Menu

Notez
Films

        




The Substance | 2024

Par | 19/11/2024 | Lu 428 fois




The Substance | 2024
Avec La Substance, vous pouvez générer une autre version de vous-même, plus jeune, plus belle, plus parfaite. Il suffit de partager le temps. Une semaine pour l'une, une semaine pour l'autre. Un équilibre parfait de sept jours. Facile n'est-ce pas ? Si vous respectez les instructions, qu'est-ce qui pourrait mal tourner ?

Présentation

Voilà un film qui m'a réjoui par sa corrosion fulgurante du système qui prône le paraître jusqu'à en perdre ses valeurs essentielles, existentielles, ses principes les plus élémentaires, de l'éveil et de sa raison d'être.

Seulement, le superficiel qui annonce la postérité, nous fait transformer en créature centrée sur elle-même, qui dévore sa propre chair, et d'un esprit souillé par l'adulation de la représentation, une identité mortifère qui n'est plus qu'un morceau de viande.

Avant tout résultat, on a affaire à un humour noir, cynique, là où le produit miracle n'est qu'un cauchemar (la substance) en faveur d'un aveuglement en faveur d'un jeunisme éternel.

Qui d'autre que Demi Moore pouvait interpréter ce rôle ? En tant qu'ancienne « showgirl » du monde du cinéma, l'actrice, surcotée (adulée) dans les années 90, qui mieux qu'elle pouvait prendre le risque de se moquer de son propre personnage, de sa carrière et de ses griefs de star incontrôlable. L'actrice y est incroyable et emporte, même couverte de latex, tous les stigmates du pouvoir déchu, d'un passé enlevé que l'on essaie de faire revivre à tout prix.

« Ce monde n'a rien à dire à travers ses icônes », voilà quelle est mon interprétation principale de cette histoire, alors que le temps fait sa place dans ce jeu de massacre.

La réalisation est assez sophistiquée et emploie une logistique technique et photographique proche de Kubrick, l'on se dégage vite fait de cet hommage par l'omniprésence de films de genre d'autres cinéastes.

Si les critiques font un clin d'oeil intellectuel à l'univers de David Cronenberg, moi j'y vois des « expiations auteuristes » corrompues à l'horreur, comme Brian Yuzna avec son film « Society » (1989) ou Stuart Gordon avec « Re-Animator » (1985).

Puis une flopée de miroirs sanglants dont chacun prendra parti.

Quel moment grinçant, cynique et terrifiant, comme quoi les canons de beauté ont elles aussi une date de péremption, faut compter sur « la substance » pour y remédier, mais au prix de sa propre autodestruction. Énorme crachat sur ce monde aseptisé, du spectacle en continuum du paraître, du cinéma et du bien-être sans un pas en arrière afin de se raisonner et de faire barrière face à la monstruosité de ses choix en dépit du danger évident. Cette société, la réalisatrice, la lisse comme un lifting qui finit par craquer, muter, jusqu'à ce qu'une rage enveloppe tout son être. Jusqu'au bout de l'individualisme au paroxysme de son égoïsme impacté par les mœurs d'aujourd'hui.

Crépuscule de notre univers, film psychologique, absurdité d'individus assujettis au pouvoir de l'intimidation du corps parfait, « The Substance » frappe avec cruauté, un asservissement à l'immortalité impacté par les contraintes du corps sublimé.

Cependant l'être humain sera encore et toujours malfaisant.

Philippe André
Copyright @ Philippe André pour Le Galion des Etoiles. Tous droits réservés. En savoir plus sur cet auteur

Le Galion des Etoiles est un site sans publicité. Ainsi, votre croisière à bord n'en est que plus agréable. Vous aimez nos articles et appréciez notre travail ? Vous pouvez faire un don et ainsi nous soutenir ! Merci.

💬Commentaires

1.Posté par Patrick ROTHLISBERGER le 19/11/2024 14:05 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Patrick
2h20 , c'est très long , un début ou l'on voit les "corps parfait' " ça tortille beaucoup du cul , 30 mn de nanas à poil , Demi Moore est encore bien foutue ...
La suite , c'est grand guignol avec du pompage sur de nombreux films : Alien , Elephant Man , La Mouche, Carrie ..
Bien dégueu quand même , tout ça pour rester belle ....

2.Posté par Marie BLOODY le 21/11/2024 21:41 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

DomiL
J'ai beaucoup aimé ce film pour plein de raisons en premier lieu son regard très juste sur les injonctions faites aux actrices (et aux femmes en général), "à 50 ans, tu es finie, c'est terminé. "
J'ai aussi apprécié le côté fantastique de l'histoire au sens où on ne sait jamais qui produit la Substance et pourquoi. A aucun moment, Elizabeth ne paye quoi que ce soit (je me disais : elle va se ruiner, s'endetter, un peu comme dans Sweet Harmony de Claire North, mais non.). Le côté "c'est gratuit" aurait pu l'alerter. Et le fait que c'est une voix d'homme et le jeune médecin à l'hopital qui l'entraine dans cet enfer. Ce genre de pacte ou de piège me rappelle Faust : trop beau pour qu'il n'y ait pas un loup quelque part...
La relation entre la copie et la matrice est intéressante : à aucun moment, la jeune version n'éprouve de respect ou de compasson pour celle qui lui a permis d'exister : elle oublie tout de suite qu'elles sont une finalement. Se détester ainsi, quelle folie ! Mais quand on voit les ravages de la chirurgie esthétique chez des filles de plus en plus jeunes, ce film ne fait qu'un pas de côté et pas plus par rapport à la réalité.
Je ne présenterais pas le film comme ayant pompé des scènes de films, pour moi il s'agit plutôt d'hommages et de clins d'oeil que j'ai appréciés. Avec un final grand guignolesque qui m'a un peu rappelé Carrie (à la réserve près qu'il n'y a pas autant de sang dans un seul corps, même bizarre), à la réflexion je pense que le film se termine bizarrement, sans suivre il me semble la logique du début. Mais pas grave : j'ai passé un très bon moment (je ne qualifierais quand même pas le film de chef d'oeuvre). Ames sensibles, s'abstenir. Il y a des scènes éprouvantes

Nouveau commentaire :
PENSEZ A SAUVEGARDER VOTRE COMMENTAIRE SUR VOTRE PC AVANT DE L’ENVOYER ! En effet, le Galion est facétieux et parfois, l’envoi peut ne pas aboutir dans le poste de pilotage. Le transfert est réussi lorsqu’après avoir cliqué sur « ajouter », vous voyez en encadré et en rouge le texte « Votre commentaire a été posté ». SVP soignez votre orthographe, oubliez le langage SMS et ne mettez pas de liens externes ou de commentaires ne vous appartenant pas. Veuillez prendre connaissance du Règlement avant de poster votre commentaire. Le filtrage des commentaires est de rigueur sur ce site. Le Webmaster se réserve le droit de supprimer les commentaires contraires au règlement.