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La Cité à la Fin des Temps | City at the End of Time | Greg Bear | 2008


Une fiche ajoutée dans nos cales par | 17/03/2012 | Lu 607 fois

🚀 : 2008 Greg Bear




Ginny et Jack rêvent d'une cité fabuleuse, assiégée dans un avenir lointain par un ennemi implacable. Ces visions impérieuses projettent leur esprit dans le corps de deux créatures de cette ville menacée. Daniel, lui, ne rêve que de ténèbres sans fin, reflet du sort qui l'attend. Ces jeunes gens sont liés par autre chose que les rêves. Ils sont des Changeurs de destin, nés avec le don de sauter entre les lignes-mondes, afin d'habiter d'autres versions d'eux-mêmes. Et chacun d'entre eux possède un mystérieux artefact appelé « messager », qui ne semble pas altéré par ces permutations. Ginny, Jack et Daniel se voient bientôt enrôlés dans une mission presque sans espoir pour sauver l'avenir... et achever la plus grande œuvre de toute l'histoire humaine. Mais d'effroyables chasseurs sont déjà à leurs trousses...

Fiche de lecture

Ginny et Jack sont deux jeunes gens vivant à Seattle. Ils pourraient vivre comme tous les jeunes de leur âge s'ils n'avaient de curieuses particularités. Leur mémoire leur joue des tours et ils rêvent d'une cité située à la fin des temps. Dans ces rêves, ils s'incarnent dans deux autres jeunes gens, Tiadba et Jebrassy, dont l'espèce n'est plus totalement humaine sans être totalement étrangère. La cité de Tiadba et Jebrassy est dirigée par des êtres encore plus étranges, qui ne sont parfois même pas composés de matière baryonique. Daniel, quant à lui, ne rêve pas, mais il a la capacité de sauter entre les lignes de destin.

Alors que les chasseurs localisent les rêveurs, et que le chaos menace la Kalpa, ces jeunes gens vont devoir jouer avec le destin afin de contrer les projets de Typhon et de sauver la réalité.

Je connais et apprécie beaucoup Greg Bear. Ses cycles d’Eon et de Darwin sont de pures merveilles de la hard-SF. J'ai donc entamé ce livre avec beaucoup d'enthousiasme. Je dois bien avouer que malgré cet enthousiasme, j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire. Le début est assez confus. Ou plutôt, il est assez touffu. On croule littéralement sous les personnages, qui sont amenés presque tous en même temps. Et l'univers, très complexe, n'est peu ou pas explicite. Il faut donc imaginer, deviner, soupçonner en permanence ce que signifie tel mot, ce qu'est telle chose, à quoi ressemble tel endroit. Je suis amateur de styles plus précis. J'ai donc mis pas mal de temps pour lire les 100 premières pages. Heureusement, les choses se décantent et se clarifient au bout d'un moment. A partir de là, quand on comprend l'univers dans sa globalité, ainsi que les enjeux de la trame, on peut réellement s'intéresser à l'intrigue. Mais c'est alors au détriment de la profondeur des personnages, dont la dimension humaine est parfois laissée au bord du chemin pour s'intéresser uniquement à leur rôle dans le roman.

Greg Bear est un roi de la hard-SF, et ceci n'est pas de la hard-SF, pas au sens où je conçois ce style. Il y a des concepts subtils, comme celui de matière noötique. Mais avec un minimum de culture scientifique et/ou littéraire, on comprend ce que cela signifie. De plus, ces subtilités ne forment pas la trame du roman. En fait, je classerai ce roman à la limite du fantastique. C'est une SF un peu métaphysique, mystérieuse, presque magique. J'y ai retrouvé des touches qui rappellent Philip. K. Dick. Et à la fin, les mécanismes ne sont pas expliqués comme ils le seraient dans la hard-SF. A la place d'explications scientifiques, basées par exemple sur les univers multiples, l'incertitude quantique ou la théorie des super-cordes, on a droit à des concepts presque religieux.

Est-ce à dire que je n'ai pas aimé le livre ? Je n'irai pas jusque là. Je suis plutôt un peu déçu. J'espérais que le Maître Bear me servirait un beau roman de hard-SF. Je me suis retrouvé à lire un roman intéressant mais d'un genre différent. Il ne fait d'ailleurs aucun doute que d'autres apprécieront ce livre plus que moi. Je lui donne une cote de satisfaction, mais sans plus.

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