Stormy sea at night | Peinture © 1849 Ivan Konstantinovitch Aïvazovski
Des fois, on se pose,
Des fois, on se repose.
Pourtant, on n’était pas en l’air,
À tenter de s’en donner,
Peut-être juste le nez,
Peut-être toute la tête,
Ou ce qu’il en restait,
Pour rêver à un monde meilleur
Qui surgirait d’ici quelques heures.
Il fut un temps,
Un temps pas si lointain,
Où le navire se nommait Espérance.
Tourné vers l’horizon
D’un soleil embrassant la mer,
Agrippé aux cordages,
L’air emplissant les poumons
Pour mieux chanter à l’unisson,
Le visage buriné par le soleil,
Baigné par les embruns
Et nos larmes de bonheur,
Nous nous esclaffions à la face du monde,
Pauvre et dérisoire Ancien Monde.
Hardis camarades,
Toutes voiles dehors,
Le Nouveau Monde
Il était là-bas, derrière cette ligne sombre,
Nous le rejoindrions
Pour en faire une terre des hommes,
De tous les hommes,
Laissant derrière nous
Ce qui respirait
Tristesse et désolation
Haine et intolérance.
Et puis,
Il a bien fallu qu’on se pose,
Qu’on se repose,
Les pieds sur Terre
Avec les autres,
Se rendre compte
Qu’on n’avait pas bougé tant que ça,
Voire même, un peu reculé.
Demain, de nouveaux visages,
Tournant leurs sourires
Pour attraper les cordages,
Pour souffler les nuages,
Entameront de nouvelles chansons,
Plus belles et plus puissantes,
Et feront reculer les ténèbres.
Ensemble,
Pas les uns contre les autres,
À se chamailler
Pour un quignon de pain rassis.
Ensemble,
Pour que le navire
Aille à nouveau de l’avant,
Laissant sans regret
Les remords du passé,
Toutes ces querelles futiles,
Ces jalousies mesquines,
Tous ces royaumes et ces temples,
Qui sentent le moisi,
Ces empires et fausses républiques,
Fossoyeurs de fraternité,
Où règnent toujours
Les mêmes vampires et dévoreurs d’âmes,
Tous, sans exception,
N’engendrant que d’innombrables cimetières.
Jeunes mousses, jeunes pousses,
N’écoutez pas leurs impostures, laissez-les loin en arrière,
Qu’ils finissent avec eux par tomber en poussière.
Des fois, on se repose.
Pourtant, on n’était pas en l’air,
À tenter de s’en donner,
Peut-être juste le nez,
Peut-être toute la tête,
Ou ce qu’il en restait,
Pour rêver à un monde meilleur
Qui surgirait d’ici quelques heures.
Il fut un temps,
Un temps pas si lointain,
Où le navire se nommait Espérance.
Tourné vers l’horizon
D’un soleil embrassant la mer,
Agrippé aux cordages,
L’air emplissant les poumons
Pour mieux chanter à l’unisson,
Le visage buriné par le soleil,
Baigné par les embruns
Et nos larmes de bonheur,
Nous nous esclaffions à la face du monde,
Pauvre et dérisoire Ancien Monde.
Hardis camarades,
Toutes voiles dehors,
Le Nouveau Monde
Il était là-bas, derrière cette ligne sombre,
Nous le rejoindrions
Pour en faire une terre des hommes,
De tous les hommes,
Laissant derrière nous
Ce qui respirait
Tristesse et désolation
Haine et intolérance.
Et puis,
Il a bien fallu qu’on se pose,
Qu’on se repose,
Les pieds sur Terre
Avec les autres,
Se rendre compte
Qu’on n’avait pas bougé tant que ça,
Voire même, un peu reculé.
Demain, de nouveaux visages,
Tournant leurs sourires
Pour attraper les cordages,
Pour souffler les nuages,
Entameront de nouvelles chansons,
Plus belles et plus puissantes,
Et feront reculer les ténèbres.
Ensemble,
Pas les uns contre les autres,
À se chamailler
Pour un quignon de pain rassis.
Ensemble,
Pour que le navire
Aille à nouveau de l’avant,
Laissant sans regret
Les remords du passé,
Toutes ces querelles futiles,
Ces jalousies mesquines,
Tous ces royaumes et ces temples,
Qui sentent le moisi,
Ces empires et fausses républiques,
Fossoyeurs de fraternité,
Où règnent toujours
Les mêmes vampires et dévoreurs d’âmes,
Tous, sans exception,
N’engendrant que d’innombrables cimetières.
Jeunes mousses, jeunes pousses,
N’écoutez pas leurs impostures, laissez-les loin en arrière,
Qu’ils finissent avec eux par tomber en poussière.