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Les Îles de l'Espace | Islands in the Sky | Arthur C. Clarke | 1952


Une fiche ajoutée dans nos cales par | 10/03/2013 | Lu 980 fois





Illustration et quatrième de couverture

Les Îles de l'Espace, format numérique @ Bragelonne
Le jeune Roy Malcolm gagne un concours télévisé qui lui permet de faire un stage sur une station orbitale. Mais son séjour là-haut se révèle encore plus aventureuse que même lui aurait osé rêver !

Fiche de lecture

« À la vue de ces appareils, je ne pus m’empêcher de songer à ces vieilles revues illustrées qui m’étaient tombées un jour sous la main et où j’avais pu voir la conception que se faisaient nos grands-pères des vaisseaux interplanétaires. On n’y voyait que de luisants projectiles à ailettes, des engins qui avaient plutôt l’aspect de bombes. Les auteurs de ces dessins auraient été choqués par la réalité. En fait, ils n’auraient probablement jamais reconnu nos machines actuelles comme étant la matérialisation de leurs essais d’anticipation. »

Le jeune Roy Malcolm participe à un grand jeu télévisé sur l’aviation. Comme il est passionné par ce thème et qu’il connaît le sujet sur le bout des doigts, il finit par remporter la finale et se voit décerner le titre de lauréat du concours de la Word Airways, dont le prix est constitué d’un voyage, tout frais payés, pour n’importe quel endroit du monde. Lorsque le présentateur de l’émission lui demande où il aimerait aller, s’il a une préférence pour un pays quelconque entre le pôle Nord et le pôle Sud, Roy répond : « J’aimerais aller sur la station intérieure ». Sa réponse met tout le monde dans l’embarras, et on lui rappelle que le prix qu’il a gagné est pour un voyage n’importe où sur la Terre, pas dans l’espace. Mais Roy qui a un rêve et qui est bien décidé à le réaliser, a fort bien préparé son coup, car à cela il rétorque qu’il a bien lu le règlement, et qu’il n’est pas dit qu’il s’agit d’un voyage « sur la Terre », mais « à n’importe quel endroit de la Terre ». Cela fait une différence, car la Station intérieure fait partie de la Terre parce qu’elle se trouve à moins de 1000 kilomètres de la surface ! Et voilà que quelques temps plus tard, le jeune Roy embarque à bord du Sirius à destination de la Station intérieure…

« Les Îles de l’Espace » est un roman qui fut publié au tout début des années 50. C’est l’un des premiers livres écrit par le génial Arthur C. Clarke. Avec « Les Sables de Mars » et « Lumière cendrée », il fait partie de ce que l’on appelle « La Trilogie de l’Espace ».

On pourrait dire de ce roman qu’il a vieilli, car à l’heure actuelle, il est difficile de se représenter notre futur sans ordinateur, sans l’internet, sans connexion sans fil, etc. Cependant, même si Clarke n’utilise pas les termes évoqués ci-dessus, la description qu’il fait du tableau de bord de la station fait furieusement penser à l’informatique moderne :

Chapitre 6 : « L’officier responsable était assis devant un immense bureau recouvert de verre, sur lequel brillait un motif compliqué de lumières en couleur. Il montrait la Terre, les orbites d’autres stations et les caps de tous les vaisseaux présents dans cette partie de l’espace. »

L’histoire que nous conte Clarke est celle du jeune Roy (narrateur) qui visite une station spatiale en orbite autour de la Terre, et on pourra y découvrir les avantages et les inconvénients de l’apesanteur, les caractéristiques techniques d’une telle installation et son utilité, ainsi que les tâches de chacun de ses occupants. Roy nous racontera en détail son séjour peu ordinaire et parfois périlleux.

Si le livre est très bien écrit, et qu’il ne manque pas d’humour, je dois quand même avouer que cette aventure est loin d’être palpitante, du moins, elle ne l’est pas autant que si j’avais eu l’occasion de la lire dans les années 50 (mais comme je n’étais pas encore née…). Par contre, je peux imaginer qu’un tel récit ait fait rêver beaucoup de jeunes garçons à l’époque !

Pour ma part, plus que les aventures du jeune Roy, ce qui m’a fortement impressionnée c’est l’exactitude avec laquelle Clarke décrit cette expérience dans l’espace, vous donnant le sentiment à chaque instant d’y être, alors qu’en 1950 personne n’y avait jamais été. De plus, sa Station intérieure présente des similitudes troublantes avec les stations MIR (1986-2011) et ISS (1998-…). Clarke était un visionnaire, et il nous le prouve ici encore une fois. En un mot : respect.

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