Hic Sunt Dracones | Southeast Jones | 2025

Par | 12/04/2025 | Lu 415 fois


Un recueil de 25 nouvelles de la plume de Southeast Jones et avec une préface de celle de J.C. Gapdy



Hic Sunt Dracones © 2025 The Bookmark Publisher
Aux confins de l’espace, des vaisseaux disparaissent sans laisser de trace. Sur une planète oubliée, l’humanité s’éteint, bercée par une étrange torpeur. Ailleurs, un peuple alien s'entretue depuis un million d’années pour une querelle théologique absurde. Et si la vieillesse n’était pas une déchéance, mais la porte d’un autre monde ?

Recueil de nouvelles où se mêlent science-fiction et fantastique, Hic Sunt Dracones nous entraîne aux limites du connu et de l’inconcevable. Chaque récit est une énigme, un vertige, une mise en garde. Jusqu'où l’humanité peut-elle aller… et que se passera-t-il lorsqu’elle touchera du doigt ses propres limites ?

Un voyage fascinant entre anticipation, ironie mordante et vertige métaphysique.

Table des matières

Préface de J.C. Gapdy Nous n'irons pas dans les étoiles Divergence d'opinion Monde lent Noël lointain Notre-Dame des Opossums Contrat Grand-Veille Anamnèse Barbares ! Le C.R.I.M. était presque parfait Rendez-vous à Cérès L'antre de la bête Début de semaine Les enfants de nos enfants Mon dragon et moi Question de foi Trip Jonas Émancipation Le temps des moissons Une journée ordinaire Dernière maison avant le Paradis Le temps du repos Mina Rétrocession Épilogue

Petits retours des Galionautes sur quelques unes des nouvelles de ce recueil au gré de nos lectures
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Nous n'irons pas dans les étoiles

Nous sommes dans un amphithéâtre où l’on s’apprête à diffuser un film à des bureaucrates, visant à leur faire comprendre que l’Humanité n’ira jamais dans les étoiles, c’est-à-dire au-delà du système solaire. Les missions du projet « Expansion » sont des échecs, car les vaisseaux et leurs équipages disparaissent les uns après les autres, corps et biens. Faut-il envisager de façon définitive l’arrêt des vols interstellaires ? Les responsables du projet sont-ils prêts à entendre ce que l’on a à leur dire ? Dans cette nouvelle fort bien écrite, pas de chute, mais des faits qui amènent à se poser des questions. Un texte que j'ai beaucoup apprécié et qui véhicule son lot de réflexions.

🖋️ Koyolite Tseila

Barbares !

Avec "Barbares !", Southeast Jones vous rappelle à l'ordre. L'auteur nous rappelle en effet notre anthropocentrisme faisant de l'Homme le centre de l'Univers et qui du coup influe sur notre façon de penser, de juger et d'appréhender notre environnement ainsi que nos relations. Comme un débutant, je n'ai pas vu arriver la chute, plongé dans cette vision étriquée et anthropocentrique. Connaissant le personnage, je m'attendais pourtant à plein de choses, sauf à ça ! Apprenons à réfléchir autrement, sortons des sentiers battus. Voilà, ça, c'est fait ! Quelle belle leçon.

🖋️ Sylvain

Rendez-vous à Cérès

Cette lecture est prenante ! A peine commencée, il m’a été impossible de la lâcher avant son dernier mot. Comment ne pas s’imprégner de cette musique au travers de ce texte ? Elle est omniprésente. Et en plus, elle est un message… une invitation à un rendez-vous pour une première prise de contact pacifique à la Rencontres du troisième Type, une démarche comme je les apprécie. Une jolie idée de scénario, fort bien présentée et amenée au cours de ce petit récit, un exercice pas évident, mais réussi. Une excellente nouvelle avec une chute abrupte, inattendue, mais à y réfléchir, logique.

🖋️ Koyolite Tseila
Préparation d'un Premier Contact, cette nouvelle est représentative de ce à quoi l'auteur nous a habitué dans ses deux recueils personnel, une histoire courte et abrupte, qui aurait le potentiel d'un roman mais qui ne présente qu'un bref moment de vie. La lecture envoie immédiatement les notes de Bowie dans la tête, Starman en premier évidemment, mais aussi Space Oddity, pour un petit moment de lecture qui passe le temps d'une chanson, mais reste en tête après à imaginer ce qui n’est pas écrit, avec une bouffée d'optimisme dans la dernière partie.

🖋️ Djackdah Riker
Ayant eu la chance et le plaisir de bêta-lire cette nouvelle en 2019, il m’est difficile d'en parler s’en être taxé de parti pris 😉. Forcément, j’avais déjà aimé à l’époque. Et forcément, j’aime toujours et l’idée et l’histoire jusqu’à sa chute à laquelle on pourrait ne pas s’attendre si on ne connaît pas suffisamment les écrits du sieur Southeast Jones. J’avoue aussi que j’apprécie Bowie depuis longtemps, avec une explosion liée à la gifle encaissée lors d’un film-choc dans lequel il joue son propre rôle (il l'y interprète au cours d’un concert « Station to Station ») et où plusieurs de ses chansons sont utilisées (l’album les regroupant sort en 1981, simultanément au film, année où j’étais étudiant à Lyon). Du coup, en se mettant en musique de fond des titres comme « The man who sold the world », « Life on Mars », « Space Oddity » (et son célèbre Major Tom), voire l’album de « The rise and fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars » (avec l’androgyne tout aussi célèbre qu’est Ziggy). Bref, Southeast Jones nous offre là un petit plaisir de lecture, avec ce voyage vers Mars et Cérès. Ce qui, bien sûr, est à ne surtout pas manquer.

🖋️ J.C. Gapdy.

Une journée ordinaire

Dans un style différent de ce que Southeast Jones a pour habitude de nous proposer, voici un court texte dans le genre « anticipation », sans suspense ni chute, néanmoins intéressant car il montre comment pourrait être une journée ordinaire en Belgique en l’an 2068. Et croyez-moi, cela semble plutôt peu réjouissant… Si mai 68, ce n’était pas de la tarte, que dire de mai un siècle plus tard… ? Une lecture que j’ai appréciée.

🖋️ Koyolite Tseila
Une fiction ou plutôt une des évolutions possibles de ce que nous vivons. Selon moi du moins, c'est dire si je souhaite me tromper ! Une ambiance de désespoir, une écriture fluide, précise qui nous emmènent en voyage. Pas un joli voyage mais quelque chose qui plonge vers les profondeurs et induit de la réflexion.

🖋️ Patricia Nayhouston
Un texte qui fait écho (pour moi en France) aux Insurrections républicaines de Paris (juin 1832) et à la Commune de Paris (1871). De quoi avoir froid dans le dos, car, hélas, trop proche d'une réalité qui s'est déjà déroulée, maintes et maintes fois. Un texte d'ambiance qui se teinte de la préface de Victor Hugo pour ses Misérables (Tant que les trois problèmes du siècle, la dégradation de l’homme par le prolétariat, la déchéance de la femme par la faim, l’atrophie de l'enfant par la nuit, ne seront pas résolus ; en d’autres termes, et à un point de vue plus étendu encore, tant qu’il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles). Southeast Jones laisse là encore de quoi réfléchir.

🖋️ J.C. Gapdy

Mina

Pour une raison inconnue, le Dénicheur est brutalement éjecté de l’hyperespace. En perdition dans l’espace conventionnel, le vaisseau s’écrase sur une planète paumée et inhabitée. Seules Valéria, la capitaine, et Mina, son chat, ont survécu. Valéria se sent terriblement coupable de ne pas avoir su éviter cette catastrophe qui a coûté la vie à ses trois amis membres d’équipage, d’autant plus qu’en tant que « sorcière », elle est dotée de pouvoirs psychiques - boostés par la présence de son félin avec lequel elle entretient une relation spirituelle profonde - qui auraient dû lui permettre de réagir à temps de sorte à ce que tous survivent.

Grâce à Thor, l’IA du vaisseau, elle apprend qu’une station d’observation, équipée de satellites transmettant en temps réel l’état de la planète à l’institut de planétologie de Phobos, se trouve à cinquante kilomètres de sa position ; un abri qu’elle va rejoindre tant bien que mal, étant blessée, dans le but d’envoyer un S.O.S. pour qu’une navette vienne la récupérer afin de la ramener sur Terre. Seulement voilà, les jours, les semaines et les mois s'écoulent...

J’ai lu avec intérêt l'histoire de Southeast Jones, un auteur qui a une belle plume. Les deux protagonistes m'ont plu, tout comme le développement de l'intrigue et surtout la chute, qui propose un twist inattendu. C’est un peu tordu, à la J.C. Gapdy, et j'apprécie beaucoup !

Une nouvelle de SF que je recommande. 

🖋️ Koyolite Tseila


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