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La loi de l'enfant unique | 2023

Un court métrage d'Enora Hope


Une fiche ajoutée dans nos cales par | 19/10/2023 | Lu 377 fois





La loi de l'enfant unique | Illustration (copie d'écran du court métrage) @ 2023 Enora Hope
2037 : on fête les 10 ans de la loi UNICA, la loi de l'enfant unique. Tout est dans le titre.

Pour le bonheur des peuples, pour éviter la surpopulation, les guerres, les famines, cette loi interdit à toute femme d'avoir plus d'un enfant. Transgresser cette loi est un « crime contre le bien-être de l'humanité ». Les rebelles et leurs progénitures sont éliminés.

Mais une femme accouche une seconde fois...

Présentation

Avatar d'Enora Hope sur sa chaîne YouTube @ Enora Hope
Ce très court métrage (1 minute 20) a été pour moi une porte d'entrée dans l'univers froid et glacial de la jeune réalisatrice Enora Hope.
 
Parlons d'abord du court métrage : il se rattache à un thème maintes fois traité par la science-fiction, c’est-à-dire la prohibition du sexe et de la maternité.
 
De THX 1138 à Seven Sisters, Enora Hope marche dans les traces de ces classiques de la dystopie. Le thème en lui-même est loin d'être original, mais son traitement vaut le détour.
 
La loi de l'enfant unique est un film minimaliste, adapté au format des nouvelles plateformes comme TikTok. Mais il ne faut pas pour autant en déduire que cela soit un travail bâclé : une esthétique dystopique, rappelant Minority Report, et un État que l'on devine totalitaire sous une bonté doucereuse, sans jamais le voir.
 
Je peux difficilement en dire plus car le film est très court mais fort efficace ! Cela a été ma porte d'entrée dans l'univers d'Enora Hope.
 
Car le court métrage rassemble ce qui fait la patte de cette réalisatrice : jonglant entre ses études de langues étrangères et son travail de baby-sitter, la jeune pousse déploie des trésors d'ingéniosité ainsi qu'une écriture sobre et efficace pour nous plonger à chaque fois dans ses courts métrages.
 
Témoignant de l'inquiétude de son siècle (fragilité de l'environnement, de l'État de droit, de la condition féminine...), elle déclare aimer « transposer ses peurs en films ».
 
On peut noter qu'elle a réalisé un court métrage La Purge qui reprend avec brio et en format réduit, l'idée des films American Nightmare.
 
Le format amateur diffère de celui de « l'ancien YouTube » ou les vidéastes tournaient dans leurs chambres. Non ici Enora Hope arrive, dans ses courts métrages, à nous faire oublier ce volet « amateur » de bric et de broc. On est plongé jusqu'à la gueule dans ses courts métrages.
 
Et on n’en ressort pas indemne.
 
Ayant débuté sur TikTok pendant le confinement, Enora n'a par la suite jamais lâché la caméra, au point d''obtenir plusieurs prix. Comme elle le dit elle-même en citant le rappeur OrelSan :
Si tu veux faire des films, t’as juste besoin d’un truc qui filme. Dire « J’ai pas d’matos » ou « pas d’contacts », c’est un truc de victime.

Et cela résume bien sa philosophie artistique.
 
Vous l'aurez compris, je suis très heureux de vous faire découvrir les travaux de cette jeune femme, disponibles sur TikTok et YouTube.
 
Je tenais, et je tiens toujours TikTok pour un repaire de narcissisme matérialiste. Mais non. Pas ici.
 
Enora Hope, malgré le style sombre de ses réalisations, nous laisse toujours la note d'espoir que comporte son nom...
 
Que faites-vous encore là à me lire ? Allez immédiatement voir ses courts métrages !

Le court métrage d'Enora Hope


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