A Séoul, Gang-du tient un petit snack au bord de la rivière où il vit avec sa famille, dont sa fille adorée Hyun-seo. Un jour, un monstre géant surgit des profondeurs de la rivière et attaque la foule. Gang-du tente de s'enfuir avec sa fille, mais elle est enlevée brusquement par le monstre, qui disparaît au fond de la rivière. La famille Park décide alors de partir à la recherche de la créature, pour retrouver Hyun-seo...
Présentation
Gang-du Park, le héros, est un archétype du cinéma de Bong Joon-ho[1] : vulgaire, paresseux, crado, médiocre face à l’adversité. Il se révèle néanmoins quasi surhumain, résistant à une anesthésie de cheval et à une trépanation pour aller chercher sa fille. Celle-ci a été enlevée par un monstre né des eaux polluées du Han, le fleuve qui traverse Séoul.
Beaucoup de rires en salle que je n’ai pas compris, en particulier face à la souffrance d’un individu. Certes les scènes sont traitées avec humour par le réalisateur, les mimiques de l’acteur semblent exagérées, les personnages trébuchent et ne pigent rien, mais tout ce grotesque montre ce que l’humain peut avoir d’insensible. Bong Joon-ho y oppose des rapports familiaux transcendants, une famille ordinaire face à la catastrophe, que ce soit le grand-père, le père, l’oncle ou la tante, dévastés par le chagrin mais risquant leurs vies, chacun de leur côté. C’est un moment fort de l’histoire, quand ils se retrouvent dispersés, isolés, l’un après l’autre passant près de la mort, certains y restent d’ailleurs.
En creux, le film dénonce la réalité d’une société sud-coréenne qui va mal : les chômeurs diplômés, les autorités dépassées par le moindre événement, l’ingérence américaine (à l’origine du monstre par un mépris environnemental révoltant), etc. Film de monstre donc, mais qu’on pourrait dire aujourd’hui prophétique : la bête serait porteuse d’un virus qu’on cherche en vain, et qui n’est finalement qu’un prétexte pour s’adonner aux pires déviances de laboratoires et à la répression de manifestations citoyennes. En effet, les étudiants et la population se mobilise quand le gouvernement décide de remédier au problème en répandant un agent toxique dans l’air. Faut-il s’étonner que les gens soient contre ?
Il s’agit donc d’un film catastrophe, celle-ci est de nature environnementale, semble-t-il, et l’on blâme au premier chef le monstre qu’on a créé. La créature est terrifiante, mais on finit par avoir de la compassion pour elle, tant elle est pourchassée et massacrée.
Toute cette folie collective finit mal, heureusement l’épilogue donne l’espoir d’une vie enfin apaisée. Dans la salle, le final doux-amer a eu raison des ricaneurs.
Note
Beaucoup de rires en salle que je n’ai pas compris, en particulier face à la souffrance d’un individu. Certes les scènes sont traitées avec humour par le réalisateur, les mimiques de l’acteur semblent exagérées, les personnages trébuchent et ne pigent rien, mais tout ce grotesque montre ce que l’humain peut avoir d’insensible. Bong Joon-ho y oppose des rapports familiaux transcendants, une famille ordinaire face à la catastrophe, que ce soit le grand-père, le père, l’oncle ou la tante, dévastés par le chagrin mais risquant leurs vies, chacun de leur côté. C’est un moment fort de l’histoire, quand ils se retrouvent dispersés, isolés, l’un après l’autre passant près de la mort, certains y restent d’ailleurs.
En creux, le film dénonce la réalité d’une société sud-coréenne qui va mal : les chômeurs diplômés, les autorités dépassées par le moindre événement, l’ingérence américaine (à l’origine du monstre par un mépris environnemental révoltant), etc. Film de monstre donc, mais qu’on pourrait dire aujourd’hui prophétique : la bête serait porteuse d’un virus qu’on cherche en vain, et qui n’est finalement qu’un prétexte pour s’adonner aux pires déviances de laboratoires et à la répression de manifestations citoyennes. En effet, les étudiants et la population se mobilise quand le gouvernement décide de remédier au problème en répandant un agent toxique dans l’air. Faut-il s’étonner que les gens soient contre ?
Il s’agit donc d’un film catastrophe, celle-ci est de nature environnementale, semble-t-il, et l’on blâme au premier chef le monstre qu’on a créé. La créature est terrifiante, mais on finit par avoir de la compassion pour elle, tant elle est pourchassée et massacrée.
Toute cette folie collective finit mal, heureusement l’épilogue donne l’espoir d’une vie enfin apaisée. Dans la salle, le final doux-amer a eu raison des ricaneurs.
Note
[1] On retrouve l’acteur, Song Kang-ho, plus vieux, dans Parasites, comme si le personnage se réincarnait dans un autre père de famille, plus sombre, plus désabusé aussi.