Cloverfield | 2008

Disons que le concept n'est pas mal pour traiter l'histoire mais il faut s'accrocher ... pour ne pas tomber malade à force de suivre des images qui "secouent" en permanence. Je dirais que le film n'est pas mal joué, les effets spéciaux honnêtes (Je ne dirai certainement pas qu'ils ne cassent rien, vu les dégâts provoqués par la créature !) Disons que c'est 9/11 transformé en film de SF - et une façon de traiter le traumatisme subi lors de l'attaque des tours jumelles. A déconseiller aux plus jeunes tout de même.

Vu pour la première fois il y a quelques mois avec mes mômes.
Le côté secoué ne m'a pas bouleversé du tout, et j'ai même été amusé de ce procédé qui relève vraiment de l'exercice de style : tout du point de vue des personnages, aucune vue extérieure. C'est un parti pris difficile, mais que je trouve réussi.
Je rejoins Christophe sur les contrastes et la lumière qui permettent de masquer les défauts des effets spéciaux, mais j'aurais tendance à être indulgent par rapport à cette époque où ils tentaient de tout faire en CGI. C'est quand même l'année de sortie du 4e Indiana Jones, assez déceptif. Et en ce qui concerne le sombre, c'est aussi l'année du Dark Knight de Nolan, et là on n'y voit plus goutte... Et que dire de Narnia, Twilight ou encore la Momie !
En revanche, je serais moins conciliant sur la stupidité humaine : l'histoire récente nous prouve que les gens filment tout et n'importe quoi. Pas plus tard qu'hier je regardai un reportage sur le kayakiste avalé par une baleine dans le détroit de Magellan, et ils enchaînaient sur le tourisme autour des cétacés. On y voyait des gens se filmer en selfie, face caméra, avec la baleine derrière eux. C'est comme ceux qui défilent devant la Joconde en lui tournant le dos. À l'expérience immédiate, à la rencontre sensible, ils préfèrent le filtre d'un écran noir. Certes, le souvenir perdurera, mais ils n'en garderont rien d'un point de vue humain, ils n'en tireront aucune expérience, aucune émotion directe, je dirais même en bon kantien qu'ils se détachent par là-même de la loi morale en se coupant du sublime.