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Ecole et éducation du futur | 2024

Textes réunis par Jean-Guillaume Lanuque

Par | 25/01/2025 | Lu 640 fois


Des nouvelles qui balaient des futurs inattendus, étonnants, parfois fantasmagoriques, parfois surréalistes, aussi bien que fantastiques, improbables, voire impossibles...



Ecole et éducation du futur (anthologie) @ 2024 Arkuiris | Illustration de couverture @ Phillipe Caza
Ecole et éducation du futur (anthologie) @ 2024 Arkuiris | Illustration de couverture @ Phillipe Caza
La pandémie de Covid-19 a bouleversé bien des secteurs, parmi lesquels celui de l'école : enseignement à distance, cours réalisés masqués, protocoles contraignants... Parallèlement, l'éducation demeure au cœur des préoccupations nationales, mise au service de problématiques économiques ou politiques, même si les moyens qui lui sont accordés sont bien souvent nettement insuffisants pour atteindre les performances que les gouvernements en exigent.

La science-fiction, dans ce domaine, a assurément son mot à dire.

Quelle sera l'école de demain ? Sera-t-elle de plus en plus connectée et numérique ? Pourra-t-elle se passer d'établissements spécifiquement dédiés, d'enseignants spécialisés ?

Aucune raison, d'ailleurs, de s'arrêter à la seule planète Terre. L'école et l'éducation d'une humanité ou transhumanité ayant le système solaire ou la galaxie comme échelles seraient forcément différentes.

Sommaire

- Préface de Grégory Chambat
- Avant-propos : Abattre les murs de verre de Jean-Guillaume Lanuque

1. Révolution numérique de Laura Ferret-Rincon
2. Déviant de Hana HojH
3. Atlantis de Tanguy Przybylski
4. Migraine de Fabien Garino
5. Journal partagé de Louise Sbretana
6. Des puces dans la tête de Alain Rozenbaum
7. CPP-P de Vanessa Ettorre
8. Randonnée scolaire de Julie Conseil
9. QI Suis-je de Déborah Mirabel
10. Là où naissent les si bémol de Éric Lysøe
11. Grand-mère Miroir de Nicolas Petit-Jean
12. Avant l’obscurité de Sylwen Norden
13. Prolonger sa lignée de Frédéric Holic
14. Leçons de choses de Philippe Caza

Point de vue

Ayant commis dans une précédente vie quelques décennies d’enseignement s’appuyant sur mon métier d’informaticien, la thématique de cet ouvrage m’a fortement interpellé et attiré.

Étant plus porté sur une pédagogie participative que sur ce qui se réalise ex cathedra, je ne trouve pas d’intérêt à quelque enseignement que ce soit basé sur l’ex nihilo, c’est-à-dire sans tenir compte de ce que l’on sait déjà. Quant à la technologie, elle n’est, de mon point de vue certainement faussé, qu’un outil de travail, un facilitateur d’apprentissage, parfois un biais et non le meilleur moyen ni le seul vecteur de cet apprentissage.

Ce qui signifie, pour faire simple, que j’ai du mal à envisager ce que pourrait ou devrait être cette école et plus encore cette éducation associée (donc sans la limiter à un cadre tel que celui familial ou parental ou quelle que soit la « cellule » dans laquelle nous grandirions ou que nous offririons). De ce fait, l’anthologie m’a apporté ce que je pouvais en espérer de mieux : non pas des réponses sorties du chapeau magique de l’imaginaire, mais bien des questionnements très souvent intéressants. Bien sûr, ces nouvelles balaient des futurs inattendus, étonnants, parfois fantasmagoriques, parfois surréalistes, aussi bien que fantastiques, improbables, voire impossibles. Mais toutes ont la qualité de se lire avec plaisir, surprise et certaines avec émerveillement.

Évidemment, comme dans toute anthologie, j’ai mes préférées, ce qui ne fait pas démériter les autres. Il se trouve simplement que certaines sont dans mes centres d’intérêt ou ont frôlé une fibre sensible, faisant qu’elles m’ont plus titillé que d’autres.

​Petit tour d’horizon et retours de lecture
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La préface de Grégory Chambat donne le ton avec une question résumant l’éternel dilemme du couple école-éducation : « changer l’école pour changer le futur, ou changer le futur pour changer l’école ? ».

L’avant-propos est signé de l'anthologiste, Jean-Guillaume Lanuque. Collaborateur de la revue Galaxies SF et membre du jury du prix Le Bussy, il sait de quoi il parle puisqu'il est enseignant et s’intéresse à l’histoire de la SF sous l’angle politique.

1 – Révolution numérique (de Laura Ferret-Rincon)

Cette nouvelle aborde la problématique de la virtualité et des IA. Quand un groupe d’étudiants décide de créer son propre espace de travail et d’entraide, quand l’une des plus douées dudit groupe modifie et tente d’améliorer la situation, alors que les inégalités sociales, qu’un tel système se voulait gommer, restent tenaces, quand… Mais brusquement tout claque…

J’ai été entraîné par tout ce que l’autrice a mis en avant ou en contrepoint. Quoique sans IA, sans VR ni casque associé, cette histoire m’a rappelé certains épisodes factuels et rencontrés dans les salles de TP informatique. Au point que l’on se demande, aujourd’hui, si la réalité ne risque pas de dépasser cette fiction-là.

2 – Déviant (de Hana HojH)

Sur sa planète, Hodeï est malheureux. Il est de ces enfants qui ne parviennent pas à garder le fil d’un cours ou d’une explication ; son esprit dérive et se perd ailleurs dans ses mondes à lui, de ceux qu’il s’invente à la suite d’un livre lu. Ce en quoi, il a toute mon affection, ayant eu des périodes ainsi ; j’en ai toujours quelques cahiers remplis d’histoires ou des dessins patiemment réalisés pendant les discours un peu trop pontifiants de certains profs. Hélas, cela lui attire les moqueries de ses camarades de classe, les mauvaises notes, les punitions (à faire signer par les parents… euh, ça existerait encore ? Non, rien !) et les appréciations affligeantes. Pire, quand cela se produit, sa mère n’hésite ni à lui filer une gifle ni à le dénigrer, avant d’en avertir son père qui sort sans attendre sa ceinture…

Je suis d’une époque où ce qu’endure le jeune Hodeï dans cette histoire n’était, malheureusement, pas exceptionnel, entre coups, torgnoles, humiliations et diatribes méprisantes, visant à rabaisser. Ayant eu des copains qui ont subi de tels sévices tant parentaux que scolaires, sans qu’aucun adulte n’y trouve à redire, la fin en devient presque heureuse. Alors que le garçon rêve parfois d’avoir droit à l’aide d’un connecteur et de franchir aisément les paliers, l’arrivée dans sa classe d’une petite demoiselle Yalma va tout changer. Une nouvelle qui fait partie de mon très personnel top.

3 – Atlantis (de Tanguy Przybylski)

Voilà une histoire qui m’a dérouté tant elle est inattendue, en partant d’un concept relativement simple : diffuser et augmenter la connaissance au travers d’un « jeu immersif ». Il s’agit ici d’un MMORPG (massively multiplayer online role-playing game) sous-marin sur l’Atlantis. Ce jeu s’étend, prend de l’ampleur et pousse ses participant(e)s dans des envolées de compréhensions et de réussites impressionnantes. Atlantis Inc, créatrice dudit MMO, passe du statut de petite startup à celui de société de référence avec ses 500 millions d’abonnés.

Tout paraît trop beau, trop parfait, bien que certains commencent à s’interroger. Jusqu'au jour où… Et l’histoire bascule soudain, laissant un étrange arrière-goût avec la question qu’elle a soulevé pour moi : quel est le but réel d’une éducation de masse selon un modèle unique ? Sachant que l’actualité américaine me donne quelques semaines après sa lecture, une vision encore plus terrible de cette histoire. L’auteur a-t-il des accointances avec le futur pour avoir touché ainsi du doigt ce que les patrons d’X et Facebook manigancent ?

4 – Migraine (de Fabien Garino)

Audrac amène Léa, sa fille âgée de 7 ans, chez la doctoresse : l’enfant a des migraines. Or pour la femme de l’art, ces migraines viennent forcément de son inscription en scolarité par pensée transmise ; ce à quoi ses parents sont opposés, se chargeant eux-mêmes de son éducation et donc de sa mise à l’écart de ce que vivent presque tous les membres de l’actuelle société. La crainte qu’elle ne soit inscrite par erreur dans les registres ou qu’elle soit victime de réseaux pirates s’installe, mais…

Sans éclat ni action, nous voici à suivre père et fille de bureau administratif en bureau administratif plus ou moins humain ou déshumanisé suivant les cas. Cette nouvelle nous jette dans un 1984 technologique, sans novlangue ni aucun des discours d’Orwell, mais en nous présentant un avenir tout aussi insidieux, laissant un amer arrière-goût d’inéluctabilité, qui m’a arraché quelques frissons.

5 – Journal partagé (de Louise Sbretana)

Voici la plus courte nouvelle, mais aussi la plus hopepunk. La surface est devenue invivable et dangereuse, entre autres à cause du Brouillard Jaune. À l’abri dans les souterrains sécurisés, Méva, installée en binôme avec Hamad pour leur devoir de réseautage, sait qu’il n’existe aucun avenir pour elle sur Terre. Seul l’espace l’intéresse maintenant…

Court, efficace et hopepunk ainsi que je l’écrivais, ce conte a eu tout pour me plaire en se présentant comme un petit rêve éveillé.

6 – Des puces dans la tête (d'Alain Rozenbaum)

Et si quelques puces judicieusement placées dans l’occiput, grâce à Cogitq, boostaient les cerveaux de nos chères têtes blondes, au point de les rendre plus savantes et plus performantes que leurs enseignants. Que deviendraient alors ces derniers ? Que penseraient-ils d’une telle situation ?

Ce sont les réactions d’un professeur que nous suivons depuis le premier élève pucé à la rentrée 2052 jusqu'à un constat terrible et sans appel à celle de 2061. Une nouvelle qui vient en écho à l’une des questions actuelles : l’IA remplacera-t-elle l’homme ? Fera-t-elle mieux que lui ou l’aidera-t-elle vraiment ou… ou… ?

Une chouette fable rondement menée, sous un seul regard, mais dont l’attitude et les remarques fusent comme des couperets.

7 – CPP-P (de Vanessa Ettorre)

Ouille… texte dur ! Car nous voici projetés dans la lecture d’un pensum contractuel quant à l’avenir préparé d’un bébé à naître au travers du référentiel CPP. Rien à voir avec le Code de procédure pénale, le Comité de Protection des Personnes ou autres joyeusetés de ce genre, il s’agit des Coachs Pédagogues Personnels, rien de moins. En clair, de puces corticales délivrées par EductechIndustry. Brrr… hors du CPP et des comptes « premium », le devenir de l’enfant ne serait point radieux. Heureusement, nous échappons au décorticage du contrat (ouf !), mais on n’a rien sans un minimum de sacrifices, n’est-ce pas ? comme le dit si bien la future parturiente.

Cet avenir m’a arraché quelques grimaces, tout y est pensé, pesé, annoté… et il faut tout lire, jusqu'aux notes en petits caractères. Brrr, là encore.

8 – Randonnée scolaire (de Julie Conseil)

Maître Kintsugi a un problème épineux à résoudre : la fille d’un couple de ses clients est décédée dans son lycée. Pour les parents, il s’agit d’un meurtre. Mais la police a conclu, elle, à un suicide, ce que doit réfuter l’avocate. Seulement voilà, l’adolescente était une cyborg élève d’une école spécialisée. Cyborg car dotée d’un squelette artificiel, et subissant par contrecoup une certaine discrimination de la part des non-artificiels.

Assailli par l’avocate, le commissaire chargé de l’affaire, et l’ayant donc classée sans suite, cède en lui affectant Vikander. Point important : ledit Vikander revient d’un long congé pour maladie psy et se cantonne à des tâches administratives. Le début de leur cohabitation est difficile, le policier a des idées et un humour qui ne sont pas du goût de la « baveuse ». Pourtant, il se lance dans l’enquête en intervenant comme chauffeur de bus afin de conduire les condisciples de la jeune… Notre enquêteur va user de pratiques qui n’ont rien d’orthodoxe, frisant même l’illégalité, mais ne recherchera que l’efficacité et la réussite.

Nous débordons du cadre scolaire des cours pour toucher l’éducation morale et la place de l’école par rapport à celle-ci. L’histoire est brillante, emplie de piques, d’humour, parfois un peu noir – il y a eu mort, ne l’oublions pas –, c’est agréablement enlevé, sans temps mort (désolé…) et totalement décalé, mais tapant juste. Ma nouvelle préférée !

9 – QI Suis-je (de Déborah Mirabel)

Voici une histoire qui m’a fait penser à « Bienvenue à Gattaca ». Bien sûr, aucune ressemblance scénaristique. En effet, ce n’est pas le génotype des enfants et les tests ADN qui sont en cause et définissent leur avenir/devenir ; c’est leur « QI » et plus précisément leur réussite au Test vers leurs 13-14 ans qui en décidera. Sauf que Capucine Vouchet, elle, ne veut pas de cet examen qui la pousserait dans une catégorie sociétale où elle sera exploitée, utilisée jusqu'à plus soif pour ses capacités intellectuelles élevées. Elle fait tout pour rester, sans la franchir, dans la moyenne haute, celle donnant accès au niveau offrant le plus de libertés, pense-t-elle. Elle va donc feinter, mentir et tricher, jusque pendant ledit test afin de demeurer précisément dans ce niveau-là…

Si ce n’est que… ah Gattaca… d’une certaine façon, mais bien plus poétique et agréable. Là encore un sans-faute et un immense plaisir de lecture.

10 – Là où naissent les si bémol (de Éric Lysøe)

C'est une histoire que je suis bien embarrassé d’évoquer. Entre conte et ode, elle est éblouissante, mais je ne veux pas trop en dévoiler, et c’est là que l’exercice est périlleux. Tant pis, attention aux spoils donc…

Nous nous retrouvons à une époque où professeurs, surveillants, proviseurs et toute cette « engeance » n’est plus humaine, mais composée de robots humanoïdes. La classe de 17e B a un gros souci : son prof de musique (fort laid, il est vrai) s’est pétrifié, sa couverture de zinc liquéfiée. Ce qui n’est pas du tout du goût de la Mère Revêche, provisoire du lycée. La cause : un simple « si bémol » surgi de nulle part alors que ladite classe devait chanter un « sol ». Hélas, bien plus grave, il apparaît que de plus en plus d’humano-pédagogues finissent ainsi de tous côtés. La situation devient préoccupante, comme le reconnaissent le Recteur et l’Inspecteur. C’est ainsi que les 13 galopins de la 17e B sont envoyés en excursion dans la « Nature » (celle recréée avec des insectes mécaniques et des fausses plantes, ouf, pas la vraie). Leur mission sera de trouver l’origine du fameux « si bémol » qui aurait pris naissance par-là, en elle. Nos jeunes explorateurs en marche avec la Provisoire, deux robots-surveillants et un intendant. Et de surprise en découverte, la treizaine (donc les gamins de la 17e B, pas celle du calendrier aztèque) va rencontrer la vraie nature, les vrais animaux et la source d’un véritable renouveau.

11 – Grand-mère Miroir (de Nicolas Petit-Jean)

Grand-mère Miroir fait école itinérante et entraîne à sa suite les enfants qu’elle forme dans son école buissonnière, en pleine nature. Mais elle vieillit, ses rouages ont du mal à résister au temps qui passe. Avec cela, la nature est sauvage, les chiens le sont redevenus. Nous sommes embarqués dans une quête initiatique, avec un peu de Peter Pan en fond sonore. Elle se révèle très agréable à lire, dans un futur certainement post-apocalyptique, mais où l’espoir peut survivre, malgré les épreuves, car apprendre et savoir doivent permettre de vivre et non de nous transformer en machine.

12 – Avant l’obscurité (de Sylwen Norden)

Nous quittons ici le domaine de « l’apprentissage » et de « l’éducation » pour celui de la connaissance non transmise et acquise, mais implantée grâce à une « capsule ». Celle-ci retirée des morts permet d’apprendre et de savoir ce qu’ils ont laissé en héritage, en « fluant » : jouer du violon, du piano, peindre, parler plusieurs langues, savoir manipuler telle ou telle technique, tout connaître de la géographie…

L’auteur nous plonge aux côtés d’un inspecteur de police au cœur de l’Angleterre dans une ambiance sombre et lugubre, avec une petite touche steampunk. Il se trouve que des morts importantes sont survenues : artistes, intellectuels, scientifiques tués se retrouvent dépossédés de leurs mémoriels. Alors que le dernier assassiné, un dénommé Morgensen, est spécialiste des spectres, certains éléments pourraient faire penser à une mise en scène macabre. Gravensen, inspecteur de Scotland Yard, se lance dans une enquête tortueuse et dangereuse, au milieu de personnages plus retors les uns que les autres. J’ai eu l’impression de me retrouver à l’époque de Jack l’éventreur et de Sherlock Holmes, et parfois dans un film sur ce dernier (entre autres, celui de Guy Ritchie sorti en 2009 avec Robert Downey Jr et Jude Law). Voilà une histoire qui détone avec les précédentes, mais qui m’a procuré un immense plaisir, des premières lignes jusqu'à cette fin tout en beauté et artifice.

13 – Prolonger sa lignée (de Frédéric Holic)

Si j’avais trouvé « dure » l’histoire de CPP-P, celle-ci l’est encore plus et m’a laissé avec un arrière-goût d’amertume et de nausée, preuve pour moi qu’elle est très bien écrite et presque réaliste.

Futur indéterminé, lieu indéterminé… Les hommes n’existent plus, du moins tels que nous nous connaissons. Homo sapiens est tombé au plus de bas de la déchéance et de la dégénérescence, mais il reste Femina sapiens. La jeune héroïne de quatorze ans passés ressasse son éducation sous la coupe de la Matrone et des règles qui y sont imposées. Car il n’existe que peu de classes sociales dignes de ce nom, hors celui d’être mère… Ce qu’elle n’a aucune envie de devenir. Si encore l’insémination artificielle existait ou plutôt était restée dans les connaissances, mais ce n'est pas le cas. Aussi faire « ça » avec « ça »… Non ! La mort ou la prison à vie lui paraissent cent fois préférables…

Un monde matriarcal où tout est très codifié, défini selon des règles et des lois dans une religiosité qui font froid dans le dos.

14 – Leçons de choses (de Philippe Caza)

L’histoire, avant de s’envoler dans le jardinage (si si !), part d’un constat terrible qui hélas est trop fréquent dans nos sociétés actuelles. Si ce n’est qu’il est présenté façon Philippe Caza, comme il se doit, et donc sous une forme de dérision satirique (oh, en bel humour noir). L’école Newton est le théâtre d’une nouvelle « tuerie en milieu scolaire », ainsi que sont nommés ces massacres. Un moufton, Kevin, bardé de sa tenue de protection en kevlar, a sorti son fusil d’assaut AR-15, son pistolet Sig et sa caméra GoPro (hey, c'est qu'il faut garder un souvenir et le diffuser) ainsi qu’une ceinture d’explosifs autour du ventre. Outre la maîtresse et quelques camarades de classe dont il a fait sauter les têtes, ledit Kevin se fait imploser avant que les équipes d’intervention plongeant de leurs hélicos ne puissent le descendre. Robin en fait la grimace, surtout que pour ne pas tomber en syndrome post-traumatique, le Dirlo envoie toute la classe en visite à la morgue, histoire de voir les corps et d'assister aux autopsies. Politiques, journalistes, psy, experts et tutti quanti s’en donnent à cœur joie à la télé, pendant que les fabricants d’armes, de tenues de protection et autres joyeusetés s’en frottent les mains en faisant diffuser leurs pubs… c’est qu’il faut bien protéger tous ces merdouzils…

Afin de remonter la pente, la classe de Robin et de sa copine Robinette se retrouvent à devoir jardiner pour leurs leçons de choses que le tribot (la maîtresse n’étant plus, il fallait bien la remplacer, ce à quoi un robot fut missionné). Mais s’il y a bien un jardin, il n’y a pas de soleil et il a fallu tout arrêter, une sorte de dalle pavée trop proche de la surface les bloquant soudain. Bref, entre cette tuerie et le jardinage stoppé malgré les objets déterrés, voilà que lesdits enfants s’interrogent et décident de tout faire pour aller au-delà du pavage trouvé…

Ce qui les conduira à une découverte que l’auteur nous laisse deviner par petites touches, avant une révélation finale bien plus « agréable » et surtout plus « étonnante » que ne l’avaient laissé penser les dramatiques événements initiaux.

JC Gapdy
Copyright @ J.C. Gapdy pour Le Galion des Etoiles. Tous droits réservés. En savoir plus sur cet auteur

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💬Commentaires

1.Posté par Tanguy PRZYBYLSKI le 25/01/2025 07:36 | Alerter
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Silverwolf
Merci JC pour ton retour,

J'ai adoré écrire sur ce thème (première nouvelle publiée pour moi en plus), et les autres auteurs et autrices sont excellents, comme toujours avec les anthologies d'Arkuiris 🙂
J'ai commencé à écrire Atlantis sur un concept plutôt simple, sans trop savoir où j'allais, mais c'est en cours de route que l'inspiration m'a frappé et que j'ai réécrit l'ensemble pour lui donner sa forme actuelle (j'avais le début et la fin en tête, j'ai mis un peu de temps à relier les deux).
En tout cas, je suis content que ça t'ait plu :)
En ce moment, je me continue ma lecture de Kei Arkadia, j'adore vraiment les mondes et les personnages auxquels tu donnes vie :)

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