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Les contes du whisky | Jean Ray | 1925

Recueil de nouvelles


Une fiche ajoutée dans nos cales par | 08/02/2024 | Lu 371 fois



Petits retours au gré de mes lectures sur quelques unes des nouvelles de ce recueil



Illustration et quatrième de couverture

Les contes du whisky, réédition @ 2019 Les Impressions Nouvelles | Illustration de couverture @ Romain Renard | Photo @ Koyolite Tseila, édition privée
Les contes du whisky mettent en scène des personnages du monde populaire, principalement liés au milieu maritime.

Un grand nombre de nouvelles se déroulent dans le cadre d’un bar, Le Site enchanteur, dont les vapeurs d’alcool sont pour Jean Ray l’occasion d’interroger la nature du fait surnaturel – entre apparitions et phénomènes relevant d’un fantastique extérieur et perturbations de la perception dues à des démons intérieurs. Jusqu’à quel point l’ivresse explique-t-elle les faits étranges ?

Dans ce bar, dans ce recueil, le whisky est un vecteur privilégié de la mise en doute des lois du réel. Un moyen de susciter l’inattendu et l’étrange.

Les contes du whisky

- Irish whisky
- A minuit
- Le nom du bateau
- Un conte de fées à Whitechapel
- La fortune d'Herbert
- Dans les marais de Fenn
- La nuit de Camberwell
- Petite femme aimée au parfum de verveine... ✔
- Le saumon Poppelreiter
- Entre deux verres
- Joshua Güllick, prêteur sur gages
- La vengeance
- Mon ami le mort
- Le crocodile
- Une main...
- La dernière gorgée

... et quelques histoires dans le brouillard

- Le singe
- La fenêtre aux monstres
- Minuit-vingt
- La bête blanche
- Le gardien du cimetière
- La bonne action
- Le tableau
- L'observatoire abandonné
- Les étranges études du Dr Paukenschläger
- La dette de Gumpelmeyer
- Herr Hubich dans la nuit
 

Petite femme aimée au parfum de verveine...

Au Site Enchanteur, le whisky coule à flots.

En cette sombre nuit, Hildesheim et Bobby Moos, deux marins pouilleux et clients coutumiers du bar, sont de fort méchante humeur. C’est que ces fêtards en smoking et en chemise de soie, aux portemonnaies bien garnis et accompagnés de belles femmes parées de mille bijoux et vêtues de fourrures effrontément riches, sont une injure à leur misère ! Cette bande de noceurs qui se pavane avec insolence devant les yeux des deux marins leur inspire des envies de meurtres…

Mais l’or tiède du whisky les a rendus lâches.

Cependant, lorsque le barman annonce qu’il est l’heure de fermer son établissement, le vent tourne soudain et les fortunés clients – à présent dégrisés - réalisent qu’ils pourraient être en danger une fois seuls dans les rues.

Tandis que Hildesheim et Bobby Moos sont sur le point de quitter les lieux, prise d’une soudaine inspiration, une jolie jeune femme aux grands yeux mauves formule le souhait de chanter pour ces deux messieurs…

Un court texte très bien écrit au cœur duquel le whisky iodé et le sel des larmes se rejoignent au chant de l’évocatrice de l’éternelle misère des filles de port abandonnées.

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