Première édition | Collection Le Rayon Fantastique | Hachette Gallimard
Renvoyé de l’école à l’âge de huit ans pour avoir mangé des fourmis en cachette, Horty fuit la demeure de ses parents adoptifs qui le martyrisent et trouve refuge au sein d’un cirque ambulant où il devient le partenaire de deux naines, Zena et Bunny. Mais les personnages les plus extraordinaires du cirque restent son féroce directeur, surnommé le Cannibale, et son étrange collection de cristaux : des pierres aux pouvoirs mystérieux et néanmoins gigantesques.
Fiche de lecture
Un des grands classiques de la SF, une histoire qui permit aux premiers amateurs du genre en France, au début des années 50, de découvrir une SF humaniste, bien éloignée des flamboyantes épopées stellaires qui fleurissaient alors.
Cette histoire poignante est construite autour de personnages tourmentés, déchirés, et est peut-être la plus émouvante écrite par Théodore Sturgeon. On sait que cet auteur, à la vie chaotique, tant sentimentale que professionnelle, fut loué pour sa capacité à doter ses créatures d'une dimension morale et humanitaire trop souvent négligée chez nombre de ses confrères. Là réside l’art de Sturgeon dont le sujet, au travers de cette fable, concerne l’Homme et l’espoir qui le pousse en avant, ses hésitations, ses tragédies, ses joies. À la différence d’un Simak, dont les émotions sont celles d’un naturaliste, Sturgeon met en scène des êtres déséquilibrés, souvent malheureux, des naufragés du cœur.
La puissance, écrit-il, n’est en fin de compte que la capacité d’infliger de la souffrance à autrui. Ce constat est vraiment la ligne directrice de cet ouvrage, où l’on suit les aventures d’un garçon de neuf ans, orphelin, brutalisé par sa famille adoptive. La description de son enfer quotidien est un morceau de bravoure car, en quelques lignes tout est dit : le souci d’honorabilité de son père adoptif cache la noirceur d’âme d’un médiocre, une méchanceté intrinsèque, apanage de tant d’êtres humains.
Amateur de fourmis – brunes de préférence – Horty est surpris en plein festin à l’école et renvoyé. Il s’ensuit une explication de gravure un peu brutale avec sa famille d’adoption, à l’issue de laquelle le gamin s’enfuit avec son jouet préféré en laissant trois doigts dans la porte du placard où il avait été jeté. Quoique blessé, il va rencontrer les membres d’un cirque sur lequel règne le Cannibale, un des êtres les plus fameux imaginé par Sturgeon. Il faut voir la façon dont l’auteur donne vie à ce personnage, brillant et asocial, haut en couleur. Son cheminement mental est si bien décrit que son comportement – malgré sa monstruosité – paraît naturel, ses déductions évidentes. Or c’est le produit de ses vicissitudes qui lui confère la clairvoyance grâce à laquelle il va découvrir les cristaux qui songent.
Cette histoire poignante est construite autour de personnages tourmentés, déchirés, et est peut-être la plus émouvante écrite par Théodore Sturgeon. On sait que cet auteur, à la vie chaotique, tant sentimentale que professionnelle, fut loué pour sa capacité à doter ses créatures d'une dimension morale et humanitaire trop souvent négligée chez nombre de ses confrères. Là réside l’art de Sturgeon dont le sujet, au travers de cette fable, concerne l’Homme et l’espoir qui le pousse en avant, ses hésitations, ses tragédies, ses joies. À la différence d’un Simak, dont les émotions sont celles d’un naturaliste, Sturgeon met en scène des êtres déséquilibrés, souvent malheureux, des naufragés du cœur.
La puissance, écrit-il, n’est en fin de compte que la capacité d’infliger de la souffrance à autrui. Ce constat est vraiment la ligne directrice de cet ouvrage, où l’on suit les aventures d’un garçon de neuf ans, orphelin, brutalisé par sa famille adoptive. La description de son enfer quotidien est un morceau de bravoure car, en quelques lignes tout est dit : le souci d’honorabilité de son père adoptif cache la noirceur d’âme d’un médiocre, une méchanceté intrinsèque, apanage de tant d’êtres humains.
Amateur de fourmis – brunes de préférence – Horty est surpris en plein festin à l’école et renvoyé. Il s’ensuit une explication de gravure un peu brutale avec sa famille d’adoption, à l’issue de laquelle le gamin s’enfuit avec son jouet préféré en laissant trois doigts dans la porte du placard où il avait été jeté. Quoique blessé, il va rencontrer les membres d’un cirque sur lequel règne le Cannibale, un des êtres les plus fameux imaginé par Sturgeon. Il faut voir la façon dont l’auteur donne vie à ce personnage, brillant et asocial, haut en couleur. Son cheminement mental est si bien décrit que son comportement – malgré sa monstruosité – paraît naturel, ses déductions évidentes. Or c’est le produit de ses vicissitudes qui lui confère la clairvoyance grâce à laquelle il va découvrir les cristaux qui songent.
Animé par une haine tenace à l'encontre de l’humanité, le Cannibale pense détenir à travers ces cristaux – dont on ignore à peu près tout et que l’on trouve en terre pour peu qu’un œil averti décèle leur présence – le moyen de déchaîner des calamités sur ses semblables. En effet, soumis à une certaine forme de torture psychique, les cristaux se plient à sa volonté et donnent chair à des monstres qui opèrent dans son cirque. Mais le Cannibale cherche surtout celui, ou celle, qui sera le catalyseur entre lui et les cristaux pour donner l’effet de levier qui lui manque et passer, en quelque sorte, de l’expérimentation à la vraie production.
Horty sera-t-il cet esclave ? Celui-ci, pris en charge par une naine, Zena, s’intègre finalement à la troupe. Son mentor s’ingéniera à le protéger de toute curiosité malsaine du Cannibale – car ses doigts se régénèrent – jusqu’au jour où…
Sturgeon parle de haine mais surtout d’amour, de consolation, d’espérance. Au milieu de la boue la plus infâme, il sait qu'un jour les fleurs finiront par pousser. Il va plus loin, dans une approche assez rédemptrice, en nous laissant penser que le bien triomphera inévitablement du mal.
À la lecture de ce livre, je le crois.
Horty sera-t-il cet esclave ? Celui-ci, pris en charge par une naine, Zena, s’intègre finalement à la troupe. Son mentor s’ingéniera à le protéger de toute curiosité malsaine du Cannibale – car ses doigts se régénèrent – jusqu’au jour où…
Sturgeon parle de haine mais surtout d’amour, de consolation, d’espérance. Au milieu de la boue la plus infâme, il sait qu'un jour les fleurs finiront par pousser. Il va plus loin, dans une approche assez rédemptrice, en nous laissant penser que le bien triomphera inévitablement du mal.
À la lecture de ce livre, je le crois.
Sources
- Illustration de la couverture dans la collection Le Rayon Fantastique : nooSFere
- Illustration de la couverture Fantastic Adventures : Wikipédia