Le Fantôme venu des Profondeurs | The Ghost from the Grand Banks | Arthur C. Clarke | 1990

L'histoire débute en 2010 : dans deux ans sera célébré le centenaire d'une catastrophe qui a bouleversé le monde, le naufrage du Titanic.

Ce navire gigantesque que l'on croyait insubmersible gît par 4 000 mètres de fond, dans les eaux glacées de l'Atlantique Nord. Combien de morts sont restés piégés dans cet immense cercueil de métal ? Combien de trésors recèle cette légendaire épave ?

Après si longtemps, le Titanic excite encore les convoitises. Pour le renflouer l'Ouest et l'Est ont chacun une solution. Deux merveilles d'imagination et de technologie...

Mais son « renflouement définitif » aura lieu dans 2 milliards d'années, lorsque la Terre, atteinte par les rayons mortels du Soleil devenu supernova, verra toute l'eau des océans se vaporiser dans l'atmosphère, laissant ainsi apparaître sa carcasse.

« Le mystère est ce que nous pouvons expérimenter de plus beau. Il est la source de tout art et de toute science véritables. Celui à qui cette émotion est étrangère, qui ne peut plus s’arrêter pour s’interroger et affronter la crainte, pourrait tout aussi bien être mort. »

 
M’intéressant de près ou de loin à tout ce qui concerne le Titanic, je ne pouvais passer à côté de cet ouvrage de l’un de mes auteurs préférés de SF.
 
On le sait, Clarke était un visionnaire. Alors d’un point de vue scientifique, ce livre doit être une merveille pour qui apprécie le techno-blabla et les mathématiques, ce qui n’est pas mon cas.
 
Cependant, à titre personnel, j’y ai tout de même trouvé des idées fascinantes concernant le renflouement du Titanic. De plus, j’ai apprécié les références à d’autres œuvres sur le sujet (dont par exemple Clive Cussler, Philippe Masson, …), ainsi qu’à des théories déjà émises. Il y a même un clin d’œil à Isaac Asimov, parce que l’un des personnages du livre s’appelle le Dr Susan Calvin (comme la robopsychologue du Cycle des Robots). Je ne peux que constater que Clarke avait rudement bien travaillé et réfléchi à la question du renflouement du navire de la White Star (en plus d’autres choses, bien sûr).
 
Le Titanic est le point central de cette histoire. Mais Clarke saute d’histoires en histoires. Cela va de l’équipe qui veut renflouer sa proue, à l’autre qui s’attaque à faire remonter sa poupe, en passant par le type qui a inventé les essuie-glaces, la petite Ada as des maths, et le poulpe géant. Bref, c’est au point que le titanesque navire finit par disparaître dans les profondeurs… du scénario. On s’égare, on s’égare…
 
Personnellement, je pense que Clarke aurait mieux fait d’écrire un essai sur l’Ensemble de Mandelbrot (une des découvertes les plus extraordinaire de l’histoire des mathématiques), plutôt que faire perdre du temps à ses lecteurs dans un roman comportant des intrigues sans intérêt avec des personnages fades et dépourvus d’émotion, récitant des dialogues de surdoués qu’eux seuls peuvent comprendre.
 
En conclusion, « Le Fantôme des Profondeurs » n’est pas un livre que je peux vous recommander pour son histoire. On est loin des grands romans de Clarke ! Néanmoins, si vous êtes un lecteur avisé et amateur de science et de mathématiques, vous y trouverez très certainement votre compte.