
La Reine Égarée et autres nouvelles de la Terre Surveillée © 2024 Mathilde Contreras
Lorsque le "Reviens-y" s’est posé au spatioport de Laboratoire, la capitale de Folpe_5, la Capitaine Hori n’attendait pas grand-chose de cette escale. Et pourtant, elle est quand même déçue ! Des dragueurs de rue ! Il ne manquait plus que ça ! Certains, apparemment, ne tiennent pas à leurs dents…
Pendant ce temps, Nantuk, l’impressionnant Chef de la Sécurité, est face à un dilemme éthique : doit-il ou non révéler à la Bibliothécaire de la Grande Université qu’il a une grosse culture générale ?
Sans parler d’Ampa, à qui on a confié la garde d’une encombrante jeune femme Narque. Il est futur Chef Irtane, pas baby-sitter !
Six nouvelles souvent drôles, parfois mélancoliques, toujours un brin sensuelles, qui vous feront voyager avec bonheur dans des contrées inexplorées de l’univers de la Terre Surveillée.
Fiche de lecture
Y a des gnaces lecteurs sentencieux - et je dis ça pour pas dire "loquedus" - qui montent sur leurs grands chevaux avant de prendre les escadrins de leur tour d'ivoire de leur château en Espagne pour te dire que eux, ils lisent pas de science-fiction, que ce sous-genre qui vole pas haut, bah c'est encore plus bas que leurs plus bas instincts et qu'il n’y a rien à en attendre. Après ça, ils te débagoulent toujours les mêmes arguments rances et rancis, comme quoi si c'est comme La Guerre des Étoiles d'Araignée, eh bah ils mangent pas de ce pain rassis-là, que c'est sabres-lasers, étoiles noires comme un anus, et je suis ton père et tout le tralala. Quand ça se foule un peu plus, eh ben ça dit que l'épique-géopolitique-supraluminique startrekisant c'est pas pour leurszigues, qu'ils préfèrent s'en tenir au frissonneurs et au "sent-bien", les déclinaisons modernes de la sélection du mois du vieux France-Moisir.
Bon, ben déjà, ils ont faux sur toute la ligne de coke, nos bons amis lectivores, parce que les tribulations astropérégrines de Luc MarcheurdeCiel et de ses robots aux blazes de plaques d'immatriculation, c'est pas de la SF mais un roman de chevalerie robotisé et futurisé.
Et puis, les autres, ben c'est rien que des néophobes, des constipés de l’onirique et du spéculant.
Déjà, les malins qui ferment la porte à la SF feraient bien de se la décrasser, leur caboche, au lieu de l’utiliser comme presse-papier. Y a qu’à commencer par s’encanailler chez les darons de l’Âge d’Or, ces maestros qui jonglaient avec les idées comme des trapézistes de la prose. Asimov, avec ses Trois Lois de la Robotique qui feraient passer un code de la route pour une comptine. Ray Bradbury, le daron du court-métrage littéraire, dont les nouvelles vieillissent aussi bien qu’un bon single malt. Clifford Simak, qui te tricote des histoires où la campagne sent la rosée et l’éternité. Et Philip K. Dick qui te Rubik's Cube le theatrum mundi jusqu’à te filer le vertigo.
Ensuite, qu’on me bazarde ce terme tout riquiqui de "science-fiction". Ça claque pas, ça invite pas, ça fait petits bras de l’imaginaire. Non, à son top, la SF, c’est de la fiction spéculative, de la vraie, celle qui fonce en avant à fond de train, qui te pousse hors de ton petit nid douillet pour te poser des "Et si…" à te mettre le futur en PLS (Position latérale de Spéculation). Et c’est pas juste des vaisseaux spatiaux ou des E.T. qui sonnent à ta porte pour vendre des encyclopédies galactiques dématérialisées.
Non, la SF, c’est aussi un terrain de jeu pour les esprits aventureux, une manière de disséquer l’humanoïdité comme un chirurgien des possibles. C’est faire son Malinowski des confins cosmiques, sa Margaret Mead interstellaire. Allez, une question, juste une : t’as déjà essayé d’imaginer la vie quotidienne d’un extraterrestre polygame, polymathe, télépathe, terraformateur, avec la peau rose comme un bonbon ? Non ? Eh ben moi, si !
Et c'est là que la môme Contreras déboule avec sa "Reine Égarée", son recueil de nouvelles qui est la plus parfaite illustration de ce dont je te causais plus haut. Si t'es fatigué des civilisations humaines et de leur propension à se foutre sur la gueule à grands coups d'idéologies du jour et d'armes massacrantes, alors ce bouquin va être comme un coup de doux zéphyr sur ton néocortex de misanthrope. Les races d'extraterrestres qui se débattent et s'ébattent dans ses récits, eh ben ils sont vraiment différents de nous et pas forcément plus cons. On sent que leur créatrice a joué à l'anthropologue et au démiurge en même temps en jouant avec les paramètres qui font un clan et une société pour nous faire réfléchir à ce que la nôtre, pauvres pantes postmodernes que nous sommes, a d'arbitraire, de construit et d'un peu arriéré parfois.
Autrement dit, et pour les atrophiés du bulbe qui auraient pas suivi : elle t’utilise l’Ailleurs pour te donner une leçon d’Ici, cette autrice au patronyme qui chante comme une guitare espagnole.
Mais attention, le délire de la Señora Contreras, c’est pas juste une salade de concepts jetés sur un mur façon Pollock ! Non, elle t’a préparé le buffet galactique avec méthode et un glossaire des familles pour que tu te paumes pas dans les couloirs de l’espace et dans ses races extraterrestres.
Tiens, je te balance un amuse-gueule pour te mettre en appétit :
D'abord, y a les Irtanes, des gros costauds scarifiés et tatoués de partout qui, en plus d'être passés maîtres dans l'art de müesliser les mâchoires, les cervicales et tout ce qui ressemble à des os, ont pris la méthode Wim Hof comme un projet de vie et un choix philosophique. Le frais, voire même le polaire, ça les fait goder comme pas permis. Mis à part ça, ce sont des crèmes, des sortes de Klingons détendus du pagne. Ce sont ceux qui ont l'aspect le plus humain.
Puis viennent les Guls, les chauves les plus (inter)connectés de la galaxie. Chez eux, pas besoin de muscles. Ces types-là vivent dans leur grand Esprit Collectif, comme des Borgs bien pantouflards. Ils sont télépathes, polyamoureux, et ont rayé la jalousie du dico galactique. Leur devise : "La monogamie, c’est pour les cancres de l’amour !" Et si jamais y a un conflit, c’est pas les fusils, c’est les neurones qu’ils sortent. Des vétérans des guerres psychiques, ces bougres-là !
Y a aussi les Folpes. Un sacré morceau, ces péquins-là ! Fuligineux de l'épiderme au-delà de toute description en plus d'être des bodybuildés de l'hémisphère gauche. Ils ont tous les réglages de l'esprit scientifique bloqués sur 11 avec tous les miracles et toutes les catastrophes que ça peut engendrer. Le genre à t'inventer la fusion à froid entre la poire et le fromage mais demande-leur de faire leurs lacets et ils deviennent aussi efficaces qu’un poulpe avec des moufles.
Comme j'ai trop la flemme de te parler de façon intensive et extensive de tout le restant de la colère du Divin daron qui s'agite entre les pages de ce recueil, je vais m'arrêter là et te laisser découvrir le reste de ces êtres étranges, déconcertants mais souvent franchement poilants et fantastibuleux.
Alors, imagine un peu ce qui peut se passer si tu fais interagir tout ce petit monde dans cette grande galaxie... Une chose est sûre : tu vas pas t'ennuyer une seule nanoseconde en leur compagnie.
Mais tout ça, ça serait imbitable et lourdingue s'il n'y avait pas un style aux petits oignons caramélisés pour aller avec. Celui de notre autrice, il est parfaitement adapté à son sujet. Puisqu'on est dans l'exoanthropologie jusqu'au cou, elle a invoqué les mânes de Le Guin pour nous pondre de l’épique épatant qui ravira les amateurs de souffle/soufflé homérique. Mais tout ça sans balai dans le derche et avec un sens de l'humour pince-sans-rire qui te ravira. En résumé, notre Mathilde Contreras, elle est un peu le croisement que t'osais pas espérer entre Ursula Le Guin et Terry Pratchett, mais avec sa propre personnalité. Et puis, y a aussi un soupçon d'érotisme qui donne la note épicée que t'attendais pas. Mais pas façon étal de la boucherie Sanzot. Non, là, ça serait plutôt cantiquedesquantiqué, genre hymne à la vie et célébration du Printemps tout en s'intégrant parfaitement au reste.
Ce recueil, je l'ai choisi, parce que c'était la meilleure porte d'entrée vers son univers foisonnant et fantasque. Parce que nos exogènes sans gêne, il va leur en arriver des vertes des pas mûres, voire même des carrément vérolées dans les autres romans de ce cycle : "La Terre Surveillée", "La Flotte Mystifiée", et "La Forêt Enterrée".
Si t'es un peu ouvert d'esprit sans avoir un traumatisme crânien, t'auras donc compris que "La Reine Égarée", c'est un peu ta rampe de lancement vers le monde de la vraie science-fiction, celle qui fait cogiter et reluire en même temps. Comment ? T'as pas encore acheté ce recueil ?! Tu mériterais que je t'expédie sur Uranus à coups de psychopompe dans le prose, vil(e) faquin(e) !
Bon, ben déjà, ils ont faux sur toute la ligne de coke, nos bons amis lectivores, parce que les tribulations astropérégrines de Luc MarcheurdeCiel et de ses robots aux blazes de plaques d'immatriculation, c'est pas de la SF mais un roman de chevalerie robotisé et futurisé.
Et puis, les autres, ben c'est rien que des néophobes, des constipés de l’onirique et du spéculant.
Déjà, les malins qui ferment la porte à la SF feraient bien de se la décrasser, leur caboche, au lieu de l’utiliser comme presse-papier. Y a qu’à commencer par s’encanailler chez les darons de l’Âge d’Or, ces maestros qui jonglaient avec les idées comme des trapézistes de la prose. Asimov, avec ses Trois Lois de la Robotique qui feraient passer un code de la route pour une comptine. Ray Bradbury, le daron du court-métrage littéraire, dont les nouvelles vieillissent aussi bien qu’un bon single malt. Clifford Simak, qui te tricote des histoires où la campagne sent la rosée et l’éternité. Et Philip K. Dick qui te Rubik's Cube le theatrum mundi jusqu’à te filer le vertigo.
Ensuite, qu’on me bazarde ce terme tout riquiqui de "science-fiction". Ça claque pas, ça invite pas, ça fait petits bras de l’imaginaire. Non, à son top, la SF, c’est de la fiction spéculative, de la vraie, celle qui fonce en avant à fond de train, qui te pousse hors de ton petit nid douillet pour te poser des "Et si…" à te mettre le futur en PLS (Position latérale de Spéculation). Et c’est pas juste des vaisseaux spatiaux ou des E.T. qui sonnent à ta porte pour vendre des encyclopédies galactiques dématérialisées.
Non, la SF, c’est aussi un terrain de jeu pour les esprits aventureux, une manière de disséquer l’humanoïdité comme un chirurgien des possibles. C’est faire son Malinowski des confins cosmiques, sa Margaret Mead interstellaire. Allez, une question, juste une : t’as déjà essayé d’imaginer la vie quotidienne d’un extraterrestre polygame, polymathe, télépathe, terraformateur, avec la peau rose comme un bonbon ? Non ? Eh ben moi, si !
Et c'est là que la môme Contreras déboule avec sa "Reine Égarée", son recueil de nouvelles qui est la plus parfaite illustration de ce dont je te causais plus haut. Si t'es fatigué des civilisations humaines et de leur propension à se foutre sur la gueule à grands coups d'idéologies du jour et d'armes massacrantes, alors ce bouquin va être comme un coup de doux zéphyr sur ton néocortex de misanthrope. Les races d'extraterrestres qui se débattent et s'ébattent dans ses récits, eh ben ils sont vraiment différents de nous et pas forcément plus cons. On sent que leur créatrice a joué à l'anthropologue et au démiurge en même temps en jouant avec les paramètres qui font un clan et une société pour nous faire réfléchir à ce que la nôtre, pauvres pantes postmodernes que nous sommes, a d'arbitraire, de construit et d'un peu arriéré parfois.
Autrement dit, et pour les atrophiés du bulbe qui auraient pas suivi : elle t’utilise l’Ailleurs pour te donner une leçon d’Ici, cette autrice au patronyme qui chante comme une guitare espagnole.
Mais attention, le délire de la Señora Contreras, c’est pas juste une salade de concepts jetés sur un mur façon Pollock ! Non, elle t’a préparé le buffet galactique avec méthode et un glossaire des familles pour que tu te paumes pas dans les couloirs de l’espace et dans ses races extraterrestres.
Tiens, je te balance un amuse-gueule pour te mettre en appétit :
D'abord, y a les Irtanes, des gros costauds scarifiés et tatoués de partout qui, en plus d'être passés maîtres dans l'art de müesliser les mâchoires, les cervicales et tout ce qui ressemble à des os, ont pris la méthode Wim Hof comme un projet de vie et un choix philosophique. Le frais, voire même le polaire, ça les fait goder comme pas permis. Mis à part ça, ce sont des crèmes, des sortes de Klingons détendus du pagne. Ce sont ceux qui ont l'aspect le plus humain.
Puis viennent les Guls, les chauves les plus (inter)connectés de la galaxie. Chez eux, pas besoin de muscles. Ces types-là vivent dans leur grand Esprit Collectif, comme des Borgs bien pantouflards. Ils sont télépathes, polyamoureux, et ont rayé la jalousie du dico galactique. Leur devise : "La monogamie, c’est pour les cancres de l’amour !" Et si jamais y a un conflit, c’est pas les fusils, c’est les neurones qu’ils sortent. Des vétérans des guerres psychiques, ces bougres-là !
Y a aussi les Folpes. Un sacré morceau, ces péquins-là ! Fuligineux de l'épiderme au-delà de toute description en plus d'être des bodybuildés de l'hémisphère gauche. Ils ont tous les réglages de l'esprit scientifique bloqués sur 11 avec tous les miracles et toutes les catastrophes que ça peut engendrer. Le genre à t'inventer la fusion à froid entre la poire et le fromage mais demande-leur de faire leurs lacets et ils deviennent aussi efficaces qu’un poulpe avec des moufles.
Comme j'ai trop la flemme de te parler de façon intensive et extensive de tout le restant de la colère du Divin daron qui s'agite entre les pages de ce recueil, je vais m'arrêter là et te laisser découvrir le reste de ces êtres étranges, déconcertants mais souvent franchement poilants et fantastibuleux.
Alors, imagine un peu ce qui peut se passer si tu fais interagir tout ce petit monde dans cette grande galaxie... Une chose est sûre : tu vas pas t'ennuyer une seule nanoseconde en leur compagnie.
Mais tout ça, ça serait imbitable et lourdingue s'il n'y avait pas un style aux petits oignons caramélisés pour aller avec. Celui de notre autrice, il est parfaitement adapté à son sujet. Puisqu'on est dans l'exoanthropologie jusqu'au cou, elle a invoqué les mânes de Le Guin pour nous pondre de l’épique épatant qui ravira les amateurs de souffle/soufflé homérique. Mais tout ça sans balai dans le derche et avec un sens de l'humour pince-sans-rire qui te ravira. En résumé, notre Mathilde Contreras, elle est un peu le croisement que t'osais pas espérer entre Ursula Le Guin et Terry Pratchett, mais avec sa propre personnalité. Et puis, y a aussi un soupçon d'érotisme qui donne la note épicée que t'attendais pas. Mais pas façon étal de la boucherie Sanzot. Non, là, ça serait plutôt cantiquedesquantiqué, genre hymne à la vie et célébration du Printemps tout en s'intégrant parfaitement au reste.
Ce recueil, je l'ai choisi, parce que c'était la meilleure porte d'entrée vers son univers foisonnant et fantasque. Parce que nos exogènes sans gêne, il va leur en arriver des vertes des pas mûres, voire même des carrément vérolées dans les autres romans de ce cycle : "La Terre Surveillée", "La Flotte Mystifiée", et "La Forêt Enterrée".
Si t'es un peu ouvert d'esprit sans avoir un traumatisme crânien, t'auras donc compris que "La Reine Égarée", c'est un peu ta rampe de lancement vers le monde de la vraie science-fiction, celle qui fait cogiter et reluire en même temps. Comment ? T'as pas encore acheté ce recueil ?! Tu mériterais que je t'expédie sur Uranus à coups de psychopompe dans le prose, vil(e) faquin(e) !