’était diversifiée, et elle était peu à peu « devenue autre », comme elle le lui écrivait. Et c’était justement cette aliénation, cette vie dans la compagnie des hommes (la formulation lui rappela un poème de Michaux, qui parlait de vivre « dans la compagnie des monstres »), qu’elle lui proposait. Et il était tenté. C’était le pire. Depuis la veille, il était tenté…
 
Retrouver l’air du dehors, les ciels étoilés, les parties d’échecs, l’odeur du vrai café.
 
La vie en commun avec une femme.
 
Alors depuis la veille, il tournait dans l’unique pièce encombrée de fort peu de meubles et de bien trop de livres, son logement, sans trouver de solution.
 
Dans « les livres dont vous êtes le héros », c’était plus simple, la destinée n’était pas ce fatum aveugle. Avec un peu de jugeote, il ne pouvait rien vous arriver d’affreux que vous n’ayez désiré, juste pour changer un peu des happy end.
 
Ceci dit, il ne les lisait pas correctement. Certains pouvaient être lus en utilisant un dé, en laissant faire le hasard. Procédé qu’il avait toujours jugé barbare, irrationnel et anti-scientifique.
 
Bah…
 
Il prit une feuille de papier, un crayon. Divisa la feuille en deux par un trait grossier, et écrivit, à droite « retourner vivre dans la compagnie des monstres - chiffres pairs », à gauche « continuer comme avant - chiffres impairs ». Puis, il se mit posément à fabriquer un dé en papier.
 
 Qu’il lança.

Mathilde Contreras
Copyright © Mathilde Contreras pour Le Galion des Etoiles. Tous droits réservés. En savoir plus sur cet auteur


💬Commentaires

1.Posté par Jean-Michel ARCHAIMBAULT le 11/05/2025 08:44 | Alerter
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JMARCHAIMBAULT
Merci à Mathilde pour ce partage sur le Galion et à notre Kap'tain pour cette lecture d'un dimanche matin !
Déjà, un constat s'impose : notre Vosgienne préférée n'a pas attendu de se lancer dans ses romans et nouvelles de fiction pour prouver ses talents d'écriture. Elle doit donc posséder ce don depuis toujours.
Son texte court se déguste plusieurs fois à la suite tant il y a de choses qui se dévoilent à chaque passage. C'est un condensé d'hyperespace en soi, possédant une foule d'intersections avec (notre) mon univers. Ce que permet d'apprécier la mention de la conjecture de Poincaré, un flash génial dans le sens où elle amène à aller faire un tour d'information en quête de précisions (assez abstraites) sur le sujet et, ainsi, à entrevoir les diverses dimensions de la nouvelle.
La prise finale de décision via un processus que le narrateur n'a jamais appliqué dans ses lectures interactives m'a semblé une sorte de renoncement à la liberté de continuer d'exister sur plusieurs plans différents. Choisir entre aller vers les autres ou rester seul et "autre" est un sacré problème. Impossible d'opter pour "et" au lieu de "ou" - jadis, il y a bien longtemps, j'ai moi-même décidé d'aller vers les autres, sans lancer de dé ni avoir lu jusqu'au bout "Le livre dont je suis le héros".
Je pourrais commenter des heures durant...
Bref, j'ai adoré cette lecture - j'y reviendrai de temps à autre pour sûrement y trouver d'autres lumières - et vous en remercie toutes les deux !

2.Posté par Jean-Michel ARCHAIMBAULT le 11/05/2025 09:55 | Alerter
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JMARCHAIMBAULT
Je reviens sur mon commentaire pour ajouter deux précisions (en capitales ci-après)...
"La prise finale de décision via un processus que le narrateur n'a jamais appliqué dans ses lectures interactives m'a semblé, DE SA PART, L'ACCEPTATION D'UN POSSIBLE renoncement à la liberté de continuer d'exister sur plusieurs plans différents. ALEA JACTA EST, SEUL LE HASARD DÉTERMINERA LE FUTUR. UNE PERSPECTIVE QUI DONNE MATIÈRE À RÉFLEXION INTÉRESSANTE."

3.Posté par Jean Christophe GAPDY le 11/05/2025 10:31 | Alerter
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JCGapdy
J'avoue que le principe des livres dont vous êtes le héros ne m'a jamais passionné (contrairement à mes enfants qui en collectionnaient en veux-tu en voilà et y jouaient passionnément). Par contre, tout ce que laisse voir et comprendre (chacun le faisant à sa manière et selon son vécu) le narrateur (point de vue unique de ce récit) m'a entraîné suffisamment loin pour y avoir pris plaisir. J'avoue, qu'au delà de la conjecture de Poincaré, deux éléments m'ont titillé :
d'abord l'humanité mathématicienne qui m'a fait retourner lire l'Encyclopédia Universalis et l'article sur l'analyse non standard, dont l'introduction par Jean-Michel, non par Archaimbault, mais Salanskis fait référence à ce concept : lien vers l'encyclopedia
ensuite la poésie surréaliste avec des auteurs comme Aragon, Eluard, Breton dont j'ai pas mal d'ouvrages a réveillé mon envie de me replonger dans certains de ces livres-là.
En fait, au-delà de cette histoire, elle-même surréaliste, ce sont toutes les portes (celles d'ébène) qu'elle a ouvert ou entrouvert qui m'ont attiré.
Un grand merci.

4.Posté par Éric MARIE le 11/05/2025 10:43 | Alerter
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ATRAVERSLESPACE
Partant du postulat que l’autre accepte mal les différences faut-il abuser de l’expression : pour vivre heureux vivons cachés. Même si j’ai tendance à le croire, chaque cas étant unique, pourquoi ne pas faire confiance au hasard, parfois, pour régler certaines situations trop alambiquées.
Un bien joli texte de Mathilde Contreras qui laisse place à de nombreuses réflexions.

5.Posté par Robert YESSOUROUN le 11/05/2025 11:08 | Alerter
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Yessouroun
Récit désarçonnant, singulier (au propre et au figuré), sur le sens de la solitude et le sens de la vie sociale. Quelle forme d’existence préférer ? La recherche ou le partage ? Tout est là, mais comment peser ces deux sortes d’avenir ? Avec un dé allégé ? J’ai bien apprécié ce court texte avec son style clair et direct, sans ambages. Le personnage est aussi curieux que sympathique dans ses doutes.

6.Posté par Koyolite TSEILA le 12/05/2025 14:23 | Alerter
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KoyoliteTseila
Quand Mathilde Contreras m'a soumis cette nouvelle pour Le Galion des Etoiles, je l'ai lue sans connaître son contexte, c’est-à-dire sans son introduction.

De lointains et bons souvenirs me sont revenus à l’esprit à l’évocation « des livres dont vous êtes le héros » car j’en ai lu un grand nombre dans ma jeunesse. J’appréciais ce concept de lecture-jeu et le fait de s’en remettre au hasard afin de découvrir à quelle sauce l’on serait mangé au chapitre suivant. J'ai aussi apprécié la décoration de l'appartement, avec des piles de livres du sol au plafond. C'était pareil dans ma cabine avant que je ne range ma vaste bibliothèque. Enfin, ce personnage (ou ce héros, devrais-je dire) atypique - qui s’en remet au lancé de dé pour déterminer son avenir, bien que cette action soit en totale contradiction avec son mode de vie et sa personnalité - m’a beaucoup touchée. Le tout est finement écrit.

Pour ces diverses raisons, j'ai apprécié ce court texte et j'ai accepté de l'héberger à bord du Galion.

Tout ceci pour dire que, lorsque j’ai créé la fiche pour cette nouvelle et travaillé sur sa mise en page, Mathilde Contreras m’a expliqué la genèse de ce texte. Et là, j’en ai saisi toute la profondeur !

Merci pour ce partage et pour les réflexions intéressantes qu’il suscite 🙏

7.Posté par Michel MAILLOT le 19/05/2025 12:42 | Alerter
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mmaillot
Alors voilà. De retour sur Terre, bien que ne l’ayant pas vraiment quittée, je me replonge dans ces quelques textes qui m’avaient cligné de l’œil pendant mon court séjour ; ailleurs. Il n’est pas sans me rappeler, une fois de plus, celui de Simak, « La Tanière » de « Demain les Chiens » où Jérôme Webster lutte contre son agoraphobie. Je n’en dis pas plus.

Cela dit, ici, l’histoire est toute autre. Pas de nom ou de prénom, pour se distancier ou s’identifier, c’est au choix. Le mien, c’est de m’y retrouver un peu, pour tout un tas de raisons. Alors, quel est ce choix cornélien auquel se confronte le personnage principal ? Doit-il rester au sein de sa sphère de confort pour continuer à se préserver ou peut-il envisager de regagner l’air libre et la lumière ?

Est-ce que l’amour aveugle, qu’il voue aux mathématiques, est plus le résultat de sa crainte d’exposer aux autres ses différences, avec ce que ça peut engendrer de rejet potentiel ? Cette lettre, cette invitation, fait ressurgir ce qui était enfoui, un désir de normalité ou du moins de partage avec une autre, pour vivre, tout simplement.

Mais comment franchir le pas, ce pas gigantesque qu’il faudrait envisager d’effectuer pour satisfaire ce désir ?

Lâcher prise, tout bouleverser ce qui s’était construit, quitte à se retrouver brutalement quasiment nu et sans défense, au-dehors ?

Comment faire pour arrêter cette torture de devoir choisir ? Une seule solution, laisser faire ce hasard qu’on repoussait jusque-là, pour ne pas avoir à trancher soi-même et regretter. Reste à savoir, combien de fois on lancera le dé, peut-être une fois de plus pour faire gagner les nombres pairs ?

Un très beau texte, sensible, sur la difficulté de vivre, et joliment écrit. Merci.

P.S. J’aime également, et particulièrement, les piles de livres qui se dressent comme des stalagmites vers le plafond. Une idée à creuser, ou plutôt à élever, pour pouvoir continuer à accueillir ces encombrants amis de papier. Construire un labyrinthe pour mieux se perdre ou se retrouver.

8.Posté par Didier REBOUSSIN le 21/05/2025 14:18 | Alerter
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alvin
Je rejoins l'avis de Robert : c'est un texte singulier. Cet homme s'est-il piégé lui-même dans une boucle sans fin qui le priverait de toute échappatoire ? Vit-il un enfer ou partage-t-il l'extase mystique d'un ermite ? Ce sont un peu toutes ces questions que soulève ce texte court et subtil. Merci Mathilde.

9.Posté par B BLANZAT le 03/06/2025 11:15 | Alerter
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Blanzat
Je rejoins tous les commentaires et comprends l'enthousiasme de Jean-Michel, tant j'ai eu envie d'interrompre la narration pour philosopher avec le personnage. Par exemple, "animal si raisonnable et si peu sociable", la raison n'est-elle pas un autre tour de folie, comme dirait Kant ? Je trouve le héros au contraire fort déraisonnable à sanctifier tant le logos et l'arithmétique, et il finit par s'en rendre compte dans sa pièce encombrée. Mais comme je le comprends.
Enfin le coup de dé ne pouvait que me rappeler non pas un surréaliste mais un parnassien hérmétiste, Stéphane Mallarmé, pour qui "Un coup de dé n'abolira jamais le hasard", et n'a rien de barbare, irrationnel et antiscientifique, mais offre le vertige des combinatoires, les mathématiques non linéaires, la contingence réelle réconciliée avec le champ des possibles.

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