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Stalker : Pique-nique au bord du chemin | Piknik na obotchine | Arcadi Strougatski, Boris Strougatski | 1972


Une fiche ajoutée dans nos cales par | 20/09/2014 | Lu 663 fois





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Stalker : Pique-nique au bord du chemin @ 2016 Folio SF | Illustration de couverture @ Bastien Lecouffe-Deharme
Des Visiteurs sont venus sur Terre. Sortis d'on ne sait où, ils sont repartis sans crier gare. Dans la Zone qu'ils ont occupée sans jamais interagir avec les hommes, ils ont abandonné des objets de toutes sortes. Objets-pièges. Objets-bombes. Objets-miracles. Objets que les stalkers viennent piller au péril de leur vie, comme une bande de fourmis coloniserait, sans rien y comprendre, les détritus abandonnés par des pique-niqueurs au bord d'un chemin.

Adapté au cinéma en 1979 par Andreï Tarkovski, Stalker ou Pique-nique au bord du chemin est le chef-d'oeuvre des frères Strougatski. Un roman qui a eu un tel impact sur le XXe siècle, que c'est sous le surnom de stalkers qu'on connaît désormais les hommes et les femmes qui ont étouffé le coeur du réacteur en fusion de Tchernobyl, entre le 26 avril et le 16 mai 1986.

Fiche de lecture

Beaucoup de lecteurs/chroniqueurs considèrent que cet ouvrage des frères Strougatski, publié en 1972, est un chef-d’œuvre de science-fiction soviétique. Il fallait donc qu'à mon tour je plonge dans l’univers des Stalkers...
 
La toile de fond de cette histoire, à savoir la zone de visite, son étrangeté et ses objets inconnus, est captivante et dépeinte de sorte qu’elle attise forcément la curiosité du lecteur.
 
Le thème, basé sur les conséquences liées à cette visite extraterrestre (et non sur les E.T. eux-mêmes), est fort bien travaillé. De parler des conséquences, plutôt que du « pourquoi », est une approche différente de celle que l’on trouve généralement dans les classiques de SF, et de ce fait, je l’ai trouvée intéressante. Et l’idée même du « pique-nique » au bord du chemin, où « ils » auraient juste fait une halte, avant de repartir en laissant derrière eux des détritus, est géniale.
 
Si au départ le type de narration en langage parlé et populaire surprend un peu de par sa forme, il est toutefois très bien choisi et nul autre style ne saurait mieux convenir à cette histoire.
 
Quant aux Stalkers, ces explorateurs hors-la-loi qui risquent leur vie pour aller piller la zone de visite, pour ensuite monnayer leur butin, ils peuvent être tantôt perçus comme des chasseurs de trésors ou tantôt donner l’impression de rats se ruant sur des déchets, selon le point de vue que l’on choisit d’adopter. Dans tous les cas, ils sont bien courageux et ont toute mon admiration.
 
Concernant les personnages, c’est – pour ma part - un peu là où le bas blesse : ils manquent de consistance et relèvent parfois un peu trop de la caricature. De plus, il y a des passages où j’ai eu de la peine à comprendre qui est qui (des personnages portent parfois jusqu’à deux ou trois surnoms différents) et je n’apprécie pas ce micmac au cours d’une lecture.
 
En conclusion, sans pour autant le qualifier de chef-d’œuvre, je dirais de « Stalker » que c’est un livre intelligent, à caractère philosophique, qui éveille l’intérêt et la curiosité, qui sensibilise et amène son lot de réflexions. Il faut cependant savoir que cet ouvrage n’a pas pour vocation d’apporter des réponses. Certains lecteurs pourraient trouver cela frustrant. En ce qui me concerne, c’est en cela que réside une bonne partie de son intérêt. Voici donc un classique que j’ai eu plaisir à découvrir, et vous le recommande à mon tour.

Lien utile
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