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L'Univers à l'Envers | Inside, Outside | Philip José Farmer | 1964


Une fiche ajoutée dans nos cales par | 19/02/2017 | Lu 1227 fois





Illustration et quatrième de couverture

Autre(s) article(s) :
L'univers à l'envers, réédition @ 2014 Le Livre de Poche | Illustration de couverture @ Alain Brion
Mourir, cela n'est rien... Mais se retrouver en enfer...

Un enfer physique, bien réel, qui obéit à des lois, bien qu'il soit peuplé de démons.

Cull et Phyllis, qui se haïssent, sont condamnés à errer ensemble dans un univers sans pesanteur, sans haut ni bas, où flottent comme de petits mondes des débris, des sphères liquides, des statues, vestiges d'un ordre disparu ou inversé.

Mais qui sont ces démons ?

Qui a fabriqué cet univers ?

C'est ce que Cull, le révolté, l'indomptable, le sceptique, le réaliste, l'homme pratique, a bien l'intention de découvrir afin de demander aux dieux des comptes. S'il y a des dieux...

Fiche de lecture

Voici un bouquin qui m’a marqué, tant il est étrange…

Il est une sorte de mise en bouche – fort appétissante d’ailleurs - du cycle du Fleuve de l’Eternité. Bien sûr on n’atteint pas ici le niveau de ce cycle, mais Philip José Farmer nous ouvre l’appétit sur ce qui va suivre. Il nous livre une histoire dans un univers totalement déroutant, car dépourvu d’apesanteur ou de repères familiers, et jonché de vestiges flottants. 
 
Ainsi, Jack Cull qui pense être mort et qui imagine se trouver en Enfer, un lieu bel et bien physique régit par des lois naturelles qui ne cessent de changer à mesure que l’histoire progresse et habité par des démons, va petit à petit réaliser que tout ce qui l’entoure n’est pas ce qu’il n’y paraît. Et cet état de faits trouble tout autant le héros que le lecteur. En creusant avec lui l’écorce de ce monde, on va aller de révélations en révélations… car Jack Cull est bien décidé à demander des comptes aux dieux qui ont créé cet infernal chaos sans queue ni tête. Si ces dieux existent...
 
Dans cet univers à l’envers, on a l’impression d’être au cœur d’une toupie en mouvement dont la vitre extérieure commence à se fissurer. L’effet est saisissant. Et renversant aussi.
 
Dans cette histoire, Philip José Farmer joue avec l’eschatologie (les derniers événements de l’histoire du monde et/ou l’ultime destinée du genre humain) avec brio, en y apportant une réflexion philosophique à caractère anti-métaphysique. Il remet en question les fondements de ce que saisit – ou croit saisir - le savoir humain. C’est vraiment très intéressant.

[Attention spoilers]

Allez, je vous livre un indice : quel est le point commun ici avec son oeuvre majeure ? Réponse : les âmes immortelles dont sont dotés les personnages sont en réalité les produits d'une technologie...

[Fin des spoilers]
 
Voici donc une lecture que je qualifierais d'inoubliable. Après, je ne sais pas si celle-ci conviendra à tout le monde, tant le style est particulier, inclassable. Je pense cependant que les amateurs des écrits de Philip José Farmer pourraient y trouver du plaisir.

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