Un corps d'avance © 2025 Editions Critic | Illustration de couverture © Aurélien Police
Ah, garder toute la vie l’apparence de ses 20 ans ! En 2320, c’est un rêve devenu réalité. Le traitement garantit même dix vies de bonne qualité, à la condition d’opérer un reset tous les 75 ans pour repartir à zéro en coupant les liens avec son passé. Certes, on manque un peu de recul sur la technologie, mais personne ne s’en est encore plaint. Alors que Jinseï vit son premier reset, tiraillé entre un passé avec lequel il a interdiction de renouer et un présent où tout est à reconstruire, il découvre peu à peu les embûches et les limites de ce pacte aux relents faustiens.
Fiche de lecture
Il est des lectures dont on sait dès les premières lignes que la promesse d'un voyage intérieur sera tenue.
Esquisse toute en délicatesse de l'écheveau incroyablement fragile dans lequel se jouent nos destins, Un corps d'avance repousse les frontières, en abordant le tabou ultime de l'immortalité fragmentée. À l'heure où certains dirigeants fantasment à plein bloc sur l'allongement de la durée de vie (la leur), Lou Jan va plus loin, beaucoup plus loin. Dans l'universalisme d'un monde où les individus bondissent d'une vie à l'autre en singeant l'abolition des affres du temps, l'autrice nous invite à suivre les multiples vies entremêlées de plusieurs protagonistes, liées par la grâce d'une trame qui dévoile ses enjeux au compte-goutte.
Telle une cheffe d'orchestre, habitée par l'extrême sensibilité qui la caractérise, elle rythme de la pointe de sa plume, une symphonie magnifique en l'honneur de nos résiliences du quotidien. Du choix de l'oubli, à l'acceptation du vieillissement, en passant par les traumas de nos amours contrariés qui nous détruisent et nous façonnent, elle dresse un portrait robot de la femme et de l'homme de demain, d'une insoutenable contemporanéité.
C'est fin, c'est émouvant, ça renvoie à nos propres actes manqués et c'est un formidable appel à vivre l'instant présent.
Pour ma part, c'est un véritable coup de cœur qui dans la déconstruction du récit m'a rappelé le premier cycle de Balade au bout du monde (en bande dessinée). Une expérience de lecture qui dépayse et qui pousse à la réflexion. Du tout bon !
Esquisse toute en délicatesse de l'écheveau incroyablement fragile dans lequel se jouent nos destins, Un corps d'avance repousse les frontières, en abordant le tabou ultime de l'immortalité fragmentée. À l'heure où certains dirigeants fantasment à plein bloc sur l'allongement de la durée de vie (la leur), Lou Jan va plus loin, beaucoup plus loin. Dans l'universalisme d'un monde où les individus bondissent d'une vie à l'autre en singeant l'abolition des affres du temps, l'autrice nous invite à suivre les multiples vies entremêlées de plusieurs protagonistes, liées par la grâce d'une trame qui dévoile ses enjeux au compte-goutte.
Telle une cheffe d'orchestre, habitée par l'extrême sensibilité qui la caractérise, elle rythme de la pointe de sa plume, une symphonie magnifique en l'honneur de nos résiliences du quotidien. Du choix de l'oubli, à l'acceptation du vieillissement, en passant par les traumas de nos amours contrariés qui nous détruisent et nous façonnent, elle dresse un portrait robot de la femme et de l'homme de demain, d'une insoutenable contemporanéité.
C'est fin, c'est émouvant, ça renvoie à nos propres actes manqués et c'est un formidable appel à vivre l'instant présent.
Pour ma part, c'est un véritable coup de cœur qui dans la déconstruction du récit m'a rappelé le premier cycle de Balade au bout du monde (en bande dessinée). Une expérience de lecture qui dépayse et qui pousse à la réflexion. Du tout bon !