📚 Honor Harrington - 8 : La Disparue de l'Enfer | Honor Harrington : Echoes of Honor | David Weber | 1998

19/11/2025
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Quatrième de couverture

« Honor Stéphanie Harrington, vous avez été reconnue coupable de meurtre prémédité. La peine prononcée par le tribunal, exécutoire ce jour, est la mort. Souhaitez-vous faire une déclaration ? »

La prisonnière secoua la tête et le colonel acquiesça en silence. Il tendit le pied et appuya fermement sur la pédale. La trappe s'ouvrit dans un claquement retentissant et on entendit un bruit sinistre lorsque le poids de la condamnée tendit la corde. Il y eut un souffle bref et explosif, puis elle fut agitée d'un spasme violent quand la corde lui brisa le cou.

Sa famille, ses amis, tous la croient morte. Or, tandis que l'ennemi prépare une vaste opération contre Manticore, sur la planète bagne qu'on nomme l'Enfer, Honor entreprend la plus ambitieuse des missions de sauvetage.
Honor Harrington 8 : La Disparue de l'Enfer © 2018 Editions L'Atalante | Illustrations de couvertures © Genkis Genkkis

Fiche de lecture

Honor et les siens sont en Enfer ! La chose est certaine : on suit leur aventure au sein de la planète-prison Hadès et en particulier leur prise du centre disciplinaire dédié aux « fortes têtes » révoltées contre le Service de Sécurité havrien.

Si les scènes de guérilla sont très bien exécutées, je suis plus critique vis-à-vis de l’entrée de deux personnages que sont Henri Dessouix et Harriet Benson. Bien qu’ils soient un appui bienvenu pour Honor et ses amis au moment opportun, ils sont patauds, voire caricaturaux du Français tel que vu d’outre-Atlantique (Baguette-Béret et le « je ne sais quoi »). Et sans divulgâcher, ils ne seront pas d’une grande importance dans la suite du cycle, qui gravite déjà autour d’un noyau solide de personnages bien établis.

Un autre point un peu lourd est l’allusion brève, mais pesante, à l’Enfer de Dante et aux noms donnés aux différents points importants de la planète : la planète s’appelle l’Enfer, ses trois lunes s’appellent Niflheim, Shéol et Tartare, et il est question d’un camp Charon et d’une île Styx. La toponymie est d’autant plus lourde que la brutalité des sbires du Service de Sécurité est bien mise en scène… Inutile de chercher où l’auteur a trouvé son inspiration.

En parallèle des aventures d’Honor sur la planète-bagne, la guerre continue entre Havre et Manticore. Mais outre les batailles spatiales et les questions successorales autour du rôle seigneurial d’Honor à la suite de sa prétendue exécution par Havre, les deux tomes consacrent aussi une forte intrigue au développement de nouveaux armements par la Flotte royale de Manticore, se basant justement sur les travaux d’un certain commodore Harrington.

Si la réaction des Havriens face à cette nouvelle technologie est bien mise en scène, les passages dédiés au secret, puis au déploiement et à l’acculturation des équipages sont là aussi patauds : en particulier parce que certains nouveaux personnages, seulement esquissés, seront sacrifiés… Alors que David Weber a pu recycler d’anciens personnages (Scotty Tremaine, Jacqueline Harmon), on peut regretter que des personnages de tomes précédents n’aient pas été remis « dans le circuit » (je pense à Aubrey Wandermann notamment, présenté dans « Mascarade Silésienne », mais qui a été réemployé dans la série parallèle « L’ombre de Saganami »).

On peut aussi souligner une troisième intrigue : dans le fil de la crise de succession d’Honor à la tête du fief graysonnien qui porte son nom, la mère de l’héroïne fait une découverte génétique qui risque de bouleverser la planète Grayson. Ce qui rajoute une trame certes intéressante mais peut-être lourde (sortez vos exemplaires de « La génétique pour les Nuls » !) alors que… bon sang, Manticoriens et Havriens se mettent joliment sur la face !

En somme, un bon roman, mais on sent que des tensions scénaristiques se profilent.

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